Jean-Luc Godard (1930-2022)
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Qu'est-ce que je l'ai détesté, ce film ! Comme Détective d'ailleurs, mais au moins ce dernier était visuellement magnifique. Là, je n'ai même pas cette branche à laquelle me rattraper. Le parti pris a beau être assumé, ça ne rend pas le film meilleur pour autant.
Vraiment les années les plus schizophrènes de Godard à mes yeux, car il a aussi réalisé parmi ses plus belles œuvres (Passion, Je vous salue Marie...) à cette époque.
Il faudra attendre For Ever Mozart pour que je déteste autant un autre Godard.
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Moi aussi Tout comme For ever Mozart. Tu me rassures du coup.
Voilà aussi : Passion est admirable.Vraiment les années les plus schizophrènes de Godard à mes yeux, car il a aussi réalisé parmi ses plus belles œuvres (Passion, Je vous salue Marie...)
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Ca m'étonne de lire ça : je peux comprendre qu'on y déteste plein de choses, mais le travail sur la lumière y est très élégant!
(Détective n'est de loin pas mon favori non plus.)
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Sur One plus One, ce doit être le premier film depuis longtemps que j'ai mal regardé.
L'image était magnifique (ma mère : "c'est sorti en 68 ? Ça aurait pu sortir hier"), le son excellent, au point de préférer le travail brut sur la chanson au résultat final (jamais entièrement adhéré aux Rolling Stones). Sans forcément péter la gueule au producteur, il y avait de quoi être énervé.
En revanche, il y a une scène qui m'a fait tiquer après quoi : celle du gars qui lit à voix haute dans une librairie de comics. Je n'ai même pas réagi au fait que les clients prenaient des bouquins en faisant le salut nazi. Ou même lorsqu'un des passages parle de l'Aryen (j'ai eu du mal à lire certains sous-titres). Après tout, Arya est un peuple indo-européen. Parce que pour le reste, entre l'impossibilité de conciliation, le fait que le monde est naturellement régi par la loi du plus fort, qu'il faut préserver un aspect soi-disant originel, etc. j'ai cru entendre un manifeste politique random, qui faisait une critique de l'Occident hypocrite. Cela répondait de façon troublante aux scènes sur le Black Panther, notamment le début où un des militants lit à voix haute un livre sur le vol de la musique noire par les Blancs, que le cool jazz était une version proprette du Be-Bop. Ou encore que les Noirs ne doivent plus rien attendre des Blancs.
C'était des extraits de Mein Kampf. J'avoue être un peu tombé des nues. Moi qui pensais à une auto-critique des mouvements révolutionnaires devenant encore plus implacables que le système qu'ils prétendent dénoncer. Même chose sur La Chinoise dont la fin me paraissait être un regard distant sur la radicalité des mouvements maoïstes, surtout avec le personnage incarné par Michel Semeniako et bien sûr le plan final. J'ai regardé dans la foulée un extrait de Lettre à Jane. Ben non, zéro distance. On dirait les discours actuels sur la non-mixité, l'arabe/noir/asiatique de service, etc. Repli absolu.
L.R
L'image était magnifique (ma mère : "c'est sorti en 68 ? Ça aurait pu sortir hier"), le son excellent, au point de préférer le travail brut sur la chanson au résultat final (jamais entièrement adhéré aux Rolling Stones). Sans forcément péter la gueule au producteur, il y avait de quoi être énervé.
En revanche, il y a une scène qui m'a fait tiquer après quoi : celle du gars qui lit à voix haute dans une librairie de comics. Je n'ai même pas réagi au fait que les clients prenaient des bouquins en faisant le salut nazi. Ou même lorsqu'un des passages parle de l'Aryen (j'ai eu du mal à lire certains sous-titres). Après tout, Arya est un peuple indo-européen. Parce que pour le reste, entre l'impossibilité de conciliation, le fait que le monde est naturellement régi par la loi du plus fort, qu'il faut préserver un aspect soi-disant originel, etc. j'ai cru entendre un manifeste politique random, qui faisait une critique de l'Occident hypocrite. Cela répondait de façon troublante aux scènes sur le Black Panther, notamment le début où un des militants lit à voix haute un livre sur le vol de la musique noire par les Blancs, que le cool jazz était une version proprette du Be-Bop. Ou encore que les Noirs ne doivent plus rien attendre des Blancs.
C'était des extraits de Mein Kampf. J'avoue être un peu tombé des nues. Moi qui pensais à une auto-critique des mouvements révolutionnaires devenant encore plus implacables que le système qu'ils prétendent dénoncer. Même chose sur La Chinoise dont la fin me paraissait être un regard distant sur la radicalité des mouvements maoïstes, surtout avec le personnage incarné par Michel Semeniako et bien sûr le plan final. J'ai regardé dans la foulée un extrait de Lettre à Jane. Ben non, zéro distance. On dirait les discours actuels sur la non-mixité, l'arabe/noir/asiatique de service, etc. Repli absolu.
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
J'ai beau ne guère aimer la plupart des films chroniqués, j'adresse toutes mes félicitations à J(L)G pour ces textes développés ces derniers mois. Une véritable anthologie godardienne.
- MJ
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Merci... Faut souhaiter que Gaumont continue histoire de poursuivre un de ces quatre!
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Histoire(s) du cinema du 8 au 10 septembre à la Cinematheque Francaise
https://www.cinematheque.fr/cycle/histo ... -1122.html
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
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Re: Jean-Luc Godard (1930-2022)
Découvert hier soir.El Dadal a écrit : ↑22 juin 23, 10:40 Qu'est-ce que je l'ai détesté, ce film ! Comme Détective d'ailleurs, mais au moins ce dernier était visuellement magnifique. Là, je n'ai même pas cette branche à laquelle me rattraper. Le parti pris a beau être assumé, ça ne rend pas le film meilleur pour autant.
Vraiment les années les plus schizophrènes de Godard à mes yeux, car il a aussi réalisé parmi ses plus belles œuvres (Passion, Je vous salue Marie...) à cette époque.
Il faudra attendre For Ever Mozart pour que je déteste autant un autre Godard.
Dire que j'ai détesté serait un bien grand mot.
Le problème principal du film est qu'il m'a laissé sur le carreau dès sa première minute. Je n'ai strictement rien compris, si tant est qu'il y a quelque chose à comprendre, mais pire je ne sais même pas de quoi il parle.
J'y ai pas mal réfléchi en tentant de m'endormir, j'y ai évidemment vu des revendications politiques (et encore revendications est peut être un bien grand mot), une éventuelle critique de la consommation et de l'arrivisme des années 80 mais tout cela est bien trop abstrait pour moi.
Alors évidemment surnagent les scènes avec les Rita Mitsouko, de loin les meilleures scènes du film, écho lointain au sympathy for the devil/one + one, sauf que je ne comprends pas ce qu'elles font là.
Et contrairement à El Dadal, je trouve certaines scènes plutôt très réussies esthétiquement, notamment la première dans le garage aux couleurs rappelant ses premiers films en couleurs.
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