Jean Rollin (1938-2010)

[Jeremy Fox]

J'y ai cru tout en trouvant ça assez cocasse. Bien joué Thaddeus !

[Jack Carter]

[AtCloseRange]

J'allais regarder ce soir La Vampire Nue

[Thaddeus]

J'allais regarder ce soir La Vampire Nue

Que ça ne t'empêche surtout pas !
Et si tu aimes, reviens ici en dire du bien... et alors je verrai peut-être mon premier Rollin. Grâce à moi.

[gnome]

J'allais regarder ce soir La Vampire Nue

Ben oui, t'en prive pas, c'est super bien La vampire nue !

[Anorya]

Et moi je précise que je n'ai vu aucun film de Jean Rollin. Ce top est du bidon complet.

Je me disais aussi...

La sale bête. Je vais donc juste modifier ma signature en conséquence.

[Flol]

Et moi je précise que je n'ai vu aucun film de Jean Rollin. Ce top est du bidon complet.

Chelou la blague, quand même.

[Jean Roucas]

Et moi je précise que je n'ai vu aucun film de Jean Rollin. Ce top est du bidon complet.

Chelou la blague, quand même.

Ne t'en fais pas, tu restes pour moi le forumeur le plus drôle.

[tchi-tcha]

Parfois sur Classik on parle aussi de cinéma. C'est rare, mais c'est beau.
Et comme d'habitude c'est rarement dans le bon sujet, rangeons donc un peu tout ça :
[je n'insère pas le gif de la fille qui passe le balai, le gif c'est pour les boomers]


Tout a commencé avec la découverte par Flol d'un candidat sérieux au titre de film du mois :

Sinon ce ne sera évidemment pas mon film du mois, mais je voulais juste vous signaler que je peux enfin me considérer comme un vrai cinéphile pur et dur : j'ai vu mon 1er Jean Rollin en entier.


Les Raisins de la mort

Après de multiples tentatives toutes soldées par des échecs dus à des assoupissements répétés et incontrôlables, j'ai donc été au bout d'un Jean Rollin.
Bon, c'est effectivement assez chiant et super mou du genou, ça joue mal avec une post-synchro bien dégueulasse (pauvre Brigitte Lahaie, qui a bien sûr le droit de nous dévoiler son corps magnifique, mais qui n'a pas le droit de faire entendre le son de sa voix).
Mais il y a aussi une atmosphère, une ambiance, qui peu à peu m'ont gagné : ces villages en ruines du fin fond de la France, comme figés en 1925 et peuplés de paysans patibulaires à la dentition aléatoire...autant d'éléments qui suffisent déjà à provoquer du malaise chez moi. Et puis on a quand même droit à une belle décapitation en gros plan.
On n'est évidemment pas chez Romero, mais ces zombies qui sentent le vin rouge et la rillette ont quelque chose d'étrangement hypnotisant.

Je n'aurais jamais cru écrire ça un jour, mais j'ai bien envie d'en voir quelques autres (prochains sur ma liste : La Rose de fer et La morte-vivante).

Tu verras, La rose de fer c'est quand même un bon cran au-dessus.
Cela dit, le faux-rythme un peu anémique, c'est un peu une marque de fabrique chez Rollin, voire un pléonasme. Mais qui ne gène pas tant que ça, car ce que ça dessert en efficacité, ça gagne effectivement en atmosphère...

Les Raisins de la Mort ou La Morte Vivante, c'est pas la meilleure période pour aborder Jean Rollin.

La Rose de Fer ou Lèvres de Sang (dont un classikien à l'extrême sensibilité cinématographique disait le plus grand bien dans le topic des tops à côté), c'est un net cran au dessus. Surtout, si tu as réussi à supporter l'atmosphère lente pour y entrevoir l'ambiance singulière de son cinéma, tu es prêt pour l'accepter.

Mais clairement non, on n'est pas chez Romero, ni pour le rythme ni pour le gore. Le pauvre Jean serait bien incapable de rivaliser dans ce registre.

Ou sinon, dans une veine urbaine, La Nuit des Traquées a son charme aussi. Et pour Brigitte, Fascination est incontournable.

Courage, après une dizaine de Jean Rollin et 150 Jess Franco (le minimum pour savoir de quoi on parle), tu gagneras enfin tes galons de vrai cinéphile.


(Faire de Requiem pour un Vampire ton film du mois, avec ses vingt premières minutes muettes dignes d'un Vertigo ou d'un Melville, ça aurait de la gueule, ce serait un vrai geste fort et militant.)

Puisqu'on en parle, c'est vrai que Lèvres de Sang, c'est chouette :

Top 100 DVDClassik, janvier 2022
(...)
Lèvres de Sang - Jean Rollin, 1975

À mes yeux, quelqu'un qui classe un Rollin dans un Top 100 est forcément une personne dotée d'une extrême sensibilité cinématographique. Pour ma part, je me suis tellement faite rejetée avec Rollin (genre "mais arrête, ce n'est pas du cinéma, tout est nul, ce gars est juste une grosse farce") que j'ai finalement retiré La Rose de Fer (mon préféré) de mon Top pour le remplacer par un Fulci que j'aime tout autant mais qui reste nettement plus ''respectable" au regard des cinéphiles. Rollin, c'est de la poésie surréaliste sur pellicule avec parfois des plans sublimes, une signature visuelle reconnaissable au 1er coup d'œil et un casting féminin toujours très attachant (Mireille Dargent, les sœurs Castel, Natalie Perrey, Annie Belle, Joëlle Cœur, Brigitte Lahaie, Marina Pierro…). Et la plage de Pourville-sur-Mer, bien sûr, où je rêve d'aller un jour (mais qui a dû bien changer depuis).

Plus terre à terre sur Lèvres de Sang. C'est simplement un Jean Rollin que j'aime beaucoup, et qui avait logiquement sa place dans un top ciné puisqu'il parle de ces images matricielles qui impriment la rétine d'un enfant pour le poursuivre toute sa vie.
Bref, c'est tout simplement un joli film sur la passion du cinéma. Un peu moins "respectable" peut-être que Les Ensorcelés ou La Nuit Américaine, mais c'est mon top alors je fais ce que je veux

Mais reprenons plutôt le fil de notre discussion :

Les Raisins de la Mort reste une petite série de ''premières fois" dans l'univers de Rollin... C'est le 1er film de Brigitte Lahaie autre que pornographique, c'est le 1er zombie movie français, c'est la 1ère fois que Rollin travaillait avec un budget "normal" grâce au producteur Claude Guedj et une relation allemande de Jean-Marc Ghanassia (co-producteur de Lèvres de Sang et ami du cinéaste avec lequel il se brouilla à vie durant le tournage des Raisins) et c'est également la 1ère fois où personne ne fut rémunéré sur un film de Rollin (Rollin inclus, la relation allemande de Ghanassia disparut de la circulation quand les Raisins s'est vu refusé par quasiment toutes les salles françaises.
Face à ce fiasco, Claude Guedj refusa de payer la moindre publicité à Cannes dans les quotidiens professionnels et la projection dans le cadre du marché du film se déroula dans une salle totalement vide. Aucune vente ne fut bien sûr réalisé et le film aurait alors sombré dans l'oubli si Rollin, quelques années plus tard, n'avait pas racheté la part de Guedj pour pouvoir finaliser quelques ventes à l'étranger et surtout à Canal+ pour le célèbre Cinéma de Quartier que gérait Jean-Pierre Dionnet.
C'est une histoire peu banale (racontée par Rollin dans son autobio ''Moteur Coupez !") qui peut offrir un visionnage "différent" devant ce film si singulier (et le thème électronique de Philippe Sissman est top, je trouve : https://youtu.be/nwHNkafmMNs).

Et je me note Lèvres de sang et Requiem pour un vampire.

Tu peux, c'est de la bombe. La Rose de Fer aussi, qui reste mon Rollin préféré.

Et je crois qu'il y a un truc que j'aime bien, chez lui (et qui s'annonce parfait pour mes futures soirées) : il aime les films courts.
Sinon je viens de me rendre compte d'autre chose : j'avais déjà vu un Rollin en entier, en fait...

Spoiler (cliquez pour afficher)

...Sinon je viens de me rendre compte d'autre chose : j'avais déjà vu un Rollin en entier, en fait...

Le Parfum de Mathilde ?
Même s'il ny serait officiellement (ou officieusement puisque non crédité) que assistant metteur en scène, les autres réalisations de Marc Dorcel sont d'un niveau inférieur qui ne trompe personne.
En tout cas ça n'a pas trompé ton oeil d'expert, bien vu !

Dans mon Top 100 "Le parfum de Mathilde" si je suis honnête...

Pour ma part, j'étais complètement passée à côté du fait qu'il ait travaillé avec Dorcel.
Néanmoins, après renseignements, un scénar' de Rollin avec des soubrettes perverses et des nains voyeurs, je suis hyper partante

Et c'est sur cette pétillante recommandation de Flol que la digression s'acheva et que le topic reprit sa routine...
Mais l'espace d'un instant on a parlé ciné sur Classik, et c'était beau.

Le Parfum de Mathilde porte assurément la griffe de Jean Rollin

Parenthèse retournement de veste :

Flol se moque souvent gentiment du côté girouette de Jeremy Fox (qui change d'avis aussi régulièrement que Flol change de sous-vêtements, c'est à dire au moins une fois par mois). Je vous laisse donc admirer ici un admirable numéro de voltige aérienne :

Alors donc, hier j'ai vu Le Lac des Morts Vivants d'un certain A.J. Lazer (en fait Jean Rollin camouflé derrière un immonde pseudo).
Bon...que dire sur cette oeuvre richissime et foisonnantes d'idées (toutes plus mauvaises les unes que les autres) ? Eh bien je dirais en 1 mot (bon y en aura un peu plus, je préviens de suite) comme en 100 : je crois avoir là le film le plus NUL que j'ai vu de ma courte vie.
Beaucoup disent que le film le plus nul de l'histoire du ciné est le fameux Plan 9 From Outer Space (qui est en fait plus chiant que nul) de l'ami Edward D. Wood Jr ; eh bien je pense que ces "beaucoup" en question n'ont jamais vu Le Lac des Morts Vivants.

Bref il y aurait tellement de choses à dire sur ce film...que je ne vais absolument pas le faire maintenant (j'ai de la lessive à faire).
Enfin vous aurez compris l'idée : en gros, on atteint le très très haut niveau du nanar, tant tout est d'une pauvreté abyssale et d'une nullité absolue. Je n'en reviens toujours pas (en particulier des doublages dans les scènes de foule, proprement ahurissants : on voit 10 paysans, pas un seul ne dit un mot...mais en fond sonore, on entend un pauvre brouhaha constitué de 3 doubleurs en studio, c'est en fait une bande qui passe en boucle ; du coup, on peut entendre prononcer d'une voix nasillarde un même "vous la connaissez, vous ?" pas moins de 5 fois en 30 secondes).

.........ce film n'est pas notable. Ou alors en négatif. Du coup, je lui décerne un magnifique - 54/10.

(...) Ce film est totalement autre, et j'estime que chaque cinéphile, que dis-je chaque être humain, se doit de le voir au moins 1 fois.
Personnellement, je l'ai déjà vu 4 fois, et depuis je suis un autre homme.

...Ah non mais j'adore aussi, celui-là pourrait largement intégrer mon top 100 alternatif.

Non, ne jetez pas la pierre à Flol, vous avez été jeunes (et cons) vous aussi

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le TOP 100 DVDClassik vient de repartir pour un tour
viewtopic.php?f=3&t=35103

N'hésitez pas à venir y poster vos listes !
(et essayez au minimum d'en respecter les règles de présentation)

Vous pourrez inclure autant de titres de Jean Rollin que vous le souhaitez dans votre Top 100, et plus encore dans le top alternatif (aux règles un peu chelou, mais on s'y fait). Si votre liste est déjà établie et fossilisée depuis 2012, je vous suggère d'en retirer Mulholland Drive pour le remplacer par Lèvres de Sang
Ne vous inquiétez pas pour le David Lynch. Même si personne ne vote pour lui, Mulholland Drive se retrouvera quand même sur la première marche du podium comme tous les ans, puisque comme le reconnait lui-même son créateur, le vote est truqué :

Ce top est du bidon complet.

Bouvard et Pécuchet Chasseurs de Vampires, mon premier Jean Rollin découvert au Cinéma de Quartier


Dans le château des orgies, peut-on être vierge et vampire ?

[Invité1]

Puisqu'on en parle, c'est vrai que Lèvres de Sang, c'est chouette :

Mais oui, c'est chouette ! Merci tchi-tcha
À noter que Lèvres de Sang existe également dans un cut X retitré Suce-moi Vampire.
Inutile de préciser qu'il est bien plus recommandable de découvrir la version originale, mais c'est assez fun de voir comment l'histoire a été remontée en le caviardant de ses scènes les plus poétiques pour une série de galipettes somme toute aussi inutile qu'ennuyeuse.

[gnome]

Ah mais je souscris à 3000% à ce que dit Flol sur Le lac des morts-vivants !
J'aime assez Rolin du moins dans sa période fantastique. Les raisins de la mort sont indéniablement fun. Ses films de vampire ont tous quelque chose de spécial qui les rend uniques (pour peu qu'on fasse fi du jeu emprunté des acteurs). La rose de fer, c'est juste génial.

[tchi-tcha]

Ah mais je souscris à 3000% à ce que dit Flol sur Le lac des morts-vivants !

Oui mais lequel ? Le Flol jeune et con qui ricane et qui tire sur l'ambulance (cible facile avec sa grosse croix rouge dessinée dessus), celui qui y revient fasciné tellement son cerveau n'arrive pas à croire ce qu'il a vu, ou celui (le Flol de la maturité, on dira) qui le classerait dans son Top alternatif s'il faisait l'effort de participer au Top 100 DVDClassik (qui a repris ) ?

Réduire Jean Rollin au Lac, son titre de gloire involontaire, c'est passer à côté d'une œuvre bancale, fauchée, d'un professionnalisme aléatoire (pour ne pas dire rohmerien en nuisette), mais avec une personnalité unique dans le paysage français et une vraie poésie (cette petite musique que vous percevez quand vous parvenez à dépasser le côté Z anémique de ses films).
Si Alain Resnais avait adapté Harry Dickson, ça aurait probablement ressemblé à du Jean Rollin. En moins amateur, mais avec une sensibilité voisine.

Lorsque Candygirl aura fini de revoir Suce-Moi Vampire (quand elle aura fini sa sieste, donc, parce qu'il faut quand même s'accrocher, le pauvre n'était pas plus à l'aise dans le porno qu'avec le gore), avec un peu de chance elle repassera par ici nous parler de La Rose de Fer, cette parenthèse poétique de Jean Rollin au milieu de ses seventies vampiriques.
(sauf si elle est occupée à revoir La Comtesse Ixe)

Faites gaffe quand même à l'inaugural Viol du Vampire. C'est un peu le À Bout de Souffle du réalisateur, et c'est un morceau de pellicule fracassant que je n'ose pas trop retenter
Celui-là, il est vraiment à réserver aux purs et durs.

[gnome]

Flol a toujours, comme je l'ai toujours fait aussi, défendu Le lac. Je pense que nous avons tous les deux rappelé ce que nous pensons du film plusieurs fois ici et ce depuis des années...
nous ne t'avons pas attendu et je ne comprends pas cet élan d'"agressivité".

[Flol]

Flol a toujours, comme je l'ai toujours fait aussi, défendu Le lac. Je pense que nous avons tous les deux rappelé ce que nous pensons du film plusieurs fois ici et ce depuis des années...
nous ne t'avons pas attendu et je ne comprends pas cet élan d'"agressivité".

Merci gnome de me soutenir, je vois que je ne suis pas le seul à ne rien comprendre à ce que raconte tchi-tcha. À quel moment j'ai changé d'avis ? À quel moment le "nouveau Flol" a contredit "l'ancien Flol" ? Pour quelle obscure raison ce que j'ai pu dire du Lac des morts-vivants en le découvrant à l'époque l'empêcherait aujourd'hui d'intégrer un éventuel top 100 alternatif ? (que je ferais peut-être un jour)
C'est justement parce que ce film reste une expérience totalement à part, quasi hypnotique et en même temps hilarante de nanardise, qu'il pourrait intégrer un tel top. Et pardon d'avoir réduit Rollin à ce film (d'ailleurs, à quel moment j'ai pu faire ça ? je cherche encore), c'est simplement qu'à l'époque c'était...le seul Rollin que j'avais vu.

À trop vouloir faire de la vanne en permanence (et limite agressive parfois, oui) et du tacle à tout prix, j'ai un peu l'impression que tu te crées des délires tout seul (on s'ennuie ?), en fatiguant à peu près tout le monde au passage.
(pardon hein, mais au bout d'un moment ça soule)

[Telmo]

Le Lac des Morts-Vivants, chef d'œuvre du nanar, est quand même un Eurociné (du Z donc) censé être tourné par Jess Franco à l'origine. Rollin fut appelé en catastrophe et le résultat, l'Eurociné le plus regardable qui soit, est plutôt inespéré au final, même si ce n'est pas vraiment volontaire. Le film fut longtemps renié par Rollin. À dire vrai, on n'y retrouve pas vraiment son style onirique et languissant.

Cela étant dit, je préfère largement question film de vampires le Fascination de Rollin au Fascination de Twilight.