
Vu ce soir avec quelques années de retard, le superbe A la rencontre de Forrester. Une superbe histoire où se croisent un Salinger à peine déguisé et un jeune Black du Bronx aux dons d'écriture épatants. Une étrange histoire d'amité se tisse peu à peu entre les deux personnages que tout sépare mais que l'amour de la littérature et des mots va rapprocher.
Passons vite sur les quelques faiblesses du film : le personnage de F. Murray Abraham trop caricatural, qui entraîne une fin à la Cercle des Poétes Disparus un peu gênante (mais pas plus que ça) et deux ou trois scènes peut être un peu plus faciles (la fête chez Anna Paquin notamment, le personnage de son père...) dans un film aussi dense.
Arrive ensuite le meilleur, une très belle évocation de la naissance de l'amitié, un éloge de l'esprit et du livre, de l'intelligence et du verbe qui devrait mettre fin à tous les clichés sur le cinéma américain soit disant décérébré. Rob Brown campe un extraordinaire Jamal Wallace, et sa prestation est encore plus étonnante que celle de Sean Connery, que je suis heureux de voir enfin assumer son âge


Et le film de dérouler son superbe fil narratif, multipliant des scènes plus bouleversantes les unes que les autres. Sans cliché aucun sur la vie dans le Bronx (je n'avais rien vu de plus juste depuis ce film sur cette nana qui se met à la boxe, le nom m'échappe ce soir...

Enfin, un film qui me touche pour des raisons personnelles, le premier film à me faire vraiment pleurer depuis plusieurs années. Gus Van Sant, j'attends vos prochains opus, et ceux qui tardent encore à sortir, avec la plus grande des impatiences. Et merci.
Marg', touchée...
PS : le film traine sur Cdiscount à un prix défiant toute concurrence. Achat chaudement recommandé, bien sûr
