Nada a écrit :
Je m'explique : Harford vit une vie sans problème ni intérêt (exposition des premières séquences).
Il agit comme la société attend qu'il agisse (il est marié à une femme belle, il a un enfant, exerce un travail qui fleure bon la réussite sociale, tout comme son appartement) : en bon petit bourgeois qui a réussi mais qui n'est pas totalement à l'abri du besoin, ni surtout de la rechute dans les classes moyennes. Il envie et craint ceux des classes supérieures.
Je ne suis déjà pas d'accord, à aucun moment il n'est présenté comme un type qui a peur de redescendre, il n'est pas dans la très haute, mais il est suffisamment haut pour être tranquille - il agit même plutôt comme si la haute l'amusait plus qu'autre chose, il semble avoir du recul par rapport à tout le paraître qui l'entoure
Nada a écrit :
Mais cette vie parfaite est tellement ennuyeuse qu'il y étouffe. Est-ce vivre que vivre ainsi ?
J'ai l'impression qu'il ne se pose cette question qu'après l'aveu, réel ou non, de sa femme, sûrement pas avant : en gros, j'étais heureux, alors que ça se trouve je suis cocul
Nada a écrit :
Les aveux fantasmés (création de l'esprit) de sa femme génèrent chez lui la visualisation (à nouveau fiction) de ce récit. La vie, la vraie, celle qui fait mal, prend le dessus par le fantasme : sa jalousie nait de ce qu'il imagine.
A partir de là, comme il l'espérait et/ou le redoutait, enfin la vie de Bill change sous son implusion. Enfin, il crée sa vie entre fiction et réalité (sans que jamais Kubrick ne donne véritabrlement de clé).
Tout ce que vit Harford se déroule-t-il vraiment (la vie rejoint elle la création et le fantasme) ou tout celà n'est-il qu'une vision de son esprit car il ne lui est pas possible de vivre vraiment tout celà (la création rend la vie plus belle, alors, sans risque, autant vivre une vie fantasmée) ?
Je penche volontiers pour la seconde version à cause de la pauvreté des fantasmes (en particulier ceux de la scène de l'orgie) aussi petit bourgeois que sans intérêt de Bill. Est-ce ainsi que s'amusent les hautes classes ou est-ce ainsi que Harford imagine qu'ils se divertissent ?
Tous les sentiments que ressent Harford le désir, le jalousie, la transgression de la morale, la peur, rendent sa vie plus excitante. Il a le sentiment de vivre vraiment, même si celà lui coûte.
Et au bout du compte, tout rentre dans l'ordre (moral et bourgeois). Harford a vécu une parenthèse qui a rendu sa vie plus intense (réelle ou imaginaire). Harford retourne vers sa femme, son boulot, sa vie...
Si la même chose avait été tourné par, disons, Lynn, n'aurais tu pas glosé ?
Nada a écrit :
De ce point de vue, la fin donne au quastionnement que je lis dans EWS une réponse tout aussi ambigue que le film lui-même.
Fuck comme acte fondateur de la vie.
Fuck comme au bout du compte, on s'en fout.
Dans ton analyse, tu fais totalement abstraction du masque que Bill trouve auprès de sa femme et qui provoque sa crise de larmes
Nada a écrit :
voilà, quelques réflexions jetées à la va-vite sur un film qui mérite plus que des jugements à l'emporte pièce.
Je n'ai rien ressenti de ce que tu décris, juste un truc pataud et lourd sur un mec qui veut tromper sa femme parce qu'elle a fantasmé sur un marin, et qui n'y arrive pas, même à New York, et qui rentre la queue basse chez lui