"Ce film aborde la quête initiatique d'un homme qui cherche à se venger des dirigeants corrompus qui ont assassiné sa mère et maintiennent les pauvres et les plus vulnérables de la société dans une constante précarité.
Inspiré de la légende d’Hanuman, l’homme singe, personnage mythique et véritable incarnation de la force et du courage en Inde, le film met en vedette Dev Patel lui-même, dans le rôle de Kid, un gamin des rues qui, après l'horrible massacre de son village natal, a grandi orphelin dans les bas fonds de la ville fictive de Yatana. Il finit par gagner sa vie dans un club qui organise des combats clandestins où dissimulé derrière un masque de gorille, il se laisse battre au sang par des adversaires pour de l'argent.
Après toutes ces années à contenir sa rage le jeune homme trouve le moyen d'accéder à la sinistre élite de la ville. Subitement submergé par son traumatisme d'enfance il va se retourner violemment contre ceux qui lui ont tout pris et trouver ce que les mystérieuses cicatrices de ses mains cachent en vérité."
Il est toujours intéressant de voir un comédien passer pour la première fois derrière la caméra. On se dit forcément que c'est un geste fort, parce que la personne a des choses importantes à exprimer, d'autant plus lorsque le scénario est écrit par ses propres petites mains (ce qui est le cas ici).
Donc de voir Dev Patel (comédien que j'aime bien, et en particulier pour ses choix de carrière audacieux, et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il a tourné pour mon chouchou David Lowery) signer ici un ersatz de John Wick a tout de même quelque chose d'étonnant. Je ne sais pas à quel point c'est un projet personnel qui lui tenait tant à cœur, mais force est de reconnaître qu'il a définitivement du talent le gars.
Formellement, ça fourmille d'idées et de mouvements de caméra complètement fous. Il y a aussi un boulot sur les chorégraphies tout à fait correct, même si on a l'impression d'avoir déjà vu tout ça ailleurs...mais ça reste tout de même infiniment meilleur que les insupportables 3 derniers opus de Keanu Reeves qui fait la bagarre, qui ne proposaient rien d'autre que de la pose ridicule et des combats d'une non-inventivité à pleurer.
Ici, Patel a aussi pour intention de parler de luttes de classe et d'inégalités sociales, sans pour autant s'appesantir dessus et en faire un film à thèse ; mais par quelques petites touches, quelques plans larges ou au détour de quelques lignes de dialogue, il parvient à rendre tangible cette quête de vengeance.
Ça n'empêche pas quelques lourdeurs (les multiples flashbacks explicatifs autour de son trauma d'enfance qu'on a tous très vite compris), quelques maladresses (mais quelle erreur de lâcher en cours de route ce masque de singe !), ni une certaine facilité dans la mise en forme (on sent que Patel a aussi beaucoup aimé Only God Forgives ok, mais stop les néons !), mais j'apprécie cette énergie, cette brutalité et cette volonté d'aller un peu plus loin que du simple paf paf de neuneu qui se prendrait trop au sérieux (avec quelques légères touches humoristiques bienvenues).
zemat a écrit : ↑24 avr. 24, 10:36 MONKEY MAN : 7,5/10
Je crois que j'étais en manque de violence totalement débridée, car j'ai beaucoup apprécié ce shoot d’adrénaline ! C'est une histoire de vengeance certes classique, mais qui se tient impeccablement bien et utilise intelligemment le contexte politique indien de ces dernières années.
Formellement la réalisation est innovante et souvent épatante (notamment ces jeux avec les reflets), la chorégraphie des combats et leur montage donnent un résultat très brutal bienvenue dans ce genre.
Le casting est impérial, Dev Patel en tête.