The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Publié : 15 déc. 22, 12:45

John Ford: « Quand l’horizon est en haut, c’est intéressant. Quand il est en bas, c’est intéressant. Quand il est au milieu, c’est chiant à mourir! Pigé ? «
Comble d’ironie pour un film qui cherche désespérément à se situer, précisément, au milieu, et dont Spielberg n’a perçu au fond qu’une maigre leçon de composition visuelle et un clin d’œil émis d’un cinéaste, David Lynch, dont on aimerait voir le retour prochain. Dans ce fatras de sourires forcées, de réconfort artificiel, de rythme pseudo enlevé, entrain au cul de plomb, de ce volontarisme à bâtir d’un petit truc anecdotique, le divorce, une fresque à la Cecil B. DeMille de 2h38, d’une écriture ultra caricatural aimant les phrases slogans (Suis ce que ton cœur te dicte ! ») et de jeu d’acteurs contents d’être heureux, difficile de ne pas s’y ennuyer mortellement, voire de ricaner devant ce qui est du niveau d’un épisode de soap opera ou de celui d’un Cosby Show avec rires préenregistrés. La mécanisation vers lequel penche naturellement le cinéma de Spielberg, cette multiplication de plans d’œil ébahi qui renvoient à ce lieu commun de l’émerveillement Spielbergien, ne trouve rien à s’opposer qu’un drame convenu, prévisible, les larmes donc selon Spielberg, à la durée totalement injustifiée, englué dans une mièvrerie parentale dont le cœur secret pourrait se résumer à Maman n’aime plus papa. Cinéma que l’on a décrit à tort sur l’enfance, parce que relatant des histoires de Peter Pan, d’orphelins, observés ici sans détour, n’est rien d’autre qu’une cécité du regard, un refus puéril de Spielberg à entrevoir une vérité plus complexe. Incapable de percevoir la folie de Mitzi Fabelman, Michelle Williams en double horrible Gena Rowlandien de Madame Spielberg, en papa Spielberg qu’une bonhomie outrée, de John Ford (pauvre Lynch, réduit un gimmick) qu’une leçon visuelle de refus du plan moyen, ou bien encore ces bully lycéens antisémites qu’il faut à la fois humilier par vengeance et d’en être aimés, Spielberg/Sammy continue par là l’approfondissement de ce déni caractéristique, exercice d’euphémisation qui enjambe toutes les difficultés soulevées, et démonstration auto-hypnose aussi vain qu’inoffensif, gloire des mémoires du cinéaste Spielberg contre la personne Steven.
Note: 3,5/10
Comble d’ironie pour un film qui cherche désespérément à se situer, précisément, au milieu, et dont Spielberg n’a perçu au fond qu’une maigre leçon de composition visuelle et un clin d’œil émis d’un cinéaste, David Lynch, dont on aimerait voir le retour prochain. Dans ce fatras de sourires forcées, de réconfort artificiel, de rythme pseudo enlevé, entrain au cul de plomb, de ce volontarisme à bâtir d’un petit truc anecdotique, le divorce, une fresque à la Cecil B. DeMille de 2h38, d’une écriture ultra caricatural aimant les phrases slogans (Suis ce que ton cœur te dicte ! ») et de jeu d’acteurs contents d’être heureux, difficile de ne pas s’y ennuyer mortellement, voire de ricaner devant ce qui est du niveau d’un épisode de soap opera ou de celui d’un Cosby Show avec rires préenregistrés. La mécanisation vers lequel penche naturellement le cinéma de Spielberg, cette multiplication de plans d’œil ébahi qui renvoient à ce lieu commun de l’émerveillement Spielbergien, ne trouve rien à s’opposer qu’un drame convenu, prévisible, les larmes donc selon Spielberg, à la durée totalement injustifiée, englué dans une mièvrerie parentale dont le cœur secret pourrait se résumer à Maman n’aime plus papa. Cinéma que l’on a décrit à tort sur l’enfance, parce que relatant des histoires de Peter Pan, d’orphelins, observés ici sans détour, n’est rien d’autre qu’une cécité du regard, un refus puéril de Spielberg à entrevoir une vérité plus complexe. Incapable de percevoir la folie de Mitzi Fabelman, Michelle Williams en double horrible Gena Rowlandien de Madame Spielberg, en papa Spielberg qu’une bonhomie outrée, de John Ford (pauvre Lynch, réduit un gimmick) qu’une leçon visuelle de refus du plan moyen, ou bien encore ces bully lycéens antisémites qu’il faut à la fois humilier par vengeance et d’en être aimés, Spielberg/Sammy continue par là l’approfondissement de ce déni caractéristique, exercice d’euphémisation qui enjambe toutes les difficultés soulevées, et démonstration auto-hypnose aussi vain qu’inoffensif, gloire des mémoires du cinéaste Spielberg contre la personne Steven.
Note: 3,5/10