JANVIER 2021
FILM DU MOIS:
Tian mi mi /
Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996) 10/10 - Une histoire d'amour/désamour entre des Chinois continentaux venus trouver fortune à Hong Kong. La grande histoire est racontée en creux, Maggie Cheung, Leon Lai, Eric Tsang, parmi d'autres, sont épatants de justesse. Même Christopher Doyle joue un rôle dans ce film qui offre, cascades en moins, ce que le cinéma de HK pouvait de meilleur à ce moment précis de son histoire. Un film majeur que je ne saurais trop recommander.
FILMS DECOUVERTS:
Flash Gordon, de Frederick Stephani & Ray Taylor (1936) 6/10 - Admettons que ces serials ont un coté daté. Il n'en demeure pas moins que cet enthousiasme vis-à-vis de l'aventure et de l'inconnu reste communicatif et tout à fait sympathique.
Otesánek, de Jan Svankmaier (2000) 8,5/10 - L'animateur tchèque surréaliste transforme un conte en véritable récit horrifique contemporain, qui fonctionne autant comme fable que comme récit littéral.
L'étoile du silence, de Kurt Maetzig (1960) 9/10 - De la SF old-school comme je l'adore, soit une belle adaptation de Stanislas Lem et un film majeur du genre, que j'ai le plaisir de découvrir bien tardivement. Grand moment de bonheur cinéphile...
L'Eden et après, d'Alain Robbe-Grillet (1970) 9/10 - Visuellement magnifique, ce film à la limite de l'expérimental tire sa force d'une écriture solide, et si le dispositif expérimental pourrait effrayer, je l'ai au contraire trouvé brillant et exaltant. Je me retrouve très amateur du cinéma de Robbe-Grillet, contre toute attente...
Men In Black : International, de Francis Gary Gray (2019) 5/10 - Passant de simple à simpliste, pour ne pas dire naïf, la licence MIB adopte un scénario grossier et transparent, qui n'amusera que les amateurs d'aliens, dont certains sont bien fichus, pour peu qu'on accepte le passage aux CGI.
Zathura - Une aventure spatiale, de Jon Favreau (2005) 7,5/10 - Un divertissement familial bon enfant dans lequel on expérimente un peu les possibilités du numérique.
L'interrogatoire /
Przesluchanie, de Ryszard Bugajski (1989) 8/10 - Film polonais très sombre dans laquelle une chanteuse se retrouve contrainte à témoigner contre un ami déclaré traître. Le film doit beaucoup à la force de son casting et à la sobriété du traitement.
Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, de Patrice Leconte (2006) 1/10 - Mal écrit, tourné avec paresse (ou contrainte), cette suite ne raconte plus rien, les personnages sont de grossières caricatures, il n'évoquent plus le français moyen, mais des sortes de guignols mal fagotés qui n'évoquent personne. Il faudrait coucher par le papier la longue liste des mauvaises idées, des séquences ratées, et des erreurs de choix de ce film indigne de ses créateurs.
Destination... Lune! d'Irving Pichel (1950) 7,5/10 - Un chouette film de ce qui était alors de l'anticipation. Produit par George Pal (qui offre quelques rares scènes animées de sorties extra-véhiculaires), le film est plus pédagogique qu'autre chose, mais offre un beau regard sur cette aventure humaine qu'est la conquête de l'espace.
L'homme pressé, d'Edouard Molinaro (1977) 7,5/10 - Delon en homme pressé, antiquaire qui gesticule et ne supporte pas d'attendre une grossesse... Un film qui offre un portrait plutôt intéressant, entre drolerie et tristesse...
Les trois frères, de Didier Bourdon & Bernard Campan (1995) 8/10 - Un film attachant, dont il émane une certaine tendresse, au delà du comique dont il regorge...
Jabberwocky, de Terry Gilliam (1977) 7/10 - Ce premier film de Gilliam est assez confus, malgré quelques très belles séquences. Reste un travail de reconstitution médiévale assez remarquable.
Phantom, de F.W. Murnau (1922) 7/10 - Sorte de fable morale sur un homme qui devient escroc pour l'amour d'une femme... Joliment mis en scène, le film reste assez convenu néanmoins.
The Stone Tape, de Peter Sasdy (1972) 7,5/10 - Téléfilm fantastique qui pêche sans doute sur les moyens, mais dont le récit de scientifiques et de chateau hanté reste tout à fait passionnant. Grand plaisir fantasticophile...
The Wolverine, de James Mangold (2013) 6/10 - Un film d'action assez distrayant, mais il faut passer l'éponge sur un paquet d'invraisemblances psychologiques et narratives.
Welfare, de Frederick Wiseman (1975) 9/10 - Wiseman filme ici un organisme social, et à travers lui la misère de ceux qui en dépendent, la complexité de leurs besoins, de leur souffrance. Un document passionnant qui reste très pertinent aujourd'hui...
Just Imagine, de David Butler (1930) 5/10 - Sur un postulat SF, un récit drolatique d'exploration martienne et d'amour contrarié. Rien de bien sérieux ou d'ambitieux dans tout cela, mais ça divertit.
I was a teenage werewolf, de Gene Fowler Jr (1957) 7,5/10 - Un classique de l'épouvante à la postérité glorieuse. Les règles du genre sont respectées, et c'est étrange de croiser Michael Landon en jeune énervé...
Abigail, de Aleksandr Boguslavskiy (2019) 4/10 - Fantasy russe tournée bêtement en anglais (tout est post-synchronisé, avec une BO insupportable). L'intrigue est sympathique, quoique plutôt banale, et la mise en scène vraiment lamentable. Restent des CGI et des designs assez intrigants, c'est peu...
Homo Sapiens, de Nikolaus Geyrhalter (2016) 9/10 - Ni fiction ni documentaire, ce film consiste en sublimes plans fixes de lieux humains abandonnés par l'homme. L'atmosphère est post-apocalyptique, les images sont sublimes, le film inspire de profondes reflexions...
Robot Carnival, de Katsuhiro Ôtomo, Hiroyuki Kitakubo, Kôji Morimoto, Atsuko Fukushima, Yasuomi Umetsu, Takashi Nakamura, Hidetoshi Ômori, Hiroyuki Kitazume & Manabu Ôhashi (1987) 8/10 - Dans la catégorie anthologie de SF, ce carnaval est probablement l'un de mes préférés, toutes les histoires me plaisent bien, et aucune ne semble faire du remplissage. Un bel ensemble d'animation.
Le cercle /
Dayereh, de Jafar Panahi (2000) 8,5/10 - Portrait sans fard de la condition des femmes en Iran, à la fois tragique et choquant d'injustice. On comprend que le pouvoir ait voulu faire taire le cinéaste, après ce très beau film qui emporta un Lion d'or...
Le révélateur, de Philippe Garrel (1968) 3/10 - Je souscris peu à ce cinéma expérimental, poseur et vide de fond. Reste le charisme des comédiens, et quelques plans réussis, dénués de tout contexte.
Angamaly Diaries, de Lijo Jose Pelissery (2017) 7,5/10 - Pelissery développe son style avec ce récit de petits trafics assez convenu dans une ville assez précise du kerala. Le coté film de bande fonctionne néanmoins très bien, et les morceaux de bravoure de la fin laissent pantois.
Docteur Jekyll et les femmes, de Walerian Borowczyk (1981) 2/10 - Nanard où tout déconne, son, montage, casting... Udo Kier semble sobre ici, tellement il est entouré de cabotins. L'intrigue est proche du néant, seule la photo reste assez joli, notamment lors de certaines séquences polissonnes...
Illang: La Brigade des loups, de Kim Jee-woon (2018) 6/10 - Si la mise en scène est assez réussie, les problème de l'intrigue sont plus lourds dans cette version filmée : nullité des enjeux politiques, artificiels (pourquoi alors cette intro explicative de 5 minutes), tout se résume à un jeu d'espions et de contre-espions dont le héros fatigué veux sortir après une rencontre amoureuse. Bien laborieux.
L'étranger, de Satyajit Ray (1991) 9/10 - Avec ce film familial, Ray nous interroge sur les liens sociaux, sur la civilisation et sur les valeurs de la société occidentale. Passionnant et bouleversant.
Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga, de David Dobkin (2020) 8/10 - Une comédie réussie, qui respecte son sujet tout en en riant. Sans doute le meilleur feel-good de l'année 2020 que j'ai vu.
Soul, de Pete Docter (2020) 8/10 - Visuellement à tomber, ce beau film métaphysique est assez passionnant et drôle à suivre.
Les mille et une nuits, de Pier Paolo Pasolini (1974) 7,5/10 - Pasolini écoule ses fantasmes en adoptant la forme littéraire des contes asiatique. Le résultat est visuellement très réussi, et sans doute passablement érotique.
Les mille et une nuits, de Eiichi Yamamoto (1969) 8/10 - Superbe film d'animation aussi inventif qu'érotique et psychédélique. On sent un peu la patte de Tezuka dans certaines séquences.
La llorona, de Jayro Bustamante (2019) 7,5/10 - Un excellent film dont le fantastique éclaire une situation politique critique, dans une atmosphère morbide de fin de règne...
Varsity Blues, de Brian Robbins (1999) 7,5/10 - Film initiatique sur les copains et le football américain, dans lequel Jon Voight campe un entraineur tyrannique qui sacrifie ses élèves à son ambition.
Eros + Massacre, de Kiju Yoshida (1969) 6/10 - Sans doute un très beau film, mais trop. Trop long, trop riche, trop complexe, bref trop indigeste pour moi. Il faut sans doute le revoir plusieurs fois pour en percevoir la finesse, notamment dans certains tunnels de dialogues... Reste une forme superbe, et une ambition folle.
Splinter, de Toby Wilkins (2008) 7,5/10 - Un petit film d'horreur bien ficelé comme je les aime, avec une tension efficace et un script qui tient la route. Mention spéciale à Shea Whigham.
Hunger Games: La Révolte - Partie 2, de Francis Lawrence (2015) 7,5/10 - Séance de rattrapage, et j'aime toujours bien ce cycle tenu par une poignée de bons acteurs et un livre qui offre un bon support à une réflexion politique simple, mais tenue. La mise en scène reste bien peu inspirée, en revanche...
Aladin et la lampe merveilleuse, de Sidney Franklin & Chester M. Franklin (1917) 7/10 - Quelle curiosité que ce film joué pour les enfants, par des enfants. Une étrange scène de bain vient évoquer un autre temps, et je ne m'aventurerai pas sur le terrain de l'appropriation culturelle, mais cet Aladin blondinet aux yeux bleus est un peu inattendu.
Le fléau, de Mick Garris (1994) 6/10 - Minisérie d'après les romans de Stephen King, produit par lui, et dans lequel il s'offre un petit rôle. Si la partie "fin du monde" reste saisissante, les bondieuseries de la deuxième partie deviennent gênantes, pour finir par plonger le spectateur dans l'incrédulité la plus totale, un véritable paradoxe pour une série dont la foi est le thème central.
Save the green planet ! de Jang Joon-Hwan (2003) 8/10 - Film un peu fou et mélange des genre assez réussi, chargé notamment d'un humour assez désespéré, dont on n'oubliera sans doute pas le récit éprouvant ni le final.
Mosquito State, de Filip Jan Rymsza (2020) 5/10 - Se référant à
Into the Skin, le cinéaste nous offre un film obscur et difficile à comprendre, malgré quelques séquences superbes et une ambiance inquiétante. Je ne suis pas trop client.
The Dark and the Wicked, de Bryan Bertino (2020) 3/10 - Bertino fait ici un beau raté. Scénario indigent, faiblesses de montage (rythme, raccords lumière...). Le film est si sérieux dans son atmosphère fantastique qu'il en devient par moment ridicule, lorsque ça ne fonctionne pas.
The Other Side /
Andra Sidan, de Tord Danielsson & Oskar Mellander (2020) 7/10 - L'intrigue "maison hantée" est assez classique, mais le tout est bien emballé et fonctionne plutôt pas mal.
The Superdeep /
Kolskaya sverhglubokaya, de Arseny Syuhin (2020) 8/10 - Du film de genre comme je l'aime, mystérieux, tendu, et énigmatique. Je ferme volontiers les yeux sur certaines faiblesses (personnages esquissés, certains retournement un peu parachutés), et je m'amuse beaucoup.
Sleep /
Schlaf, de Michael Venus (2020) 7/10 - Enquête matinée de fantastique dans une Allemagne glaciale. Malgré quelques abus d'effets qui fonctionnent mal, le film offre un récit cohérent et assez prenant, et la froideur du ton est saisissante.
Aya et la sorcière, de Goro Miyazaki (2020) 5/10 - Visuellement moche, ce téléfilm est sans doute le début d'une série, puisqu'il installe un cadre plus qu'il ne raconte une histoire. On reste charmé par l'imaginaire déployé, et frustré par l'absence de récit.
Host, de Rob Savage (2020) 8/10 - Film en zoom, qui fonctionne plutôt bien et m'a fichu une vraie frousse... Une belle utilisation des contraintes actuelles.
Butchers, de Adrian Langley (2020) 3/10 - Film sans scénario, qui se contente d'aligner les clichés, sans la moindre plus value. Mention spéciale au couteau du redneck, assez absurde pour être involontairement (?) drôle...
Les cavaliers de l'enfer, de Herbert Coleman (1961) 9/10 - Un western aux enjeux moraux, qui détaille ses personnage, alterne humour, drame et action, dans une poursuite infernale. Le duo John Saxon/Audie Murphy fonctionne étonnamment bien.
Boys from County Hell, de Chris Baugh (2020) 7/10 - Récit irlandais tournant autour d'un vampire celtique, truffé d'un humour bien sympathique.
La nuée, de Just Philippot (2020) 7/10 - Film intéressant et bien réalisé, mais qui se perd un peu dans sa métaphore sociale, au détriment de son récit.
Sweet River, de Justin McMillan (2020) 4/10 - Récit trop lent et confus, dont on comprend vite le message incitant à faire son deuil. Le reste est bien fait, mais le tout manque singulièrement de rythme et d'intéret...
The Cursed Lesson, de Jai-hong Juhn & Ji-han Kim (2020) 5/10 - Film sur l'endoctrinement sectaire qui bascule vite dans le film à twist foireux... L'esthétique est vraiment appréciable, certaines séquences érotiques sont joyeuses, mais le film ne tient pas ses promesses.
The Stylist, de Jill Gevargizian (2020) 8/10 - Le film, élégamment mis en scène dans son traitement d'un univers très féminin, construit un beau personnage de
serial killer, explore sa névrose, et explose en un final sacrément couillu. J'ai été emballé.
Anything for Jackson, de Justin G. Dyck (2020) 7,5/10 - Une comédie noire sataniste, décalée, rythmée et solidement jouée. Un bon divertissement.
Les animaux anonymes, de Baptiste Rouveure (2020) 6/10 - L'idée de base, inverser humains et animaux, est intéressante. Dommage qu'il n'y en ait aucune autre, et que le film se résume à une espèce de tableau évocateur...
Cyst, de Tyler Russell (2020) 7/10 - Potacherie transgressive assez ludique et bourrée de fautes de gout... On pourrait penser à du John Waters, mais en moins inspiré.
Psycho Goreman, de Steven Kostanski (2020) 4/10 - Pas très convaincu par ce délire pour préado qui multiplie les clichés pour faire de mauvaises blagues.
Toxic Avenger 2 material...
Slaxx, de Elza Kephart (2020) 7,5/10 - Du fantastique ludique et drole, mais qui parvient à construire une véritable histoire malgré tout. Coup de coeur.
Come True, d'Anthony Scott Burns (2020) 6,5/10 - Un sujet qui me passionne assez, l'étude des rêves, et de belles séquences oniriques surréalistes assez réussies. Mais le film se perd dans une intrigue banale, dont les révélations finales sont une insulte à l'intelligence du spectateur. Dommage.
Ghosts of war, de Eric Bress (2020) 3/10 - Ca commence mal, c'est assez mal fait, cheap, par très bien joué... Puis survient une intrigue, plutôt ridicule avec des nazis fantômes, et enfin une seconde, moins risible mais totalement saugrenue, et qui arrive tellement tard dans le film que ce dernier n'est plus sauvable...
FILMS REVUS:
Les bronzés font du ski, de Patrice Leconte (1979) 7,5/10 - Comment résister à un nouveau visionnage de cette comédie classique ? On se reprend à ricaner lorsqu'est évoquée la Coulée du grand bronze ou Notre-Dame de la Touffe, la dynamique est vraiment excellente.
Twin Peaks: Fire Walk with me, de David Lynch (1992) 9/10 - Plus je revois ce film, plus il m'enthousiasme et me fait remarquer de choses. Les anges, dont la disparition désole Laura, l'électricité, le Modus Operandi de l'agent Desmond... Que du bonheur !
Teddy, de Ludovic et Zoran Boukherma (2020) 8,5/10 - A la révision, l'aspect tragique du film prend le pas sur la comédie, et le film déploie son charme avec plus d'intensité encore. Ca reste mon gagnant de Gerardmer 2020.
Films des mois précédent
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- Je repars à zéro, ça fait une liste trop longue sinon...