Roy Ward Baker (1916–2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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The Eye Of Doom
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Re: Roy Ward Baker (1916–2010)

Message par The Eye Of Doom »

Docteur Jekyll et Sister Hyde
Ce brave docteur conscient que sa vie trop courte ne lui permettra pas de trouver un remede à toutes les maladies, decide de chercher l’élixir de longue vie. Ca devrait marcher mais il y a comme un problème…

Contre toute attentes, ce Hammer est tres recommendable.
Certes on regrette le grain de folie et le baroque de couleurs qu’aurait amener Fisher s’il avait ete a la manoeuvre.
Mais bon, la mise en scène est tres efficace yc dans les scenes de transformation, contournant habilement des contraintes complètementaires apportées par le changement de sexe. On oublie complètement le budget probablement fifrelinesque : en tout 3 ou 4 decors et un grand merci au fog londonien.
Le scénario ne tire pas tout le benefice de son génial postulat de base: c’est le principal regret, quand on compare par exemple a celui excellent du Double visage de Fisher. Il manque un ressort sur la fin.

Bon mais tout cela étant dit, le film est complètement porté par ses deux interprètes principaux qui joue tres habilement le yin et yang.
Ralph Bates est tres bon en beau savant tenebreux, poussé aux pires extremites dans l’espoir du bien final de l’humanité.
Et Martine Beswick est comment dire : inoubliable ?!
Quand elle apparaît dans la robe de chambre masculine et dévoile un sein, attribut inattendu de la version Mister Hyde du film.
La reussite est d’avoir rendu credible cette transformation par la ressemblance de l’acteur et de l’actrice. Pas dans le detail (ou les attribut évoqués ci dessus 8) ) bien sur mais dans la physionomie physique globale : cheveux longs, bruns tres marqués, beau visage severe,…

On y croit.

Le reste de la distribution est tres bien aussi, meme le sosie de Sarkosy.

Bonne surprise donc que ce film de serie B a la facture classique mais honorable, parcouru par un drole de trouble.
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shubby
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Re: Roy Ward Baker (1916–2010)

Message par shubby »

The Eye Of Doom a écrit : 6 juil. 22, 21:35 Docteur Jekyll et Sister Hyde
Ce brave docteur conscient que sa vie trop courte ne lui permettra pas de trouver un remede à toutes les maladies, decide de chercher l’élixir de longue vie. Ca devrait marcher mais il y a comme un problème…

Contre toute attentes, ce Hammer est tres recommendable.
Jamais vu - un tort donc - mais ce film a une réputation de classique tt de même. Merci de remettre un ch'ti coup de projo sur RWB, ça fait jamais de mal ;)
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Duane Jones
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Re: Roy Ward Baker (1916–2010)

Message par Duane Jones »

La piste fatale/Inferno (1953)
Durant une virée à cheval dans le désert, un millionnaire se brise la jambe. Sa femme et son associé, son amant, soi-disant partis cherchés des secours, l'abandonnent en espérant sa mort prochaine. Donald Whitley Carson III, Robert Ryan, va tout faire pour survivre et trouver de l'aide. Tandis que ses "proches" vont indiquer de mauvaises pistes aux secours.

Ce film est un mix entre western, film noir et survival. Sans fioritures et sans temps mort (83 mn au compteur) grâce à une écriture très sèche de Francis Cockrell, auteur de pas mal d'épisodes de la série Alfred Hitchcock présente, l'histoire très prenante est magnifiquement photographiée par Lucien Ballard (Nevada Smith, La horde sauvage). L'interprétation est au niveau du reste avec Robert Ryan (le mari abandonné) et Rhonda Fleming en femme fatale. Roy Ward Baker fait preuve d'une maîtrise parfaite de la mise en scène et du récit. Par exemple, des plans de Rhonda Fleming et de son ami en train de boire succèdent à une séquence où Robert Ryan cherche désespérément de l'eau. J'ai eu réellement soif en regardant ce film. A noter que le film a été tourné en 3d, ça se ressent notamment dans la 1ère apparition de Robert Ryan. Ce dernier tire sur des bouteilles placées au 1er plan. Je pense que c'est du pur gadget, la vision du film en 3d ne doit strictement rien apporter comme toujours. Pour conclure, une très bonne série B où Roy Ward Baker démontre un grand savoir-faire et une maîtrise indéniable.

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manuma
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Re: Roy Ward Baker (1916–2010)

Message par manuma »

Ce titre a d'ailleurs fait l'objet d'un remake pour le petit écran, intitulé Ordeal, scénarisé par le même Francis Cockrell et réalisé par l'un des meilleurs téléastes américains des années 70, Lee H. Katzin. Un poil plus long, ce mi-survival, mi-film noir mâtiné de considérations écologiques s'était néanmoins révélé une franche déception de mon côté, l’œuvre manquant à mon goût de tonus comme d'intensité, de force également, côté interprétation.
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tchi-tcha
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Re: Roy Ward Baker (1916–2010)

Message par tchi-tcha »

... j'ai sorti d'une pile pas rangée le DVD de And now the screaming starts, jamais visionné depuis son achat.
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Selon l'humeur du moment, on pourra voir le verre à moitié plein ou à moitié vide avec And now the screaming starts ! (1973), pur récit gothique à la Rebecca où une jeune châtelaine sombre progressivement dans la folie, victime d'une malédiction dont personne ne veut l'informer (à commencer par son mari qui n'y croit pas - à tort).

Au bout d'à peine cinq minutes, une main tranchée surgit d'un tableau pour s'en prendre à elle, marquant le début d'un long cauchemar. Chez Amicus on doit être très fier de cette main tranchée, on nous la montre souvent qui se balade (c'est également la vedette d'une bande-annonce passablement trompeuse). Quand ça doit saigner ça saigne, chez Roy Ward Barker la violence est crue, froide et vulgaire. Le réalisateur ne se lance pas dans un exercice de style et la réalité des phénomènes surnaturels ne fait aucun doute.

Ça c'est pour le verre à moitié vide. L'ambiance est pesante en attendant que quelqu'un se décide à parler (le temps d'un flash-back glaçant avec Herbert Lom), si vous vouliez de la poésie, de la rêverie romantique, des déambulations en nuisette dans des souterrains éclairés à la bougie, vous serez déçus.
Si vous appréciez le sérieux, la rigueur et la solidité de Roy Ward Baker, alors là par contre vous verrez le verre à moitié plein. Le canevas est connu, mais le métier est bien là et on ne s'ennuie pas. Question solidité, les interprètes sont eux aussi au rendez-vous (même si Peter Cushing n'apparaît qu'au bout de 45 minutes), à commencer par Stephanie Beacham dont les qualités de jeu ne se résument pas à son tour de poitrine. Le titre n'est pas mensonger, ça crie beaucoup, et ce récit de fantôme et de vengeance refuse le happy end rassurant.

Un Roy Ward Baker moyen, en somme, mais dans la moyenne haute, ce qui tournerait donc autour d'un 6,5/10.


Bande-annonce VO


Je vous l'ai dit : ça crie beaucoup


Note pour les technophiles : le DVD D'Vison/Aventi est présenté dans un joli fourreau, en 1.77 4/3 en VOST uniquement et avec zéro bonus (au cas où vous tombez dessus chez votre Happy Cash). "L'Horrible Collection" qu'ils appellent ça, techniquement c'est pas faux.

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