Dvdclassik : cinéma et DVD

Être tenté de repasser à la caisse pour le director's cut d'un film mineur, c'est quand même pénible...

En parlant de film mineur, Michael Mann s'étonne de l'amour de certains pour "Miami Vice"... :

http://www.vulture.com/2016/02/michael- ... areer.html

"I’m always curious to hear other people’s take on it. People who love it — I’d be really curious to know why they love it."

Donc si j'ai bien compris, dans son director's cut, Mann a retiré les plans d'ouverture depuis l'espace ?

C'est con, je trouvais ce début magnifique

Enfin vu ! Et beaucoup aimé, en dépit de quelques défauts. Un peu comme Miami Vice, je ne comprends pas trop les mauvaises critiques qu'il s'est mangé (du moins aux USA), ni son échec commercial d'ailleurs. Mais bon, c'est aussi ça, le cinéma, hélas.
Certes, on peut tiquer sur les quelques clichés fondamentaux du thriller d'action

Spoiler (cliquez pour afficher)

(le héros amoureux de la fille, les amis proches tués par l'ennemi, le désir de vengeance, etc.)

, et j'étais inquiet au début devant les plans d'inserts (la caméra qui passe entre les pixels d'un écran, arrive en plan-séquence-CGI à la Fight Club jusqu'à la carte mère et déambule dans les circuits intégrés à la façon du Joe Dante d'Explorers), mais heureusement ça ne se résume pas qu'à ça. C'est un film de mise en scène, par un cinéaste qui reprend ce qu'il faisait dans les années 80. De l'actionner intelligent. Et même la vraisemblance (comme les motivations du blackhat) n'a aucun intérêt. Et pour ça, le plaisir d'embarquer dans quelque chose nous transportant sans cesse d'un endroit à l'autre est réel, les scènes de fusillades bien torchées (ses plans de course à pied avec les héros!), et on en prend plein les yeux. Cyber-hitchcockien. Bonne découverte.

Donc apparemment tu es plutôt d'accord avec ton ami Christophe Gans sur ce "Hacker" ..:

"Aujourd’hui, il faut aussi dire que le cinéma se consomme en grande partie sur les ordinateurs et les smartphones. Tous ces gens-là se moquent de l’imprévu, ils veulent juste consommer ce qui correspond à leurs goûts du moment. Et parfois, hélas, le public ne suit pas l’audace qu’on lui propose. Par exemple, j’ai été très fan du dernier film des Wachowski, qui est pourtant loin d’être parfait, ou encore de Hacker, le dernier Michael Mann, qui s’est fait massacrer. Il serait d’ailleurs intéressant de rapprocher Hacker et Cartel : ce sont des films qui déplaisent, qui sont mal notés, ce qui est pour moi une injustice terrible. Quand je vois que La famille Bélier est mieux noté que ces deux films, j’ai envie de me tirer une balle ! (rires) (...) Et quand je vois aujourd’hui comment Jupiter Ascending, Hacker ou même Cartel sont reçus, je ne pense pas être aussi mal reçu que cela. Mon film favori de l’année dernière, c’est Saint Laurent de Bonello, qui a été certes très défendu par la presse mais totalement laissé de côté par le public. Ce public a préféré l’autre film sur Yves Saint-Laurent, qui est certes un bon film mais plus sage et plus conventionnel. Celui de Bonello est un vrai film sur le processus artistique, et c’est pour le coup un grand film psychédélique. Il ne méritait pas d’être reçu de cette manière."

http://www.courte-focale.fr/cinema/entr ... gans-2015/

Duke Red a écrit :Donc si j'ai bien compris, dans son director's cut, Mann a retiré les plans d'ouverture depuis l'espace ?

C'est con, je trouvais ce début magnifique

Oui et les plans dans le taxi apparemment ...il y a du bon et du moins bon dans les "Director's cut" de ce réalisateur.

Retour sur le dernier film de Michael Mann à partir de 44:10:

ça ressort en Blu Ray et en 4K, pour les dix ans du film



4K (2160p) UHD Blu-ray presentations in Dolby Vision (HDR10 compatible) of both the US and international versions of the film
Original lossless 5.1 audio
Optional English subtitles for the deaf and hard of hearing
Brand new audio commentary by critics Bryan Reesman and Max Evry
Firewall - brand new video interview with cinematographer Stuart Dryburgh
Zero Day Threat - brand new video interview with production designer Guy Hendrix Dyas
The Cyber Threat, On Location Around the World and Creating Reality - three archival behind-the-scenes featurettes on the making of the film
Image gallery
Reversible sleeve featuring original and newly commissioned artwork by Doug John Miller
Illustrated collector's booklet featuring new writing on the film by Andrew Graves
Limited Edition slipcover featuring newly commissioned artwork by Doug John Miller

En vrac:

- Moi aussi j'ai cru à la présence du director's cut, soit ça bloque côté droits (il me semble que le montage n'aura été montré que sur la chaine FX), soit Legendary/Universal n'ont aucune envie de se casser le cul pour permettre sa diffusion.

- Je suis toujours client des jaquettes arty/alternatives et je m'intéresse très peu aux éditions vidéo en tant qu'objets mais là c'est quand même bien vilain.

- Content qu'un film aussi mal aimé ait quand même droit à une édition un peu chiadée, mais cette sortie ne correspondra pas aux 10 ans puisqu'il est sorti en 2015... Bientôt la redécouverte comme pour Miami Vice?

Rockatansky a écrit : ↑11 févr. 16, 16:04 Cool ils vont pouvoir le ressortir en blu ray pour amortir les frais

Une édition qui me surprend un peu quand même parce que je doute que la précédente d'Universal ait cartonné en 2015...

Shin Cyberlapinou a écrit : ↑25 févr. 23, 00:37soit ça bloque côté droits

C'est apparemment le cas d'après Michael McKenzie d'Arrow Video.

Shin Cyberlapinou a écrit : ↑25 févr. 23, 00:37 - Je suis toujours client des jaquettes arty/alternatives et je m'intéresse très peu aux éditions vidéo en tant qu'objets mais là c'est quand même bien vilain.

Je ne déteste pas, c'est plutôt original, mais pas super vendeur, on croirait un film d'animation plutôt qu'un thriller hi tech..

Shin Cyberlapinou a écrit : ↑25 févr. 23, 00:37mais cette sortie ne correspondra pas aux 10 ans puisqu'il est sorti en 2015...

Le film a été tourné en 2013

Shin Cyberlapinou a écrit : ↑25 févr. 23, 00:37Content qu'un film aussi mal aimé ait quand même droit à une édition un peu chiadée

Je regrette l'absense de commentaire audio de Mann et/ou de ses techniciens ou casting, mais je suis tenté de le prendre pour les deux interviews inédites du directeur de la photo et du production designer

Shin Cyberlapinou a écrit : ↑25 févr. 23, 00:37Bientôt la redécouverte comme pour Miami Vice?

Bon sur ce topic au moins il y a eu quelques défenseurs du film dès 2015

Bah useless. On veut le DC.
Et ce visuel qui me vend un René Laloux inédit, c'est rigolo.
Hacker est un excellent polar sinon.

shubby a écrit : ↑25 févr. 23, 08:30 Bah useless. On veut le DC.

Bon après les suppléments précisent qu'il y a deux montages proposés, l'américain et l'international..

Et quelle est la différence entre les 2 ?
Je suis tellement un sucker pour Arrow, que je serais presque prêt à me le prendre juste pour lui redonner une chance.

Entre le bluray US et le bluray FR il y a une différence de montage,30s supplémentaires sur le bluray US,cela avait été publié dans Les Années Laser et ici aussi:

https://www.movie-censorship.com/report.php?ID=398890

Flol a écrit : ↑26 févr. 23, 16:47 Et quelle est la différence entre les 2 ?
Je suis tellement un sucker pour Arrow, que je serais presque prêt à me le prendre juste pour lui redonner une chance.

Sur imdb, on ne peut glaner que la mention d'une différence mineure dans une scène d'exposition :

In the European version of the film, the description of Lozano and his affiliation with the "Los Zapotecas" gang at approx. 26 minutes into the film is shortened.

A la faveur de l'annonce de la réédition, j'ai voulu revoir le film. Ca relève pas de la deuxième chance pour moi, il m'avait beaucoup impressionné la première fois, mais je l'avais pas revisité depuis (à l'inverse d'autres Mann que je revois souvent, Miami Vice, Collateral...) et les défauts que je lui avais quand même trouvés en 2015 s'éclairent sous un jour différent.
On ne pouvait pas avoir une machine commerciale aussi moderne et expérimentale sans sacrifier à dessein quelques attendus de la dramaturgie classique. Au cinéma, les révélations longtemps différées de l'antagoniste et se son plan étaient décevantes : un type aussi peu charismatique que possible et un projet criminel qui ne répondait en rien aux pistes concrètes accumulées lors de l'enquête, une sorte de greffe scénaristique tardive. Alors désolé pour le coup du lapin le plus éculé, mais ce n'est pas décevant, c'est déceptifeuh ! Dans ce film en flux tendus, le mystère du méchant, c'est sa localisation, l'enjeu, son immobilisation. Une fois matérialisé, évidemment que c'est une coquille vide, un endive, un magicien d'Oz ; et son plan, un crime de grande envergure comme un autre, un bon profit à faire sur le dos de l'humanité et son environnement, dont la teneur nous est révélée avec des plans désertiques à l'image. Le film devait déboucher sur cette défaite du mystère et de l'incarnation, l'anti-scénario à la James Bond.
Non seulement le film trouve le pouls du contemporain avec des moyens, une précision qui n'appartiennent qu'à lui, qu'à Mann, ça je l'avais déjà aimé la première fois, mais cette fois, je découvre qu'à quelques grosses ficelles de genre près, tout s'y tient jusqu'au vertige de la coïncidence entre une forme et un sujet, à un degré peut-être encore supérieur à Miami Vice.

Flol a écrit : ↑26 févr. 23, 16:47je serais presque prêt à me le prendre juste pour lui redonner une chance.

Tu n'étais pourtant pas si négatif à l'époque :

viewtopic.php?p=2467324#p2467324

Ender a écrit : ↑26 févr. 23, 17:50son plan, un crime de grande envergure comme un autre

Spoiler (cliquez pour afficher)

d'ailleurs ne dit-il pas à Hathaway que si ce dernier lui détourne son argent ses 74 millions, ce n'est pas bien grave, il en trouvera ailleurs, avec d'autres piratages?