Hacker (Michael Mann - 2015)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Rockatansky
- Le x20, c'est dangereux
- Messages : 44850
- Inscription : 13 avr. 03, 11:30
- Last.fm
- Liste DVD
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Je suis d'accord avec Manny dans les méandres de ce scénario obscur la relation est une des choses réussie, on peut imaginer que cette jolie chinoise a fantasmé sur les photos du meilleur ami de son frère et leur rencontre de ce point de vue fonctionne très bien
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
-
- Laspalès
- Messages : 17402
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
cette romance c'est l'hommage de Mann à Wong Kar Wai!
- El Dadal
- Producteur Exécutif
- Messages : 7314
- Inscription : 13 mars 10, 01:34
- Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
mannhunter a écrit :ben elle le connaissait déjà grâce aux photos montrées par son frère ...je trouve que c'est une des choses réussies du film justement cette relation, ce couple qui se forme et se renforce face à la violence ( après la scène du restau et dans le métro), l'amorce avec les gestes furtifs et regards (la belle scène de l'aéroport au début, la scène dans la voiture)Shin Cyberlapinou a écrit :la jolie chinoise qui plaque tout pour un taulard taciturne qu'elle connaît à peine mais a de beaux abdos en 2015
Exactement (et cette scène entre Davis et McCallany est en effet excellente, peut-être même la plus belle). Dans ce que Demi-Lune reproche à Mann, cette recherche de l'essence, on atteint je trouve un équilibre du fait de la masse d'informations disséminées de différentes manières. Le hors-champ et le hors-film comptent énormément. Évidemment qu'elle a entendu parler d'Hathaway avant que le film ne commence. Elle a eu des années pour cela. Quand l'on rencontre les meilleurs amis de quelqu'un que l'on connait, ça sert souvent de caution. Et puis, Eady qui rencontre Neil dans Heat, c'est pareil: on pourrait se dire "Ouais, quand même, c'est gros, ils viennent juste de se parler, et zou!". Mais elle explique bien qu'elle l'a souvent vu à la librairie où elle travaille. On la voit d'ailleurs clairement le reluquer dans la scène précédente Tout cela participe du même principe de non-dit, de faire confiance au spectateur pour combler. Et Blackhat est bourré de séquences similaires.mannhunter a écrit : Toujours ce talent inimitable pour exprimer des émotions et des ressentis non pas par le dialogue mais par le jeu des regards (chez les "bons" comme chez les "méchants"), les visages, les corps, et cette façon de filmer l'action et la mort ...deux superbes scènes de tension qui resteront (enfin j'espère):
la longue course poursuite à travers rues et tunnel, et le "11 Septembre" entre Viola Davis et Holt McAllister.
Ça reste bien entendu sujet à interprétation. La différence entre Heat et Blackhat, c'est qu'en 20 ans, on est passé d'un monde analogique et lent, dans lequel il était possible de se faufiler jusqu'aux Fidji, si tant est qu'on reste fidèle à ses principes premiers (ce qui n'arrivera pas, par orgueil et amitié pour ses camarades tombés au combat), à un monde numérique où tout est instantané, connecté, où les réseaux de données vous connaissent mieux que vous ne vous connaissez vous-même. Il ne reste plus que l'effacement total de l'identité pour s'en sortir complètement. Ce qui est impossible: Hathaway a besoin de liquidités, il utilise alors une carte bancaire. Son visage est capturé par les caméras de sécurité. Peut-être pas aujourd'hui, ni demain, mais on finira bien par remonter la trace. C'était le cas du personnage de Roy Scheider dans Sorcerer. Perdu dans le cul du monde, on finit toujours par vous retrouver. Dans Heat, Neil disait "I told you I'm never going back". Hathaway semble prendre cela au pied de la lettre, quitte à devenir un apatride (ce qui n'a plus vraiment d'importance dans ce monde de toute façon), un fugitif recherché par toutes les polices, et qui devra regarder par-dessus son épaule le restant de ses jours. Donc, oui, il survit, il a les thunes, et la fille, et ils s'envolent tous les deux, mais ça reste en suspension, un avenir qui ne me semble pas radieux pour autant. Le film se termine ainsi de la meilleure des façons.mannhunter a écrit :Justement quel est ton point de vue sur cette dernière scène, n'y trouves-tu pas une certaine ambiguité?El Dadal a écrit :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Idem. Meilleur film vu cette année au ciné, avec le PTA pour l'instant.mannhunter a écrit :Quelques heures après ce premier visionnage, le film vieillit plutôt bien dans ma tête...déjà envie de le revoir.
-
- Nuits de Sheen...
- Messages : 7694
- Inscription : 17 févr. 06, 18:50
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
AtCloseRange va encore grincer des dents, mais le Mann n’est pas aussi mauvais qu’on le dit. C’est même plutôt pas mal.
Les défauts sont évidents, et tellement énormes que les adorateurs vont pouvoir les balayer d'un revers de main : grossièrement, le fond, en on s’en fout, les acteurs on s’en fout. On trouvera matière à s’émerveiller le temps de quelques scènes, de quelques plans, Mann l’esthète n’est jamais très loin.
Le film n’a malheureusement ni la rigueur, le travail poussé sur la matière d’un Collateral, ni la richesse thématique/d’écriture/d’incarnation d’un Heat, le cul entre deux chaises, Hacker s’engage tête baissé dans un scénario bidon, qui enchaine les scories du genre, retravaillant des effets, des séquences déjà vu chez le réalisateur. Mais comme on dit, c’était mieux avant.
Il y a toujours cette évidence : personne ne filme la nuit comme Michael Mann, personne ne filme la ville comme Michael Mann. Hong Kong comme terrain de jeux, c’était une évidence, le réalisateur ne faillit pas et livre certaines de ses plus belles scènes.
Malheureusement (n'étant pas un fanatique du réal), j’ai du mal à passer outre les évidents points faibles : Le scénario enchaine les facilités et les aberrations, j’ai pas suivi mais le film donne l’impression d’avoir été charcuté en Post Prod (ce retour à la centrale en milieu de film, heu…), le casting est intégralement mauvais (j’ai eu du mal pour Viola Davis maquillée comme une pute mexicaine et je ne parle pas du bœuf Hemsworth ou des acteurs chinois…), la romance ne s’incarne jamais, ne marche pas du tout et permet des dialogues embarrassants (« et tu m’aimeras encore quand je réparerai des portes de garages ? » après une nuit passée ensemble), pire, certaines scènes d’action manquent de lisibilité (quand je n’ai aucun problème avec Greengrass), comme l’impression que Mann n’est parfois pas très à l’aise …
On aurait pu balayer tous ses défauts (de fond et de jeux), si le film ne s’appuyait pas autant sur son déroulement. J’aurais d’ailleurs aimé quelque chose de plus sec, plus froid, de plus « à l’os » qui ne s’embarrasserait pas de figures imposées.
En passant, des détails qui m’ont gênés :
- Commencer le film par ces plans en images de synthèses à l’intérieur d’un ordinateur… Même David Fincher n'ose plus le faire depuis 2002. C’est absolument atroce.
- La référence au 11 septembre qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et donne lieu à un des moments les plus beaux MAIS ridicule du film:
Bref, c’est con, joué avec les pieds, mais c’est parfois magnifique.
Cela dit, un Mission Impossible réalisé par Michael Mann, là j'dis pas non.
Les défauts sont évidents, et tellement énormes que les adorateurs vont pouvoir les balayer d'un revers de main : grossièrement, le fond, en on s’en fout, les acteurs on s’en fout. On trouvera matière à s’émerveiller le temps de quelques scènes, de quelques plans, Mann l’esthète n’est jamais très loin.
Le film n’a malheureusement ni la rigueur, le travail poussé sur la matière d’un Collateral, ni la richesse thématique/d’écriture/d’incarnation d’un Heat, le cul entre deux chaises, Hacker s’engage tête baissé dans un scénario bidon, qui enchaine les scories du genre, retravaillant des effets, des séquences déjà vu chez le réalisateur. Mais comme on dit, c’était mieux avant.
Il y a toujours cette évidence : personne ne filme la nuit comme Michael Mann, personne ne filme la ville comme Michael Mann. Hong Kong comme terrain de jeux, c’était une évidence, le réalisateur ne faillit pas et livre certaines de ses plus belles scènes.
Malheureusement (n'étant pas un fanatique du réal), j’ai du mal à passer outre les évidents points faibles : Le scénario enchaine les facilités et les aberrations, j’ai pas suivi mais le film donne l’impression d’avoir été charcuté en Post Prod (ce retour à la centrale en milieu de film, heu…), le casting est intégralement mauvais (j’ai eu du mal pour Viola Davis maquillée comme une pute mexicaine et je ne parle pas du bœuf Hemsworth ou des acteurs chinois…), la romance ne s’incarne jamais, ne marche pas du tout et permet des dialogues embarrassants (« et tu m’aimeras encore quand je réparerai des portes de garages ? » après une nuit passée ensemble), pire, certaines scènes d’action manquent de lisibilité (quand je n’ai aucun problème avec Greengrass), comme l’impression que Mann n’est parfois pas très à l’aise …
On aurait pu balayer tous ses défauts (de fond et de jeux), si le film ne s’appuyait pas autant sur son déroulement. J’aurais d’ailleurs aimé quelque chose de plus sec, plus froid, de plus « à l’os » qui ne s’embarrasserait pas de figures imposées.
En passant, des détails qui m’ont gênés :
- Commencer le film par ces plans en images de synthèses à l’intérieur d’un ordinateur… Même David Fincher n'ose plus le faire depuis 2002. C’est absolument atroce.
- La référence au 11 septembre qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et donne lieu à un des moments les plus beaux MAIS ridicule du film:
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Bref, c’est con, joué avec les pieds, mais c’est parfois magnifique.
Cela dit, un Mission Impossible réalisé par Michael Mann, là j'dis pas non.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- nobody smith
- Directeur photo
- Messages : 5169
- Inscription : 13 déc. 07, 19:24
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Pas grand chose à dire sur le film (que j'ai totalement adoré). Par contre, entre Mann, Harry Gregson-Williams ou Atticus Ross, il y en a un qui a décidé de jouer les faignasses. Non parce que le morceau lorsque les personnages quittent Hong-Kong, c'est simplement ça :
Et apparemment, c'est pas le seul morceau de la BO d'Elysium qui a été utilisé.
Et apparemment, c'est pas le seul morceau de la BO d'Elysium qui a été utilisé.
Dernière modification par nobody smith le 22 mars 15, 09:29, modifié 1 fois.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Oui, et c'est normal :nobody smith a écrit :Pas grand chose à dire sur le film (que j'ai totalement adoré). Par contre, entre Mann, Harry Gregson-Williams ou Atticus Ross, il y en a un qui a décidé de jouer les daignasses. Non parce que le morceau lorsque les personnages quittent Hong-Kong, c'est simplement ça :
Et apparemment, c'est pas le seul morceau de la BO d'Elysium qui a été utilisé.
http://blogs.indiewire.com/theplaylist/ ... e-20150113
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Je suis 100% d'accord avec chacun de tes mots (y compris ceux en spoilers).El Dadal a écrit :Ouais, il y a 2-3 trous dans le scénar, ouais, tous les acteurs ne sont pas uniformément excellents, mais je ne comprends pas en quoi cela pourrait venir influer sur le caractère hautement singulier (à comprendre, singulier au sein de l'industrie) de ce film. Son plus gros défaut, qui peut paradoxalement être sa plus grande qualité, est d'être un Mann typique. Le réalisateur instaure également un jeu de référencesavec ses films antérieurs qui ressemble autant à un clin d'œil pour initiés qu'à une véritable obsession thématique.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Pour dire les choses clairement, c'est, au premier visionnage, mon film préféré du monsieur au moins depuis Collateral, si ce n'est Révélations. Pas de sentimentalisme déplacé, pas d'Audioslave ni de Linkin Park dans la bande son, pas de final torché, et surtout une implication quasi immédiate, grâce à un vrai réseau relationnel sincère entre les différents personnages (c'est clairement son film le plus chaleureux et compréhensif depuis Ali).
Parce qu'aucune des petites scories dont le film est parsemé n'a jamais pu me gâcher le plaisir d'avoir sous les yeux, à intervalles réguliers, des morceaux de bravoure dont (quasiment) seul Mann a le secret. J'y ai même trouvé un raccord fabuleux (très court soit, mais bref) qui m'a noué la gorgeL'emploi de cette caméra numérique intrusive (les amorces avec un personnage de dos ou de profil en très gros plan, presque des portraits, signature mannienne s'il en est) est ici une évidence ainsi qu'une des grandes qualités du film, car c'est esthétiquement un point d'orgue dans la carrière du monsieur. À noter par ailleurs qu'il s'agit de son premier film intégralement tourné en numérique. Son système y est implanté dans un univers avec lequel il est en phase (contrairement à Public Enemies donc), en poussant plus loin encore les expérimentations et les ellipses de Miami Vice.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Ici, le grid, le réseau, qu'on découvre dès le premier plan du film (on ne peut plus claire, comme déclaration d'intention), est juste la résultante de ce qui a toujours intéressé Mann: l'imbrication de l'homme et de la matrice sociétale. Or, la société s'est affranchie des frontières physiques, donc du temps et de l'espace. Le film existe partout et nulle part, à l'exception de la prison ("on ne suit pas vraiment les news ici" dira-t-on). Le terrain de jeu (parce que c'est in fine ce dont il s'agit, malheureusement) est mondialisé et instantané, et le film nous montre (la plupart du temps) des professionnels préférant l'entente au conflit. C'est l'opposition entre les systèmes archaïques et solides (les gouvernements et leurs institutions) et le monde dématérialisé, dévitalisé, et néanmoins devenu si nécessaire (gérant le cours du soja par exemple) qui fait tout le sel du film: il faut s'affranchir de cette frontière et savoir naviguer entre les deux pour s'en sortir. On se croirait presque de retour en présence de John McLane. Fuck the code.
Vous pouvez donc me ranger dans la catégorie des mecs qui ne comprennent pas comment le film a pu recevoir un accueil aussi froid. Tout simplement mon Mann préféré depuis Collateral, blindé de séquences fortes comme lui seul sait les faire. Pas seulement les fusillades, mais par exemple ce raccord dont parle El Dadal, qui m'a littéralement scié. Et puis cette sensation de perpétuelle fuite en avant dont parle Colqhoun en début de topic, c'est quand même d'une efficacité redoutable.
Alors oui le script est perfectible, la caméra qui rentre dans les circuits c'est super ringard (plus qu'à Fincher, ça me fait surtout penser aux vieilles pubs pour Intel Pentium), Chris Hemsworth est fade (en même temps, il n'a pas énormément de choses à faire...c'est un "ghost", une silhouette en mouvement, et ça il le fait très bien), les comédiens asiatiques ne sont pas tops ; mais c'est quand même une sacrée claque visuelle et un thriller nerveux comme on n'en fait quasiment plus aujourd'hui.
Ce film, c'est une anomalie. Et j'ai l'impression que c'est surtout ça qu'il paie, auprès de la critique. Ça fait plaisir de voir que l'accueil public semble un peu plus chaleureux.
- Boubakar
- Mécène hobbit
- Messages : 52282
- Inscription : 31 juil. 03, 11:50
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Je viens de voir la première journée en nombre d'entrées France ; 6 755 !Ratatouille a écrit :Ça fait plaisir de voir que l'accueil public semble un peu plus chaleureux.
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
En terme de chiffres, ça tire un peu la gueule. Mais j'ai l'impression (peut-être erronée) que le public l'apprécie plus que les critiques pro (il n'y a qu'à voir les notes recueillies ici-même).Boubakar a écrit :Je viens de voir la première journée en nombre d'entrées France ; 6 755 !Ratatouille a écrit :Ça fait plaisir de voir que l'accueil public semble un peu plus chaleureux.
-
- Laspalès
- Messages : 17402
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Je trouve Leehom Wang et Tang Wei plutôt très bons pour ma part...à la revoyure je ne suis pas toujours impliqué par le coté informatique procédural un peu aride de l"histoire ( cela dit vu les avis postés au-dessus je dois être le seul à avoir apprécié l"ouverture oppressante et abstraite façon "Tron":oops: ) mais encore plus séduit par la réalisation de Mann et ses ambiances ( superbe final -climax et épilogue-)Ratatouille a écrit :les comédiens asiatiques ne sont pas tops
En effet, sur Allo Ciné:Ratatouille a écrit :Ça fait plaisir de voir que l'accueil public semble un peu plus chaleureux.
"ça change un peu des thriller habituels (même si j'adore ceux d'Olivier Marchal!)"
J'aime beaucoup le score (qui ne sortira hélas pas en cd..) et j'ai trouvé le mixage assez "en sourdine" (et pas d'abus d'Audioslave, ouf!)...je n'avais pas fait le lien avec la musique d'"Elysium", au moins Mann ne réutilise pas certaines des compos de ses précédents films comme ce fut le cas pour "Public enemies" et "Miami Vice".nobody smith a écrit :Pas grand chose à dire sur le film (que j'ai totalement adoré). Par contre, entre Mann, Harry Gregson-Williams ou Atticus Ross, il y en a un qui a décidé de jouer les daignasses. Non parce que le morceau lorsque les personnages quittent Hong-Kong, c'est simplement ça :
Et apparemment, c'est pas le seul morceau de la BO d'Elysium qui a été utilisé.
- shubby
- Assistant opérateur
- Messages : 2716
- Inscription : 27 avr. 08, 20:55
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
J'ai adoré ce truc là ; ça permet de basculer d'un monde à l'autre sans jouer de la matrice. Un couloir avec des loupiotes au fond, au début j'ai cru qu'on était replongés dans l'infiniment petit. Mais non, c'était un vrai couloir. On n'est pas dans la thèse scientifique, on est dans l'abstrait, dans le contour opaque qui cherche une vérité. Et la trouve dans le ressenti, réel, du malaise lié au technologies. Dantesque, on frôle la sf.mannhunter a écrit :...à la revoyure je ne suis pas toujours impliqué par le coté informatique procédural un peu aride de l"histoire ( cela dit vu les avis postés au-dessus je dois être le seul à avoir apprécié l"ouverture oppressante et abstraite façon "Tron":oops: ) mais encore plus séduit par la réalisation de Mann et ses ambiances ( superbe final -climax et épilogue-)
A chaud : un très bon Mann pour moi. S'il n'évite pas la branlou's touch qui le caractérise (lunettes noires, "100%" dans le texte, son trip steadycam shake-shake beurk) son ambiance il la pose bien comme il faut, la zic est d'enfer - pas de cd, arghl ! - le mélo j'ai accroché à mort, Hemsworth passe bien - même s'il cherche la voix grave de McConaughey & subit les mêmes vannes média de Petersen en son temps - les gunfights sont monstrueux et l'histoire se tient. Mieux : elle brasse tout ce que j'aime. Du HK à gogo, du polar urbain, du suspens, des rebondissements d'enfer... le pied !!!!
Ca donne envie de se retaper toute la filmo de Mann. Et cet écho à Petrersen qui cause dans le vide au bad guy du haut de son arbre dans Manhunter quand Hemsworth le traite dans le même ton de "son of a bitch", ça m'a donné un bon p'tit frisson ! Léger bémol quand même sur
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Bon. Je laisse la pâte reposer.
-
- Laspalès
- Messages : 17402
- Inscription : 13 avr. 03, 11:05
- Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
- Contact :
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
J'ai plus pensé à Russell Crowe et sa voix, notamment dans la scène du restau où il devient parano son regard m'a rappelé celui de Jeffrey Wigand confronté à son ancien patron dans "Révélations".shubby a écrit :Hemsworth passe bien - même s'il cherche la voix grave de McConaughey
shubby a écrit :subit les mêmes vannes média de Petersen en son temps
-
- Machino
- Messages : 1123
- Inscription : 22 janv. 10, 23:23
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
En quoi ? L'argument du film boudé par la critique parce que soi-disant "différent", j'ai toujours trouvé ça un peu fastoche comme explication. Et c'est pas comme si on avait affaire à un truc d'avant-garde expérimental.Ratatouille a écrit : Ce film, c'est une anomalie.
Pour ma part, je ne sais pas trop quoi en penser. J'hallucine sincèrement quand j'en lis certains parler de claque visuelle ou de mise en scène inégalable. Sauf à considérer comme le summum de la beauté cette caméra tremblotante à 3 cm du visage des acteurs, ces traînées numériques dégueulasses dès que les personnages s'agitent (la fin au coeur de la procession est pas loin d'être foirée à cause de ça), ces plans qui puent la vidéo bas de gamme durant les scènes d'action et qu'on jurerait sortis d'un making-of foireux. Cette absence de rigueur et d'homogénéité dans le traitement de l'image m'a empêché de rentrer totalement dans le film. Là c'est presque du je-m'en-foutisme (quand on compare à son travail hyper méticuleux dans les années 80). C'est simple, on a l'impression que 3 chefs op différents se partagent parfois la même séquence. Ça reste plus regardable que Public Enemies, où ce même traitement HD ne collait absolument pas à l'époque et à l'histoire racontée, mais c'est rageant d'imaginer ce que ces moments prometteurs auraient pu donner avec une photo qui ne soit pas torchée (car oui le film conserve une certaine puissance dans les moments-clés - quand Hemsworth se dirige vers le méchant à la fin en disant "Il n'y a plus de code, plus de 1 ni de 0 maintenant…", j'ai presque senti un frisson ; idem quand il comprend le plan du bad guy en Malaisie, séquence qui renvoie directement à Manhunter avec la montée en puissance de la musique et la réplique similaire). Alors on va peut-être me dire que Stuart Dryburgh est un mec doué qui s'est donné à fond, mais là le taf je le vois pas. Il y a quelques fulgurances visuelles (l'ouverture depuis l'espace ; certains plans de la ville au crépuscule ; le retour à la centrale ; Hemsworth s'avançant entre les diodes bleutées des serveurs de la bourse) mais c'est trop peu.
Le film se traîne d'autres casseroles, entre ces deux interprètes chinois au charisme peu évident (et Tang Wei galère grave en anglais), sa romance qui tombe comme un cheveu sur la soupe et le plan inutilement alambiqué du méchant (pourquoi se faire chier à monter tout ça, alors qu'il peut gagner 75 millions de dollars rien qu'en manipulant le cours du soja ?). Et le choix d'Hemsworth (que j'aime bien au demeurant et il s'en sort bien ici, sauf quand il grommelle ses répliques) est presque un non-sens. Là où le thème du film invitait plutôt à faire d'Hathaway un mec au physique normal mais très intelligent, un cerveau qui, par la force des choses, va devoir se confronter au monde réel et apprivoiser son corps pour devenir au final un homme accompli, Michael Mann et son scénariste grillent toutes les étapes et lui donnent la silhouette de dieu viking du géant Hemsworth, expert en close-combat. Trop facile donc…
Et pourtant… pourtant, j'ai envie de le revoir ce film ^^ Déjà parce que le mec à ma gauche m'a fait chier avec son sceau de popcorn. Et puis je ne peux pas nier que le récit devient plus excitant à partir de la 2ème fusillade, quand nos tourtereaux se retrouvent livrés à eux-mêmes. Mann fait très bien ressentir que le point de non-retour est franchi, que les deux amants avancent désormais vers l'inconnu.
Un semi-ratage intéressant donc. Et ça me fait chier que la musique ne soit pas éditée…
"On est juste une bande de glands qui n'a rien trouvé de mieux à faire de sa vie." (Colqhoun)
- Shin Cyberlapinou
- Assistant opérateur
- Messages : 2214
- Inscription : 1 févr. 09, 09:51
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
http://www.cine-directors.net/boxoff.htm
85.000 entrées et 3ème moyenne salle. Difficile de parler de succès, mais vu le contexte ce n'est pas si mal...
85.000 entrées et 3ème moyenne salle. Difficile de parler de succès, mais vu le contexte ce n'est pas si mal...
-
- Accessoiriste
- Messages : 1717
- Inscription : 24 oct. 14, 09:28
Re: Hacker (Michael Mann - 2015)
Moi aussi cela m'avait choqué au début mais il faudrait alors forcément filmé un film sur les 30's en noir et blanc, pellicule et format 4:3 ?Duke Red a écrit :
Ça reste plus regardable que Public Enemies, où ce même traitement HD ne collait absolument pas à l'époque et à l'histoire racontée
Michael Mann a réalisé Public Enemies en HD car il expliquait qu'il ne voulait pas figé son film. Ils voulaient décrire les gens de cette époque de manière réaliste.
Ils font se replacer à l'époque et éviter notre vision rétrospective de nos jours. En effet, dans les années 30, les gens vivaient "leur" vie en couleurs et étaient au summum de la modernité. Le choix de la HD est, dès lors, tout à fait logique.
Enfin , il faut souligner que ce choix formel a été mûrement réfléchi: en effet, il a hésité entre la HD et la pellicule. Il a effectué des essai dans la rue avec deux types de caméra. Il trouvait que cela fonctionnait mieux en HD, qu'il y avait cette sensation de vivre en direct l'action comme quelqu'un des années 30.