NOVEMBRE 2014
FILM DU MOIS:
Odd Man Out /
Huit heures de sursis, de Carol Reed (1947) 9/10 - Un film au lyrisme poignant, sombre, à la photographie magnifique, porté par une belle BO et un casting inspiré, notamment James Mason. Un film qui va certainement me travailler sur la durée...
FILMS DECOUVERTS:
Nightcrawler, de Dan Gilroy (2014) 6,5/10 - Gyllenhaal est parfait, mais le film dépeint à gros trait sa caricature de la presse sensationnaliste.
Noah, de Darren Aronofsky (2014) 5/10 - Retraiter les classiques de la bibles en récits d'heroic fantasy, pourquoi pas ? Mais l'ensemble oscille entre la recréation délirante et la volonté de rester près du texte, et le résultat est pour le moins bancal, malgré quelques belles séquences.
No way out, de Joseph L. Mankiewicz (1950) 7,5/10 - Un bon polar sur fond de racisme, qui vaut pour la solidité de personnages incarnés à la perfection d'un casting cinq étoiles. Richard Widmark est mémorable, et Sidney Poitier se révèle dans ce premier rôle...
Act of violence, de Fred Zinnemann (1948) 8/10 - La hantise de l'après-guerre dans un film sombre qui n'épargne aucun de ses personnages.
Nine to Five /
Comment se débarasser de son patron ?, de Colin Higgins (1980) 5,5/10 - Comédie eighties sur les rapports hommes-femmes. La BO et le casting fonctionnent vraiment bien, mais la mise en scène manque vraiment de rythme.
Limite, de Mario Peixoto (1931) 7/10 - Un film muet avant-gardiste dont certains plans et mouvements de caméra sont d'une modernité saisissante. Mais l'ensemble, malgré de très beaux plans, reste très déconstruit et j'ai eu du mal à comprendre le film.
Interstellar, de Chris Nolan (2014) 8,5/10 - Kubrick, sans doute pas, sinon sous forme de citations, mais Arthur C. Clarke est clairement présent dans l'esprit hard-science SF qui domine le film. Mention spéciale à un casting en or, une BO très adaptée, et des images spectaculaires et de toute beauté.
Bande de filles, de Céline Sciamma (2014) 7,5/10 - Beaucoup de cinéma dans ce joli film, mais qui brasse peut-être un peu trop et se disperse. Mention spéciale à une partie de golf mémorable.
'71, de Yann Demange (2014) 7/10 - Une belle tension et un travail de mise en scène remarquable, mais un script de course poursuite assez banal, qui ne transcende jamais son sujet.
La Terre, d'Aleksandr Dovzhenko (1930) 7/10 - Un film de propagande, mais dont l'approche élégiaque de la vie des champs offre de magnifiques tableaux de l'Ukraine rurale.
La femme au gardenia, de Fritz Lang (1953) 7/10 - Malgré un happy end de rigueur, on se laisse happer par ce remarquable récit de fait divers, et Anne Baxter est très bien.
Une nouvelle amie, de François Ozon (2014) 6/10 - Si le générique d'ouverture résume la problématique majeure de l'oeuvre du cinéaste, la suite aborde avec une nonchalance comique, et sur un mode invraisemblable, la question du travestissement. Du coup, le film ressemble à une provocation facile, et un peu ratée... Anaïs de Moustier, en revanche, est remarquable.
A hard day's night, de Richard Lester (1964) 7/10 - Le culte des Beatles se met en scène. J'ai du mal à décider si la mise en scène est avant-gardiste ou tout juste paresseuse... Mais la légèreté du film est hautement appréciable.
Le mouton enragé, de Michel Deville (1974) 8/10 - Une excellente surprise que cette satire sociale qui parvient à émouvoir, notamment grace à un heureux casting.
Detour, d'Edgar G. Ulmer (1945) 7/10 - Une belle ambiance poisseuse et Ann Savage est mémorable. En revanche, la base de l'intrigue me laisse pour le moins dubitatif.
Le lys brisé, de D.W.Griffith (1919) 7,5/10 - Donald Crisp et Lilian Gish sont phénoménaux, la mise en scène intéressante. Le script manque de profondeur à mon gout, et si je comprends historiquement pourquoi un occidental joue le chinois, le résultat ne me convainc pas vraiment.
A girl at my door, de July Jung (2014) 5/10 - Un film intéressant par ses thèmes, mais qu'une approche manichéenne et une mise en scène plate affaiblissent grandement.
Respire, de Mélanie Laurent (2014) 8/10 - Pari réussi avec cette histoire passionnelle. Malgré quelques faiblesses, le film, porté par son formidable casting et des dialogues qui tombent juste, gagne en force au fil du récit et finit par bouleverser.
Magic in the Moonlight, de Woody Allen (2014) 7/10 - Des dialogues bien ficelés et un casting idéal pour les servir. Ce Woody Allen du cru est charmant.
Know your Enemy - Japan, de Frank Capra & Joris Ivens (1945) 8/10 - La pertinence de certaines analyses s'entremêle avec le discours propagandiste en un film très prenant. Aujourd'hui encore, le spectateur se laisse happer...
Mother India, de Mehboob Khan (1957) 6,5/10 - Un mélodrame flamboyant à l'imagerie superbe (même si la copie gagnerait à être restaurée). Néanmoins, les ruptures de ton et les transitions mal négociées rendent le film parfois involontairement comique...
Le poirier, de Dariush Mehrjui (1998) 7,5/10 - Un écrivain se remémore son premier amour... Un film très poétique et doux-amer, assez remarquable.
The Mole Song: Undercover Agent Reiji, de Takashi Miike (2013) 7/10 - Après un début délirant, drole et très rythmé, le film s'enlise dans un script plus classique et trop long, même si sympathique.
Housebound, de Gerard Johnstone (2014) 8/10 - Une belle variation sur la maison hantée, maligne et bourrée d'humour. Chaudement recommandé.
Rec 4, de Jaume Balaguerro (2014) 4/10 - Abandonnant pour de bon la caméra subjective, la franchise vise le sous-résident evil et manque son coup...
Bag Boy Lover Boy, d'Andres Torres (2014) 2/10 - Un type peu futé prend une caméra et fait n'importe quoi avec... Un film autobiographique ? Seul point positif de ce Candide sanglant, Theodore Bouloukos, l'acteur principal, dont la cinégénie atypique pourra avantageusement hanter d'autres cinématographies.
Wake in fright, de Ted Kotcheff (1971) 7,5/10 - Sorte de U-Turn dans le bush australien, ce film parvient à faire ressentir une sacrée angoisse claustrophobique dans un désert, bel exploit... A revoir.
The Duke of Burgondy, de Peter Strickland (2014) 6,5/10 - Film intéressant mais tellement esthétisé qu'il en devient désincarné et qu'on se désintéresse de ses personnages...
Why Horror ?, de Nicolas Kleiman & Rob Lindsay (2014) 5/10 - Pourquoi les fans d'horreur aiment-ils ce genre ? Des réponses très éparpillées accompagnent des interviews de figures du genre, mais rien de tout cela n'apporte de lumière neuve à cette vieille question...
Predestination, de Michael & Peter Spierig (2014) 8/10 - Une solide intrigue à base de paradoxe temporel. N'invente rien, mais la qualité de l'interprétation rend le film mémorable.
Tusk, de Kevin Smith (2014) 4,5/10 - Le film, inspiré par un délire enregistré en podcast, reste à ce niveau. Potache, volant bas, sans idée de mise en scène ou de construction narrative, prétexte à toute sortes de blagues douteuses... Bof, bof...
Union Station, de Rudolph Maté (1950) 8/10 - Un film de kidnapping court, violent, brutal. La police y est dépeinte sans concession, et le récit est d'une rare efficacité.
La femme sans tête, de Lucrecia Martel (2008) 7/10 - Une sorte d'Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon transposé en Argentine. Un film difficile, mais qui gagnera certainement à être revu...
Brute Force, de Jules Dassin (1947) 7/10 - Une action âpre et un méchant parfait, mais aussi quelques flashbacks inutiles qui allongent l'action... Un film que l'on prend plaisir à voir, en tout cas.
Les vacances du Petit Nicolas, de Laurent Tirard (2014) 6/10 - Pas beaucoup d'audace, mais je suis client, malgré tout...
The Iceman, de Ariel Vromen (2012) 6,5/10 - Michael Shannon est impressionnant, mais le film n'a ni point de vue, ni idée de mise en scène, et donne l'impression d'un classicisme plombant.
Il pleut toujours le dimanche, de Robert Hamer (1947) 6/10 - L'intrigue et le cadre sont bien posés, mais une certaine nonchalance dans le rythme essouffle vite le film, qui ne démarre jamais vraiment, à l'image de ce policier qui dit "allons-y vite !", mais prend le temps d'une tasse de thé avant de quitter le commissariat.
Sorcerer, de William Friedkin (1977) 7/10 - Un bon film, malgré quelques trucs qui ne marchent pas bien (des rebelles dans la jungle ??). Mention spéciale à la séquence du pont, fabuleuse.
Ariel, d'Aki Kaurismaki (1988) 5,5/10 - Je pense que ce minimalisme ne fonctionne pas sur moi... Le film, malgré quelques bons points, m'a globalement laissé indifférent.
Grey Gardens, de Alber & David Maysles (1975) 4/10 - Un documentaire pénible sur des personnages qui m'ont semblé bien anecdotiques et peu appréciables...
Ariel, d'Aki Kaurismaki (1988) 5,5/10 - Un minimalisme qui me laisse assez sceptique, même si j'avoue que ça a la mérite de la cohérence...
Caught, de Max Ophuls (1949) 7,5/10 - Un drame porté par un excellent casting, et une reflexion toujours pertinente sur la valeur de l'argent.
Le genou de Claire, d'Eric Rohmer (1970) 7,5/10 - Une magnifique photo pour ce conte moral un peu trop verbeux...
FILMS REVUS:
L'homme qui voulait savoir, de George Sluizer (1988) 10/10 - Une révision attire le regard sur la solidité de la construction, la réussite de certains plans, bref, j'aime encore plus ce film.
Body Heat, de Lawrence Kasdan (1981) 7,5/10 - Polar sulfureux qui tourne autour de l'intrigue d'assurance sur la mort. Kathleen Turner y est soufflante.
Autant en emporte le vent, de Victor Fleming et quelques collègues... (1939) 9/10 - Revoir ce classique est un plaisir à chaque fois renouvelé, et je dois dire que le bluray rend justice à une image de toute beauté.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- janvier 2010=Tetro (Coppola)
février 2010= Day of the Outlaw (de Toth)
mars 2010= Une femme disparait (Hitchcock)
avril 2010= Cria Cuervos (Saura)
mai 2010= La liste de Schindler (Spielberg)
juin 2010=The Man in the Moon (Mulligan)
juillet 2010=Spoorlos (Sluizer)
aout 2010=Nobody knows (Kore-Eda)
septembre 2010=The Black Swan (King)
octobre 2010=Des hommes et des dieux (Beauvois)
novembre 2010=Une vie difficile (Risi)
décembre 2010=A brighter summer day (Yang)
janvier 2011=Incendies (Villeneuve)
février 2011=Portrait of Jennie (Dieterle)
mars 2011=Orgueil et préjugés (Wright)
avril 2011=Murder by Contract (Lerner)
mai 2011=Vincent, François, Paul, et les autres (Sautet)
juin 2011=Les contes cruels du Bushido (Imai)
juillet 2011=Underworld (Von Sternberg)
aout 2011=L'heure suprême (Borzage)
septembre 2011=L'Apollonide, souvenirs de la maison close (Bonello)
octobre 2011=The ox-bow incident (Wellman)
novembre 2011=The Movie Orgy (Dante)
décembre 2011=Mission Impossible : le protocole fantôme (Bird)
janvier 2012=Take Shelter (Nichols)
février 2012=Gentleman Jim (Walsh)
mars 2012=Le miroir (Tarkovski)
avril 2012=Divorce à l'italienne (Germi)
mai 2012=La cabane dans les bois (Goddard)
juin 2012=Les meilleures années de notre vie (Wyler)
juillet 2012=Feux dans la plaine (Ichikawa)
aout 2012=Wichita (Tourneur)
septembre 2012=Baraka (Fricke)
octobre 2012=Les grandes espérances (Lean)
novembre 2012=Man Hunt (Lang)
décembre 2012=Wings (Shepitko)
janvier 2013=Les dimanches de Ville d'Avray (Bourguignon)
février 2013=Wings (Wellman)
mars 2013=Le bossu de Notre-Dame (Wise & Trousdale)
avril 2013=Comme des frères (Gélin)
mai 2013=Walkabout (Roeg)
juin 2013=Kekexili (Chuan)
juillet 2013=Doro no kawa (Oguri)
aout 2013=My Childhood (Douglas)
septembre 2013=Hoop Dreams (James)
octobre 2013=Pique-nique à Hanging Rock (Weir)
novembre 2013=Du rififi chez les hommes (Dassin)
decembre 2013=Heimat, chronique d'un rêve (Reitz)
janvier 2014=Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse (Bahr & Hickenlooper)
fevrier 2014=The Grand Budapest Hotel (Anderson)
mars 2014=Voyage à Tokyo (Ozu)
avril 2014=Untel père et fils (Duvivier)
mai 2014=Seuls sont les indomptés (Miller)
juin 2014=Les harmonies Werckmeister (Tarr)
juillet 2014=La maison des geishas (Fukasaku)
aout 2014=The Act of Killing (Oppenheimer)
septembre 2014=White God (Mundruczó)
octobre 2014=Gone Girl (Fincher)