Une remarque sur Dernier caprice : je ne saurais dire s'il était possible d'obtenir cette palette de couleurs dans les années 60, mais le nouvel étalonnage m'a fait beaucoup penser à celui d'Herbes flottantes. Personnellement, je ne le trouve pas très agréable, et très différent des précédentes présentations du film mais admettons, il parait que c'était pourtant le choix d'origine d'estomper pas mal de couleurs pour n'en faire ressortir que certaines et ça donne ça.
Mais de fait, si le nouvel étalonnage d'Herbes flottantes est conforme à cette volonté d'origine, cela signifie que cette visée pour la palette de couleurs était atteignable en 59, et donc probablement aussi en 61.
Cependant, ce qui me surprend ici, c'est que Dernier caprice était présenté en vidéo plutôt avec une teinte pas tant jaune (disons, tendance Ritrovata "rendu d'une projection") que légèrement dorée, disons automnale (sans pour autant déséquilibrer l'ensemble - les ciels restent bleu ciel, etc), et que tout cela est maintenant éliminé. Il faut a priori remonter au DVD Artificial Eye de 2004 pour retrouver une présentation proche de cette nouvelle restauration, et bizarrement, ça faisait 20 ans que le film n'avait pas eu une teinte de ce type, et la voilà qui revient juste après les travaux sur Herbes flottantes donnant un résultat similaire ? Moué.
Quant à la partie sonore, il faut absolument jeter une oreille aux éditions BFI, qui proposent aussi des pistes "non restaurées", qui sont en fait de précédentes pistes audio disponibles pour les films, et qui quasi systématiquement mettent la misère aux nouvelles pistes, pour se rendre complet à quel point le résultat audio brouillon et sous l'eau des plus récents travaux n'est pas lié à l'état des éléments physiques, mais à des choix techniques de restauration sonore tenant du DNR acoustique (avec ce que ça implique d'effets délétères). Ici, c'est particulièrement audible sur Récit d'un propriétaire (le pire étant que la piste restaurée a encore du souffle), comme ça l'était par le passé sur Le goût du riz au thé vert.
La pratique est endémique depuis de nombreuses années, et c'est notamment le cas sur bien des restaurations japonaises (dont la plupart des films d'Ozu et de Mizoguchi).
https://blah-ray.blogspot.com/ en fait un inventaire assez complet.