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Publié : 16 janv. 07, 20:51
par Julien Léonard
The Mummy - 1932 (8/10) : Si cette toute première adaptation du mythe de la momie manque légèrement de rythme et d'emphase dans l'action, elle n'en n'est pas moins subtile, étrange, magnifique et portée par un Boris Karloff exceptionnel !! Karl Freund signe ici sa première réalisation et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'en sort bigrement bien. Certes, ce n'est pas un maître du cadre (quoique, ses plans sont bien composés), mais en tant que chef de la photographie avant toute chose, il maîtrise parfaitement les nuances de noir & blanc, les tons de lumières, bref, il offre une somptueuse photographie. Scénario bien emballé, atmosphère délectable, musique à la fois empruntée au Lac des cygnes et originale, casting super... L'un des chef-d'oeuvres de la grande époque des films d'épouvante de la Universal !!
Notez les films naphtas - Décembre 2010
Publié : 3 déc. 10, 01:28
par Profondo Rosso
La Momie de Karl Freund (1932)
En 1921, sur le site de Thèbes, des archéologues du British Museum découvrent un sarcophage contenant la momie d'Imhotep, prêtre de l'ancienne Égypte embaumé vivant pour être tombé amoureux de la princesse Ank-Souh-Namun, en dépit de l'interdit. Ramené à la vie par accident, Imhotep s'enfuit en emportant le parchemin de Thot, qui permet de ressusciter les morts.
Onze années plus tard, Imhotep, sous le nom de Ardath Bey, indique aux membres d'une nouvelle expédition l'emplacement de la tombe d' Ank-Souh-Namun. Persuadé qu' Helen Grosvenor, fille du gouverneur du Soudan, est la réincarnation de la princesse, prêt à tout pour conquérir le cœur de celle qu'il aime, il terrorise les membres de l'expédition.
La découverte du tombeau de Toutânkhamon dans les années 20 aura réveillé dans l'inconscient collectif la fascination pour l'Egypte et ses légendaires rites et tradition morbide. Le sujet tombait donc à pic pour Universal qui sortait notamment du succès du
Frankenstein de James Whale avec Boris Karloff. Ce même Karloff est envisagé pour le rôle titre de
La Momie grâce à cette nouvelle notoriété et la trame à l'origine destiné à un projet nommé Cagliostro sur un alchimiste immortel au 18e siècle est transposé en Egypte contemporaine. A la réalisation on trouve le directeur photo allemand Karl Freund déjà bien rôdé au fantastique car ayant officié sur le
Dracula de Todd Browning.
Les compétences de Karl Freund constituent d'ailleurs le défaut et la qualité du film. Les atmosphères sont magnifiquement oppressantes et mystérieuses par un jeu d'ombres subtil tel la scène d'ouverture où Boris Karloff se réveille et terrifie un archéologue jusqu'à la folie. Les magnifiques décors inspirés fidèlement de vraies peintures et intérieur égyptiens sont bien mis en valeur notamment la fameuse scène en flashback où Imhotep et fait découvrir sa vie intérieur à Helen à travers un bassin d'eau. Malgré cette recherche esthétique manifeste le tout s'avère malheureusement très statique et dénué de rythme, l'ennui guettant parfois. Heureusement le mélange réussi de terreur morbide et d'histoire d'amour est suffisamment intense pour maintenir l'attention. Boris Karloff fait preuve de sa présence inquiétant habituelle bien aidé par l'extraordinaire maquillage de Jack Pierce, autant en momie statique qu'en être vivant au visage parcheminé son visage se prêtant toujours aussi bien à ses effets. Sous l'aspect terrifiant son regard mélancolique et triste exprime parfaitement la passion de cette être ayant traversée les siècle pour retrouver son amour. Zita Johann avec son jeu expressif et ses traits étranges amènent également toute l'extravagance et le mystère voulu dans le double rôle de Helen et la réincarnation de la princesse Ank-Souh-Namun. C'est vraiment leur alchimie qui donne toute sa puissance dramatique au film, le reste du casting étant assez transparent.
Au final un classique qui a subit l'usure des ans (contrairement à des Dracula ou les deux Frankenstein produits au même moment) mais toujours digne d'intérêt et qui donnera bien plus tard un pétaradant blockbuster avec le remake de Stephen Sommers en 99 plus orienté aventures qu'épouvante. 3,5/6
Re: Notez les films naphtas - Mai 2011
Publié : 19 mai 11, 10:34
par Père Jules
LA MOMIE (1933)
Moué. Bien sûr il est plaisant voire réjouissant d'observer Boris Karloff se mouvoir en Égyptien revenu de la nuit des temps. Oui, mais c'est tout. Le film se déroule sur un faux rythme et la mise en scène est purement illustrative. Il n'y a ni génie ni inventivité. Le réalisateur ne semble pas très concerné et les acteurs sont finalement trop empreints de théâtralité (influence du muet ? un peu pénible trois quatre ans après l'arrivée du parlant) pour donner au film un minimum de fluidité. A voir tout de même pour sa culture cinématographique...
Re: Notez les films naphtas - Mai 2011
Publié : 19 mai 11, 11:01
par daniel gregg
Père Jules a écrit :LA MOMIE (1933)
Moué. Bien sûr il est plaisant voire réjouissant d'observer Boris Karloff se mouvoir en Égyptien revenu de la nuit des temps. Oui, mais c'est tout. Le film se déroule sur un faux rythme et la mise en scène est purement illustrative. Il n'y a ni génie ni inventivité. Le réalisateur ne semble pas très concerné et les acteurs sont finalement trop empreints de théâtralité (influence du muet ? un peu pénible trois quatre ans après l'arrivée du parlant) pour donner au film un minimum de fluidité. A voir tout de même pour sa culture cinématographique...
Assez d'accord avec toi concernant l'interprétation, j'avais été relativement été déçu également du fait de cet aspect, vieillissant un film qui, en revanche bénéficie selon moi d'un excellente mise en scène de Karl Freund, même si on peut légitimement lui préférer
Les Mains d'Orlac, réalisé 3 ans plus tard.
Re: Notez les films naphtas - Mai 2011
Publié : 19 mai 11, 11:05
par Rick Blaine
daniel gregg a écrit :Père Jules a écrit :LA MOMIE (1933)
Moué. Bien sûr il est plaisant voire réjouissant d'observer Boris Karloff se mouvoir en Égyptien revenu de la nuit des temps. Oui, mais c'est tout. Le film se déroule sur un faux rythme et la mise en scène est purement illustrative. Il n'y a ni génie ni inventivité. Le réalisateur ne semble pas très concerné et les acteurs sont finalement trop empreints de théâtralité (influence du muet ? un peu pénible trois quatre ans après l'arrivée du parlant) pour donner au film un minimum de fluidité. A voir tout de même pour sa culture cinématographique...
Assez d'accord avec toi concernant l'interprétation, j'avais été relativement été déçu également du fait de cet aspect, vieillissant un film qui, en revanche bénéficie selon moi d'un excellente mise en scène de Karl Freund, même si on peut légitimement lui préférer
Les Mains d'Orlac, réalisé 3 ans plus tard.
C'est vrai pour l’interprétation, en y repensant. Mais pour la mise en scène Freund fait du bon boulot, l'ambiance est au rendez vous dans
La Momie. Quant à
Mad Love, c'est juste un des plus beau films du genre, Lorre y est formidablement touchant.
Re: Notez les films naphtas - Mai 2011
Publié : 19 mai 11, 13:21
par bruce randylan
Plutôt satisfait aussi. Le rythme n'est bien sûr pas très dynamique mais l'ambiance est belle et bien là avec une vraie atmosphère qui doit beaucoup à une belle (bien qu'inégale) photographie et quelques bonnes idées (j'aime beaucoup le rire fou du jeune témoin de la résurrection de la momie)
Après niveau interprétation, ça a pris un coup vieux mais Karloff est véritablement hypnotique et son maquillage très réussie.
Re: Notez les films naphtas - Mai 2011
Publié : 19 mai 11, 14:05
par hellrick
J'aime bien aussi La momie découvert dans le coffret Legacy (
http://bis.cinemaland.net/html/movies/mummy.htm) et les quatre suites, quoique beaucoup plus bis, se laissent voir gentiment aussi pour les amateurs

Karl Freund (1890-1969)
Publié : 2 mars 12, 06:44
par Jeremy Fox
Aujourd'hui, la critique d'un classique de l'épouvante,
Les mains d'Orlac, sorti dans le coffret Legends of Horror chez Warner
Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 2 mars 12, 07:42
par jacques 2
Un film magnifique admirablement photographié avec un Peter Lorre impressionnant dont la composition demeure très "dérangeante" malgré l'âge vénérable du métrage ...
A mon sens, le meilleur film - et de loin - du coffret !!!

Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 2 mars 12, 08:33
par Lord Henry
Au passage, je ne peux qu'inviter à découvrir l’œuvre enthousiasmante du grand Maurice Renard:
Je n'ai pas vu
Mad Love, mais je garde un souvenir ébloui de
The Mummy.
Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 2 mars 12, 08:35
par Rick Blaine
Superbe film que ce Mad Love, Peter Lorre y est bouleversant.
Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 2 mars 12, 12:23
par feb
La critique de Julien fait plus qu'envie surtout qu'on sent réellement qu'il est passionné par le genre

Comme le dit Boubakar dans un autre topic, à cette cadence d'une chronique/jour on va vraiment s'y habituer

Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 31 mai 15, 21:35
par Blasko
THE MUMMY (1932)
Regrettable de ne pas avoir eu l'opportunité d'apprécier Karloff déambuler, ne serait-ce que quelques pas en plan complet, sous le magnifique maquillage de Jack Pierce.
Un des nombreux chefs-d'oeuvre de Pierce.
Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 1 juin 15, 08:57
par Frances
Blasko a écrit :THE MUMMY (1932)
Regrettable de ne pas avoir eu l'opportunité d'apprécier Karloff déambuler, ne serait-ce que quelques pas en plan complet, sous le magnifique maquillage de Jack Pierce.
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Un des nombreux chefs-d'oeuvre de Pierce.
Surtout quand on sait les heures éprouvantes nécessaires au maquillage et les souffrances engendrées. Il aurait été brûlé par la colle qui maintenait les bandelettes.
Re: Karl Freund (1890-1969)
Publié : 1 juin 15, 17:04
par Blasko
Frances a écrit :Surtout quand on sait les heures éprouvantes nécessaires au maquillage et les souffrances engendrées. Il aurait été brûlé par la colle qui maintenait les bandelettes.
Sur le plan médical, le pauvre Karloff a connu sa part d'ennuis au cours de sa carrière et est semble-t-il passé plus d'une fois sous le bistouri (notamment à la suite du tournage de Frankenstein). Pour ce qui est de La Momie, l'anecdote raconte que personne n'avait prévu de fermeture éclair sur le costume. Oups!
