J'ignorais l'existence de ce vieux topic.
Avant tout, je tiens à remercier David Locke. Tout ce qu'il dit sur Rashômon est fort intéressant, si bien que je ne sais trop quoi ajouter.
Si il n'est pas forcément le plus grand Kurosawa,
Rashomôn est bien un chef-d'oeuvre, un film d'une originalité incroyable, qui a énormément inspiré. Et que dire de l'aspect technique ? C'est parfait ! Quelle mise en scène ! Et la beauté des images de Kazuo Miyagawa, la musique de Fumio Hayasaka, et les acteurs...
La première fois que j'ai découvert ce film, et que je voyais les récits s'enchainer, j'étais sidéré, hypnotisé, je ne voulais pas que ça s'arrête
. Sans déconner, j'avais trouvé le film trop court.
Je vais remettre ici les mots de Kurosawa destinés à ses producteurs qui, à l'époque, ne comprenaient pas le scénario :
"Les êtres humains sont incapables d'être honnêtes avec eux-même sur ce qui les concerne, ils ne savent pas parler d'eux-même sans embellir le tableau. Ce sont de tels êtres humains que dépeint le scénario - du genre à ne pas pouvoir vivre sans entretenir des mensonges qui les font se sentir meilleurs qu'ils ne le sont en réalité. Ce qui montre que ce besoin condamnable de flatter le mensonge perdure par-delà le mort, c'est que même le fantôme du personnage, quand il parle aux vivants par le truchement d'un médium, ne peut pas non plus renoncer à mentir. L'égocentrisme est une faute que l'être humain porte avec lui depuis sa naissance ; c'est la plus difficile à amender. Le film est comme une étrange peinture sur rouleau que l'égo humain à déroulée et qu'il exhibe. Vous dites que vous ne comprenez rien à ce scénario, mais c'est le coeur humain, lui-même, qui reste imcompréhensible. Si vous réfléchissez bien à cette impossibilité de comprendre quelque chose à la psychologie humaine, et si vous relisez le script une fois encore, je pense que vous saisirez de quoi il parle."
C'est tellement vrai ! Ce n'est pas un film si difficile à aborder comme beaucoup semble le penser. Pourquoi aller chercher trop loin ?
Après pour ce qui est de ce que ressent Star Maker alias Alex Blackwell face à
Vivre, c'est tout à fait son droit. Mais de là à qualifier ce film de terriblement inférieur à
Barberousse (idem pour
Dodeskaden) comme si c'était un fait établi... ahahah !!
ATcHoUm a écrit :A propos de barberousse, je croit savoir qu'il forme un trilogie nommé " la trilogie des bas fonds" avec " les bas fond " en premier film, barberousse en second, et dodeskaden en dernier.
Exact. Et ce n'est pas
Vivre qui se rattache à
Barberousse et
Dodeskaden pour former une trilogie humaniste. Cela dit, bien sûr, la plupart des oeuvres de Kurosawa se rejoignent entre elles.
Sinon, je suis toujours peiné de voir que dans cette trilogie des bas-fonds,
Les bas-fonds justement soit si souvent mal aimé. Quel film pourtant !
Enfin voilà quoi.