Snake Eyes (Brian De Palma - 1998)
Publié : 20 janv. 11, 21:37
À moins que la fonction recherche ne soit défectueuse, je n'ai pas trouvé de topic. Je règle ça.
--- Spoilers multiples.

--- Spoilers multiples.
Dans l'Arène d'Atlantic City a lieu le combat du Siècle opposant deux poids lourds de la boxe. Les télévisions, les journalistes, des milliers de spectateurs font le déplacement pour y assister. Malgré toutes les mesures de sécurité qui sont prises pour ce grand soir, Charles Kirkland, le ministre de la Défense américaine, est assassiné devant tout le monde en direct. Rick Santoro (Nicolas Cage), un policier corrompu de la ville, voit l'occasion de se racheter une belle image et veut découvrir les (vrais) coupables...
SNAKE EYES (1998)
14000 témoins. Personne n'a rien remarqué.
L'histoire de Snake Eyes est un thriller politique assez peu convaincant au demeurant. Le défaut principal à mes yeux est le choix de Gary Sinise, bon acteur à la base mais tellement "trogne de l'emploi" utilisée et ré-utilisée dans les rôles de méchants que personne n'est dupe. On sait dès sa première apparition, alors qu'on ignore tout de lui, qu'il n'est pas net. Je trouve aussi que la mise en scène a au moins ce défaut de ne pas favoriser la sympathie pour ce personnage au début. Donc, c'est un thriller politique relativement conventionnel, certes, mais ce qui m'intéresse avant tout, comme la majorité des fans du film, c'est la manière dont De Palma va raconter cette histoire, avec une maestria folle à l'image du plan-séquence qui ouvre le film. Ce qui est génial dans cette partie, c'est que tout se joue à ce moment-là. Le reste du film reviendra abondamment là-dessus dans divers flash-backs, avec d'autres points de vue (parfois faux) comme celui du boxeur dans ce match de boxe totalement hors champ dans le plan-séquence, celui de témoins dans les coulisses, des caméras de télévision ou de surveillance, etc.
Pour une analyse image par image plus complète du plan-séquence, je vous renvoie à mon site:
L'histoire de Snake Eyes est un thriller politique assez peu convaincant au demeurant. Le défaut principal à mes yeux est le choix de Gary Sinise, bon acteur à la base mais tellement "trogne de l'emploi" utilisée et ré-utilisée dans les rôles de méchants que personne n'est dupe. On sait dès sa première apparition, alors qu'on ignore tout de lui, qu'il n'est pas net. Je trouve aussi que la mise en scène a au moins ce défaut de ne pas favoriser la sympathie pour ce personnage au début. Donc, c'est un thriller politique relativement conventionnel, certes, mais ce qui m'intéresse avant tout, comme la majorité des fans du film, c'est la manière dont De Palma va raconter cette histoire, avec une maestria folle à l'image du plan-séquence qui ouvre le film. Ce qui est génial dans cette partie, c'est que tout se joue à ce moment-là. Le reste du film reviendra abondamment là-dessus dans divers flash-backs, avec d'autres points de vue (parfois faux) comme celui du boxeur dans ce match de boxe totalement hors champ dans le plan-séquence, celui de témoins dans les coulisses, des caméras de télévision ou de surveillance, etc.
Pour une analyse image par image plus complète du plan-séquence, je vous renvoie à mon site:
Le plan-séquence est la partie qui demeure la plus célèbre de Snake Eyes. Elle en occulte la pourtant très réussie mise en scène du reste du film, où comme je le disais, De Palma s'amuse avec la caméra. Je vois Snake Eyes comme le glossaire des "tics" filmiques depalmiens. Pèle-mêle, on y retrouve: travellings en plongée verticale, points de vue subjectifs, split-screens, contre-plongées, caméra qui passe à travers les murs, etc.
Sin City
Plus intéressante que l'intrigue, banale, la représentation de l'Atlantic City de Snake Eyes, la ville du péché, le Las Vegas de la côte Est, correspond à une vision noire, très depalmienne, où la corruption règne partout, des représentants de l'ordre à la politique, en passant par les médias. Même dans le monde du sport les matchs sont truqués... Pour qui connait un tant soit peu les films de Brian De Palma, une telle description négative n'est guère étonnante. Dès ses premiers longs, De Palma se montre corrosif, satirique, et il l'a simplement toujours été même si cela transparaît moins au cours de sa filmographie. Comme pour la mise en scène, Snake Eyes reprend des thèmes qu'il a exploité dans ses précédentes œuvres. Outre la corruption, il y a, évidemment, le voyeurisme, thème quasi-obligatoire de son cinéma. Ici, le voyeurisme est technologique. Nombre de scènes sont filmées via des écrans. Comme la salle du Paradise ou la villa de Tony Montana, l'hôtel-casino Powell regorge de milliers de caméras, dans les ascenseurs, dans les salles de jeux, dans les couloirs de l'hôtel, etc. C'est via les enregistrements du match par la télévision que Rick Santoro découvrira que le combat était truqué. C'est toujours grâce aux écrans de contrôle que Rick retrouvera Julia dans le casino. Et c'est avec les enregistrements vidéos que Ricky aura sa réponse concernant les dires de Julia concernant son ami Dunne...
Il ne manque que William Finley et Gregg Henry.
Sin City
Plus intéressante que l'intrigue, banale, la représentation de l'Atlantic City de Snake Eyes, la ville du péché, le Las Vegas de la côte Est, correspond à une vision noire, très depalmienne, où la corruption règne partout, des représentants de l'ordre à la politique, en passant par les médias. Même dans le monde du sport les matchs sont truqués... Pour qui connait un tant soit peu les films de Brian De Palma, une telle description négative n'est guère étonnante. Dès ses premiers longs, De Palma se montre corrosif, satirique, et il l'a simplement toujours été même si cela transparaît moins au cours de sa filmographie. Comme pour la mise en scène, Snake Eyes reprend des thèmes qu'il a exploité dans ses précédentes œuvres. Outre la corruption, il y a, évidemment, le voyeurisme, thème quasi-obligatoire de son cinéma. Ici, le voyeurisme est technologique. Nombre de scènes sont filmées via des écrans. Comme la salle du Paradise ou la villa de Tony Montana, l'hôtel-casino Powell regorge de milliers de caméras, dans les ascenseurs, dans les salles de jeux, dans les couloirs de l'hôtel, etc. C'est via les enregistrements du match par la télévision que Rick Santoro découvrira que le combat était truqué. C'est toujours grâce aux écrans de contrôle que Rick retrouvera Julia dans le casino. Et c'est avec les enregistrements vidéos que Ricky aura sa réponse concernant les dires de Julia concernant son ami Dunne...
Il ne manque que William Finley et Gregg Henry.

L'ouragan Jézabel
Deux séquences ont été réalisées pour marquer la fin du personnage de Kevin Dunne, dans la dernière partie de Snake Eyes. Dans celle qui a été coupée et qui circule sous le manteau (mais toujours pas sur le web et encore moins dans une édition DVD), cela démarre comme la fin que nous connaissons: Dunne suit Rick salement amoché jusqu'à la planque de Julia. Rick s'aperçoit de sa présence via l'ombre projeté par un éclair. Il se retourne. Les deux hommes se parlent. Dunne demande calmement à Rick d'ouvrir la porte et de faire sortir la fille. Rick refuse et se place devant la porte les bras en croix. Dunne le menace de son arme et s'énerve. Rick accepte finalement d'appeler Julia. Dunne perd patience et tire plusieurs fois dans la porte et cela en actionne l'ouverture automatique. Rick se jette à l'intérieur et se rue vers Julia. Dunne entre à son tour. Rick protège Julia, tandis que Dunne le menace de tirer à travers lui. À l'extérieur, le cyclone fait rage. Un raz-de-marée emporte l'immense globe terrestre de déco en acier. Le globe traverse les parois, roule dans le passage, heurte Dunne de plein fouet, roule sur lui et l'écrase. En même temps, l'océan s'engouffre et emporte Rick et Julia qui manquent de peu de se noyer... Cette fin est rejetée par le public lors d'une projection-test et De Palma se voit obligé d'en tourner une nouvelle, moins dramatique et moins imposante, qui est celle que nous connaissons.
Notez qu'il reste une réplique dans la scène finale renvoyant à la première fin: Rick Santoro discute avec Julia sur la jetée, et lui confie qu'il se voit encore "sous l'eau" dans ses rêves...
Snake Eyes (1998). Avec Nicolas Cage, Gary Sinise, Carla Gugino, Kevin Dunn, Stan Shaw. Histoire de Brian de Palma et David Koepp. Scénario de David Koepp. Photographie de Stephen Burum. Décors d'Anne Pritchard. Musique de Ryuichi Sakamoto. Montage de Bill Pankow. Produit par Brian de Palma pour DeBart, Paramount Pictures et Touchstone Pictures. Réalisé par Brian de Palma.
Deux séquences ont été réalisées pour marquer la fin du personnage de Kevin Dunne, dans la dernière partie de Snake Eyes. Dans celle qui a été coupée et qui circule sous le manteau (mais toujours pas sur le web et encore moins dans une édition DVD), cela démarre comme la fin que nous connaissons: Dunne suit Rick salement amoché jusqu'à la planque de Julia. Rick s'aperçoit de sa présence via l'ombre projeté par un éclair. Il se retourne. Les deux hommes se parlent. Dunne demande calmement à Rick d'ouvrir la porte et de faire sortir la fille. Rick refuse et se place devant la porte les bras en croix. Dunne le menace de son arme et s'énerve. Rick accepte finalement d'appeler Julia. Dunne perd patience et tire plusieurs fois dans la porte et cela en actionne l'ouverture automatique. Rick se jette à l'intérieur et se rue vers Julia. Dunne entre à son tour. Rick protège Julia, tandis que Dunne le menace de tirer à travers lui. À l'extérieur, le cyclone fait rage. Un raz-de-marée emporte l'immense globe terrestre de déco en acier. Le globe traverse les parois, roule dans le passage, heurte Dunne de plein fouet, roule sur lui et l'écrase. En même temps, l'océan s'engouffre et emporte Rick et Julia qui manquent de peu de se noyer... Cette fin est rejetée par le public lors d'une projection-test et De Palma se voit obligé d'en tourner une nouvelle, moins dramatique et moins imposante, qui est celle que nous connaissons.
Notez qu'il reste une réplique dans la scène finale renvoyant à la première fin: Rick Santoro discute avec Julia sur la jetée, et lui confie qu'il se voit encore "sous l'eau" dans ses rêves...
Snake Eyes (1998). Avec Nicolas Cage, Gary Sinise, Carla Gugino, Kevin Dunn, Stan Shaw. Histoire de Brian de Palma et David Koepp. Scénario de David Koepp. Photographie de Stephen Burum. Décors d'Anne Pritchard. Musique de Ryuichi Sakamoto. Montage de Bill Pankow. Produit par Brian de Palma pour DeBart, Paramount Pictures et Touchstone Pictures. Réalisé par Brian de Palma.
