Le Cinéma italien naphta

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Le Cinéma italien naphta

Message par Music Man »

Image
ZAZA de Renato CASTELLANI - 1944
Avec Isa MIRANDA et Antonio CENTA

En ratant son train, un riche ingénieur est contraint de passer la nuit à St Etienne. Dans un cabaret, il tombe sous le charme de l’aguichante Zaza et devient son amant. Une passade qui prend vite d’autres proportions. Hélas, monsieur est marié. Pour ne pas briser son couple et surtout le bonheur de sa fille, Zaza va accepter de s’effacer.

Cette pièce de théâtre pas bien folichonne a été portée moult fois à l’écran et notamment par George Cukor en 1939 avec Claudette Colbert (elle avait d’ailleurs provoqué un scandale dans la prude Amérique).
N’ayant pas vu la version de Cukor je serais bien en peine de faire des comparaisons. Cela dit, j’ai trouvé ce film italien particulièrement bien réalisé et photographié. Les costumes et les décors, d’un grand raffinement sont très réussis et reconstituent avec bonheur une grande ville de province de la fin du 19ème siècle.
Le film ressemble sur de nombreux aspects au roman de Marguerite Gauthier : une femme facile, grandie par son amour qui préfère se sacrifier pour ne pas détruire la famille de l’homme qu’elle aime.
A plusieurs reprises, la volage Zaza se laisse emporter par l’émotion en apercevant de tout jeunes mariés ou des familles ordinaires, tout comme la dame aux camélias -Garbo dans le film de Cukor.
En outre, la cupide maman de Zaza, qui gère âprement les affaires de cœur de sa fille , ressemble à s’y méprendre à l’entremetteuse du film de 1936.
Outre la délicatesse des décors et un constant souci esthétique, l’atout de cette version demeure l’excellente interprétation d’Isa Miranda (au-delà des grilles, l‘homme de nulle part, portier de nuit…). A la fois vive et vulgaire, grave et meurtrie, elle est si brillante que je doute que Miss Colbert ait pu faire mieux dans la version de 1939. D’ailleurs, elle avait été pressentie à l’origine pour jouer dans la version de Cukor à la place de Colbert! la musique et les chansons sont de Nino Rota
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Music Man »

Image
DON CESAR DE BAZAN - L’EPEE DU JUSTICIER (DON CEZAR DI BAZAN) de Ricardo FREDA -1943
Avec Gino CERVI, Anneliese UHLIG, Paolo STOPPA

En 1650 à Barcelone, le valeureux comte César de Bazan, de retour des Flandres, découvre un complot fomenté par le vicomte de Beaumont pour rattacher la Catalogne à la France. Il entre au service du roi pour déjouer les plans du vicomte.


Premier film de Ricardo Freda, Don Cesar di Bazan est un très agréable film de cape et d’épée avec tous les ingrédients du genre : une jolie comtesse, des filous, des combats où le héros lutte contre 6 autres personnes avec son fleuret, et manque de mourir sous le peloton d’exécution (mais les balles sont à blanc). A coup sûr j’aurais adoré si j’avais vu ce film vers 10 ans!
J’en retiens surtout les superbes décors , la grande beauté d’Anneliese Uhlig et l’admirable photographie
Image
Dernière modification par Music Man le 5 janv. 13, 10:20, modifié 1 fois.
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Music Man »

Image
MALOMBRA de Mario SOLDATI -1942
Avec Isa MIRANDA, Andrea CECCHI, Irasema DILLIAN

Une jeune marquise orpheline est hébergée par un vieil oncle qui la tient prisonnière dans sa luxueuse villa du lac de Côme jusqu'à son mariage. En proie à la solitude, elle se promène dans la villa et découvre des lettres de son aïeule. Impressionnée au point de se prendre pour sa réincarnation, elle jette son dévolu sur un jeune écrivain habitant aussi la maison, et s'imagine poursuivre avec lui l'idylle de son ancêtre. Cette identification avec un fantôme la conduit à la folie.

Seconde adaptation du roman de Antonio Fogazzaro, Malombra est l’œuvre principale d’un courant du cinéma italien des années 40 appelé le calligraphisme. A l’opposé du néo réalisme naissant, il s’agissait d’œuvres s’affranchissant délibérément de la réalité, situées dans le passé, et s’appuyant sur un esthétisme d’un grand raffinement.
Soldati plante immédiatement le décor en nous présentant ce lugubre château situé au bord du lac de Côme, cerné par la brume. Avec de superbes clairs- obscurs, le cinéaste compose avec un soin exquis une atmosphère à la fois romanesque et morbide. Si l’histoire m’a paru un peu confuse, le charme glacé, étrange de l’ensemble est prenant, notamment l’interprétation de la diva italienne Isa Miranda, mystérieuse et habitée. Il faut la voir jouer du piano, complètement exaltée, pendant que souffle la tempête ou organiser un repas sur le balcon alors que le vent déchainé manque d'emporter le décor. Obligée à épouser un homme qu’elle n’aime pas, rongée par la solitude et l’enfermement, la marquise séquestrée par son oncle sombre petit à petit dans la folie en se prenant pour la réincarnation d’une aieule, qui la pousse à la vengeance et au crime. La scène où la marquise et le jeune romancier, après une traversée en barque des plus périlleuses, en pleine tempête, se jettent un regard intense est d’autant plus forte qu’il s’agit là du point culminant de leur passion exacerbée, dans cet univers fantastique où tout semble désincarné.
Le climat oppressant et envoutant présente des similitudes certaines avec certaines oeuvres d’Hitchcock comme Rebecca ou Hantise de Cukor. Par son extrême raffinement, il fait aussi songer à des œuvres postérieures de Visconti. Néanmoins, il possède en surplus un caractère fantastique et onirique des plus singuliers qui le rapproche du mouvement surréaliste.
Dernière modification par Music Man le 5 janv. 13, 10:23, modifié 2 fois.
riqueuniee
Producteur
Messages : 9706
Inscription : 15 oct. 10, 21:58

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par riqueuniee »

Music Man a écrit :Image
DON CESAR DE BAZAN - L’EPEE DU JUSTICIER (DON CEZAR DI BAZAN) de Ricardo FREDA -1943
Avec Gino CERVI, Anneliese UHLIG, Paolo STOPPA

En 1650 à Barcelone, le valeureux comte César de Bazan, de retour des Flandres, découvre un complot fomenté par le vicomte de Beaumont pour rattacher la Catalogne à la France. Il entre au service du roi pour déjouer les plans du vicomte.


Premier film de Ricardo Freda, Don Cesar di Bazan est un très agréable film de cape et d’épée avec tous les ingrédients du genre : une jolie comtesse, des filous, des combats où le héros lutte contre 6 autres personnes avec son fleuret, et manque de mourir sous le peloton d’exécution (mais les balles sont à blanc). A coup sûr j’aurais adoré si j’avais vu ce film vers 10 ans!
J’en retiens surtout les superbes décors , la grande beauté d’Anneliese Uhlig et l’admirable photographie
Un film qui me fait plutôt envie...Au fait,il est en couleurs ou en noir et blanc?
Freda tournera en 1962 Sept épées pour le roi,avec un héros nommé Don Carlos de Bazan.Pas un remake,les intrigues étant assez différentes.
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Music Man »

Le film est en noir en blanc. très belle qualite d'image avec même un doublage français pour ceux qui veulent
Dernière modification par Music Man le 5 déc. 10, 18:35, modifié 2 fois.
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Music Man »

Image
GRANDS MAGASINS (I GRANDI MAGAZZINI ) de Mario CAMERINI – 1939
Avec Vittorio DE SICA et Assia NORIS

Le livreur d’un très grand magasin tombe amoureux de Lauretta, une jolie vendeuse qui au départ se montre très réservée. Afin de rejoindre le jeune homme qui semble courtisé par une collègue qui l’invite aux sports d’hiver, cette dernière vole un costume de ski …hélas, elle est repérée par le patron du magasin.

Cette comédie sophistiquée absolument charmante n’a vraiment rien à envier à un film américain. Sur une histoire d’amour assez banale sur fond d’escroquerie, Camerini a su bâtir un film à la réalisation impeccable (la grande surface genre galeries Lafayette est filmée avec invention, et beaucoup de souplesse et de mouvements, y compris la cage de l’ascenseur où V de Sica se bat à la fin du film ou les rayons encombrés au moment des soldes). C’est cocasse et charmant (rencontre dans le café de la gare des deux protagonistes, avec De Sica embarrassé par ses skis ; vol dans le grand magasin, avec la ravissante A Noris qui s’immobilise comme un mannequin pour tromper la vigilance d’un surveillant).
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3819
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par joe-ernst »

Music Man a écrit : GRANDS MAGASINS (I GRANDI MAGAZZINI ) de Mario CAMERINI – 1939
Avec Vittorio DE SICA et Assia NORIS
Un film dont j'ai gardé un excellent souvenir. Je l'avais aussi dit ailleurs, et tu as raison de le répéter, certaines comédies italiennes des années 30 n'avaient rien à envier aux comédies américaines de cette époque. Si un éditeur osait se lancer dans l'aventure d'éditer ces comédies, ce serait une excellente nouvelle. :)
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Ann Harding »

Music Man a écrit :GRANDS MAGASINS (I GRANDI MAGAZZINI ) de Mario CAMERINI – 1939
Avec Vittorio DE SICA et Assia NORIS
Elle a l'air d'être formidable cette comédie. Camerini a aussi réalisé une version italienne de Battement de Coeur, sous le titre Batticuore (1939) aussi avec Assia Noris qui a très bonne réputation. Et j'ai vu le superbe Rotaie (Rails, 1929), un muet formidable de Camerini l'an dernier à Pordenone: une vraie révélation.
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3819
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par joe-ernst »

Ann Harding a écrit :
Music Man a écrit :GRANDS MAGASINS (I GRANDI MAGAZZINI ) de Mario CAMERINI – 1939
Avec Vittorio DE SICA et Assia NORIS
Elle a l'air d'être formidable cette comédie. Camerini a aussi réalisé une version italienne de Battement de Coeur, sous le titre Batticuore (1939) aussi avec Assia Noris qui a très bonne réputation. Et j'ai vu le superbe Rotaie (Rails, 1929), un muet formidable de Camerini l'an dernier à Pordenone: une vraie révélation.
J'ai aussi gardé un excellent souvenir de Il Signor Max et des deux versions (1933 et 1943) de T'amerò sempre.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Music Man
Assistant opérateur
Messages : 2297
Inscription : 16 févr. 06, 21:23

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Music Man »

joe-ernst a écrit :J'ai aussi gardé un excellent souvenir de Il Signor Max ...
Ca tombe bien! J'ai justement il signor Max parmi les quelques DVD qui n'attendent qu'à être visionnés :D
Et cela ne m'étonne guère que Camerini se soit prêté à un remake du film de Battements de coeur : on sent vraiment une similitude avec les films de Decoin/Darrieux : même charme, même aisance, même plaisir à regarder
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Ann Harding »

Music Man a écrit :GRANDS MAGASINS (I GRANDI MAGAZZINI ) de Mario CAMERINI – 1939
Avec Vittorio DE SICA et Assia NORIS

Le livreur d’un très grand magasin tombe amoureux de Lauretta, une jolie vendeuse qui au départ se montre très réservée. Afin de rejoindre le jeune homme qui semble courtisé par une collègue qui l’invite aux sports d’hiver, cette dernière vole un costume de ski …hélas, elle est repérée par le patron du magasin.

Cette comédie sophistiquée absolument charmante n’a vraiment rien à envier à un film américain. Sur une histoire d’amour assez banale sur fond d’escroquerie, Camerini a su bâtir un film à la réalisation impeccable (la grande surface genre galeries Lafayette est filmée avec invention, et beaucoup de souplesse et de mouvements, y compris la cage de l’ascenseur où V de Sica se bat à la fin du film ou les rayons encombrés au moment des soldes). C’est cocasse et charmant (rencontre dans le café de la gare des deux protagonistes, avec De Sica embarrassé par ses skis ; vol dans le grand magasin, avec la ravissante A Noris qui s’immobilise comme un mannequin pour tromper la vigilance d’un surveillant).
Grâce à Music Man, j'ai pu voir cette charmante comédie, très rythmée et bien filmée. Un vrai bonheur. Merci! 8)
Avatar de l’utilisateur
Sybille
Assistant opérateur
Messages : 2147
Inscription : 23 juin 05, 14:06

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Sybille »

Image Image

Daro un milione / Je donnerais un milllion
Mario Camerini (1935) :

Comédie sociale teintée de légers accents romantiques, "Je donnerais un million" s'avère un film assez étrange, agréable, mais pas totalement convainquant.
Débutant par une séquence muette, mi-comique, mi-dramatique, puisqu'un homme pauvre décide d'en finir par une noyade en mer, au même moment qu'un milliardaire se jette à l'eau muni d'une bouée, ce dernier bien décidé à fuir son yacht, forcément peuplé d'un entourage uniquement servile. L'un sauve l'autre, qui ne sait pas nager, les deux regagnent le rivage, échangent leurs avis sur les déboires que leurs situation financière respective les oblige à affronter.
Troquant leurs vêtements, mais non pas leur situation, car si le riche part vadrouiller au hasard, son identité dissimulée, le pauvre se retrouve on ne sait comment dans les bureaux d'un journal et fait imprimer à large échelle que le milliardaire a promis qu'il, "offrirait un million à celui qui serait généreux envers lui sans préméditation". Ce flou de l'intrigue, qu'on retrouve tout au long du film, n'est pas réellement préjudiciable, car les situations n'en demeurent pas moins claires dans l'ensemble.
Cela donne au film un côté fouilli, bric-à-brac, témoin d'une libre spontanéité, même s'il est possible de regretter (un peu) le manque de rigueur qui en découle. Impression renforcée par la mise en scène parfois étonnamment frénétique et vivace de Camerini, qui se plaît à accentuer l'excitation qui s'empare de tous face au spectacle de l'argent. C'est donc après cette annonce sensationnelle que tout s'agite, et il faut voir la population bourgeoise devenir soudainement très empressée envers les pauvres de la ville : l'un offre un repas gratuit à base de homard ou de langouste, une autre entreprend un racolage actif... Les clochards sont soudainement bien servis, et en profitent tant que ça dure.
C'est bien sûr assez drôle, très noir, et c'est encore pire lors de la conclusion où tout se règle par une duperie qui en fait ne résoud rien. Dénonciation de certains travers humains, mais également présence d'une histoire d'amour fantaisiste aux allures de conte de fée : Vittorio de Sica et Assia Noris y sont parfaitement charmants tous les deux. 6,5/10
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Ann Harding »

Music Man a écrit :Image
MALOMBRA de Mario SOLDATI -1942
Avec Isa MIRANDA, Andrea CECCHI, Irasema DILLIAN

Une jeune marquise orpheline est hébergée par un vieil oncle qui la tient prisonnière dans sa luxueuse villa du lac de Côme jusqu'à son mariage. En proie à la solitude, elle se promène dans la villa et découvre des lettres de son aïeule. Impressionnée au point de se prendre pour sa réincarnation, elle jette son dévolu sur un jeune écrivain habitant aussi la maison, et s'imagine poursuivre avec lui l'idylle de son ancêtre. Cette identification avec un fantôme la conduit à la folie.

Seconde adaptation du roman de Antonio Fogazzaro, Malombra est l’œuvre principale d’un courant du cinéma italien des années 40 appelé le calligraphisme. A l’opposé du néo réalisme naissant, il s’agissait d’œuvres s’affranchissant délibérément de la réalité, situées dans le passé, et s’appuyant sur un esthétisme d’un grand raffinement.
Soldati plante immédiatement le décor en nous présentant ce lugubre château situé au bord du lac de Côme, cerné par la brume. Avec de superbes clairs- obscurs, le cinéaste compose avec un soin exquis une atmosphère à la fois romanesque et morbide. Si l’histoire m’a paru un peu confuse, le charme glacé, étrange de l’ensemble est prenant, notamment l’interprétation de la diva italienne Isa Miranda, mystérieuse et habitée. Il faut la voir jouer du piano, complètement exaltée, pendant que souffle la tempête ou organiser un repas sur le balcon alors que le vent déchainé manque d'emporter le décor. Obligée à épouser un homme qu’elle n’aime pas, rongée par la solitude et l’enfermement, la marquise séquestrée par son oncle sombre petit à petit dans la folie en se prenant pour la réincarnation d’une aieule, qui la pousse à la vengeance et au crime. La scène où la marquise et le jeune romancier, après une traversée en barque des plus périlleuses, en pleine tempête, se jettent un regard intense est d’autant plus forte qu’il s’agit là du point culminant de leur passion exacerbée, dans cet univers fantastique où tout semble désincarné.
Le climat oppressant et envoutant présente des similitudes certaines avec certaines oeuvres d’Hitchcock comme Rebecca ou Hantise de Cukor. Par son extrême raffinement, il fait aussi songer à des œuvres postérieures de Visconti. Néanmoins, il possède en surplus un caractère fantastique et onirique des plus singuliers qui le rapproche du mouvement surréaliste.
Merci à Music Man de m'avoir permis de découvrir cet étonnant mélo flamboyant. Je ne savais pas que le cinéma italien de l'époque avait produit de tels films. (Encore que Noi Vivi et Addio Kira (1942, G. Alessandrini) sont aussi deux mélo flamboyants impressionnants sur fond de révolution russe). J'ai été très agréablement surprise par Isa Miranda dans le rôle principal. Elle m'avait paru assez impavide dans La Signora di Tutti (1934, M. Ophüls) alors qu'ici elle est parfaitement à l'aise dans ce rôle de Marquise au bord de la folie. Le style visuel et l'interprétation sont au diapason et offrent un cocktail détonnant de fascination morbide. Je n'ai pas grand chose à rajouter par rapport à ce qu'à écrit Music Man. C'est vraiment un film qui vaut le détour. (et pourtant, j'en ai bavé avec les sous-titres espagnols! :mrgreen: )
daniel gregg
Producteur Exécutif
Messages : 7030
Inscription : 23 févr. 04, 23:31

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par daniel gregg »

Ann Harding a écrit :
Music Man a écrit :Image
MALOMBRA de Mario SOLDATI -1942
Avec Isa MIRANDA, Andrea CECCHI, Irasema DILLIAN

. C'est vraiment un film qui vaut le détour. (et pourtant, j'en ai bavé avec les sous-titres espagnols! :mrgreen: )

Si j'avais su que tu étais intéressée, je le possède avec stf.
Enregistré il y a longtemps sur Classic en même temps je pense que Piccolo Mondo Antico ("Le Mariage de Minuit") et ce film de Helmut Kautner Lumiere dans la nuit, qui partage cette caractéristique mélancolique de ces oeuvres du calligraphisme italien. :wink:
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Cinéma italien naphta (avant 1945)

Message par Ann Harding »

J'ai vu aussi Lumière dans la nuit (Romanze in moll) qui est effectivement remarquable. C'est vrai que les mélos allemands sont assez proches de ce cinéma italien de l'époque.
Répondre