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Publié : 16 août 04, 03:21
par M_RiK
Tuck pendleton a écrit :Témoin à Charge de Wilder

Sympathique mais la deception se fait de plus en plus grandissante au fur et à mesure que le film avance. [...] Je retiendrais donc Laughton mais pas un très grand souvenir.
Je te trouve un peu dur là Tuck. Je viens de le voir sur Arte (en VF un dimanche soir, c'est un scaaandale), et malgré ces conditions peu optimales, j'ai passé un excellent moment. Construction, réalisation, interprétation, j'ai trouvé que tout était au diapason. Malgré un scénario parfois un peu (trop ?) elliptique, j'ai au contraire trouvé que mon intérêt avait été maintenu en éveil tout au long du film (sinon, parti comme c'était parti, je serai en train de dormir à l'heure qu'il est). Le personnage de Laughton est absolument excellent, et ses petites obsessions sont propres à son âge et m'ont rendu le personnage plus entier et savoureux au fur et à mesure de la progression de l'intrigue. Quant aux [spoiler quand même un peu]twists finaux[/spoiler quand même un peu], même s'ils sont un peu envoyé à la "va comme j'te pousse", ils m'ont donné l'impression de refermer l'histoire, qui, sans ça aurait légèrement "manqué" d'intérêt.

Publié : 16 août 04, 03:28
par Tuck pendleton
M_RiK a écrit :
Tuck pendleton a écrit :Témoin à Charge de Wilder

Sympathique mais la deception se fait de plus en plus grandissante au fur et à mesure que le film avance. [...] Je retiendrais donc Laughton mais pas un très grand souvenir.
Je te trouve un peu dur là Tuck. Je viens de le voir sur Arte (en VF un dimanche soir, c'est un scaaandale), et malgré ces conditions peu optimales, j'ai passé un excellent moment.
avec le recul oui j'ai été un peu dur m'attendant surement à quelque chose de plus ambitieux. La dernière fois, j'ai fait la même expérience que toi et j'ai réussi à tenir jusqu'au bout. un bon moment oui

Publié : 16 août 04, 05:04
par Requiem
Témoin à charge est l'un des Wilder que j'apprécie le moins. Le début est très plaisant, mais dès que l'on s'accomode du personnage de Laughton, je trouve que l'ensemble manque cruellement d'intérêt, et ce malgré tout le savoir faire de Wilder. Il n'y a guère que la scène finale qui a su susciter un peu de passion chez moi, mais il était un peu tard et cela ne fait pas beaucoup. Par ailleurs, Marlene Dietrich m'agace plutôt pas mal pendant l'essentiel du film.

SPOILER

L'artificialité de son jeu glacé et le fait que celui ci sonne très faux trouvent leur justification au final, mais cela ne les rend pas moins insupportables.

Publié : 25 août 04, 15:50
par Spongebob
Témoin à charge (Witness for the Prosecution) de Billy Wilder, 1957

L'histoire d'un avocat et d'un procés pour le moins original. L'énorme (dans tous les sens du terme) Charles Laughton incarne l'avocat de la défense et Marlene Dietrich le principal témoin à charge (alors qu'elle est l'épouse du suspect !). Etant tiré d'un récit d'Agatha Christie il n'est pas surprenant de rencontrer tant de rebondissements (celà dit la fin est totalement innatendue) et un humour trés pince sans rire injecté par petites touches (le principal résidant dans la relation qu'a notre vieil avocat avec son infirmière). Nous nous identifions tantôt à Laughton, tantôt à l'accusé et tantôt même à la plus que suspecte actrice qu'il a prise pour épouse (Dietrich). Le résultat est d'une efficacité sans faille, réalisé avec légèreté par un Wilder en pleine forme.

9/10

Publié : 15 sept. 04, 10:07
par Vic Vega
Vu. Superbe scénario, mise en scène maîtrisée d'un bout à l'autre, grands acteurs (Gloria Swanson étincelante en star déchue, William Holden excellent) et effectivement un grand film sur le cinéma, un portrait au vitriol d'Hollywood, un grand film noir, un superbe drame amoureux. A la fin du film, j'ai juste repensé à ce que j'avais lu à la sortie de Mullholland Drive: un avis voyant dans le Wilder la grosse inspiration du Lynch un peu comme Vertigo l'était pour Lost Highway. Là où je suis d'accord, c'est que les deux films partagent quelques thèmes en commun (la description de la cruauté du système hollywoodien avec les cinéastes et les actrices, le fait que les deux films puissent se voir comme des histoires d'amour impossibles...). Et effectivement on peut penser que le Wilder est une inspiration de Mullholland (que je n'ai pas revu depuis longtemps). Un revisionnage de Mullholland me fera peut être découvrir des références directes. Wait and see...

Publié : 15 sept. 04, 11:59
par Max Schreck
À une époque où je prétendais encore faire des classements de mes films fétiches, Sunset boulevard trônait au sommet.

Je ne trouve pas ça du tout farfelu d'y voir effectivement une histoire de vampirisme. Le film revient sans cesse vers des éléments morbides : le récit est fait par un mort, William Holden est pris pour un embaumeur lorsqu'il débarque chez Norma, on y parle de la mort du cinéma muet, de la façon dont survivent les vieilles gloires du passé (la partie de bridge). Le climat fantastique de certaines scènes est incontestable (Norma projetant ses vieux films, le bal sans invités). Le jeu de Swanson lui-même est complètement expressionniste, singeant le style des actrices d'antan (c'est-à-dire le sien !).

Quand on voit ce qu'Hitchcock fera avec Rear window ou Michael Powell avec Le Voyeur, comment douter encore du caractère profondément morbide qui nourrit le cinéma, peut-être le seul art qui permet de donner vie aux fantômes (nous ne cessons de voir des morts finalement avec tous ces films naphtalinés). Wilder offrira un prolongement encore plus terrifiant peut-être à cette idée avec Fedora.

Quant à la romance, si au début Joe a bien conscience d'être un peu devenu un gigolo (Norma qui lui offre un étui à cigarette), sa conscience est sauve puisqu'il peut se justifier en disant qu'il travaille pour elle. Mais par la suite, sa fascination et son amour prennent le dessus. Lorsqu'il se précipite vers elle après sa tentative de suicide, il ne triche plus : il tombe le masque et accepte alors de passer de l'autre côté. Le fait de construire le récit en flashback, en nous faisant savoir que Joe meurt de toutes façons, cela pousse le spectateur à considérer chaque scène comme conduisant inéluctablement à cette issue tragique. Lorsqu'il entreprend de la quitter parce qu'il trouve qu'elle va trop loin, c'est déjà trop tard. Son amour avec Betty était impossible, une fois la main tendue à la mort, on ne peut s'y soustraire. Coincé dans cet entre-deux, entre le monde des vivants (Betty) et des morts (la maison de Norma), Joe est condamné.

Jacques Lourcelles écrit à propos de ce film : « C'est une histoire de fantômes qui mettent la main sur un vivant et ne rendront qu'un cadavre, lequel racontera lui-même son histoire. »

Du début à la fin, on reste dans un système de narration subjectif, dans la fiction, dans l'illusion de la vérité.

Finalement tous ces éléments s'interpellent et se mèlent sans cesse, rendant ce génial chef-d'oeuvre infiniment riche et passionnant.

Publié : 15 sept. 04, 14:21
par Lord Henry
Comme le dirait si bien Laurent Baffie: Sunset Boulevard, c'est avant tout une histoire de piscine.

Publié : 12 déc. 04, 00:06
par Johnny Doe
One, two, three

STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !!!!!!!! Bordel de bordel j'ai eu envie de hurler au moins dix fois à Wilder de s'arrêter pour que je puisse resprirer. Je n'ai ja-mais vu ça. James Cagney déblatérant des centaines de mots à la minutes, on finis par ne plus suivre ses instructions pour juste se focaliser sur le jeu hallucinatoire du personnage. Entre 3 claquements de doigts et 2 claquements de talons, on se marre comme des malades. Ca commence pourtant assez calemement, mais dès que Cagney reprend Otto des mains soviétiques on est comme ça : :shock: . La course poursuite hilarante avec la voiture qui explose, la très longue transformation de Otto et la scène ou ils partent pour l'aéroport (peut-être le clous du film en matière de déchaînement) ne nous laissent pas un seconde, au plan finale on est aussi réjouis que soulagé. C'est hénaurme. Le plus incroyable, c'est que sur les 6 Wilder que j'ai vu, c'est celui que je trouve le moins bon et pourtant je le trouve incroyable. Quel sacré putain de cinéaste :D

Publié : 5 avr. 05, 13:53
par Kurwenal
Kiss me, Stupid , Wilder 1964

Voici un film sympathique , gentillet, plan plan mais qui me confirme que je suis irrémédiablement incapable d'adhérer à ce style et à ces sujets de pure comédie. D'ailleurs je pense qu'il serait raisonnable que je cesse de me forcer car ce n'est vraiment pas pour moi.
Je n'aurai pas la malhonnêteté d'affirmer qu'un sourire ne m'a pas été arraché de temps à autre mais c'est bien longuet malgré des comédiens survoltés et très généreux.
En fait, en le visionnant, c'est m'imaginer comment les américains ont pu recevoir ce film à l'époque qui me mettait en joie (situations et dialogues à double sens, carcan moral battu en brèche, etc). C'est bien suffisant comme motivation, penseront peut-être certains.

Qu'on ne s'y trompe pas, je n'ai aucune condescendance à l'égard de ce cinéma...c'est juste que cela me tombe des yeux et que je ne me risquerai pas à en critiquer quoi que ce soit, tellement je ne me sens pas concerné. :?

Publié : 5 avr. 05, 13:57
par Jeremy Fox
Kurwenal a écrit :Kiss me, Stupid , Wilder 1964

Voici un film sympathique , gentillet, plan plan mais qui me confirme que je suis irrémédiablement incapable d'adhérer à ce style et à ces sujets de pure comédie. D'ailleurs je pense qu'il serait raisonnable que je cesse de me forcer car ce n'est vraiment pas pour moi.
Je n'aurai pas la malhonnêteté d'affirmer qu'un sourire ne m'a pas été arraché de temps à autre mais c'est bien longuet malgré des comédiens survoltés et très généreux.
En fait, en le visionnant, c'est m'imaginer comment les américains ont pu recevoir ce film à l'époque qui me mettait en joie (situations et dialogues à double sens, carcan moral battu en brèche, etc). C'est bien suffisant comme motivation, penseront peut-être certains.

Qu'on ne s'y trompe pas, je n'ai aucune condescendance à l'égard de ce cinéma...c'est juste que cela me tombe des yeux et que je ne me risquerai pas à en critiquer quoi que ce soit, tellement je ne me sens pas concerné. :?
Je comprend tout à fait (moi aussi assez peu souvent bon public concernant la pure comédie en général) mais que penses tu quand même d'un film comme La Garçonnière par exemple qui se partage équitablement entre comédie et émotion ?

Publié : 5 avr. 05, 14:20
par Kurwenal
Abronsius a écrit :The Apartment est assez plombant, voire déprimant sous bien des aspects.
Je ne serais sans doute pas tout à fait aussi catégorique mais tu as raison l'idée générale est là. :wink:

Publié : 5 avr. 05, 14:20
par Max Schreck
Abronsius a écrit :The Apartment est assez plombant, voire déprimant sous bien des aspects.
Une bien belle plomberie, en sorte.

Publié : 5 avr. 05, 14:24
par Abronsius
Max Schreck a écrit :
Abronsius a écrit :The Apartment est assez plombant, voire déprimant sous bien des aspects.
Une bien belle plomberie, en sorte.
Shirley mérite ce qualificatif, plomberie first class !!

Publié : 5 avr. 05, 14:28
par Jeremy Fox
Kurwenal a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Je comprend tout à fait (moi aussi assez peu souvent bon public concernant la pure comédie en général) mais que penses tu quand même d'un film comme La Garçonnière par exemple qui se partage équitablement entre comédie et émotion ?
Comme tu le sais déjà, La Garçonnière est un film que j'aime beaucoup et qu'à bien des égards je considère comme un chef d'oeuvre du genre, et bien que je ne l'aie pas revu depuis quelques temps, je crois me souvenir qu'au delà de la comédie il y a ce qu'il faut d'amertume et de désespérance ANCREES DANS LA REALITE ( :lol: ) pour tout de suite conférer une dimension dans laquelle je peux me chercher, me reconnaître ou me perdre. Tout comme Deux sur la Balançoire de Wise, et pas seulement à cause de Shirley Mac Laine, possède cette "noirceur gris clair" qui me sied.

Ce qui doit me gêner dans la pure comédie c'est l'apparence trop visuelle et constante de la mécanique au détriment d'autre chose. C'est bien affaire de goût personnel, je crois.
Je ne me rappellais plus mais j'imaginais assez ta réponse : ton cas n'est donc pas désespéré :lol: Tu prèfères l'humour à la comédie en gros. Un peu comme moi en fait.

Publié : 5 avr. 05, 14:31
par Gaston
Kurwenal a écrit :Kiss me, Stupid , Wilder 1964
Voici un film sympathique , gentillet, plan plan mais qui me confirme que je suis irrémédiablement incapable d'adhérer à ce style...
Dommage... C'est pour moi un des meilleurs Wilder (donc un des meilleurs films de son époque, tout court), doux-amer, mysogyne et tendre à la fois, bourré de subtilités qui ont dû passer la censure et la morale puritaine de l'époque (qui semble revenir au galop un peu partout dans notre monde sans humour :cry: )
Essaie d'imaginer le choix de Dean Martin face à ce rôle d'autodérision: je pense que actuellement on pourrait comparer ça à Patrice Leconte, par exemple, en train de persuader Johnny d'interpréter un rôle de violeur :?
Abronsius a écrit :The Apartment est assez plombant, voire déprimant sous bien des aspects.
Oui, on peut le voir comme ça. On peut voir ce film aussi comme une (très) belle histoire entre deux personnes qui vivent hors du monde extérieur, comme d'ailleurs dans Avanti, version 2e âge sur le même thème... Je ne peux que te souhaiter le même genre d'histoire, d'ailleurs :wink: