Re: René Clair (1898-1981)
Publié : 23 oct. 10, 23:40
La Beauté du diable (1950)
Adaptation libre du mythe de Faust
René Clair signe tout bonnement un chef d'oeuvre. Le réalisateur a toujours été passionné pour le fantastique et le rêve que ce soit dans ses premiers films muets ou dans sa période américaine avec Fantôme à vendre, c'est arrivé demain, Ma femme est une sorcière, Belles de nuit etc. D'ailleurs le cinéma fantastique inspirait beaucoup les réalisateurs français que ce soit Carné avec ses visiteurs du Soir, Autant Lara avec Sylvie et le Fantôme, etc.
L'adaptation de Faust mêle habitlement fantastique et rêves. Le film mêle habilement la vie de Faust et de son Mephisto et les visions que celui-ci présente à son disciple. On admire autant la maîtrise technique avec ces trucages habiles qui permettent de passer du réel à la vision via des miroirs, que la maîtrise scénaristique et des dialogues. Il faut dire que le film est admirablement servi par ses deux interprètes principaux, Michel Simon en tête qui certes cabotine comme un malade, ah ses invocations à Lucifer, ou ses rires sataniques mais tout est génialement fait, avec ce diable qui attire à la fois sympathie et effroi. Naturellement le diable ne gagne jamais, mais ce Mephisto est diantrement séduisant. Gérard Philipe n'est pas en reste, on l'admire en diablotin du début, ou Faust redevenu jeune marchant encore comme le vieillard qu'il était, naturellement il a un côté très, voire trop théatral dans certaines de ses déclamations, notamment lors de l'évocation de la vie future qu'il redoute, mais le charisme de l'acteur est tel qu'on oublie ce côté-là pour retenir uniquement la jubilation que provoque la confrontation de ces deux monstres sacrés du cinéma. Il y a aussi le charme distant de Simone Valère, princesse idéale. Le personnage de Marguerite est par contre un peu trop effacé, volonté du cinéaste ou manque de personnalité de Nicole Besnard, peu importe, on admire aussi cette maîtrise de la caméra que ce soit dans les visions du palais, les visions du futur ou ce bal totalement dans son époque. Bref un chef d'oeuvre du cinéma français, à l'époque où celui-ci savait raconter des histoires irréelles avec la maîtrise technique de René Clair dont on retrouve le goût des poursuites finales avec ce diable pourchassé par la population en furie, ou cette évocation de la vie future d'Henri avec ces raccourcis. La copie du Blu ray est absolument magnifique et permet de revoir le film dans des conditions optimales, une autre grande réussite de la restauration avec French Cancan.
Adaptation libre du mythe de Faust
René Clair signe tout bonnement un chef d'oeuvre. Le réalisateur a toujours été passionné pour le fantastique et le rêve que ce soit dans ses premiers films muets ou dans sa période américaine avec Fantôme à vendre, c'est arrivé demain, Ma femme est une sorcière, Belles de nuit etc. D'ailleurs le cinéma fantastique inspirait beaucoup les réalisateurs français que ce soit Carné avec ses visiteurs du Soir, Autant Lara avec Sylvie et le Fantôme, etc.
L'adaptation de Faust mêle habitlement fantastique et rêves. Le film mêle habilement la vie de Faust et de son Mephisto et les visions que celui-ci présente à son disciple. On admire autant la maîtrise technique avec ces trucages habiles qui permettent de passer du réel à la vision via des miroirs, que la maîtrise scénaristique et des dialogues. Il faut dire que le film est admirablement servi par ses deux interprètes principaux, Michel Simon en tête qui certes cabotine comme un malade, ah ses invocations à Lucifer, ou ses rires sataniques mais tout est génialement fait, avec ce diable qui attire à la fois sympathie et effroi. Naturellement le diable ne gagne jamais, mais ce Mephisto est diantrement séduisant. Gérard Philipe n'est pas en reste, on l'admire en diablotin du début, ou Faust redevenu jeune marchant encore comme le vieillard qu'il était, naturellement il a un côté très, voire trop théatral dans certaines de ses déclamations, notamment lors de l'évocation de la vie future qu'il redoute, mais le charisme de l'acteur est tel qu'on oublie ce côté-là pour retenir uniquement la jubilation que provoque la confrontation de ces deux monstres sacrés du cinéma. Il y a aussi le charme distant de Simone Valère, princesse idéale. Le personnage de Marguerite est par contre un peu trop effacé, volonté du cinéaste ou manque de personnalité de Nicole Besnard, peu importe, on admire aussi cette maîtrise de la caméra que ce soit dans les visions du palais, les visions du futur ou ce bal totalement dans son époque. Bref un chef d'oeuvre du cinéma français, à l'époque où celui-ci savait raconter des histoires irréelles avec la maîtrise technique de René Clair dont on retrouve le goût des poursuites finales avec ce diable pourchassé par la population en furie, ou cette évocation de la vie future d'Henri avec ces raccourcis. La copie du Blu ray est absolument magnifique et permet de revoir le film dans des conditions optimales, une autre grande réussite de la restauration avec French Cancan.