Superbe en effet que ce film: la peinture d'un monde en voie de disparition( l'empire britannique ),racontée en superbes images a quelque chose de fascinant; A deguster de preference en vo!Kurwenal a écrit :A Passage to India (La Route des Indes)
Remontage de topic pour évoquer la découverte du film d'une superbe facture classique où la beauté des lieux superbement mis en images le dispute à un propos d'une rare ambigüité irrésolue. Magique et entêtant, violent sous une surface policée, La "Route des Indes" s'inscrit dans l'oeuvre d'un cinéaste qui mérite plus que l'admiration. Une très belle émotion qui ne se donne pas mais se laisse prendre.
David Lean (1908-1991)
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Découvert hier nuit.Sybille a écrit : La fille de Ryan
David Lean (1970)
Et les mots me manquent pour exprimer tout ce qui m'a touché dans ce film. Rares sont les cinéastes qui parviennent comme ici à donner l'impression de réinventer un langage (je pense notamment au Leone d'Il était une fois dans l'Ouest et en Amérique). Aucune longueur au cours de ces 3 heures de métrage. L'art du montage selon Sir Lean atteint des sommets, chaque raccord étant à la fois d'une simplicité désarmante et d'une richesse fabuleuse. Il atteint vraiment ici une pureté qui rend chaque scène anthologique (l'arrivée du major à l'arrêt de bus, la rencontre entre Rosie et le major anglais dans le pub, la scène fantasmée sur la plage de Mitchum), et la musique de Jarre semble composer une nouvelle harmonie avec une douceur et une évidence souvent bouleversantes. J'en connaissais déjà les thèmes mais associés ici aux images ils prennent véritablement toute leur force. Et puis ces acteurs tous sublimes (l'humanité de Trevor Howard, la sagesse insoupçonnée de John Mills). L'interprétation de Sarah Miles est à elle seule un pur chef-d'oeuvre de sensibilité, soif de désir, frustration, libération et horreur mêlés.
Cette adaptation très libre et épurée de Madame Bovary sur les côtes irlandaises est en plus d'une beauté visuelle à couper le souffle. La mer, la plage, les récifs, la campagne, le bois (ahh... la scène d'amour dans les bois). Je... raaahhh...
Film du mois, forcément.
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Tiens, on a donc passé la même excellente soirée, je découvrais le film égalementMax Schreck a écrit : La fille de Ryan
David Lean (1970)
Découvert hier nuit.
Et les mots me manquent pour exprimer tout ce qui m'a touché dans ce film.
Un des plus beaux films du monde, j'hésite pourtant souvent à assener ce genre d'affirmation un peu vaine, mais là
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Un peu déçue par Oliver Twist qui vient de finir sur Arte. Ma mère a adoré, par contre.
Je n'ai pas retrouvé la finesse et l'émerveillement de Brief Encounter, ce souffle élégant qu'il a insufflé à la mise en scène et le charisme incroyable des acteurs au service d'une interprétation bouleversante en demi-teinte. Peut-être que le sujet ne s'y prête pas... Je ne désespère pas, il me reste beaucoup de Lean à voir ( dont Ryan's Daughter qui fait presque l'unanimité ).
Je n'ai pas retrouvé la finesse et l'émerveillement de Brief Encounter, ce souffle élégant qu'il a insufflé à la mise en scène et le charisme incroyable des acteurs au service d'une interprétation bouleversante en demi-teinte. Peut-être que le sujet ne s'y prête pas... Je ne désespère pas, il me reste beaucoup de Lean à voir ( dont Ryan's Daughter qui fait presque l'unanimité ).
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Pour ma part, une oeuvre majeure de Lean et sans aucun doute l'une des meilleures (avec Les Grandes Espérances du même Lean en 1946) adapatations d'une oeuvre de Dickens.Sibylle a écrit :Un peu déçue par Oliver Twist qui vient de finir sur Arte. Ma mère a adoré, par contre.
Je n'ai pas retrouvé la finesse et l'émerveillement de Brief Encounter, ce souffle élégant qu'il a insufflé à la mise en scène et le charisme incroyable des acteurs au service d'une interprétation bouleversante en demi-teinte. Peut-être que le sujet ne s'y prête pas... Je ne désespère pas, il me reste beaucoup de Lean à voir ( dont Ryan's Daughter qui fait presque l'unanimité ).
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Je ne l'ai pas vu dans des conditions optimales non plus : VF et son horrible tout le long, les contrastes n'étaient pas terribles de leur côté : il y a des moments où on ne voyait même plus la tête des personnages tellement ils n'étaient qu'un halo de lumière blanche. Je suppose qu'Arte s'est dit que personne ne regarderait la télévision le soir de Noël...
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Non, non: c'est juste que le film n'a pas encore subi de lifting récent et que le seul master disponible n'est plus tout jeune. C'est l'inconvénient d'être un film méconnu (par rapport à d'autres titres beaucoup plus prestigieux du même auteur).Sibylle a écrit :Je ne l'ai pas vu dans des conditions optimales non plus : VF et son horrible tout le long, les contrastes n'étaient pas terribles de leur côté : il y a des moments où on ne voyait même plus la tête des personnages tellement ils n'étaient qu'un halo de lumière blanche. Je suppose qu'Arte s'est dit que personne ne regarderait la télévision le soir de Noël...
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Un film que j'aimerais beaucoup voir.Sybille a écrit : La fille de Ryan
David Lean (1970)
Impressionnant de beauté (ces paysages irlandais !) et d'une densité émotionnelle rare, "Ryan's daughter" est un chef d'oeuvre incontournable du réalisateur anglais. Le film est long (3H20), il n'en reste pas moins passionnant du début à la fin, tandis que les divers éléments qui le composent ne font ni plus ni moins que le rapprocher de la perfection. La photographie est saisissante, rendant de par la lumière et les couleurs certaines scènes en extérieur quasiment irréelles et d'une majesté éblouissante. Le thème musical composé par Maurice Jarre se révèle à la fois simple et grandiose, très original, en tout cas parfait pour accompagner les images qui défilent devant nos yeux. Les acteurs sont tous excellent, mis à part une légère réserve que j'émet vis-à-vis de John Mills. Son personnage de fou du village est certe réussi, mais peut-être un peu trop exagéré, surtout au sujet de son physique. J'éprouve par contre une grande admiration devant les interprétations de Sarah Miles et Robert Mitchum, ainsi que celle de Trevor Howard, un acteur que j'avais jusque-là uniquement vu dans "Brief Encounter" du même Lean, amusant de le revoir trente ans après ! Ils composent tous des personnages d'une justesse exemplaire et extrêmement poignants. L'histoire générale est savamment partagée entre les aventures de Rosy, une jeune femme idéaliste à la recherche du bonheur, et la lutte qui oppose Irlandais et Anglais au cours des années 1910. Vraiment un très grand film, un des meilleurs que j'ai vu depuis ces derniers mois. 10/10
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Pour les anglophones, le master Criterion est impeccable : http://www.dvdbeaver.com/film/dvdcompar ... rtwist.htmNestor Almendros a écrit :Non, non: c'est juste que le film n'a pas encore subi de lifting récent et que le seul master disponible n'est plus tout jeune. C'est l'inconvénient d'être un film méconnu (par rapport à d'autres titres beaucoup plus prestigieux du même auteur).Sibylle a écrit :Je ne l'ai pas vu dans des conditions optimales non plus : VF et son horrible tout le long, les contrastes n'étaient pas terribles de leur côté : il y a des moments où on ne voyait même plus la tête des personnages tellement ils n'étaient qu'un halo de lumière blanche. Je suppose qu'Arte s'est dit que personne ne regarderait la télévision le soir de Noël...
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En effetJihl a écrit :Pour les anglophones, le master Criterion est impeccable : http://www.dvdbeaver.com/film/dvdcompar ... rtwist.htm
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Je viens de découvrir Brief Encounter (très beau master Criterion au passage) et j'ai aussi beaucoup aimé. C'est très littéraire, très écrit (avec une voix off très présente), remarquablement joué (contrairement au "remake" de De Sica, Terminal Station qui souffre de l'interprétation de Jennifer Jones). La construction du film est remarquable (flash back, reprise de la même scène) et la dernière scène assez mémorable. Un film qui a évidemment inspiré De Sica (y compris dans la scène du train d' Umberto D.), proche aussi des thématiques de Douglas Sirk, mais qui m'a aussi fait beaucoup penser à Lettre d'une inconnue dans sa construction et sa sensibilité.Sibylle a écrit :Un peu déçue par Oliver Twist qui vient de finir sur Arte. Ma mère a adoré, par contre.
Je n'ai pas retrouvé la finesse et l'émerveillement de Brief Encounter, ce souffle élégant qu'il a insufflé à la mise en scène et le charisme incroyable des acteurs au service d'une interprétation bouleversante en demi-teinte. Peut-être que le sujet ne s'y prête pas... Je ne désespère pas, il me reste beaucoup de Lean à voir ( dont Ryan's Daughter qui fait presque l'unanimité ).
Je vous le conseille vraiment
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The passionate friends / Les amants passionnés
David Lean (1949)
"The passionate friends" est un film languissant et mélancolique sur l'histoire d'une passion amoureuse. Une passion qui ne parvient pas à s'éteindre en dépit des années qui passent, ou même des mariages contractés pour fuir et oublier, car le Destin intervient toujours au cours de moments et dans les endroits les plus invraissemblables pour réunir les deux amants. David Lean filme alors ces instants furtifs où l'émerveillement et la joie des retrouvailles se disputent au doute et à la douleur, car l'impression de quelque chose d'inachevé ne cesse de torturer l'esprit du couple, de la femme en particulier. L'histoire adopte d'ailleurs majoritairement le point de vue féminin, et c'est sur le personnage joué par Ann Todd que s'ouvre et se clôt le film. La mise en scène, très soignée, participe pour beaucoup au plaisir que l'on éprouve, et cela en dépit d'une linéarité très embrouillée, à cause d'un présent et d'un passé qui s'entremêlent sans offrir de repères suffisants. Légèrement déconcertant, cela ne devient pourtant jamais matière à abandonner le cours du récit, et c'est alors quelques scènes esthétiquement très belles qui s'offrent au spectateur, à l'intérieur desquelles les gros plans sur le visage de l'actrice constituent un préambule aux réminiscences et à la remémoration des souvenirs... L'atmosphère se fait alors si doucement rêveuse qu'elle suffit à transformer ce film en une élégie sublime et terriblement poignante. 8/10
David Lean (1949)
"The passionate friends" est un film languissant et mélancolique sur l'histoire d'une passion amoureuse. Une passion qui ne parvient pas à s'éteindre en dépit des années qui passent, ou même des mariages contractés pour fuir et oublier, car le Destin intervient toujours au cours de moments et dans les endroits les plus invraissemblables pour réunir les deux amants. David Lean filme alors ces instants furtifs où l'émerveillement et la joie des retrouvailles se disputent au doute et à la douleur, car l'impression de quelque chose d'inachevé ne cesse de torturer l'esprit du couple, de la femme en particulier. L'histoire adopte d'ailleurs majoritairement le point de vue féminin, et c'est sur le personnage joué par Ann Todd que s'ouvre et se clôt le film. La mise en scène, très soignée, participe pour beaucoup au plaisir que l'on éprouve, et cela en dépit d'une linéarité très embrouillée, à cause d'un présent et d'un passé qui s'entremêlent sans offrir de repères suffisants. Légèrement déconcertant, cela ne devient pourtant jamais matière à abandonner le cours du récit, et c'est alors quelques scènes esthétiquement très belles qui s'offrent au spectateur, à l'intérieur desquelles les gros plans sur le visage de l'actrice constituent un préambule aux réminiscences et à la remémoration des souvenirs... L'atmosphère se fait alors si doucement rêveuse qu'elle suffit à transformer ce film en une élégie sublime et terriblement poignante. 8/10
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Tres beau film en effet; Lean y raconte avec elegance et en superbes images la fin d'un monde ( l'inde colonisée );Nostalgie, ironie ,tendresse: mon film préféré de Lean!Kurwenal a écrit :A Passage to India (La Route des Indes)
Remontage de topic pour évoquer la découverte du film d'une superbe facture classique où la beauté des lieux superbement mis en images le dispute à un propos d'une rare ambigüité irrésolue. Magique et entêtant, violent sous une surface policée, La "Route des Indes" s'inscrit dans l'oeuvre d'un cinéaste qui mérite plus que l'admiration. Une très belle émotion qui ne se donne pas mais se laisse prendre.
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Je viens de voir La Fille de Ryan, et que faire, sinon citer tous les superlatifs du dictionnaire ?
Tout, mais alors tout est absolument parfait, chaque scène, chaque plan, chaque émotion est raconté d'après un point de vue qui ne cesse jamais d'être juste et au plus près de ses personnages. C'est grand, beau et même plus que ça, c'est renversant de beauté. Le genre de film qui vous donne envie de mourir pour lui.
Et pourtant, bémol, car il y en a un (et pas des moindres !): la musique de Maurice Jarre, façon Nino Rota période clowneries fellinesques, à mes oreilles pas du tout en adéquation avec le contenu.
Tout, mais alors tout est absolument parfait, chaque scène, chaque plan, chaque émotion est raconté d'après un point de vue qui ne cesse jamais d'être juste et au plus près de ses personnages. C'est grand, beau et même plus que ça, c'est renversant de beauté. Le genre de film qui vous donne envie de mourir pour lui.
Et pourtant, bémol, car il y en a un (et pas des moindres !): la musique de Maurice Jarre, façon Nino Rota période clowneries fellinesques, à mes oreilles pas du tout en adéquation avec le contenu.