L'Appât (Anthony Mann - 1953)
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Re: L'appât - The naked spur (Anthony Mann 1953)
Je n'avais jamais lu le texte d'Alligator au sujet de The Naked Spur (je viens de le découvrir)... Et cet hommage est à l'image du film d'Anthony Mann: Superbe!
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Re: L'appât - The naked spur (Anthony Mann 1953)
Très beau texte d'Abronsius
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Re: L'appât - The naked spur (Anthony Mann 1953)
tsss, vil flatteur, va!angel with dirty face a écrit :Je n'avais jamais lu le texte d'Alligator au sujet de The Naked Spur (je viens de le découvrir)... Et cet hommage est à l'image du film d'Anthony Mann: Superbe!
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Re: L'appât - The naked spur (Anthony Mann 1953)
+ 1Alligator a écrit :tsss, vil flatteur, va!angel with dirty face a écrit :Je n'avais jamais lu le texte d'Alligator au sujet de The Naked Spur (je viens de le découvrir)... Et cet hommage est à l'image du film d'Anthony Mann: Superbe!
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Re: L'appât - The naked spur (Anthony Mann 1953)
Merci pour le "vil" et le "+1"...
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Re: L'appât (Anthony Mann, 1953)
L'Appât (The Naked Spur) – 1953
Une petite troupe se forme au fur et à mesure d'aventures pour capturer un dangereux criminel et le ramener prisonnier dans la ville où il a commis ses méfaits.
De cette trame éculée, Anthony Mann va réaliser l'un des 5 coups de maître qui sont les fruits de ses collaborations avec l'acteur James Stewart.
On retrouve en effet le thème de convoyage d'un prisonnier en terre hostile chez Walsh avec « Une corde pour te pendre » (Along the great divide) en 1951 ou chez Boetticher dans « La chevauchée de la vengeance » (Ride Lonesome) en 1959.
Pour que son thème n'est pas l'air ressassé, Mann utilisera avec brio toute sa science du cadrage et de l'image. La réalisation est violente, que cette violence soit suggérée ou froidement montrée et le suspense est parfaitement ménagé.
Les 5 personnages sont chacun entourés d'un halo de mystère, on ne sait que de manière parcellaire d'où ils viennent, leurs histoires respectives, ce qui motive leur choix, les informations n'apparaissent que par bride au cour de la chevauchée.
Cela permet à Mann d'abattre ses cartes et d'assurer les rebondissements même lorsque l'on se doute de ce qui va arriver.
J'ai relevé 3 moments où des cadrages ou des montages particulièrement astucieux introduisent un sentiment immédiat d'inquiétude, d'inéluctable aussi, mais chaque fois, toute la surprise est gardée intacte.
Après avoir tenu en joue la petite troupe qui lui fait face, Howard Kemp garde son arme à la main pour ausculter un cheval à terre.
Le plan qui suit ne laisse aucun doute sur son diagnostique alors qu'aucun mot n'a encore été échangé.
Un peu plus tard, les cavaliers franchissent une petite lisière de bois quand la caméra se met à les devancer d'une sinistre façon...
Le dernier exemple est encore plus parlant. Alors que nous savons qu'un stratagème a été mis en place pour soustraire le personnage de Robert Ryan à la surveillance de James Stewart, Anthony Mann nous propose une petite digression si riche en émotion portée par le jeu du couple Stewart/Leigh que l'action qui suit est encore un vrai déferlement de brutalité qui nous prend par surprise.
Il est aussi intéressant de remarquer la façon de Mann d'illustrer l'opposition du personnage de James Stewart avec le reste de groupe, les alliances qui se créent, se fissurent ou se divisent.
Pour finir, juste une image magnifique d'un face à face Stewart/Ryan pour aborder les combats à main nu d'une grande férocité qui émaillent ce film, combats toujours très réalistes et autre illustration de la violence de cette histoire.
Nota : l'image du dvd m'a un peu déçu, il y a pas mal de passages flous.
Une petite troupe se forme au fur et à mesure d'aventures pour capturer un dangereux criminel et le ramener prisonnier dans la ville où il a commis ses méfaits.
De cette trame éculée, Anthony Mann va réaliser l'un des 5 coups de maître qui sont les fruits de ses collaborations avec l'acteur James Stewart.
On retrouve en effet le thème de convoyage d'un prisonnier en terre hostile chez Walsh avec « Une corde pour te pendre » (Along the great divide) en 1951 ou chez Boetticher dans « La chevauchée de la vengeance » (Ride Lonesome) en 1959.
Pour que son thème n'est pas l'air ressassé, Mann utilisera avec brio toute sa science du cadrage et de l'image. La réalisation est violente, que cette violence soit suggérée ou froidement montrée et le suspense est parfaitement ménagé.
Les 5 personnages sont chacun entourés d'un halo de mystère, on ne sait que de manière parcellaire d'où ils viennent, leurs histoires respectives, ce qui motive leur choix, les informations n'apparaissent que par bride au cour de la chevauchée.
Cela permet à Mann d'abattre ses cartes et d'assurer les rebondissements même lorsque l'on se doute de ce qui va arriver.
J'ai relevé 3 moments où des cadrages ou des montages particulièrement astucieux introduisent un sentiment immédiat d'inquiétude, d'inéluctable aussi, mais chaque fois, toute la surprise est gardée intacte.
Après avoir tenu en joue la petite troupe qui lui fait face, Howard Kemp garde son arme à la main pour ausculter un cheval à terre.
Le plan qui suit ne laisse aucun doute sur son diagnostique alors qu'aucun mot n'a encore été échangé.
Un peu plus tard, les cavaliers franchissent une petite lisière de bois quand la caméra se met à les devancer d'une sinistre façon...
Le dernier exemple est encore plus parlant. Alors que nous savons qu'un stratagème a été mis en place pour soustraire le personnage de Robert Ryan à la surveillance de James Stewart, Anthony Mann nous propose une petite digression si riche en émotion portée par le jeu du couple Stewart/Leigh que l'action qui suit est encore un vrai déferlement de brutalité qui nous prend par surprise.
Il est aussi intéressant de remarquer la façon de Mann d'illustrer l'opposition du personnage de James Stewart avec le reste de groupe, les alliances qui se créent, se fissurent ou se divisent.
Pour finir, juste une image magnifique d'un face à face Stewart/Ryan pour aborder les combats à main nu d'une grande férocité qui émaillent ce film, combats toujours très réalistes et autre illustration de la violence de cette histoire.
Nota : l'image du dvd m'a un peu déçu, il y a pas mal de passages flous.
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Re: L'appât (Anthony Mann - 1953)
Intéressant ressenti à propos de la mise en scène de Mann. Je viens d'acheter le DVD, il faut que je le revoie. Il parait que c'est à l'évidence la meilleure façon de découvrir ce film aujourd'hui... malgré le flou et autre impuretés.
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Re: L'appât (Anthony Mann - 1953)
J'avais eu la chance de le revoir un été à l'Action Christine (4, rue Christine | 75006 Paris). Je pense que c'était dans le cadre d'un cycle western. Il y a souvent de belles programmations dans ce cinéma.Julien Léonard a écrit :Il parait que c'est à l'évidence la meilleure façon de découvrir ce film aujourd'hui...
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Re: L'appât (Anthony Mann - 1953)
Tiens, en parlant du Action Christine (c'est bien celui des trois qui est à côté d'Odéon ?), j'ai été y voir Griffe jaunes hier... C'était bien sympathique. Voilà, ça n'a rien à voir, mais c'était histoire d'en parler.angel with dirty face a écrit :J'avais eu la chance de le revoir un été à l'Action Christine (4, rue Christine | 75006 Paris). Je pense que c'était dans le cadre d'un cycle western. Il y a souvent de belles programmations dans ce cinéma.Julien Léonard a écrit :Il parait que c'est à l'évidence la meilleure façon de découvrir ce film aujourd'hui...
En tout cas, quelle chance d'avoir pu le voir au cinéma ce troisième western Mann-Stewart !!
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Re: L'appât (Anthony Mann - 1953)
Bonjour,
The Naked Spur ... à l'Action Christine ... j'ai de terribles souvenirs dans les années 80 ... films au format tronqué, coupures ... oui oui malgré Causse & Rodon ... on a failli se friter plusieurs fois avec le projectionniste à l'époque ... il avait planté un Lang ... on voulait vraiment lui faire la peau ... c'était la belle époque quoi
The Naked Spur ... à l'Action Christine ... j'ai de terribles souvenirs dans les années 80 ... films au format tronqué, coupures ... oui oui malgré Causse & Rodon ... on a failli se friter plusieurs fois avec le projectionniste à l'époque ... il avait planté un Lang ... on voulait vraiment lui faire la peau ... c'était la belle époque quoi
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Re: L'Appât (Anthony Mann - 1953)
Fantastique !
Après Bend of the River, mon premier Anthony Mann, je me suis lancé dans cet Appât qui s'est révélé encore meilleur.
Subtilités d'un scénario minimaliste et resserré, personnages ambigus à souhait, un suspens constant et un final explosif.
Je crois que plusieurs en ont parlé avec beaucoup plus de talent que moi, mais j'ai vraiment été happé par le film d'un bout à l'autre. Le fait d'entrer sans tarder dans le vif du sujet, de n'avoir que des personnages essentiels à l'écran et de nous faire comprendre que personne ici n'est totalement propre sur lui, ça crée une dynamique assez extraordinaire dans les relations et l'ambiance qui règne. On sait à tout moment que ça peut partir en vrille, notamment grâce à ce personnage de soldat qui semble un peu cinglé. Je retiendrais aussi ce personnage féminin qui vit un cheminement assez pertinent, à découvrir progressivement qu'elle s'est fait rouler par son criminel d'amant. Tout grand film.
Après Bend of the River, mon premier Anthony Mann, je me suis lancé dans cet Appât qui s'est révélé encore meilleur.
Subtilités d'un scénario minimaliste et resserré, personnages ambigus à souhait, un suspens constant et un final explosif.
Je crois que plusieurs en ont parlé avec beaucoup plus de talent que moi, mais j'ai vraiment été happé par le film d'un bout à l'autre. Le fait d'entrer sans tarder dans le vif du sujet, de n'avoir que des personnages essentiels à l'écran et de nous faire comprendre que personne ici n'est totalement propre sur lui, ça crée une dynamique assez extraordinaire dans les relations et l'ambiance qui règne. On sait à tout moment que ça peut partir en vrille, notamment grâce à ce personnage de soldat qui semble un peu cinglé. Je retiendrais aussi ce personnage féminin qui vit un cheminement assez pertinent, à découvrir progressivement qu'elle s'est fait rouler par son criminel d'amant. Tout grand film.
"Give me all the bacon and eggs you have."
- Père Jules
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Re: L'Appât (Anthony Mann - 1953)
Ah ben voilà, c'était couru !
Pour moi LE chef-d'œuvre de Mann. Etape suivante: Je suis un aventurier
Pour moi LE chef-d'œuvre de Mann. Etape suivante: Je suis un aventurier
- Rick Blaine
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Re: L'Appât (Anthony Mann - 1953)
Oui, mon préféré de la serie! (J'aime moins l'appât, je crois même que c'est celui qui m'a le moins branché parmi les 5 Mann/Stewart)Père Jules a écrit : Etape suivante: Je suis un aventurier
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Re: L'Appât (Anthony Mann - 1953)
Tout pareil !Rick Blaine a écrit :Oui, mon préféré de la serie! (J'aime moins l'appât, je crois même que c'est celui qui m'a le moins branché parmi les 5 Mann/Stewart)Père Jules a écrit : Etape suivante: Je suis un aventurier
Je suis un aventurier et Les affameurs, mes deux westerns de chevet concernant Anthony Mann.