Otto Preminger (1905-1986)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
Je me sens moins seul.joe-ernst a écrit :J'ai vu Un si doux visage il y a quelques mois et ce film m'a aussi beaucoup déçu... Aucune surprise au niveau du scénario et des interprètes sans grand relief. Une grande déception, vraiment.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
-
- Stagiaire
- Messages : 84
- Inscription : 17 août 06, 11:33
Je trouve la première partie "mise en place façon film noi" très classique. Le reste l'est beaucoup moins et m'a pris aux tripes comme rarement. Jean Simmons est merveilleuse.joe-ernst a écrit :J'ai vu Un si doux visage il y a quelques mois et ce film m'a aussi beaucoup déçu... Aucune surprise au niveau du scénario et des interprètes sans grand relief. Une grande déception, vraiment.
Sublime film.
"Ah ! Celui-là, au moins, était innocent, vous le savez bien !"
-
- Euphémiste
- Messages : 8853
- Inscription : 14 avr. 05, 20:28
- Localisation : Québec
Je n'ai pas vu Un si beau visage, mais j'ai adoré Laura.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7320
- Inscription : 30 juin 05, 08:00
Il y a cela c'est vrai, mais pour moi Laura c'est avant tout le portrait en creux d'une femme par ceux qui l'aiment/l'ont aimée/l'aimeront, tous avec quelque chose de déraisonnable voire de malsain, et pour cela c'est aussi un film qui parle magnifiquement de l'obsession amoureuse (Dana Andrews est au moins autant un soupirant qu'un enquêteur).Ouf, il nous manquait a écrit :Laura, de Preminger (...)Les personnages sont idéalement croqués, les situations type "Cluedo" superbement menées, et les dialogues, d'une finesse et parfois même d'une drôlerie féroce, nous conquisent définitivement.
A noter avec le même duo Andrews-Tierney, du même Preminger, avec Hecht au scénario aussi (menfin Hecht a contribué partout...): Mark Dixon, détective, excellent noir ambigu à souhait. Avec également Gary "Bill Sampson de All about Eve" Merrill.
Anecdote enfin sur Laura: le parolier de la chanson-titre est Johnny Mercer, dont le personnage de Kevin Spacey occupe la maison dans Minuit dans le jardin du bien et du mal (toute la BO du film, excellente, est d'ailleurs constituée de ses œuvres).
- AlexRow
- The cRow
- Messages : 25590
- Inscription : 27 mars 05, 13:21
- Localisation : Granville (50)
- Contact :
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7320
- Inscription : 30 juin 05, 08:00
- -Kaonashi-
- Tata Yuyu
- Messages : 11432
- Inscription : 21 avr. 03, 16:18
- Contact :
Je me disais "chouette, trois pages de messages sur Preminger... Me voilà bien déçu.
Hier soir j'ai vu Sainte-Jeanne. Déception : c'est un peu trop bavard, certaines scènes sont trop longues. Lle film est d'ailleurs avant tout composé de longues scènes, ce qui est sûrement conséquence du matériau de base : une pièce de théâtre signée Bernard Shaw.
Les acteurs sont dans l'ensemble bons, Jean Seberg s'en sort bien (pour son premier rôle au cinéma, ça n'a pas dû être de tout repos). Mais Widmark cabotine un peu trop dans son rôle de roi puérile, et Anton Walbrook (Cauchon), que je me faisait une joie de retrouver, n'a pas grand chose à faire.
L'exécution est montrée avec beaucoup de sécheresse, Preminger ne lésine pas sur la mise en scène de ce climax. Jeanne conduite par les garde anglais dans la foule qui la bouscule, jusqu'au bêcher, est un véritable chemin de croix (très long plan en plongée légère, travelling arrière). Et deux plans frontaux de Jeanne en feu sont vraiment très impressionnants, à croire que Jean Seberg a vraiment pris feu (imdb précise dans les anecdotes autour du film qu'effectivement, pendant les prises, l'actrice a bel et bien pris feu, mais n'a heureusement eu que de petites blessures ; enfin quand même, bonjour le stress ! ).
Le film vaut le détour malgré tout, ne serait-ce que pour le générique signé Saul Bass.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2366
- Inscription : 10 mai 03, 10:20
Tu l'as vu en DVD ? Quelle est la qualité de l'image ? Pas de problèmes de compression ? J'ai crois avoir vu sur la jaquette que le format est 1:33. C'est un pan & scan ou Preminger l'a tourné dans ce format ? Merci de tes réponses : j'ai très envie de voir le film mais je me méfie de ce DVD à priori.-Kaonashi Yupa- a écrit :Hier soir j'ai vu Sainte-Jeanne.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
- -Kaonashi-
- Tata Yuyu
- Messages : 11432
- Inscription : 21 avr. 03, 16:18
- Contact :
Non.Tom Peeping a écrit :Tu l'as vu en DVD ?
Vraiment bonne.Tom Peeping a écrit :Quelle est la qualité de l'image ?
Quelques problèmes à certains changements de bobines, mais rien de gênant.Tom Peeping a écrit :Pas de problèmes de compression ?
Ça m'a semblé un peu plus large que du 1.33, mais je ne suis pas spécialiste (sauf au FRCD, mais c'est parce que je prends une calculette), je peux me tromper.Tom Peeping a écrit :J'ai crois avoir vu sur la jaquette que le format est 1:33. C'est un pan & scan ou Preminger l'a tourné dans ce format ?
Oh y a pas de quoi.Tom Peeping a écrit :Merci de tes réponses :
Toujours se méfier des DVDs, toujours.Tom Peeping a écrit :j'ai très envie de voir le film mais je me méfie de ce DVD à priori.
Le film était projeté hier soir à l'Action Ecoles à Paris, voilà tout.
-
- Stagiaire
- Messages : 13
- Inscription : 15 avr. 07, 22:14
- Contact :
Je partage cette opinion.Pike Bishop a écrit :"Tempête à Washington" est effectivement un modèle du genre. Comment le bien politique et collectif doit parfois ne pas être trop regardant sur les moyens qui justifient sa fin. Magistral et bouleversant. Une superbe étude d'un milieu, sans démagogie ni complaisance. C'est rare dans les films "politiques" américains ...
Par ailleurs, autant j'avais tout de suite été séduit par "L'homme au bras d'or" autant "Laura" ne m'avait pas plu tout de suite, j'étais trop concentré sur l'intrigue policière. C'est surtout lors la seconde vision, une fois que je savais le fin mot de l'histoire, que j'ai pu être emballé totalement.
J'ai pas vu beaucoup de Preminger, mais ils comptent quasi tous parmi le "cercle large" de mes films préférés.
Laura (~ 1944)
J'ai été très surpris par ce film... c'est seulement à la seconde vision que j'ai été réellement emballé.
Au départ, je voyais ça comme un grand sommeil (avant l'heure) noir et complexe, mais à l'arrivée, ô surprise, ce n'est pas un film de genre mais un film d'auteur... (Non pas que je n'aime pas les films de genre, tout au contraire.)
Le détective est un curieux mélange entre le "dur" qui ne cherche pas à comprendre et un sherlock holmes omnipotent. Laura (fantastique Gene Tierney, dont on ne dira jamais asssez de bien) campe une "légende" scénaristiquement parfaitement façonnée, et la galerie de personnages baroques nous font directement entrer par la petite porte du polar de base.
Puis l'intrigue se monte, avec talent et énergie, les acteurs cabotinent et la photo luxueuse, la beauté des plans, la tenue de l'ensemble, nous font comprendre qu'il y a plus qu'il n'y parait. Jusqu'au revirement, que tout le monde connaît, mais que je ne citerai pas, où le film prend une autre direction. Sans sortir du polar, sans casser son image, il se dédouble et propose d'autres pistes, d'autres significations, notamment celle du rêve. Le romanesque surgit, les figures éclosent... Joli, vraiment joli.
Un si doux visage (~ 1953)
Là, je fais un grand saut en avant, et je manque sûrment la période la plus prolifique du Réal.
Angel face (à propos : avec l'édition RKO, il ne faut pas écouter le sympathique mais spoilerisant Serge Bromberg avant d'avoir vu le film) opte clairement pour le film noir, plutôt que le polar, cette fois. Robie Mitchum en tête d'affiche, ça ne se refuse pas. Quel acteur fabuleux, quel personnage. Quelle filmo ! (griffe du passé, rivière sans retour, nuit du chasseur...)
Si la réussite d'Angel Face est pour moi incontestable, c'est qu'elle se manifeste hors des sentiers battus. Voir un film noir atteindre cette profondeur dans les rapports humains, dans la suggestion, une telle volonté fataliste, en 53, ça laisse une drôle d'impression. Qu'a-t-on inventé depuis ?
Angel Face a notamment cette qualité qu'en plus d'être très bien joué et bien filmé, d'être l'égal de nombre de films noirs du point du vue du suspense, cette qualité, donc, qu'aucun de ses personnages ne sont dupes. Ni de ce qui les détermine, ni de leur avenir. Cela permet à Preminger d'aller bien plus loin que les autres dans la précision des caractères et dans l'introspection. D'où un fatalisme exacerbé.
Personnellement, je trouve ça très bon, même s'il n'a pas le romanesque propre à d'autres films noirs.
La Rivière sans retour (1954)
Attention, chef d'oeuvre. Il fait partie de mes films favoris. Mitchum à son sommet, Marilyn crève l'écran. Dans ce film, on prend toute la mesure de sa légende. Marilyn-plastique, aujourd'hui, peut paraître trop en chair (ça se discute). Mais Marilyn-icône, elle, restera à jamais. Et Rivière sans retour joue pour beaucoup dans cette appréciation.
"River of no return" chantée par Marilyn restera un jalon dans l'histoire du cinéma romanesque. (
Chaque fois qu'elle chante, le monde s'efface. Western contemplatif, qui joue sur les forces de la nature, avec un emploi splendide du format cinémascope et de la couleur, River of no return a l'étoffe des films simples, profonds et marquants, où Marilyn, force de la nature s'il en est, parvient à rendre la vie même au plus sombre des hommes...
Tempête à Washington (1962)
Advise and Consent est un film ovni dans l'histoire du cinéma américain, dans le sens où peu ont, comme lui, réussi à décrire des milieux fermés comme celui de la maison blanche et de ses intrigues, à hauteur d'homme, sans se cacher derrière des principes de raison d'état, sans propagande ou anti-propagande, avec une grande finesse dans la description des personnages, dont on notera qu'aucun n'est unilatérlal, contrairement à... hum, pas de politique.
Bref, un film superbe, servi par des acteurs tous plus extraordinaires les unsd que les autres, Charles Laughton et le magnifique Henri Fonda en tête, dans une intrigue passionnante, qui n'a d'égale que la façon dont sont traitées les sous-intrigues qui lui sont concommitantes (j'en suis à la lettre C dans le dico). Ainsi, Henri Fonda parait au coeur de l'intrigue et, après avoir fait son numéro, s'en trouve déconnecté, pour se voir préférer une autre sous-intrigue, toute aussi passionnante.
Il en résulte quelque chose d'extrêmement excitant pour les neurones, de formateur (qui n'a pas appris des choses sur le fonctionnement des instances américaines ?), de très subtil, et en même temps d'une forte pusisance dramatique, parfois violente, sans pourtant qu'à aucun moment Preminger ne force cette réputation de scandale qui lui colle. Aujourd'hui, la plupart des réalisateurs qui se seraient attaqués à une telle tâche auraient probablement été soit des soldats bien appliqués à la solde de la pensée dominante, soit des trublions qu'on regarde amusé sans les prendre au sérieux, des champions du film choc-marketting pour faire parler d'eux, ou des faiseurs qui gommeraient tout l'intérêt pour ne froisser personne...
Preminger ne faisait partie d'aucune de ces catégories, et c'est pourquoi sa réincarnation serait bienvenue aujourd'hui.
Human Factor (~ 1980)
Ouah, quel saut ! Et quel trou dans ma connaissance de la filmo de Preminger.
Bon, je suis fatigué, et j'ai pitié des lecteurs, alors je fais court : bonne intrigue, bons acteurs, dénouement intéressant, traitement excitant, mais... il manque quelque chose. Ou alors c'était moi le problème ce soir là. Disons que ma définition de ce qu'il manque est passablement floue : il manque "du cinéma", quelque part.
Ceci étant dit, c'est encore formidable d'un point de vue de l'histoire pure.
pardon pour ce message très long
Le code du ciné+phage que phile
Art. 1 Ne t'attends jamais à voir un chef d'oeuvre.
Art. 2 Ne regarde pas un bon film si tu es fatigué.
Art. 3 Vide ta tête avant, pour mieux la remplir pendant.
Art. 4 Ne t'occupe pas des 3000 films que tu as vus, fais comme si celui-là était le premier.
Art. 5 Ne snobe rien.
Art. 6 Le cinéma n'est pas linéaire. Il y a des heurts, des bonds en avant, des reculs.
Art. 7 C'est quoi une VF ?
Art. 8 Quand tu comprendras Pasolini, tu seras très fort.
Art. 1 Ne t'attends jamais à voir un chef d'oeuvre.
Art. 2 Ne regarde pas un bon film si tu es fatigué.
Art. 3 Vide ta tête avant, pour mieux la remplir pendant.
Art. 4 Ne t'occupe pas des 3000 films que tu as vus, fais comme si celui-là était le premier.
Art. 5 Ne snobe rien.
Art. 6 Le cinéma n'est pas linéaire. Il y a des heurts, des bonds en avant, des reculs.
Art. 7 C'est quoi une VF ?
Art. 8 Quand tu comprendras Pasolini, tu seras très fort.
-
- Déçu
- Messages : 24397
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
découvert THE MOON IS BLUE
C'est une comédie fort sympathique qui baigne dans un univers romantique saupoudré de détails croustillants. On croise de temps en temps quelques répliques à double sens, des allusions claires à la sexualité, ce qui n'a pas manqué de remuer les foules à l'époque. Si le film n'est pas inoubliable, on reste quand même bien accroché par des dialogues vifs et surtout des personnages hauts en couleurs. Ce petit brin de jeune fille, personnage principal du film, est une jolie trouvaille qui maintient l'intérêt par son décalage involontaire, sa naiveté aussi, qui détourne sans le vouloir les assauts des mâles séducteurs, en frôlant la provocation, mais en restant toujours "pure", pour schématiser.
C'est peut-être un peu bavard parfois, mais il ne faut pas oublier que c'est une base théatrale. Otto Preminger s'amuse à rythmer sa mise en scène pour nous faire oublier l'aspect statique du projet. C'est assez réussi de ce point de vue...
C'est une comédie fort sympathique qui baigne dans un univers romantique saupoudré de détails croustillants. On croise de temps en temps quelques répliques à double sens, des allusions claires à la sexualité, ce qui n'a pas manqué de remuer les foules à l'époque. Si le film n'est pas inoubliable, on reste quand même bien accroché par des dialogues vifs et surtout des personnages hauts en couleurs. Ce petit brin de jeune fille, personnage principal du film, est une jolie trouvaille qui maintient l'intérêt par son décalage involontaire, sa naiveté aussi, qui détourne sans le vouloir les assauts des mâles séducteurs, en frôlant la provocation, mais en restant toujours "pure", pour schématiser.
C'est peut-être un peu bavard parfois, mais il ne faut pas oublier que c'est une base théatrale. Otto Preminger s'amuse à rythmer sa mise en scène pour nous faire oublier l'aspect statique du projet. C'est assez réussi de ce point de vue...
-
- O Captain! my Captain!
- Messages : 7107
- Inscription : 27 janv. 05, 20:55
- Localisation : à l'abordage