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Marie-Antoinette (Sofia Coppola - 2006)

Publié : 24 mai 06, 18:56
par Jack Griffin
Image

Réalisatrice : Sofia Coppola

Acteur(s)
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Marie-Antoinette : Kirsten Dunst
Louis XVI : Jason Schwartzman
Louis XV : Rip Torn
Anne Victoire : Molly Shannon
La comtesse Du Barry : Asia Argento
Maria-Teresa : Marianne Faithfull
La comtesse de Noailles : Judy Davis
Mercy : Steve Coogan
La duchesse de Chartres : Aurore Clément

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Scénariste : Sofia Coppola
Productrice : Sofia Coppola
D'après l'oeuvre de Antonia Fraser

Compositeur : Air
Directeur de la photographie : Lance Acord
Producteur exécutif : Francis Ford Coppola
Réalisateur de 2nd équipe : Roman Coppola

Publié : 24 mai 06, 19:09
par Sergius Karamzin II
Air, qui compose la musique, est un groupe versaillais. Quelle capacité d'anticipation... 8)

Publié : 24 mai 06, 20:06
par mannhunter
Kirsten Dunst est toujours aussi jolie :oops: ...pour le reste,le film est creux et ennuyeux... :?

Publié : 24 mai 06, 20:34
par Manolito
Tronche de Cuir ne devrait donc plus tarder... :fiou:

Publié : 24 mai 06, 20:48
par mannhunter
Manolito a écrit :Tronche de Cuir ne devrait donc plus tarder... :fiou:
quel suspens... :wink:

Publié : 24 mai 06, 22:17
par ed
Jusqu'à maintenant, je vois pas trop la différence entre l'ancien topic et le nouveau :?

Publié : 24 mai 06, 22:29
par Addis-Abeba
ed a écrit :Jusqu'à maintenant, je vois pas trop la différence entre l'ancien topic et le nouveau :?
:lol:

Publié : 24 mai 06, 22:31
par tewoz
ed a écrit :Jusqu'à maintenant, je vois pas trop la différence entre l'ancien topic et le nouveau :?
le nombre de pages! :idea:

Publié : 24 mai 06, 22:33
par Zelda Zonk
J'ai ADORE ! :D

J'y reviendrai en détail prochainement, mais sachez que je fais d'ores et déjà partie des conquis (en même temps, je suis fan de l'univers de la réalisatrice, et si vous êtes comme moi, vous n'allez pas être déçu je pense).

Et surtout, arrêtez de lire les critiques ou d'écouter les avis à droite et à gauche et allez voir le film pour juger sur pièce, car il ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire ici ou là. J'en suis même à me demander si certains critiques l'ont vraiment vu et n'ont pas pondu leur article avant.

A bientôt pour un avis plus détaillé.

Publié : 24 mai 06, 23:39
par Angrom
J'avais été assez client des deux précédents métrages de Sofia Coppola, et c'est donc avec impatience que j'attendais de rentrer dans la salle pour voir son troisième effort, Marie Antoinette, agrémenté , tout comme le premier, par la présence de Kirsten Dunst, charmante. Passons sur les conditions exécrables de visonnage, dues en partie au public, venu en nombre, qui doit se souvenir que les cinémas existent uniquement lors du festival de Cannes, et qui ont tendance à prendre les salles de cinéma pour leur salon, pour nous intéresser au film proprement dit

Bonne petite déception deux heures plus tard en sortant du film. Bien sûr on retrouve les images léchées et soignées qui avaient fait la réussite des deux premiers films de Sofia, un chef opérateur talentueux, à n'en pas douter, et une reconstitution visuelle, bien qu'affichant un parti pris "guimauve", assez réussie. Mais là où The Virgin Suicides ou Broken Flowers arrivaient à nous toucher en plaçant une jeune fille paumé dans un monde qu'elle ne comprend pas, Marie Antoinette, avec le même postulat de départ, ne réussit pas son coup. On a du mal à s'identifier à cette jeune fille et à ses tracas de jeune noble gâtée, alors qu'on y parvenait très bien les deux fois précédentes. Pourquoi ? Je ne sais pas toujours est il que j'ai eu l'impression de voir dans ce Marie Antoinette une coquille, jolie certes, mais vide. Rien à reprocher aux acteurs cependant, Kirsten Dunst joue son rôle à merveille, et Jason Schwartzman est très bon en Louis XVI. A noter également une belle performace de Steve Coogan en ambassadeur. Toujours est il qu'au bout de deux longues heures, c'est tout de même le sentiment de déception qui prime, sans que ca m'ait totalement fâché avec Sofia Coppola. Un coup d'épée dans l'eau. Dommage, et au prochain film ... 4/6

Publié : 24 mai 06, 23:56
par John Constantine
Joli mais avec un gros manque de liant.

Finalement, le fameux parti pris moderniste n'est pas si présent qu'annoncé ci et là, avec une proportion 50/50 de Rameau et de pop contemporaine. Ca m'a d'ailleurs presque laissé sur ma faim : mais New Order, les Cure et consorts ne sont jamais envahissants ou déplacés. La BO très anglaise donne un ton très anglais au film, aussi bien dans le soin de la reconstitution que dans l'impression que tous ces nobles emperruqués sur fond de musique eighties rappellent les extravagances de look rétro des Néo-Romantiques britanniques de cette période - Duran Duran, Adam and the Ants, ce genre de truc. New Order, c'était aussi les pochettes de disques de Peter Saville, rajoutant une mosaïque de couleurs sur une nature morte de Fantin-Latour pour la couv' de l'album Powers, lies and Corruption du groupe (et caster Steve Coogan et Shirley Henderson, tous droits sortis du 24 Hour Party People de Winterbottom, en partie consacré à New Order, n'a rien d'innocent). Coppola s'inscrit dans cette démarche. Quand Marie-Antoinette est au bal, on dirait des scènes aux Bains-Douches.

Minute nerd finie. Coppola prend le parti casse-gueule de s'attacher à la partie a priori la moins cinégénique de la vie de la Reine (pas de paysans avec des torches, de fuite en carrosse ou de guillotine), gardant l'humeur sombre pour la fin et peut-être pas assez. Restent donc l'ennui de la vie de château, les fêtes sans fin, le ridicule des cérémoniaux et de l'étiquette, la transparence indécente de Marie-Antoinette livrée aux on-dit et aux ragots et les tirs à blanc de Louis XVI au lit. Le film véhicule assez bien cela au risque d'emmerder le spectateur, sans le côté décalage horaire de Lost in Translation qui était aussi une histoire d'ennui, de sentiment d'être déplacé. Parce que si les images sont jolies, que Kirsten Dunst est très bien, le film manque pas mal d'émotions et de personnages secondaires consistants, de relations consistantes. La Du Barry (Argento en figurante de luxe), la Polignac, Louis XVI, le supposé super Swedish lover Fersen ou Mercy sont à peine ébauchés. Le film respire seulement dans les scènes du Petit Trianon. Après, tout s'emballe, les divers épisodes biographiques s'enchainent trop vite et la Marie-Antoinette jusque là éternelle ado mûrit un peu trop rapidement sans qu'on comprenne trop pourquoi (enfin si, les deuils, les ragots, le mépris de plus en plus lourd, mais tout cela est survolé).

Au bout de deux heures, on a compris que Marie-Antoinette était une jeune femme frivole mais avec un bon fond, mal tombée au mauvais endroit et au mauvais moment. Coppola s'est sans doute identifiée à elle (jusqu'à la probable détestation des puristes envers le film qui vont gueuler sur l'Américaine comme on gueulait sur l'Autrichienne) mais pas sûr que ça intéresse tout le monde. En tout cas, le film est un genre de réponse pop sucrée aux rituels sociaux et aux plans-bouffe du Temps de l'innocence. :o

Publié : 25 mai 06, 00:10
par Joe Wilson
Je n'attendais pas grand chose de ce nouveau film de Sofia Coppola, mais force est de constater que j'ai trouvé l'ensemble proche du naufrage intégral.
Je vais essayer de développer en détail mon point de vue, mais la réalisatrice à mon goût manque totalement ses objectifs et livre un film en tout point bâclé.

Si le choix d'être allusif en matière de périodisation historique peut se justifier, puisque Coppola désirait se concentrer sur la personnalité de la reine, il en résulte un montage décevant, les scènes étant juxtaposées les unes aux autres sans liens ni fils conducteurs.
Cela met en lumière le principal reproche que je fais au film, à savoir le manque d'un véritable enjeu dramatique. Sofia Coppola, à l'image de ses deux premiers films, semble souhaiter dresser le portrait d'une Marie-Antoinette inconsciente et immature plongée dans un monde clos et rigide qui la broie: les obligations de l'étiquette, la difficulté du couple royal à consommer leur mariage entraînant on-dit et racontars ne peuvent qu'étouffer une reine se réfugiant dans une ivresse rêvée nourrie d'illusions. Le traitement cinématographique pour soutenir ce point de vue n'est malheureusement pas au niveau: les répétitions lassent (le lever, le repas conjugal), les multiples commentaires sur l'impuissance sexuelle de Louis XVI finissent par agacer, et le cérémonial de cour brocardé par Coppola se remplit de fadeur et devient insignifiant.
En cela, la tentative de Coppola de dresser le portrait d'une jeune fille perdue et insouciante dans sa souffrance se révèle superficielle. On reste toujours en surface du personnage, n'évitant jamais certains clichés (les scènes avec Fersen sont complètement à côté de la plaque, les moments de beuverie proche du ridicule) tout en manifestant une certaine complaisance vis à vis du sujet. Le film se constitue uniquement de vides, accentués par le soin accordé à la reconstitution fastueuse de Versailles. La joliesse du cadre fait transparaitre cette fadeur, d'un luxe sans âme.
Il n'y a dans Marie-Antoinette aucun attachement aux personnages, aucun rythme, et malheureusement la BO est construite à cette image. Sans cohérence entre les choix classiques et new wave, la musique est placardée sur les scènes et n'apporte rien au propos si ce n'est une décontraction et une légéreté qui ne rendent pas service au film.
Coppola reste dans cette frivolité de la Cour sans aller plus loin: les frustrations de la reine sont à peine évoquées, dans des successions d'instantanés figés.
A un seul moment le film semble s'élever, lorsque Marie-Antoinette fait la révérence au peuple rassemblé à la porte des appartements royaux. Le personnage devient brutalement poignant, confronté à ses doutes, face à l'Histoire. A part cela, Coppola est dépassée par la légereté de ses arguments et une esthétique proche du kitsch (les plans d'animaux, de verres, de gâteaux, la succession des chaussures) sans véritable démarche singulière.
Pour finir, une gaffe à mon avis résume le film: le duc d'Angoulême est présenté comme le fils de la comtesse de Provence. Sachant que les intermèdes factuels et explications historiques sont réduits à la portion congrue, une telle gaffe n'en est que plus ridicule et dénote le manque de sérieux du projet, qui n'assume justement pas sa prétendue audace et ressemble à une étude psychologique de bazar.

Désolé d'être acerbe mais je suis tout de même déçu par tant de laisser-aller. :?

Publié : 25 mai 06, 00:40
par Robert 'Butch' Haynes
Angrom a écrit :Mais là où The Virgin Suicides ou Broken Flowers
Lost In Translation :idea: :wink:

Publié : 25 mai 06, 01:09
par Holly Golightly
Un tout premier avis à chaud, sur lequel je reviendrai : c'est formidable. :D

Publié : 25 mai 06, 01:18
par Zelda Zonk
Holly Golightly a écrit :Un tout premier avis à chaud, sur lequel je reviendrai : c'est formidable. :D
Aaaaah :) Ca me rassure. On est 2 pour l'instant.