J'ai cherché, cherché... et je n'ai pas trouvé de topic en hommage à ce grand cinéaste. Et pourtant est-ce éxagéré de le considérer comme l'un des plus grands réalisateurs héxagonaux. J'avoue que j'ai eu du mal à comprendre la sacralisation de Truffaut pendant que l'on passait sous silence Louis le grand. La nouvelle vague est célébrée à juste titre, les cinéastes "indépendants" (Sautet, Cavalier, Rappeneau, Deville, Deray). Lui que l'on a tant vu dans les médias de son vivant.
Mais heureusement les dvd arrivent et il ya deux-trois ans une biographie impressionnante
Certes, l'oeuvre comprend des ratés. Certes, ses films souffrent parfois de certaines longueurs car il préfère mettre en scène des personnages et des atmosphères plutôt qu'une intrigue solide. Certes on peut lui reprocher un goût du scandale, mais il fallait celà pour bousculer un cinéma français parfois bien poussiéreux. En celà, Malle a sans doute fait dans le cinéma français ce que Preminger. Certes, il me reste encore à voir certains de ses films (ses documentaires, de nombreux films de sa période américaine) mais celà ne m'empêche pas d'apprécier cette oeuvre.
Apprécier l'oeuvre de Louis Malle, c'est voir l'oeuvre d'un fils de la bourgeoisie qui a voulu s'en émanciper. C'est voir une oeuvre qui intègre souvent avec maestria l'apport bressonnien.
C'est voir un homme qui a voulu respirer l'air du temps , quittes à ce que maintenant ses films semblent un peu datés.
Mais l'inspiration du cinéaste, sa capacité à rebondir, aller là où on ne l'attend pas.
Voici mes PREFERES
Le monde du silence (1956): auprès du commandant Cousteau, le jeune Louis Malle apprend son métier et il résulte de cette rencontre ce coup de maître, triomphe à Cannes et aux oscars. Un film important et "julesvernien" qui fit connaître tout un monde caché aux spectateur du monde entier.
Ascenseur pour l'échafaud (1957): celà aurait pu être un simple exercice de style dans le sillage d'un Clouzot ou d'un Clément mais tout ceci est trancendé par une photo superbe, Jeanne Moreau au sommet de sa splendeur et une des plus illustres Bo de l'histoire du cinéma signée... Miles Davis.
Les amants (1958), souvenir très lointain de ce film. Pas sûr que ce film qui fit scandale pour avoir mis en scène "la première nuit d'amour du cinéma français" (Truufaut) ait vieilli formidablement bien.
Le feu follet (1963), un de ses chefs-d'oeuvre. Un film sombre mais superbe, porté par un Maurice Ronet en état de grâce. Une expérience de cinéma facinante porté par un art du montage et la musique de Erik Satie.
Le Voleur (1966): là aussi un de ses meilleurs films et donc un grand film du cinéma français. Malle s'est approprié un gros livre de Georges Darien pour en tirer un film personnel, presque autobiographique où Malle manifeste sa hargne avec un humour grinçant pour la bourgeoisie, son amour des femmes. Vous ajoutez à celà une reconstitution grandiose de l'époque 1900 et surtout une création exceptionnelle de Belmondo, plus proche ici de Bresson que de la période "toc-toc badaboum".
Il est navrant que ce film reste aussi méconnu!!
Lacombe Lucien (1974): là encore un film polémique dans la brèche du CHAGRIN ET LA PITIE. Passé la polémique, un film fascinant où Malle s'abstient de juger ce jeune homme qui a pris la mauvaise voie.
Atlantic City (1980), le film américain le plus connu de Louis Malle. Une peinture captivante de l'Amérique contemporaine où Malle orchestre avec bonheur le duo Lancaster- Sarandon.
Au revoir les enfants (1987): beau film où Malle "corrige" ce qui avait pu paraîtra ambigü dans LACOMBE LUCIEN. La tragédie de la France occupée fait mouche. Un triomphe mérité pour ce film beau et sensible.
Voilà ce que j'avais à dire pour l'instant sur quelques films de Malle. Mais voilà ceux qui m'ont touché personnellement en attendant de voir ou revoir en priorité MILOU EN MAI et surtout VANYA 42° RUE.