Le cinéma britannique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

Le film anglais du vendredi proposé par Justin : 84 Charing Cross Road de David Jones.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

La Promise de Frank Roddam par Justin Kwedi
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Alexandre Angel
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Re: Le cinéma britannique

Message par Alexandre Angel »

Pas encore lu la chronique de Justin mais ce film est un souvenir particulier 3615 ma vie (et l'affiche reproduite m'a fait ce matin une espèce de réminiscence hyper-puissante) : La Promise est LE premier film que j'ai vu en salle dans ma vie d'étudiant. Le second devait être Ran, puis La Chair et le Sang, il me semble. Genre je devais rentrer à la fac le lendemain (septembre 1985). Je n'en pense pas grand chose si ce n'est qu'il m'avait paru plutôt intéressant. Je l'ai peut-être revu à la télé.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

L'heure du cochon de Leslie Megahey, c'est le British du vendredi de Justin.
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Profondo Rosso
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Friendship's Death de Peter Wollen (1987)

Image

Dans les années 1970, les extraterrestres envoient une androïde sur Terre afin de mener une mission pacifiste et diplomatique. Envoyée par erreur en plein Septembre noir durant le conflit palestinien, elle y rencontre un journaliste britannique.

Friendship's Death est un véritable ovni méconnu de la science-fiction, au carrefour entre L'Homme qui venait d'ailleurs de Nicolas Roeg et surtout le récent Trois mille ans à t'attendre de George Miller (2022) dont il reprend en partie le dispositif et surtout l'actrice principale Tilda Swinton. On doit le film à Peter Wollen dont il s'agit de la seule réalisation en solo. Il est à l'origine un théoricien et professeur de cinéma, dont les réflexions sur la forme se pérennisèrent dans de nombreux ouvrages de référence dans la cinéphilie britannique comme son Signs and Meaning in the Cinema publié en 1969. Il chercha également à mettre en pratique ses idées à travers ses collaborations et réalisations dans l'industrie cinématographique. Son travail le plus célèbre est sans doute le scénario de Profession : reporter de Michelangelo Antonioni (1975) qu'il coécrit mais son association la plus durable sera celle qu'il entretiendra avec son épouse Laura Mulvey. Celle-ci (remise en lumière récemment avec la popularisation de sa théorie du male gaze) rencontre Peter Wollen sur les bancs de l'université et l'épouse en 1968. Entre 1974 et 1982, le couple va réaliser six films d'avant-garde (Penthesilea: Queen of the Amazons (1974), Riddles of the Sphinx (1977), AMY! (1980), Crystal Gazing (1982), Frida Kahlo et Tina Modotti (1982) et The Bad Sister (1982)) témoignant de leurs influences (notamment Jean-Luc Godard et la Nouvelle Vague), de leurs conceptions sociales et politiques dans une forme expérimentale et novatrice. Peter Wollen et Laura Mulvey divorcent en 1993, sans avoir réalisés d'autres œuvre en commun mais en ayant chacun fait cavalier seul à son tour, d'abord Peter Wollen avec Friendship's Death en 1987 puis Laura Mulvey en 1991 pour Disgraced Monuments.

Friendship's Death conserve donc de tout ce passif avec sa figure féminine intrigante, son budget modeste et une forme/ton dans un délicat équilibre entre les expérimentations d'antan et une volonté d'être semble-t-il plus accessible. La dimension politique est immédiate avec ce cadre du conflit palestinien durant la sinistre période de Septembre Noir en 1970. Journaliste anglais couvrant les évènements, Sullivan (Bill Patterson) va faire la rencontre d'une étrange jeune femme (Tilda Swinton). Celle-ci lui affirme être un androïde extraterrestre envoyé sur Terre en mission pacifiste, mais dont une erreur technique a détourné la destination initiale (le MIT aux Etats-Unis dans le Massachussetts) pour ce dangereux théâtre de guerre. D'abord méfiant face au discours de l'inconnue prénommée Friendship, Sullivan doit se rendre progressivement à l'évidence en constant la prescience de celle-ci et surtout son regard étonnant sur le monde. L'ensemble du film n'est constitué que de leur longue discussion sur plusieurs jours dans leurs chambres d'hôtel, avec en toile de fond sonore et des images d'actualités les soubresauts de la guerre qui fait rage à l'extérieur. Sullivan par son cynisme initial semble représenter l'imperfection et l'éternel schéma d'autodestruction des humains (prenant Friendship pour une taupe, un agent infiltré voulant le manipuler) tandis que Friendship fait figure d'observatrice curieuse, prenant de la hauteur de manière rationnelle. Peter Wollen varie les tons, donnant dans le trivial quand Friendship s'émerveille ou s'offusque de quelques spécificités humaines comme le football, introduisant les éléments SF par les informations distillées par Friendship sur sa planète et les raisons de sa venue, mais c'est surtout la portée humaniste, philosophique et métaphysique des échanges entre les deux personnages qui captivent.

Portée par le charisme et la beauté troublante de Tilda Swinton, Friendship dégage un constant mélange d'empathie et de distance dans ce qu'elle observe. Fascinée par le sens du sacrifice des Palestiniens (et représentant sans doute là les opinions politiques de Peter Wollen), elle parait plus curieuse que troublée par les émotions humaines plus intimes comme l'amour et le sexe. A l'inverse Sullivan porte en lui le recul désabusé sur l'humanité dans son collectif, mais semble capable de sentiments plus bienveillants face à l'individu, laissant deviner un penchant amoureux pour Friendship. La longue joute verbale finit presque par inverser leurs trajectoires, Friendship comprenant l'échec annoncé de sa mission tandis que Sullivan veut poursuivre cette connexion et lui faire découvrir le reste du monde. Mais cet instantané belliqueux où elle est arrivée par erreur semble avoir scellé la vision de l'extraterrestre. Peter Wollen se montre formellement inventif et parvient à ne jamais ennuyer dans ce long huis-clos alternant entre trois décors. La photo de Witold Stok baigne l'ensemble d'un mélange de teinte vaporeuse signifiant la part de rêve et de surnaturel du récit, et quelque chose de plus coloré, authentique associé à ce contexte oriental. Tilda Swinton joue de cela, pure présence éthérée et extérieure aux évènements (la seule à ne pas ciller quand les balles pleuvent) ou au contraire capable de mimétisme avec cet environnement par ses tenues, coiffures, postures et discours tel ce poignant moment où elle relate une rencontre houleuse avec l'armée jordanienne. Une vraie belle curiosité qui parvient à poser une atmosphère singulière, proposer un vrai questionnement existentiel le tout sans perdre de vue l'émotion sous le vernis expérimental comme un témoigne une hypnotique conclusion à la 2001. 5/6

Et merci à El Dadal d'en avoir causé sur le topic achat bluray, c'est dispo aussi sur Mubi pour info !
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Re: Le cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

Le british de la semaine proposé par Justin : Cotton Mary de Ismael Merchant et Madhur Jaffrey
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Re: Le cinéma britannique

Message par Karras »

La cérémonie des BAFTA, organisée par la British Academy of film and Television Art, s’est tenue dimanche 19 février. Grand gagnant de cette 76e édition, «A l’ouest rien de nouveau» a dominé la compétition, décrochant sept statuettes. Cate Blanchett et Austin Butler ont remporté les prix de la meilleure actrice et du meilleur acteur.
https://www.cnews.fr/culture/2023-02-20 ... on-1324580

Meilleur film
À l'Ouest, rien de nouveau
Les Banshees d'Inisherin
Elvis
Everything Everywhere All at Once
Tár

Meilleur film anglais
Les Banshees d'Inisherin
Aftersun
Brian and Charles
Empire of Light
Mes rendez-vous avec Leo (Good Luck to You, Leo Grande)
Vivre (Living)
Matilda, la comédie musicale (Roald Dahl's Matilda the Musical)
Coup de théâtre (See how they run)
Les Nageuses (The Swimmers)
The Wonder

Meilleur film en langue étrangère
À l'Ouest, rien de nouveau (en allemand)
Argentina, 1985 (en espagnol)
Corsage (en allemand)
Decision to Leave (en coréen)
The Quiet Girl (en irlandais)
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma britannique

Message par Jeremy Fox »

Justin nous propose aujourd'hui Friendship's Death de Peter Wollen dans le cadre des fils anglais du vendredi
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Supfiction
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Re: Le cinéma britannique

Message par Supfiction »

https://www.lesechos.fr/tech-medias/med ... es-2090078
L'essor du streaming fait les beaux jours des studios de cinéma britanniques
Tout ceci a un coût : les deux principaux crédits d'impôts représentent aujourd'hui près de 1,8 milliard de livres de dépenses pour le budget britannique, soit le triple de ce qu'ils pesaient il y a cinq ans. Attention aussi au ralentissement des investissements de production des plateformes, qui à part Netflix, subissent la pression de Wall Street.
Ses détracteurs estiment que ces investissements dans les grosses productions américaines ont fait de l'ombre au cinéma indépendant. La part de marché des films indépendants est à son plus bas niveau depuis 2016 et les productions nationales, sans soutien de fonds américains, représentent seulement 11 % des entrées en salle, soit bien moins qu'en France (38 %), en Allemagne (24 %) ou en Italie (24 %). Reste à voir si le récent coup de pouce au cinéma indépendant dans le budget lui permettra de retrouver de l'élan.
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