Henry Hathaway (1898-1985)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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AtCloseRange
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par AtCloseRange »

Je suis dans la team Thaddeus. A part Peter Ibbetson (et encore, je viens justement de le revoir - sa réputation me semble exagérée), j'ai bien du mal à voir des chefs d'oeuvre dans sa filmo. Je n'ai pas vu tous ceux que tu as cité Alexandre mais ça serait vraiment de la malchance si la quinzaine que j'ai vu n'étaient pas un tant soit peu représentatifs de sa filmo (dont Carrefour de la Mort, Niagara, Le Jardin du Diable).
Allez, The Dark Corner n'est pas très loin d'être un grand film.
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

C'est marrant, je ne me suis jamais extasié sur Peter Ibbetson, mais comme on dit, j'adore qu'il existe :mrgreen: Et pour le coup, L'Impasse tragique me semble "juste" un excellent film.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par AtCloseRange »

Alexandre Angel a écrit : 5 janv. 23, 10:12 C'est marrant, je ne me suis jamais extasié sur Peter Ibbetson, mais comme on dit, j'adore qu'il existe :mrgreen: Et pour le coup, L'Impasse tragique me semble "juste" un excellent film.
Je ne dis pas autre chose :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

Par contre, je n'ai toujours pas vu Appelez Nord 777
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par AtCloseRange »

Alexandre Angel a écrit : 5 janv. 23, 10:17 Par contre, je n'ai toujours pas vu Appelez Nord 777
Pas très fan de cette veine documentaire du polar US. Dans cette mise à plat, je trouve qu'on perd la force expressive du film noir.
J'en ai quelques-uns en réserves: Souls at Sea et le Renard du Désert (que j'ai peut-être déjà vu). Niagara à revoir aussi.
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Rick Blaine
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Rick Blaine »

Alexandre Angel a écrit : 5 janv. 23, 09:34
Rick Blaine a écrit : 5 janv. 23, 08:46 Par contre, il faut admirer sa grande maitrise technique, ce qui en fait selon moi une sorte de précurseur de Fleischer de ce point de vue.
Tout à fait. Pour le même genre de célébration tardive (et encore, je trouve que ça traine encore pour Hathaway).
Rick Blaine a écrit : 5 janv. 23, 08:46 Si on reprend Amis Américains, il ordonne sa filmographie en fonction des challenges techniques que chaque œuvre représentait. C'est ce talent technique, et la singularité formelle qui en résulte, qui fait la patte d'auteur d'Hathaway, et qui impose le ton de ses films
Et aussi une forme de lucidité, de sécheresse analytique, un traitement impassible de la violence, qui le rapproche aussi de Fleischer (autre point commun, ils ont tous les deux excellé à la Fox).
Fleischer reprend d'ailleurs à la Fox le statut qui était celui d'Hathaway, on lui confie les projets sur lesquels il y a besoin d'assurer un grand savoir-faire métier.
Comme toi ce sont deux cinéastes que je rapproche beaucoup, même si je pense qu'il y a en plus chez Fleischer un socle thématique plus fort.
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Watkinssien »

Pour embêter tout le monde et parce que je le pense: oui, Peter Ibbetson est un chef-d'œuvre.


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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par tchi-tcha »

Watkinssien a écrit : 5 janv. 23, 11:07 Pour embêter tout le monde et parce que je le pense: oui, Peter Ibbetson est un chef-d'œuvre.
Histoire de t'embêter et pour t'apprendre à faire le malin : ça ne m'embête pas du tout car je pense la même chose.

(et bim ! :mrgreen: )

Quant aux "quelques scènes bien statiques" du Jardin du Diable dont parlait Thaddeus, je crois que le mot "quelques" est superflu puisque pratiquement 100% du film est fait de ces scènes statiques, non ?
Très impressionné par son ton, sa tenue et sa rigueur à la découverte, mon enthousiasme pour ce film ne diminue toujours pas lors des révisions. Donc même si c'est un terme à prendre avec des pincettes (et encore, c'est rien à côté de "film culte"...), aujourd'hui je n'ai aucune hésitation à dire que oui ce Jardin du Diable est un chef-d'œuvre lui aussi.

(et re-bim)

Ce qui nous en fait déjà deux si je compte bien. Alors à mon avis, si on cherche bien on devrait encore pouvoir en trouver quelques autres.
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par AtCloseRange »

tchi-tcha a écrit : 5 janv. 23, 19:25 Quant aux "quelques scènes bien statiques" du Jardin du Diable dont parlait Thaddeus, je crois que le mot "quelques" est superflu puisque pratiquement 100% du film est fait de ces scènes statiques, non ?
Très impressionné par son ton, sa tenue et sa rigueur à la découverte, mon enthousiasme pour ce film ne diminue toujours pas lors des révisions. Donc même si c'est un terme à prendre avec des pincettes (et encore, c'est rien à côté de "film culte"...), aujourd'hui je n'ai aucune hésitation à dire que oui ce Jardin du Diable est un chef-d'œuvre lui aussi.

(et re-bim)

Ce qui nous en fait déjà deux si je compte bien. Alors à mon avis, si on cherche bien on devrait encore pouvoir en trouver quelques autres.
6,6 sur imdb, ça fait vraiment pas beaucoup pour un chef d'oeuvre.
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Jeremy Fox
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit : 5 janv. 23, 19:30
tchi-tcha a écrit : 5 janv. 23, 19:25 Quant aux "quelques scènes bien statiques" du Jardin du Diable dont parlait Thaddeus, je crois que le mot "quelques" est superflu puisque pratiquement 100% du film est fait de ces scènes statiques, non ?
Très impressionné par son ton, sa tenue et sa rigueur à la découverte, mon enthousiasme pour ce film ne diminue toujours pas lors des révisions. Donc même si c'est un terme à prendre avec des pincettes (et encore, c'est rien à côté de "film culte"...), aujourd'hui je n'ai aucune hésitation à dire que oui ce Jardin du Diable est un chef-d'œuvre lui aussi.

(et re-bim)

Ce qui nous en fait déjà deux si je compte bien. Alors à mon avis, si on cherche bien on devrait encore pouvoir en trouver quelques autres.
6,6 sur imdb, ça fait vraiment pas beaucoup pour un chef d'oeuvre.
9/10 sur le site dvdclassik pour une moyenne de sept rédacteurs : pour la rédac en tout cas ça s'apparente bien à un chef d'oeuvre.
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Rick Blaine
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Rick Blaine »

C'est juste un de mes 3/4 western américains préférés. Pour ne pas dire mon préféré. 8)
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

tchi-tcha a écrit : 5 janv. 23, 19:25 Quant aux "quelques scènes bien statiques" du Jardin du Diable dont parlait Thaddeus, je crois que le mot "quelques" est superflu puisque pratiquement 100% du film est fait de ces scènes statiques, non ?
Après il faut reconnaître que l'esthétique Fox est particulièrement statique et non-frémissante. Alors un réalisateur en tire plus ou moins parti, et le spectateur plus ou moins son parti, mais tout de même, l'esthétique de la firme est la plus coincée, plastiquement parlant, de tous les grands studios de l'âge d'or. Impossible d'en expliquer la raison , et c'est ce qui fait charme, mais cela n'empêche pas le constat. Cela me semble plus flagrant pour les films en couleurs que pour les autres même si des films noir et blanc de la Fox semblent "absorber" synthétiquement des esthétiques concurrentes (L'Incendie de Chicago, que j'aime bien, absorbe et recrache synthétiquement San Francisco, film MGM). C'est assez curieux à observer. Et Leon Shamroy (que je cite parce qu'il est un pilier de la maison Fox) a beau être un chef op génial et raffiné, sa photo (couleurs en tout cas) donne une impression de froideur.
Le Jardin du Diable n'échappe pas tout à fait à l'écueil. Mais il est largement possible de s'adapter.
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

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Je n'avais jamais vu Peter Ibbetson avant cet après midi. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Premier point j'ai trouvé que çétait quand même très vieillot. Ensuite dans l'histoire pas grand chose a dire. A part qu'on comprend très rapidement qui est qui et que ça gache un peu la révélation. De superbes scènes oniriques dans cette histoire d'amour. Après j'ai pas non plus été plus transporté que ça. je sais pas ou il est en prison mais c'est la prison la plus bizare que j'ai vue.

7/10
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

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Alexandre Angel a écrit : 5 janv. 23, 22:38 Après il faut reconnaître que l'esthétique Fox est particulièrement statique et non-frémissante(...)
Je n'avais pas lu ton point de vue sur "l'esthétique" Fox en ce début d'année.
J'ai rarement constaté pareil décalage, mais là on ne s'accorde sur à peu près rien, du moins passées les toutes premières années suivant la fusion avec Twentieth Century, à l'extrême rigueur...

J'ai beaucoup de mal avec cette notion d'esthétique de firme (quand bien même je ne peux nier l'influence de certains dépositaires emblématiques d'un style de production, tel Gibbons à la MGM). J'ai le sentiment qu'on ne pourrait la déceler "à nu" qu'à travers les travaux des artisans les moins zélés - et encore, Je ne suis pas certain qu'un Archie Mayo, pour citer un mauvais élève, sache régulièrement embrasser ou épouser la soi-disant nervosité du style Warner. À ce titre, même ce qu'en disaient Tavernier et Coursodon me paraît souvent trop grossièrement schématisé. Plus encore quand ils stigmatisent la firme pour les films en Scope qu'elle a intronisés mais que les réalisateurs sous contrat n'auraient jamais su maîtriser (tant pis pour le Fleischer de Violent Saturday ou Between Heaven and Hell, sûrement trop composés et statiques). Pour moi l'esthétique Fox dans son évolution est probablement l'une des moins figées dans quelque canon. C'est particulièrement vrai dans le polar et le film noir. Je considère un film comme Pickup on South Street de Fuller comme une balise incontournable dans l'esthétique moderne et dynamique, comme pouvaient l'être à divers degrés avant ça Cry of the City de Siodmak , Thieves'Highway ou Night and the City. Des films qui sortent le film noir d'un certain carcan esthétique lointainement hérité de l'expressionnisme pour le réorienter vers une forme de naturalisme très dynamique (ce n'est pas le cas de toutes les productions Hellinger ou de Rochemont). Et ce sont bien des films Fox, même si le deuxième Dassin fut conçu hors site. Mais toutes proportions gardées, j'estime que la firme sait aussi se montrer innovante dans le cadre du film historique. S'il y a une superproduction qui plastiquement ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir sortir des studios de cette époque et qui m'évoque (et à Lourcelles avant moi) les grands maîtres de la peinture flamande pour susurrer les élans passionnels que le verbe réprime, c'est bien Ambre. Et que dire de Capitaine de Castille, Prince of Foxes, tout empreints de références picturales, ou de La Flibustière des Antilles, quand le subtil travail sur le chroma relaie, voire devance, l'infléchissement de son héroïne aux plus imperceptibles manifestations d'une féminité émergente. L'esthétique Fox n'est pas figée, bien au contraire, elle est souvent versatile pour s'adapter à ses sujets.

Bref, je me contenterai de relever,
  • ça :
L'Incendie de Chicago, que j'aime bien, absorbe et recrache synthétiquement San Francisco, film MGM. C'est assez curieux à observer.
La mise en chantier de In Old Chicago par la Fox n'est à l'évidence pas fortuite et cette régurgitation fait sans doute sens du point de vue de la construction dramatique. Mais pour ce qui est de la conduite du projet esthétique proprement dit, je ne saurais imaginer d'architectures filmiques plus différentes. J'irai jusqu'à dire que les choix de mise en scène traduisent deux conceptions presque opposées de la grammaire cinématographique appliquée à une même recherche cinégénique. C'est particulièrement criant dans la représentation des catastrophes respectives. Van Dyke à ce moment mise tout sur l'énergie cinétique de son montage pour rendre compte d'un moment d'effarement cataclysmique, saisi le plus souvent (quelques très brèves vignettes d'ensemble tout de même) au niveau de l'individu : c'est un maelstrom de plans très cuts sous perfusion de plongées et contreplongées oppressantes sur autant de quidams aux prises avec l'effondrement d'éléments du décor. En somme, une succession de miniatures à base de trucages optiques et de transparences (au demeurant remarquables) assez brève, avant que Gable ne revienne naturellement occuper l'espace du cadre des décombres dans des valeurs de plan plutôt académiques. Le scope de la représentation du tremblement de terre offert par In Old Chicago est aux antipodes de cette représentation esthétique en miniature(s). Les tableaux aux dimensions gigantesques délivrés par King et Peverell Marley multiplient les points de vue offerts par les différents protagonistes, n'ont de cesse de creuser la profondeur du champ à la recherche de foyers infernaux pour témoigner d'une apocalypse en marche, captent les mouvement d'une foule indifférenciée dans ses mouvements de panique désordonnés et hagards. Et personnellement, c'est cette esthétique ô combien plus picturale qui parvient à me faire ressentir le frémissement de l'intime, quand la catastrophe saisie dans San Francisco se réduit presque à une forme de tour de force technique (qui à cet instant ne me paraît en rien représentatif du style traditionnel de la MGM).
  • et alors ça :
Et Leon Shamroy (que je cite parce qu'il est un pilier de la maison Fox) a beau être un chef op génial et raffiné, sa photo (couleurs en tout cas) donne une impression de froideur.
Le Technicolor du plus pictural peut-être, et du plus dynamique sans doute, de tous les films de pirates The Black Swan, t'inspire un sentiment de froideur plastique ?
Et Péché mortel, parfois qualifié par ses détracteurs de vulgaire chromo ? Et Forever Amber (ici la froideur sourd des comportements en aucun cas de la splendeur plastique) ? David et Bethsabée ?
Que leur palette ou leurs éclairages soient plus subtils, moins codifiés que ceux de bon nombre de productions des studios concurrents, je l'entends (on n'est pas chez DeMille c'est certain) mais froid, je ne comprends pas.
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Alexandre Angel
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Re: Henry Hathaway (1898-1985)

Message par Alexandre Angel »

Mais moi je ne suis pas en désaccord avec ce que tu dis, d'autant que ça m'intéresse beaucoup et les titres qui se succèdent ravissent mes papilles cinéma.

Attention de ne pas prendre pour une aversion, ou un mépris ou je ne sais quoi, une simple gêne qui est réelle mais avec laquelle je vis très bien. De plus, je crois avoir précisé que ça me faisait plus ça avec les films couleurs qu'avec les noirs et blancs.
Je n'ai jamais dit que je ne préférais pas L'Incendie de Chicago à San Francisco (en fait, j'en sais rien mais je dirais que oui). Je n'en ressens pas moins une espèce de digestion plastique.

Mais oui, bon nombre de films couleurs me font cet effet, y compris Le Cygne noir, que j'aime pourtant beaucoup et Capitaine de Castille ou David et Bethsabée, dont je ne raffole pas.
Ce que je pointe n'est pas à chercher partout où il y a couleurs (et je ne crois pas que Tavernier/ Coursodon négligent les raffinements d'un Shamroy ni ne manquent de s'enthousiasmer sur les Fleischer que tu cites).
Et bien même dans ces films-là que j'adore, si, quelque chose est froid à l'image à mon goût et aussi dans les Marilyn Monroe, et dans Elle et Lui . C'est pas dramatique, c'est juste un truc que j'ai toujours ressenti : comme un défaut de sanguin, une teneur acrylique.

Après, peut-être que le terme "statique" ne convient pas parce qu'il est péjoratif et suggère, quand on parle de films, un manque d'invention, un style timoré, ce qui ne correspond pas du tout à ce que je pense. Donc, là-dessus je rétropédale :wink:

Mais je continue de penser que ça ne frémit pas beaucoup dans certains films, pas tous (je ne pense pas tellement cela des Tourneur) mais un certain nombre, y compris les Fleischer dont on peut considérer que ce "défaut", dans leur cas, sert le sujet et le style d'un cinéaste assez analytique, chirurgical.

D'accord sur Forever Amber qui est somptueux mais, parce qu'il y a un petit "mais", dont les couleurs ont un je-ne-sais-quoi de bizarre.

Ce dont je parle, pour finir, ne me semble pas concerner John Ford, ni Otto Preminger (sauf dans Carmen Jones), ni Mankiewicz, mais plutôt Leo McCarey ou l'Elia Kazan du Fleuve sauvage, auquel j'adhère moins qu'à La Fièvre dans le sang, film Warner.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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