Si vous vous souvenez de VG, le héros Arthur est un « survivant » du glam, qui se rend compte que son idole Brian Slade est en gros un profiteur cynique. Il n'aurait pas dépareillé dans 24HP.
Ce qui m'intéresse c'est la manière dont les 2 films traitent 2 périodes et courants musicaux qui se suivent. Et c'est le jour et la nuit.
Le film de Haynes ressemble plus à un fantasme, l'idée que se fait Haynes du Glam Rock et qu'il tire vers une dimension presque mythologique. Je veux dire qu'il fait d'un phénomène assez localisé [entre l'influence du glam et du punk, y a pas photo je pense] un truc monstrueux [dans VG, tout le monde dans la rue a l'air d'être maquillé et monté sur platform shoes]. Il a l';air de prendre tout cela très au sérieux. Le côté fantasmatique est renforcé par le fait que les persos et les évènements à l'écran mélangent un peu les faits réels et qu'il faut les déchiffrer : Brian Slade = Bowie, son pote Curt Wild [Ewan Mc Gregor] = est le père de Cobain + Lou Reed + Iggy Pop, Jack Fairy [à qui Slade chope le talisman d'Oscar Wilde ouais pour ceux qui l'ont pas vu, c'est gonflé] = Marc Bolan de T-Rex + Bryan Ferry + Brian Eno. Tout le film est nimbé dans un rêve à paillettes. Et la morale du film, ben cette période était un rêve et tout cela est fini.
... c'est là que commence le film de Winterbottom, qui mélange la doc, la fiction, l'ironie [les clins d'oeil appuyés de Tony Wilson au spectateur], la comédie à la Monty Python. Tout ce qui tournait autour de Joy Division pouvait plomber l'atmosphère du film, ben non, je me suis bien marré pendant tout le film. L'atmosphère plombée de l'Angleterre fin 70s, la cold wave ou la dope à Manchester, tout ça est raconté un peu ironiquement.
Ce qui est marrant c'est que les 2 films logiquement auraient dû échanger leur approche [j'avoue être content que non] : Velvet Goldmine aurait été raconté légèrement [paillettes, sexe et le ridicule des fans de Bowie qui se foutent du maquillage n';importe comment] et 24HP, du moins jusqu'aux Happy Mondays, aurait été filmé avec toute la morgue et le nihilisme qui sied aux Joy et aux Punks.
Voilà donc 2 films avec de la bonne zique, avec leur manière particulière d'évoquer une époque et la bande-son de celle-ci. Et ça prouve que c'est casse-gueule de faire des films sur la musique pop. Est-ce que je parle dans le désert ?
