Le Masque & La Plume | France Inter

[ed]

Pierre Murat sur The Big Lebowski : "Je crois que ce sont des films en retard, qu'on ne verra plus. Les Etats-Unis ne veulent plus de ce cinéma"

Pour info, Pierrot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lebowski_Fest

[EliWallou]

Celui sur The Thing, ça démarre bien et puis cette fois c'est Ciment qui est assassin.

[Flol]

Pierre Murat sur The Big Lebowski : "Je crois que ce sont des films en retard, qu'on ne verra plus. Les Etats-Unis ne veulent plus de ce cinéma"

Pour info, Pierrot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lebowski_Fest

Pierre Murat
(fin de la blague)

[Alexandre Angel]

Celui sur The Thing, ça démarre bien et puis cette fois c'est Ciment qui est assassin.

Pas encore écouté The Thing mais ça va dans le' sens de ce que je disais plus haut : je pense qu'il est possible qu'il soit plus indulgent avec le film en 2020. Pas sûr mais possible, ayant plus de recul sur l'apport de Carpenter au cinéma de genre.
En 82, c'est le règne des effets spéciaux de maquillages, des remakes coûteux et réputés inutiles (cf La Féline), etc.. Ça ne pouvait pas être la came d'un Ciment.

[Telmo]

Snobisme habituel, avec parfois un défenseur du film pour tempérer un ou des avis à l'emporte-pièce

Le snobisme ne vient pas forcément toujours de qui on croit (les critiques) mais peut être parfois plus des spectateurs.

Se cf. à l'auditeur qui a vu Shining dans "une petite ville du Tennessee, Jackson pour ne pas la nommer," où il séjournait "pour raisons professionnelles" et qui "disposait de trop peu de temps et hésitait entre le Kubrick et le dernier Redford" mais qui "hélas Mon Dieu est tombé sur le Kubrick".

m.

Qui se rassemble s'assemble.

Pas encore entendu l'émission sur Shining. C'est rigolo où c'est juste un prétexte à des jeux de mots foireux ?

[tchi-tcha]

Pas encore entendu l'émission sur Shining. C'est rigolo où c'est juste un prétexte à des jeux de mots foireux ?

Le running gag, c'est d'empêcher Michel Ciment de parler. Le résultat, c'est qu'on n'entend (presque) que lui

À part le spectateur qui l'a vu - hélas ! - aux États-Unis en intro et la conclusion cryptique sur Walter/Wendy Carlos, ça va. Même énervé, Ciment arrive à dérouler son analyse, donc c'est plutôt intéressant. Donc ce n'est pas forcément la vidéo à choisir en premier si tu veux les écouter pour te marrer.

[EliWallou]

Pas encore écouté The Thing mais ça va dans le' sens de ce que je disais plus haut : je pense qu'il est possible qu'il soit plus indulgent avec le film en 2020. Pas sûr mais possible, ayant plus de recul sur l'apport de Carpenter au cinéma de genre.
En 82, c'est le règne des effets spéciaux de maquillages, des remakes coûteux et réputés inutiles (cf La Féline), etc.. Ça ne pouvait pas être la came d'un Ciment.

Hé bien tu as l'air de le connaitre, il fait référence au budget, à sa préférence pour l'approche du Hawks, en même temps qu'il dit apprécier Assaut et Halloween
C'est sûr que c'est facile de se moquer retrospectivement, mais il y a toujours quelque chose de frappant quand un film est qualifié de navet sans intérêt à sa sortie devient avec le temps l'un des préférés d'un réalisateur.

[Alexandre Angel]

J'en ai écouté pas mal et je peux dire que ça me donne de furieuses envies de revision. Notamment Les Trois jours du Condor dont la grande chaleur des dithyrambes versés à son endroit m'a presque pris de court. Ou bien 2001, l'Odyssée de l'espace, tellement bien expliqué par Jean-Louis Bory . Ou même Poltergeist. J'aime aussi la défense de Shining par un Michel Ciment presqu'enragé qui m'a donné envie de m'y replonger.

Donc, oui, c'est une émission indispensable, de tous temps, aucunement inaudible comme j'ai pu le lire plus haut, mais avec ici ou là, des remarques qui atterrent (elle n'est pas dans le florilège mais moi, je ne me remets pas de l'intervention récente de Lalanne au sujet de L'Homme qui voulût être roi qui sortait en coffret BR chez Wild Side).

Charmes de la radio et du service public : que cette émission existe toujours est une source de ravissement.

Et puis je découvre de plus en plus le très poilant Charensol! (trop jeune pour l'avoir connu en direct live)

[la_vie_en_blueray]

J'ai aimé ces extraits. J'ai découvert quelques personnages, Charensol dont l'age avancé ne diminue en rien son ouverture, son enthousiasme et sa verve envers le cinéma.

[murphy]

J'ai écouté celui sur Lost Highway. Serge Kaganski des Inrocks est le seul à défendre le film et il a bien du mal à convaincre ses collègues de travail qui s'en donnent à coeur joie.

Pierre Murat (Télérama) juge le film "d'une prétention, d'un narcissisme, d'une betise..." et que Lynch "s'amuse tout seul".

Philippe Collin (de France Inter ?) trouve que "des soeurs Arquette, Lynch a pris la plus moche" mais qu'il "y'a un très beau mobiler, y'a des pickup, des magnétoscopes" mais que c'est "aussi bête que Cronenberg" (Crash).

Danielle Heymann (du Monde) est plus mesurée mais descend quand même le film. Kaganski lui dit qu'"il faut se laisser porter", auquel elle réponds que "se laisser porter par le vide, tu tombes". Kaganski tente de s'en sortir par une réplique peu convaincante "non, tu flottes... Dans le vide intersidéral, tu flottes... Regarde les cosmonautes qui sortent d'une fusée, ils flottent" mais parvient à les mettre KO par une punchline uppercut : "Lynch est dans un cinéma qui va deja trop vite pour vous."


Bref, c'est assez lunaire des deux côtés et c'est ce qui m'a a toujours plu dans cette émission, cette joute oratoire, bien plus que l'avis de tel ou tel critique, qui dans le fond m'importe peu. Pour Lost Highway, je me rangerais plutôt du côté de Kaganski mais ça ne m'horripile pas que Murat et Collin soient excessifs dans leurs critiques. Au contraire, ça m'amuse. Je n'ai jamais compris les auditeurs qui leur écrivaient des lettres parfois pour le coup bien plus virulentes que leurs propos pour se plaindre qu'un tel ou tel avait descendu tel ou tel film.

Le seul que j'aimais vraiment est Jean Louis Ezine mais il joue dans l'équipe Littérature. Et j'écris bien le verbe "jouer" car je considère que cette émission est avant tout un jeu, un pièce de théâtre.

Reécouter cette archive aujourd'hui un quart de siècle plus tard pourrait faire croire à elle seule que le film fut mal accueilli par la presse mais Jérôme Garcin rappelle dans l'émission que l'avis de Kaganski est celui qui reflète le mieux l'ensemble des critiques sorties dans
la presse de l'époque, preuve que l'émission disposait tout de même d'une liberté de ton assez unique et pouvait sortir des sentiers battus.

m.

[Alexandre Angel]

Jérôme Garcin rappelle dans l'émission que l'avis de Kaganski est celui qui reflète le mieux l'ensemble des critiques sorties dans la presse de l'époque, preuve que l'émission disposait tout de même d'une liberté de ton assez unique et pouvait sortir des sentiers battus.

On se souvient l'avoir vérifié à la sortie de Once Upon A Time..in Hollywood où le massacre fut général alors que la presse en général était parfaitement favorable.

[murphy]

J'ai écouté également celle des Yeux sans visage qui est une des plus datée (1960) et émouvante comme une archive de l'INA. Les voix à elles seules situent l'époque ainsi que la langue : "la publicité dit personnes sensibles s'abstenir. Et bien pour une fois, la publicité, au lieu d'exagérer, est en dessous de la vérité."

Et on constate que le one-man show des critiques est déjà bien présent : "cela dit, j'ai eu de la chance moi, une grande chance, c'est que mon voisin s'est évanoui et je l'ai aidé à le transporter aux toilettes et ce qui fait que j'ai manqué une partie du film le temps de le soigner, je connaissais pas ce monsieur, c'est pour vous dire que c'est vraiment très très dur."

m.

Edit : et si vous voulez écouter une Interview de Franju, à noter que la seconde partie du podcast est une autre émission du Masque où Franju était "l'invité de la semaine" suite à celle de la critique des Yeux sans visage et se confronte aux critiques du Masque, l'épreuve est assez sportive.

[Profondo Rosso]

Pierre Murat (Télérama) juge le film "d'une prétention, d'un narcissisme, d'une betise..." et que Lynch "s'amuse tout seul".

J'écoute celui sur Matrix vraiment Pierre Murat c'est les avis visionnaires à l'envers, plus il déverse sa bile plus on a de chance que le film passe très bien l'épreuve du temps Et une nouvelle fois Michel Ciment le plus pertinent sans être dithyrambique.

[tchi-tcha]

Et une nouvelle fois Michel Ciment le plus pertinent sans être dithyrambique.

Je crois que c'est une constance chez lui à travers ce que j'ai pu écouter de ces archives qui s'étalent sur plusieurs décennies.

Soit par absence d'humour soit par rigueur, depuis le temps qu'il participe à l'émission il n'a jamais vraiment réussi à laisser au vestiaire son costume de critique, il ne joue pas un personnage, il ne prend pas l'émission pour un petit théâtre, il essaye sincèrement et sérieusement d'y parler cinéma. En somme, c'est pas Éric Neuhoff (le gars que tu écoutes uniquement en attendant la vanne énorme et dont tu ne retiens rien d'autre au bout du compte). Après, qu'on partage ou non ses avis est un autre débat, mais lui au moins n'est pas là uniquement pour le bon mot.

Et au bout du compte, j'ai tendance à penser que le plus important c'est le film. Quand Garcin met Les Tuche 4 au programme, on sait qu'ils vont juste se lâcher cinq minutes en fin d'émission s'il leur reste du temps, quand ils discutent de Nope ou Eyes Wide Shut ça devient tout de suite d'un autre niveau.

[Profondo Rosso]

Et une nouvelle fois Michel Ciment le plus pertinent sans être dithyrambique.

Je crois que c'est une constance chez lui à travers ce que j'ai pu écouter des ces archives qui s'étalent sur plusieurs décennies.

Soit par absence d'humour soit par rigueur, depuis le temps qu'il participe à l'émission il n'a jamais vraiment réussi à laisser au vestiaire son costume de critique, il ne joue pas un personnage, il ne prend pas l'émission pour un petit théâtre, il essaye sincèrement et sérieusement d'y parler cinéma. En somme, c'est pas Éric Neuhoff (le gars que tu écoutes uniquement en attendant la vanne énorme et dont tu ne retiens rien d'autre au bout du compte). Après, qu'on partage ou non ses avis est un autre débat, mais lui au moins n'est pas là uniquement pour le bon mot.

Totalement là encore je viens d'écouter Batman, le défi quand tous ses collègues s'égarent à juger le film sur le côté merchandising et la grosse machine américaine c'est le seul à parler concrètement du film. C'est vraiment aujourd'hui même quand je ne suis pas d'accord mon seul point d'accroche (avec Lalanne) dans l'émission. Parmi les trolls j'avoue Neuhoff me fait parfois rire, et les bêtes noires sont Leherpeur, Murat et Camille Nevers (récemment un assassinat assez pathétique de Jeanne du Barry).