Encounters of the spooky kind (L'Exorciste chinois), Sammo Hung (1981)
Scenario un peu bidon, narration un peu branque dont la brutalité des transitions me fait me demander si le film n'a pas subi quelques coupes franches. En dehors de ça, le spectacle est follement divertissant, avec quelques excès burlesques irrésistibles (le zombie qui répète tous les gestes de Sammo), le rythme très soutenu et les chorégraphies sont d'une grâce constante, dans des combats habilement répartis au long du métrage. La mise en scène très soignée participe beaucoup au plaisir pris au visionnage (la scène du réveil du premier gyonshi, cet espèce de vampire qui saute à pieds joints, est un superbe morceau de cinéma). De tous les films dont je parle ici, c'est le seul tourné en scope. Et puis la fin, avec son duel de sorciers sur échaffaudages et la "salope" du film à qui on règle son compte est hallucinante (elle est en gros la cause des malheurs du pauvre Sammo et le moteur du récit) !
Mr. Vampire, Ricky Lau (1985)
Mélange détonnant d'ambiances, excellente interprétation, variété des menaces. Déception vis-à-vis du climax, le combat final contre le zombie, qui est censé être l'ennemi le plus sérieux, mais dont l'affrontement ne sera pas le plus spectaculaire. Il y a au final assez peu de kung fu, les vampires étant plutôt rigides dans leurs déplacements. Niveau comédie, c'est vraiment très drôle, le comique reposant en grande partie sur la bouffonnerie des deux disciples particulièrement cons et maladroits. Pour ma part, le meilleur du film est dans la scène d'ouverture, qui synthétise le mieux l'alliance de comédie, horreur et kung-fu. Et Lam Ching-Ying, LE héros du genre, a vraiment la classe en plus de la grâce.
Mr. Vampire 2 (Le Retour de Mr. Vampire), Ricky Lau (1986)
Scenario qu'on croirait écrit par un gamin de 10 ans pour des spectateurs du même âge..., manque total d'ambition du projet, le plus agaçant étant la façon dont sont utilisés les mômes dans tout ce qui concerne l'enfant-vampire (pompage évident de E.T.), qui plus est cruellement avare en kung fu, et dôté d'une mise en scène sans éclats, avec des gags assez navrants heureusement rendus quelque peu digestes par la sympathie que dégage Yuen Biao. Musique au synthé toute pourrite qu'on croirait improvisée.
Mr. Vampire III (Mr. Vampire et les démons de l'enfer), Ricky Lau (1987)
Combats câblés éblouissants (notamment celui du début dans la forêt), où magie et kung fu sont plus liés que jamais. Après une première partie riche en péripéties, quiproquos et gags burlesques vraiment tordants (Billy Lau et ses lunettes triple foyer est en roue libre), la pseudo-intrigue en place disparaît complètement pour laisser libre cours aux affrontements, un peu au détriment des personnage et de l'environnement. Ce manque d'enjeux amoindrit en effet quelque peu l'intérêt du spectateur pour ce qui se passe à l'écran. Photographie sans saveurs (en dehors de deux trois scènes, tous les éclairages sont plein phares, sans nuances, ne créant aucune dramatisation). Nulle frayeur, ni suspense. Mais niveau action, on est comblé. Apparition clin d'oeil de Sammo Hung.
Mr. Vampire saga 4 (La Fin de Mr. Vampire), Ricky Lau (1988)
Une intrigue encore plus amincie, brutalement scindée en deux. Et Lam Ching-ying n'est plus de la partie. La première décrit une guerre de voisins entre deux moines, un taoïste (Anthony Chan) et un bouddhiste (Wu Ma), qui rivalisent de duels de baguettes et autres envoûtements, tandis que leurs deux disciples, la plus que charmante Rachel Lee et Chin Kar Lok (qui se révèle ici phénoménal dans les scènes d'action), fricotent gentiment. Puis c'est l'irruption brutale des vampires et zombies dont un gay (Yuen Wah qui ne cherche pas la subtilité !) qui investissent leurs maisons et déclenchent une bonne heure de baston et cascades non-stop, toujours mêlés à des gags assez réjouissants dont certains ne craignant pas de virer au cartoon, avec bâtons de dynamite. Cet opus se distingue particulièrement par une mise en scène éblouissante de fluidité et une photographie enfin en accord avec l'atmosphère. Donc consternant de paresse scénaristique mais particulièrement distrayant. La musique au synthé est d'une cheaperie qui force parfois la sympathie.
Encounters of the spooky kind 2 (L'Exorciste chinois 2), Sammo Hung & Ricky Lau (1989)
On peut vraiment sans aucune hésitation considérer ce film comme un Mr Vampire 5, tant la formule ne varie pas d'un iota. Lam Ching-ying reprend son rôle d'Oncle Neuf, le sifu taoïste, accompagné de ses deux disciples crétins : Meng Hoi (génial) et Sammo. En ce qui concerne les personnages, ça n'a strictement plus aucun lien avec L'Exorciste chinois premier du nom. Assez marrant de voir la différence de traitement du sifu qui apparaît ici mesquin, borné et assez fourbe avec ses disciples (plus humain, du coup). L'aspect comédie est très réussi et on se marre vraiment de bon coeur. Musique bontempi sans intérêt, mais découpage magistral des scènes d'action. Sommet d'inventivité dans les affrontements puisque tous les monstres du genre y passent (momies, zombies pourrissants, gyonshis, possédés, fantômes, moines pratiquant la magie noire, etc.), avec des effets spéciaux bien bricolos. Ça tient presque de la retrospective ! Du coup, le scénar part encore dans tous les sens avec une absence de rigueur un peu désolante et une des fins les plus abusivement éjectées qu'il m'ait été donné de voir (c'est même plus le concept du "T'es mort/générique de fin", c'est plutôt "T'es mort/Ah au fait toi, tu.../générique de fin"), laissant évidemment plein de trucs en plan.
Voilou. Des questions ? Des réponses ? Des avis sur ces films ou sur d'autres appartenant au même genre ?
