De quoi relativiser les quelques croûtes qu'il réalisera dans le courant des année 50 ?bruce randylan a écrit :Toujours dans la rétro Nikkatsu, j'ai écrit un p'tit texte 1kultien sur Daisuke Ito et son Carnet de voyage de Chuji (en évoquant au passage les 2 autres films du cycle)
http://www.1kult.com/2012/01/24/le-carn ... isuke-ito/
Le cinéma japonais
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Re: Topic naphtalinippon
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Re: Topic naphtalinippon
Je note ce que tu dis à la fin de ton article sur la collection « Digital Meme ». J'avais vu ces DVD mais je n'avais pas trouvé masse d'avis dessus et, vu les prix abominables, j'avais préféré m'abstenir. Tu sembles dire que ça vaut l'investissement, je vais donc peut-être revoir mon point de vue.bruce randylan a écrit :Toujours dans la rétro Nikkatsu, j'ai écrit un p'tit texte 1kultien sur Daisuke Ito et son Carnet de voyage de Chuji (en évoquant au passage les 2 autres films du cycle)
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Re: Topic naphtalinippon
Comme je disais, tu as le film restauré, deux benshi différents, un entretien de 20 minutes avec un expert, un petit module de 5 minutes avec la spécialiste du benshi, quelques court-métrages ou fragments de films ayant survécu.
Alors ça reste très cher bien-sûr, c'est évident.
Je crois que ça doit être la pire séance que j'ai jamais faîte en salle - avec le recul, c'est devenu un souvenir précieux tellement c'était surréaliste de devoir essayer de contenir un violent fou rire durant les 20 dernières souvenirs.
J'en avais longuement parlé ici
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 8#p1958528
Alors ça reste très cher bien-sûr, c'est évident.
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Tu fais allusion à des supplices comme le conspirateur ?shaman a écrit :De quoi relativiser les quelques croûtes qu'il réalisera dans le courant des année 50 ?bruce randylan a écrit :Toujours dans la rétro Nikkatsu, j'ai écrit un p'tit texte 1kultien sur Daisuke Ito et son Carnet de voyage de Chuji (en évoquant au passage les 2 autres films du cycle)
http://www.1kult.com/2012/01/24/le-carn ... isuke-ito/
Je crois que ça doit être la pire séance que j'ai jamais faîte en salle - avec le recul, c'est devenu un souvenir précieux tellement c'était surréaliste de devoir essayer de contenir un violent fou rire durant les 20 dernières souvenirs.
J'en avais longuement parlé ici
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 8#p1958528
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Re: Topic naphtalinippon
Singing love birds (Masahiro makino - 1939)
Grand moment de bonheur devant cette comédie musicale très entrainante bourrée de chansons délicieusement rétro mais toujours agréable aux oreilles. Ca ne se prend pas du tout au sérieux avec une légèreté permanente qui donne le sourire du début à la fin d'autant qu'il y a des moments très amusants toujours bien mis en scène avec de nombreux travellings (au milieu d'ombrelles, sur des visages "patibulaires", sur de la vaisselle etc...)
L'histoire en elle-même est très basique avec histoires d'amour entre différentes classes sociales, jalousie, trahison et le super happy end moralisateur au possible. Mais l'ambiance, la bonne humeur et l'aspect décalé/anachronique rend la chose délicieuse. En plus ça dure à peine plus d'heure ce qui évite de vite tourné en rond.
Etonnant casting en plus avec Chiezo Kataoka, Ryosuke Kagawa ou Takeshi Shimura. Seul défaut : les chansons sont parfois très courtes (quelques quelques dizaines de secondes).
un exemple - sachant que c'est loin d'être la meilleure du film.
J'ai aussi revu le moyen-métrage Duel à Takada-No-Baba (ou Ketto Takadanobaba) que j'avais à la MCJP il y a 3-4 ans.
Il y a en fait de très beaux moments de mise en scène ; à commencer par tous les combats qui sont bouillonnants de nervosité, d'invention et d'intensité. Tsumasaburo Bando est impérial et déploie une énergie à la Douglas Fairbanks : il court, bondit, affronte des dizaines d'adversaires ou effectue d'étonnantes rotations à genoux dans des plans relativement longs, souvent de virtuoses travellings par ailleurs avec une excellente gestion de la foule. Tout ça ne manque pas de panache et d'humour comme ce combat au milieu du film où le héros est saoul et se bat en évoquant la lune et les étoiles.
Et en effet, la grande séquence de poursuite à pied est très spécial : beaucoup de vitalité pour un résultat à la limite du ridicule tout en étant fascinante.
Mais par contre dès que le film devient sérieux, c'est assez catastrophique avec des dialogues médiocres (très redondants), une mise en scène statiques et des acteurs très mal dirigés. Malgré donc ces 40-50 minutes, le rythme est très inégal avec de semi-tunnel qui aboutissent sur des morceaux de bravoures éclatant.
Vu les trous et raccourcis incroyables de la narration, on doit surement être devant une version remontée.
Si ça vous dit, vous avez les 10 dernières minutes ici (qualité de la vidéo pas géniale)
Grand moment de bonheur devant cette comédie musicale très entrainante bourrée de chansons délicieusement rétro mais toujours agréable aux oreilles. Ca ne se prend pas du tout au sérieux avec une légèreté permanente qui donne le sourire du début à la fin d'autant qu'il y a des moments très amusants toujours bien mis en scène avec de nombreux travellings (au milieu d'ombrelles, sur des visages "patibulaires", sur de la vaisselle etc...)
L'histoire en elle-même est très basique avec histoires d'amour entre différentes classes sociales, jalousie, trahison et le super happy end moralisateur au possible. Mais l'ambiance, la bonne humeur et l'aspect décalé/anachronique rend la chose délicieuse. En plus ça dure à peine plus d'heure ce qui évite de vite tourné en rond.
Etonnant casting en plus avec Chiezo Kataoka, Ryosuke Kagawa ou Takeshi Shimura. Seul défaut : les chansons sont parfois très courtes (quelques quelques dizaines de secondes).
un exemple - sachant que c'est loin d'être la meilleure du film.
J'ai aussi revu le moyen-métrage Duel à Takada-No-Baba (ou Ketto Takadanobaba) que j'avais à la MCJP il y a 3-4 ans.
Et bien, je l'ai grandement ré-évalué.Duel à Takada-No-Baba ( Masahiro Makino et Hiroshi Inagaki- 1937 )
Chambara trés court ( 50 min ) et heureusement au final car ça a pris un sacré coup de vieux. L'interprétation date littéralement d'un autre siècle et devient presque une torture de subir les scènes avec Tsumasaburo Bando d'autant que l'histoire n'a rien de folichonne quand elle ne vire pas dans le ridicule ( la partie de la fille voulant épouser Yasubei devant atteindre en cumul 1 min 20 ; la course poursuite pedestre pour sauver le tonton ).
On se consolera avec des combats en revanche dans l'ensemble bien fichu qui ne font pas trop leur 70 ans d'âges. Dynamique, nerveux, parfaitement chorégraphié, elles sont vraiment la raison d'être du film. Même T Bando y devient meilleur et à le voir bouger durant les combats, je me suis dit que Shintaro Katsu avait du lui piquer quelques trucs.
A noter que le film serait co-réalisé par Hiroshi Inagashi et l'une des premières apparitions de Takeshi Shimura qui ne le met pas en valeur
Il y a en fait de très beaux moments de mise en scène ; à commencer par tous les combats qui sont bouillonnants de nervosité, d'invention et d'intensité. Tsumasaburo Bando est impérial et déploie une énergie à la Douglas Fairbanks : il court, bondit, affronte des dizaines d'adversaires ou effectue d'étonnantes rotations à genoux dans des plans relativement longs, souvent de virtuoses travellings par ailleurs avec une excellente gestion de la foule. Tout ça ne manque pas de panache et d'humour comme ce combat au milieu du film où le héros est saoul et se bat en évoquant la lune et les étoiles.
Et en effet, la grande séquence de poursuite à pied est très spécial : beaucoup de vitalité pour un résultat à la limite du ridicule tout en étant fascinante.
Mais par contre dès que le film devient sérieux, c'est assez catastrophique avec des dialogues médiocres (très redondants), une mise en scène statiques et des acteurs très mal dirigés. Malgré donc ces 40-50 minutes, le rythme est très inégal avec de semi-tunnel qui aboutissent sur des morceaux de bravoures éclatant.
Vu les trous et raccourcis incroyables de la narration, on doit surement être devant une version remontée.
Si ça vous dit, vous avez les 10 dernières minutes ici (qualité de la vidéo pas géniale)
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Re: Topic naphtalinippon
Jiraya le ninja (Shozo Makino – 1921)
Ayant survécu à l’état fragmentairen ce film du père de Makino est désormais réduit à 21 minutes. Impossible de comprendre l’histoire car le film se résume quasiment à une succession de combats où Matsunosuke Onoe dans le rôle titre met en déroute des dizaines d’adversaires avec une aisance confondante pour une gestuelle directement héritée du Kabuki. C’est donc très théâtral et répétitif et on a du mal à croire que cet acteur ait pu être l’un des plus populaires de l’époque.
Reste que ce Jiraya ne manque pas d’intérêt (historique) avec ce héros qui se transforme en grenouille géante pour avaler ses ennemis (qu’elle recrache). Les combats à plusieurs aussi plus réussis avec une excellente dynamique des corps. C’est le cas par exemple du combat à trois contre le méchant sur la fin où les chorégraphies se font moins guindées et plus rapide.
La terre (Tomu Uchida - 1939)
Des années que je voulais le voir et je n’ai pas été déçu… Enfin si car comme il a été dit, seul les sous-titres allemands ont été retranscrits en français et ceux-ci ne représentent qu’une petite moitié de l’intégralité des dialogues. Autant dire qu’on perd énormément d’informations, de nuances et tout simplement de la vie et du quotidien des personnages. Ce qui est quand même une hérésie pour ce genre de film. Très frustrant car le film est dans l’ensemble admirable avec l’un des premiers cas de néo-réalisme avant l’heure. La mise en scène est très inspirée avec une caméra ne manquant pas de lyrisme dans de nombreux travellings qui viennent flotter à côté des personnages.
Uchida sait filmer l’espace, le travail et la nature. Un environnement qui est plutôt montré de façon élégiaque avec un sens du cadre où l’horizon est souvent bouché et où la géographie vient ralentir la mobilité. On sent la fatigue, la pénibilité et une forme de lassitude humaine. On sent la tragédie venir mais elle n’arrive pas par là on l’imagine mais par un accident bête lors d’une scène à la base chaleureuse et qui se finit justement dans les flammes.
C’est peu après cela dit que le film perd en force avec une intrigue qui vire trop facilement dans le mélodrame basique quand le grand-père fugue. Ca pleure, ça court, ça crie beaucoup et Uchida en oublie le fatalisme pesant qui rendait son histoire belle et poignante.
On sent des concessions commerciales qui ralentissent le rythme, donnent un coup de vieux au film en amenuisant la force du récit, l’originalité du traitement, l'approche sans manichéisme et la virtuosité de la réalisation.
Ca donne en tout cas envie d’en savoir plus sur le tournage de ce film qui a l’air d’avoir été rocambolesque (on m’a dit que Uchida termina le tournage avec son propre argent quand le studio décida de stopper le tournage, effrayé par la dimension sociale). Je me demande aussi comment le film a pu atterrir à l’époque en Allemagne ! Tant mieux pour nous car c’est la seule copie survivante du film même si elle reste incomplète et présente un transfert 16mm qui ne rend vraiment pas hommage au noir et blanc de la photographie.
Ayant survécu à l’état fragmentairen ce film du père de Makino est désormais réduit à 21 minutes. Impossible de comprendre l’histoire car le film se résume quasiment à une succession de combats où Matsunosuke Onoe dans le rôle titre met en déroute des dizaines d’adversaires avec une aisance confondante pour une gestuelle directement héritée du Kabuki. C’est donc très théâtral et répétitif et on a du mal à croire que cet acteur ait pu être l’un des plus populaires de l’époque.
Reste que ce Jiraya ne manque pas d’intérêt (historique) avec ce héros qui se transforme en grenouille géante pour avaler ses ennemis (qu’elle recrache). Les combats à plusieurs aussi plus réussis avec une excellente dynamique des corps. C’est le cas par exemple du combat à trois contre le méchant sur la fin où les chorégraphies se font moins guindées et plus rapide.
La terre (Tomu Uchida - 1939)
Des années que je voulais le voir et je n’ai pas été déçu… Enfin si car comme il a été dit, seul les sous-titres allemands ont été retranscrits en français et ceux-ci ne représentent qu’une petite moitié de l’intégralité des dialogues. Autant dire qu’on perd énormément d’informations, de nuances et tout simplement de la vie et du quotidien des personnages. Ce qui est quand même une hérésie pour ce genre de film. Très frustrant car le film est dans l’ensemble admirable avec l’un des premiers cas de néo-réalisme avant l’heure. La mise en scène est très inspirée avec une caméra ne manquant pas de lyrisme dans de nombreux travellings qui viennent flotter à côté des personnages.
Uchida sait filmer l’espace, le travail et la nature. Un environnement qui est plutôt montré de façon élégiaque avec un sens du cadre où l’horizon est souvent bouché et où la géographie vient ralentir la mobilité. On sent la fatigue, la pénibilité et une forme de lassitude humaine. On sent la tragédie venir mais elle n’arrive pas par là on l’imagine mais par un accident bête lors d’une scène à la base chaleureuse et qui se finit justement dans les flammes.
C’est peu après cela dit que le film perd en force avec une intrigue qui vire trop facilement dans le mélodrame basique quand le grand-père fugue. Ca pleure, ça court, ça crie beaucoup et Uchida en oublie le fatalisme pesant qui rendait son histoire belle et poignante.
On sent des concessions commerciales qui ralentissent le rythme, donnent un coup de vieux au film en amenuisant la force du récit, l’originalité du traitement, l'approche sans manichéisme et la virtuosité de la réalisation.
Ca donne en tout cas envie d’en savoir plus sur le tournage de ce film qui a l’air d’avoir été rocambolesque (on m’a dit que Uchida termina le tournage avec son propre argent quand le studio décida de stopper le tournage, effrayé par la dimension sociale). Je me demande aussi comment le film a pu atterrir à l’époque en Allemagne ! Tant mieux pour nous car c’est la seule copie survivante du film même si elle reste incomplète et présente un transfert 16mm qui ne rend vraiment pas hommage au noir et blanc de la photographie.
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Re: Topic naphtalinippon
Concernant le tournage, la version reprise dans tous les ouvrages est celle de Donald Richie. D’après lui, la Nikkatsu n’était pas enthousiaste car le projet s’annonçait cher (tournage sur 4 saisons en extérieur) et il existait un risque non négligeable de déplaire aux autorités.bruce randylan a écrit :Ca donne en tout cas envie d’en savoir plus sur le tournage de ce film qui a l’air d’avoir été rocambolesque (on m’a dit que Uchida termina le tournage avec son propre argent quand le studio décida de stopper le tournage, effrayé par la dimension sociale). Je me demande aussi comment le film a pu atterrir à l’époque en Allemagne ! Tant mieux pour nous car c’est la seule copie survivante du film même si elle reste incomplète et présente un transfert 16mm qui ne rend vraiment pas hommage au noir et blanc de la photographie.
Il précise ensuite : « Uchida, son équipe dévouée et ses acteurs s'obstinèrent à faire le film. Matériel, argent et pellicule destinés à d'autres tournages furent discrètement passés à l'unité de production de La Terre. Les patrons du studio, jamais trop près de la réalité du travail qui s'exécutait sous leurs ordres, ne remarquèrent toute cette activité que lorsque le film fut quasiment fini. » (dans Donald Richie, Le cinéma japonais, Coll. « Documents », Paris, Editions du Rocher, 2005, p.117).
Ça semble un peu gros mais je n’ai pas trouvé d’autres versions du tournage en langue occidentale. Si le sujet t’intéresse, je donne un peu plus d’éléments contextuels dans l’article que j’ai écrit sur le film.
La sortie du film en Allemagne ne m’étonne pas particulièrement.
D’un côté, La Terre, avec son aspect quasi documentaire, peut se rapprocher de certains films culturels et éducationnels (kulturfilme) diffusés avant chaque long métrage en Allemagne à partir de 1934. Les kulturfilmes inspirèrent d’ailleurs les Japonais pour la création du bunka eiga dans les années 30.
D’un autre côté, la focalisation sur la terre et son travail correspondait à l’intérêt des nazis pour les valeurs de la terre, l’idée du retour à la terre avec idéalisation de la figure du paysan intemporel et travailleur, porteur de valeurs traditionnelles.
Je note d’ailleurs qu’une des rares coopérations cinématographiques nippo-nazi fut le film d’Arnold Fanck et Mansaku Itami, intitulé La nouvelle terre (Atarashiki tsuchi, 1937), où les héros deviennent paysans en Mandchourie à la fin du film.
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Re: Topic naphtalinippon
Ah merci beaucoup pour ces informations
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Re: Topic naphtalinippon
Kuroneko (Kaneto Shindo, 1968)
Plutôt spécialisé dans le cinéma social, voire politique, Shindo s'attaque au film de genre avec Kuroneko: violées puis massacrées par une bande de samouraïs en maraude, deux femmes - une mère et sa fille - reviennent sous forme de fantômes pour se venger de la caste toute entière, faisant un vrai carnage à Kyoto. On retrouve ici beaucoup des Contes de la lune vague..., à travers cette esthétique très épurée et la romance trans-genre naissant entre une des victimes et un spectre, ainsi qu'un zeste du Black Cat de Poe (kuro neko signifie d'ailleurs, littéralement, "chat noir").
Kuroneko est une réussite plastique indéniable, tant dans la composition des plans (un caviar), l'utilisation très théâtrale des éclairages, les costumes, la bande-son, ou encore des effets spéciaux parcimonieux mais splendides (encore sublimés par la qualité du Bluray Criterion). Et Shindo n'évacue pas toute dimension sociale, s'amusant à montrer la double facette des samouraïs: guerriers débraillés, quasi animaux, écumant les campagnes et les champs de bataille, qui se transforment en nobliaux sophistiqués et bien peignés dès qu'ils entrent dans la capitale.
Seule réserve: une petite baisse de rythme sur la fin, quelques longueurs, mais ça reste un immanquable du genre yurei eiga.
Plutôt spécialisé dans le cinéma social, voire politique, Shindo s'attaque au film de genre avec Kuroneko: violées puis massacrées par une bande de samouraïs en maraude, deux femmes - une mère et sa fille - reviennent sous forme de fantômes pour se venger de la caste toute entière, faisant un vrai carnage à Kyoto. On retrouve ici beaucoup des Contes de la lune vague..., à travers cette esthétique très épurée et la romance trans-genre naissant entre une des victimes et un spectre, ainsi qu'un zeste du Black Cat de Poe (kuro neko signifie d'ailleurs, littéralement, "chat noir").
Kuroneko est une réussite plastique indéniable, tant dans la composition des plans (un caviar), l'utilisation très théâtrale des éclairages, les costumes, la bande-son, ou encore des effets spéciaux parcimonieux mais splendides (encore sublimés par la qualité du Bluray Criterion). Et Shindo n'évacue pas toute dimension sociale, s'amusant à montrer la double facette des samouraïs: guerriers débraillés, quasi animaux, écumant les campagnes et les champs de bataille, qui se transforment en nobliaux sophistiqués et bien peignés dès qu'ils entrent dans la capitale.
Seule réserve: une petite baisse de rythme sur la fin, quelques longueurs, mais ça reste un immanquable du genre yurei eiga.
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Topic naphtalinippon
le listingbruce randylan a écrit :Wahou ! 300 films !Eigagogo a écrit :
on est quand même pas à plaindre avec tout ce qui il y a sur le net, c'est pas comme en '84 avec la retro 300 films de Pompidou où là les provinciaux pouvaient vraiment "pleurer".
C'était sur quoi ce cycle ? Le cinéma japonais en général ?
mises à jour:
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Re: Topic naphtalinippon
Salut beb, tu es sur que la troisième partie de la rétrospective de 1984 a été annulée? As-tu une référence sur le web qui me permettrait d'avoir plus de détails?
Sinon, concernant le texte "Je note d’ailleurs qu’une des rares coopérations cinématographiques nippo-nazi fut le film d’Arnold Fanck et Mansaku Itami, intitulé La nouvelle terre (Atarashiki tsuchi, 1937), où les héros deviennent paysans en Mandchourie à la fin du film." je précise qu'il ne faudrait pas retenir ce film pour cette raison, même si ce fut une œuvre de propagande mais plutôt s'en souvenir comme du premier grand rôle de Setsuko Hara. J'ai fais des copies écrans de ses apparitions dans le film ici http://japon.canalblog.com/archives/200 ... 21021.html
Sinon, concernant le texte "Je note d’ailleurs qu’une des rares coopérations cinématographiques nippo-nazi fut le film d’Arnold Fanck et Mansaku Itami, intitulé La nouvelle terre (Atarashiki tsuchi, 1937), où les héros deviennent paysans en Mandchourie à la fin du film." je précise qu'il ne faudrait pas retenir ce film pour cette raison, même si ce fut une œuvre de propagande mais plutôt s'en souvenir comme du premier grand rôle de Setsuko Hara. J'ai fais des copies écrans de ses apparitions dans le film ici http://japon.canalblog.com/archives/200 ... 21021.html
Mon blog sur le Japon : http://japon.canalblog.com/
Mon blog sur le cinéma : http://kingdomofcinema.canalblog.com/
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Re: Topic naphtalinippon
Eigagogo a écrit :le listingbruce randylan a écrit : Wahou ! 300 films !
C'était sur quoi ce cycle ? Le cinéma japonais en général ?
mises à jour:
interview K.Kurosawa
les relations chine-japon pre WW2 vu à travers les films
interview shinji imaoka
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edit: oops, j'ai du merder qlq part dans l'edit du post precedent (j'ai ajouté deux màj en langue anglaise)
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Re: Topic naphtalinippon
En attendant que je me retrouve entre ce que j'ai écrit et pas mis en ligne, ce que j'ai écrit et mis en ligne et ce que je n'ai pas écrit du tout des derniers cycles japonais, la MCJP annonce son nouveau programme pour mai-juillet.
http://issuu.com/mcjp/docs/mcjp_cin_ma_ ... _re_partie
(pas mal de choses déjà diffusées ou trouvable mais Ichikawa, un Okamoto, beaucoup de Shimizu...)
L'enfer des femmes - forêt humide (Tatsumi Kumashiro - 1973)
Interdit même pas après une semaine d'exploitation lors de sa sortie, le film est rapidement devenu une œuvre culte chez les amateurs de pinku eiga. Il faut dire que le film revisite le Marquis de Sade en poussant le bouchon assez loin dans le mauvais goût comme ces hommes qu'on viole après les avoir humilié et avant de de les abattre froidement. On est également très proche de la nécrophilie par moment. Il y a de quoi comprendre que la censure fut vite pris de sueurs froides devant le contenu de cette œuvre sulfureuse.
Celà dit, tout cela ne concerne que la dernière partie pour ne pas dire le dernier tiers.
Le reste est malheureusement très ennuyeux et répétitif avec cette atmosphère "film de couloirs" que les personnages arpentent bougies à la main. C'est visuellement époustouflant au niveau de la photographie très soignée avec des couleurs éclatantes et baroques. De plus les plans caméra à l'épaule sont relativement fluides et plutôt longs. Mais tout ça tourne véritablement à vide, répétant les mêmes images pour des séquences qu'on devine improvisées et étirées pour gagner du temps.
Ca ne dure qu'une heure mais ca n'empêche pas que je m'y suis copieusement ennuyé.
http://issuu.com/mcjp/docs/mcjp_cin_ma_ ... _re_partie
(pas mal de choses déjà diffusées ou trouvable mais Ichikawa, un Okamoto, beaucoup de Shimizu...)
L'enfer des femmes - forêt humide (Tatsumi Kumashiro - 1973)
Interdit même pas après une semaine d'exploitation lors de sa sortie, le film est rapidement devenu une œuvre culte chez les amateurs de pinku eiga. Il faut dire que le film revisite le Marquis de Sade en poussant le bouchon assez loin dans le mauvais goût comme ces hommes qu'on viole après les avoir humilié et avant de de les abattre froidement. On est également très proche de la nécrophilie par moment. Il y a de quoi comprendre que la censure fut vite pris de sueurs froides devant le contenu de cette œuvre sulfureuse.
Celà dit, tout cela ne concerne que la dernière partie pour ne pas dire le dernier tiers.
Le reste est malheureusement très ennuyeux et répétitif avec cette atmosphère "film de couloirs" que les personnages arpentent bougies à la main. C'est visuellement époustouflant au niveau de la photographie très soignée avec des couleurs éclatantes et baroques. De plus les plans caméra à l'épaule sont relativement fluides et plutôt longs. Mais tout ça tourne véritablement à vide, répétant les mêmes images pour des séquences qu'on devine improvisées et étirées pour gagner du temps.
Ca ne dure qu'une heure mais ca n'empêche pas que je m'y suis copieusement ennuyé.
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Re: Topic naphtalinippon
Cool pour les Shimizu : de ce réalisateur, je n'ai vu que les titres édités par Criterion pour l'instant et j'ai particulièrement apprécié.bruce randylan a écrit :http://issuu.com/mcjp/docs/mcjp_cin_ma_ ... _re_partie
(pas mal de choses déjà diffusées ou trouvable mais Ichikawa, un Okamoto, beaucoup de Shimizu...)
L'avantage avec ce cycle, c'est qu'il y a un peu de tout, des trucs qui m'intéressent, d'autres moins, et c'est étalé sur 3 mois. Ça m'évitera de passer mon temps à la MCJP