Les Westerns 1ère partie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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jim douglas
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Message par jim douglas »

Pour Major Dundee la qualité est au rendez-vous dans ce DVD. Je ne suis pas un grand fan de Peckinpah mais c'est un réalisateur qui compte (comme Sergio Leone) et on ne peut rester indifférent devant son travail.

A ce titre je trouve que cette édition en DVD rend hommage à son travail (sauf la nouvelle musique que je trouve encore plus horrible que l'ancienne.) Donc un bon DVD et un achat que je ne regrette pas. :D
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L'étranger...
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Message par L'étranger... »

Major Dundee de Sam Peckinpah,

Revu ce film dans une bonne copie grace au collector qui vient de sortir avec, pour le bonheur des aficionados, un remontage de certaines séquences dans le film!
J'avoue que j'avais déjà vu 2/3 fois ce film et que je le trouvais bien mais sans plus, je le trouvais trop bancal (j'ai compris après pourquoi), et là, avec cette qualité d'image et ce montage (alors calmos, c'est pas le gros chamboulement non plus, hein!), j'ai vraiment pris plaisir à le revoir ...et à le redécouvrir. Et puis franchement: des Sudistes, des Nordistes, des Apaches, des Mexicains et des Soldats Français, c'est quand même un sacré cocktail!
Les bonus, trés intéressants, m'ont bien aidé aussi à le réévaluer. Bref, un bon western avec un Charlton Heston trés investi dans le film, il a quand même renoncer à son salaire pour que Peckinpah finisse SON film comme il le voulait... la classe ce Charlton! :shock: . Et sans oublié Richard Harris, James Coburn, Ben Johnson, LQ Jones, Warren Oates, etc... quand même! Bref, un achat à conseiller!

7.5/10
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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

The Shootist de Don Siegel

Revu ce matin. Chef d'oeuvre absolu pour moi, crépusculaire et très émouvant. Et en plus les deux héros de Liberty Valance, pour que John Wayne (immense) devienne une légende (utilisation d'images de ses westerns au début comme si c'était des images d'archives de sa vraie vie). Et Lauren Baccall, Richard Boone, Ron Howard...

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

The Redhead frow Wyoming (La Belle rousse du Wyoming) de Lee Sholem

Petite série B westernienne pas désagréable, assez vigoureusement menée (même si assez bavarde) et portée à bout de bras par Maureen O'Hara dans un rôle de femme forte cousu sur mesure. Le reste de la distribution est correct et le technicolor rutilant permet à l'actrice d'étaler une garde robe colorée du plus bel effet. Sympathique mais ne pourra raisonnablement plaire qu'aux amateurs du genre.

Le DVD zone 2 est prévu en France pour Octobre chez Universal. Il sera d'une assez bonne qualité.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Copper Canyon (Terre damnée) de John Farrow

Malgré la beauté de Hedy Lamarr, du technicolor, des décors et des extérieurs, un western totalement insipide.
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Message par Lord Henry »

Eusebio Cafarelli a écrit :The Shootist de Don Siegel

Revu ce matin. Chef d'oeuvre absolu pour moi, crépusculaire et très émouvant. Et en plus les deux héros de Liberty Valance, pour que John Wayne (immense) devienne une légende (utilisation d'images de ses westerns au début comme si c'était des images d'archives de sa vraie vie). Et Lauren Baccall, Richard Boone, Ron Howard...
Je dois à la vérité de dire que c'est un film qui ne m'a pas convaincu. Trop explicite pour mon goût, et la mise en scène de Don Siegel - cinéaste auquel je suis particulièrement attaché - m'est apparue trop littérale. Il y manque un peu de souffle allégorique, celui qui différencie l'oeuvre littéraire de la simple explication de texte.

A la réflexion, Anthony Mann s'était déjà chargé de tourner le western crépusculaire définitif avec Man of the West.
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Beule
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Message par Beule »

Jeremy Fox a écrit :Copper Canyon (Terre damnée) de John Farrow

Malgré la beauté de Hedy Lamarr, du technicolor, des décors et des extérieurs, un western totalement insipide.
Bah, la narration y est quand même moins confuse que dans celui que tu chroniques juste au-dessus (parce que celui-là s'il n'avait pas sa Maureen...). Le petit côté Lone ranger / serial de luxe n'est pas totalement dénué de charme et le second degré polysémique véhiculé avec brio par Milland dans les séquences de boudoir rattrape un peu la puérilité de l'intrigue. Cela suffit pour me faire passer un moment à tout le moins plaisant.
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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

Lord Henry a écrit :
Eusebio Cafarelli a écrit :The Shootist de Don Siegel

Revu ce matin. Chef d'oeuvre absolu pour moi, crépusculaire et très émouvant. Et en plus les deux héros de Liberty Valance, pour que John Wayne (immense) devienne une légende (utilisation d'images de ses westerns au début comme si c'était des images d'archives de sa vraie vie). Et Lauren Baccall, Richard Boone, Ron Howard...
Je dois à la vérité de dire que c'est un film qui ne m'a pas convaincu. Trop explicite pour mon goût, et la mise en scène de Don Siegel - cinéaste auquel je suis particulièrement attaché - m'est apparue trop littérale. Il y manque un peu de souffle allégorique, celui qui différencie l'oeuvre littéraire de la simple explication de texte.

A la réflexion, Anthony Mann s'était déjà chargé de tourner le western crépusculaire définitif avec Man of the West.
J'ai trouvé du souffle allégorique dans la fusion totale (y compris dans les fausses images d'archives et la maladie) entre John Wayne et l'archétype du cowboy. Il me semble en outre que ce personnage de vieux cowboy revenu de tout a dû beaucoup influencer Impitoyable de Clint Eastwood.
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Message par phylute »

Max Schreck a écrit :
Geoffrey Firmin a écrit :Excellente.
Merci. A l'occasion, je n'hésiterai pas. Je suis très curieux de ce Huston en particulier.
Très bon souvenir également. Mais je dois avouer que je ne me rappelle que du plan où l'on voit un gunfighter depuis le trou béant du corps de la victime... très Sam Raimi avant l'heure !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Santa Fe de Irving Pinchel 1951

Après la Guerre de Sécession, quatres frères Sudistes ayant tout perdu, se retrouvent être poursuivis après qu'ils aient tué, en état de légitime défense, un officier de cavalerie leur cherchant des noises. Ils doivent quitter la région en s'échappant par le train. L'ainé devient constructeur de chemin de fer, les trois autres décident de gagner leur vie sans trop mouiller leurs chemises, et se retrouvent hors la loi allant jusqu'à se battre contre leur ainé en voulant piller la paye des ouvriers du rail...

Western coloré et mouvementé bénéficiant d'un scénario peu original mais plutôt bien écrit (le 'héros' joué comme il se doit par Randolph Scott, ayant du mal à se dépétrer de la situation où il se trouve, pris en tenaille entre son honnête métier mais ne voulant néanmoins pas que ses hors la loi de frères se fassent prendre) et d'une mise en scène assez solide. De l'action, du mouvement, un beau technicolor, de beaux extérieurs, l'amateur de westerns de série ne peut être que ravi surtout qu'il n'a rien à envier sur le même thème au western de Fritz Lang, Western Union. Une assez bonne surprise.

Le DVD est très correct mais quelques passages de l'intrigue sont plutôt complexes pour qui n'est pas un anglophile averti. A ma prochaine vison, le dictionnaire sera à mes côtés.
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Message par L'étranger... »

Jeremy Fox a écrit :... A ma prochaine vison, le dictionnaire sera à mes côtés.
Non, non, juste pour dire que la vue de cette scène m'a fait sourire.
Imaginez J.Fox devant sa télé avec son dico à ses côtés:
Randolph Scott: "-Fuck you, stranger, and now...BANG...you DIIIIE, fucking bastard!!!" et là Jeremy de chercher la signification de la phrase!!! :lol: :lol:
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Message par Jeremy Fox »

L'étranger... a écrit :
Jeremy Fox a écrit :... A ma prochaine vison, le dictionnaire sera à mes côtés.
Non, non, juste pour dire que la vue de cette scène m'a fait sourire.
Imaginez J.Fox devant sa télé avec son dico à ses côtés:
Randolph Scott: "-Fuck you, stranger, and now...BANG...you DIIIIE, fucking bastard!!!" et là Jeremy de chercher la signification de la phrase!!! :lol: :lol:
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Message par L'étranger... »

Jeremy Fox a écrit :
L'étranger... a écrit :
Non, non, juste pour dire que la vue de cette scène m'a fait sourire.
Imaginez J.Fox devant sa télé avec son dico à ses côtés:
Randolph Scott: "-Fuck you, stranger, and now...BANG...you DIIIIE, fucking bastard!!!" et là Jeremy de chercher la signification de la phrase!!! :lol: :lol:
:lol:

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Message par Jeremy Fox »

Ville sans loi : A Lawless street de Jospeh h. Lewis

Un homme seul contre (presque) tous pour faire régner la loi dans une ville ayant tendance à être dissipée. Un Marshall se réveillant tous les jours la peur au ventre de se faire provoquer ou (et) tuer. Rien de bien original dans cette histoire mais le scénario fourmille de détails insolites, souvent assez noirs et bienvenus (le marshall fait sa sieste dans une cellule ; il s'effondre seul à son bureau après avoir tué un homme ; sa femme ne peut pas le suivre par peur de cette vie dangereuse ; la ville se réjouit à la mort de son shérif) qui en font l'un des premiers westerns à tendance 'crépusculaire' (comprenant aussi pas mal de détails réalistes qui annoncent les films de Peckinpah comme la mise en scène du spectacle ringard entre autres). Le personnage interprété par Randolph Scott est assez fouillé ainsi que celui tenu par Angela Lansbury, vraiment touchant.

C'est Joseph 'Gun Crazy' Lewis aux commandes et les plans et mouvements de caméra sont eux aussi souvent insolites et détonnent dans le western classique de l'époque (40 tueurs n'était encore pas passé par là) sans aller jusqu'à agacer le spectateur comme ce sera le cas avec Terror in Texas Town, trop 'tape à l'oeil' à mon goût. La description de la petite ville est assez bien vue, les seconds rôles bien typés, l'intrigue bien menée et ses 77 minutes passent comme une lettre à la poste. Loin du chef-d'oeuvre mais on tient là une excellente surprise.

Le DVD est correct même si les couleurs ont eu tendance à virer sépia, marronâtre.
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Message par Jeremy Fox »

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Dix hommes à abattre (Ten Wanted Men, 1955) de Bruce Humberstone
COLUMBIA


Avec Randolph Scott, Jocelyn Brando, Lee Van Cleef, Richard Boone, Alfonso Bedoya, Skip Homeier, Dennis Weaver
Scénario : Kenneth Gamet
Musique : Paul Sawtell
Photographie : Wilfred M. Cline (Technicolor 1.37)
Un film produit par Harry Joe Brown & Randolph Scott pour la Columbia


Sortie USA : 01 février 1955

Pour l’anecdote, le titre prévisionnel pour cette production Harry Joe Brown/Randolph Scott était "Violent Men". Sachant que The Violent Men (Le Souffle de la violence) de Rudolph Maté était sorti sur les écrans une semaine plus tôt, déjà sous l’égide de la Columbia, on comprend aisément pourquoi il fut modifié en dernière minute. Concernant le titre français cette fois, à ne pas confondre non plus, toujours avec Randolph Scott en tête d’affiche, avec le célèbre 7 hommes à abattre (Seven Men from now) qui fera son apparition en salles l’année suivante et qui sera un western d’une toute autre trempe : le premier de la fameuse collaboration entre le comédien et le réalisateur Budd Boetticher. Le film de Bruce Humberstone (dont la spécialité était plutôt le film noir et la comédie musicale) est un petit western de série sans grand intérêt et qui ne pourra raisonnablement plaire qu’à une petite poignée d’aficionados du genre. Un western à l’intrigue totalement convenue mais dont l’exécution s’avère néanmoins assez solide, ce qui nous donne au final un résultat loin d’être déplaisant !

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L’Arizona au milieu du 19ème siècle. John Stewart (Randolph Scott), le plus gros rancher de la région, accueille en grande pompe son grand frère Adam, juriste dans l’Est des USA. John souhaite que la paix et la loi règnent enfin dans la petite ville d’Ocatilla qu’il a contribué à édifier et à faire se développer malgré la sauvagerie qui régnait dans la contrée. John réussit à convaincre son aîné de rester à ses côtés pour exercer sa profession malgré les réticences d’Howie (Skip Homeier), le fils de l’avocat. Ce dernier tourne autour de Maria Segura, une jeune mexicaine qui semble être sous la coupe de l’autre important éleveur de la région, Wick Campbell (Richard Boone). En effet, ce dernier l’a autrefois sauvé et élevé puis en est tombé amoureux. Il souhaite s’en faire épouser mais la jeune fille n’éprouve aucune attirance pour son tuteur. Menacée par ce dernier, elle se réfugie chez John qui lui accorde sa protection. Ce qui n’est pas du goût de Wick qui décide d’en faire voir de toutes les couleurs à la famille de son principal rival. Pour se faire, il embauche une bande d’une dizaine de bandits commandée par l’inquiétant Frank Scavo (Léo Gordon). Dans les jours qui suivent, un vieil ami de John est abattu, une centaine de ses bêtes volées. John va avoir fort à faire pour lutter contre Wick d’autant que son neveu Howie vient d’être accusé de meurtre et que les autres habitants d’Ocatilla ne semblent pas très chaud pour lui apporter leur aide. Même le shérif Clyde Gibbons (Dennis Weaver) commence à être réticent quand les tueurs prennent son épouse en otage. Mais le courage et l’honnêteté de Corinne Michaels (Jocelyn Brando), jeune veuve pas insensible au charme de John, vont pousser les citoyens à avoir envie de ne plus se laisser faire…

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En Arizona, l’opposition de deux éleveurs : d’un côté John Stewart (Randolph Scott) ayant décidé de faire venir son frère avocat pour régler ses affaires légalement et l’aider à faire régner la paix et l’ordre dans la ville qu’il a contribué à faire se développer ; de l’autre Wick Campbell (Richard Boone) encourageant plutôt la loi des armes que celle des textes, allant même jusqu’à embaucher dix tueurs à gage pour faire place nette, se débarrasser des ‘gêneurs’ qui souhaiteraient se mettre en travers de son chemin… Rien de nouveau sous le soleil du western de série : un scénario ultra-conventionnel narrant une banale histoire de rivalité entre un rancher et des hors-la-loi voulant régner sur la région, mettant en scène des personnages monolithiques et nous proposant des situations stéréotypées vues et revues. Aucune réelles surprises si ce ne sont des batailles à la dynamite (que Randolph Scott avait pourtant déjà précédemment initié dans un western d’un tout autre calibre, le superbe Hangman’s Knot - Le Relais de l’or maudit, seul film du scénariste Roy Huggins) ainsi que le déclencheur du conflit entre Randolph Scott et Richard Boone qui s’avère être une femme et non la possession des terres (même si ce second motif de rivalité couvait depuis un bon moment). Le personnage interprété par Richard Bonne se révèle ainsi assez touchant par le fait de ne pouvoir se séparer de sa protégée, ne supportant pas qu’un autre homme la courtise puisqu’il a toujours cru qu’elle lui appartiendrait en tant qu’épouse après l’avoir élevée. Un ‘Bad Guy’ amoureux fou et capable d’entamer un combat sanglant par dépit d’avoir été abandonné ; une assez jolie idée que ce méchant malheureux et qui aurait pu être pathétique si le scénariste n’avait pas été aussi moyennement inspiré !

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Une coproduction Harry Joe Brown qui ne saurait donc, loin s’en faut, se mesurer, au sein de la série B westernienne, au superbe septuor que Budd Boetticher tournera peu après avec Randolph Scott ni aux très bons westerns précédemment sortis d’André de Toth avec le même acteur/producteur, notamment Le Cavalier de la mort (Tall in the Saddle) ni à d'autres titres moins connus de la fin des années 40 mais néanmoins excellents tel par exemple Face au châtiment (The Doolins of Oklahoma) de Gordon Douglas. Comme dans tous les autres domaines, la série B a accouché de quelques génies mais à côté de ça d’un nombre bien plus importants d’artisans plus ou moins chevronnés, plus ou moins efficaces. Bruce Humberstone ne fait pas partie des tâcherons et n’a abordé le western qu’à trois reprises (Ten Wanted Men étant son dernier essai dans le genre) sans cependant jamais rien y révolutionner (son Massacre à Furnace Creek avec Victor mature était néanmoins bien plus original) ; il était surtout connu pour ses comédies musicales à la 20th Century Fox (de l’agréable Sun Vallley Serenade au médiocre Pin Up Girl en passant par le coloré Hello Frisco, Hello) et ses films noirs dont le plus célèbre est certainement I Wake Up Screaming. Même si sa mise en scène ne brille pas par son originalité ni par sa nervosité, elle s’avère d’une belle solidité et se permet même quelques agréables balades à travers des paysages arides très bien photographiés. C’est pour cette raison que, malgré la banalité de son intrigue (pourtant tirée d’une histoire des futurs scénaristes attitrés de Martin Ritt : Hombre, Hud - Le Plus sauvage d'entre tous…) et une nouvelle fois son final tellement bâclée qu’il frôle le ridicule, Ten Wanted Men se laissera probablement visionner par les amateurs de séries B avec énormément de plaisir surtout qu’ici a été déployée toute la panoplie de l’imagerie traditionnelle du genre.

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Un western remuant, bruyant et mené tambour battant, véritable montagne russe de fusillades, morts violentes, duels et chevauchées en tout genre et ne s’embarrassant pas de psychologie. Niveau interprétation, on ne peut pas dire que ce soit le rôle le plus marquant de Randolph Scott, son temps de présence étant de plus finalement assez faible ; nous n’avions cependant pas l’habitude de le voir dans la peau d’un gros éleveur bien installé. Et puis, quant on se retrouve avoir en face de soi des seconds couteaux aux trognes comme, ‘du côté obscur’, celles de Lee Van Cleef, Denver Pyle, Richard Boone et surtout Leo Gordon (et ses inquiétants petits yeux bleus), qui vole souvent la vedette à ses partenaires dans le rôle du chef des tueurs, on a effectivement de temps en temps du mal à faire le poids. Quant à Alfonso Bedoya, il est fidèle à sa réputation, toujours aussi insupportable : heureusement que sa présence à l’écran a lieu à dose homéopathique ! En revanche on regrette de ne pas plus longtemps côtoyer Jocelyn Brando (soeur de Marlon), non seulement bonne actrice mais s’étant fait offrir un personnage assez attachant : si le film ne consacre que peu de temps à la romance, il nous délivre une très belle déclaration d’amour entre la comédienne et Randolph Scott alors qu’ils sont tous deux assiégés et qu’ils se demandent s’ils en ont encore pour longtemps à vivre. La séquence du siège est d’ailleurs probablement la plus réussie du film, toute en intensité dramatique, ce qui par ailleurs manque cruellement au reste de ce western.

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En résumé, une série B convenue, pleine de clichés et de stéréotypes mais néanmoins plutôt bien torchée, que l’on regarde sans enthousiasme excessif tout en se révélant pourtant bien plaisante ; mais comme nous le prévenions en tout début, à ne conseiller cependant qu’aux amateurs purs et durs qui eux aussi l’auront oublié instantanément une fois vu. La musique de Paul Sawtell risque en revanche d'être un peu plus entêtante, son orchestration étant d'une sobriété qui lui sied assez bien, la faisant paradoxalement bien ressortir.

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