Sidney Lumet (1924-2011)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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cinephage
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Message par cinephage »

Selon les filles des caisses, le distributeur avait demandé à ce que le film soit montré dans la salle Franju plutôt qu'une autre plus grande (c'était la seule séance à cette heure-là, et ils ont quand même 3 autres salles, dont deux nettement plus grandes). :?

On peut comprendre qu'ils ne veulent pas perdre tous leurs spectateurs avec une trop grande exposition du film avant sa sortie, mais si ça se joue à 25 personne, je leur souhaite bon courage. C'est une jeune boite de distribution, et ils ont le droit de se tromper, mais, à mon avis, ils se sont trompés de combat : les gens qui vont à la Cinémathèque sont souvent des prescripteurs, et les laisser à la porte n'est pas rendre service à l'exploitation du film.

Pour ma part, je n'ai pas vu le film, je ne le conseillerai donc à personne, et n'irai pas le revoir avec des amis. En fait, je me demande même si je me redéplacerai une seconde fois, ou si je ne préfererai pas un dvd anglais, certes sur un écran moins grand, mais au moins, je serai certain de le voir quand je le mettrai dans le lecteur.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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cinephage
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Message par cinephage »

noar13 a écrit :15min avant la seance y avait 25 personnes dans la queue, putain si c'est pareil pour masumura je vais regretter mon abonnement
Un tel taux de remplissage est vraiment rare. Ce n'est qu'en cas d'évènement exceptionnels, avant-premières, projections en présence du cinéaste... Ou pour quelques films réputés et difficiles à voir qu'on a un pareil trop-plein.

En l'occurence, comme c'était la seule projection du lundi à 20 heures (avant, il y avait le Verdict à 17 heures), j'avais pensé qu'on aurait droit à la grande salle (qui n'aurait pas été pleine, loin s'en faut). C'est un vrai gachis...

Mais en général, entre 20 et 15 minutes avant la séance, tu as des places.
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Fatalitas
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Message par Fatalitas »

Jack Griffin a écrit : Ce soir est projeté The Offense avec Sean Connery, film inédit chez nous et qui devrait sortir officiellement en France le 12/09.
tellement inedit qu'il est deja passé su cineclassic en 2004, et qu'il est souvent diffusé sur Ciné Polar.

inedit en salles, oui.
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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

The Anderson tapes (Le Gang Anderson), 1971
Deuxième des cinq films que Connery tournera avec Lumet, ici dans le genre bien balisé du film de casse, avec toutes les étapes obligées (constitution du gang, préparatifs, réalisation du casse et petits soucis). Mais le résultat est vraiment passionnant grâce à des dialogues percutants qui profitent clairement d'une certaine libération des moeurs et de la censure à Hollywood. Ça parle crûment de cul et le personnage de Connery place dès l'ouverture du film la question du braquage sur le plan sexuel. Sa petite amie lui reproche ainsi de vouloir régulièrement emprunter des "portes condamnées" et on la verra un peu traumatisée au lit après qu'il ait manifestement tenté faire la même chose avec elle. L'autre aspect intéressant est la fascination de Lumet pour la technologie, les personnages étant constamment mis sur écoute et filmés, et le réalisateur insiste sur la présence d'écrans vidéos. À la bande son, Quincy Jones en rajoute avec des bruits électroniques (seul élément qui pour le coup vieillit mal). Tout ça permet une construction faite de flash-forwards où une phrase enregistrée est reprise et analysée à posteriori par les enquêteurs, et ou des témoins viennent compléter ce que le spectateur vient de voir (un procédé repris par exemple par Spike Lee dans Inside man). Ce qui fait qu'on se retrouve au final avec un film assez moderne, sur lequel il y aurait encore beaucoup à dire. Le final avec l'intervention de la police est vertigineux.

Premier rôle de Christopher Walken, interprétation pas trop cabotine mais bien surprenante de Martin Balsam en folle.
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

A 17h est projeté The Group, loué par Courdoson et Tavernier
Spoiler (cliquez pour afficher)
Lumet a réussi un vertigineux constat d'échec dont on ne peut oublier la conclusion déchirante, une introspection crépusculaire et lyrique qui marque la fin d'une société, d'une génération, d'un rêve.
A 20h30, Piège Mortel (Deathtrap) avec Michael Caine et Christopher Reeves
piano
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Message par piano »

est-ce que quelqu'un ici a été voir deathtrap à la cinématheque ? Ils annoncaient une copie en mauvais état , qu'en est-il exactement ?
j'aime beaucoup cette comedie policiere, et j'irai bien la revoir sur grand ecran, si toutefois la copie n'est pas trop charcutée.
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cinephage
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Message par cinephage »

piano a écrit :est-ce que quelqu'un ici a été voir deathtrap à la cinématheque ? Ils annoncaient une copie en mauvais état , qu'en est-il exactement ?
j'aime beaucoup cette comedie policiere, et j'irai bien la revoir sur grand ecran, si toutefois la copie n'est pas trop charcutée.
Ben c'est vrai que la copie n'est pas génialement propre (il y a surtout de gros problèmes de son, on a eu un moment de silence d'environ 3-4 minutes, mais j'ignore si c'est la copie ou une bourde du projectionniste). Les couleurs sont un peu passées, c'est vrai aussi. Mais le plaisir du film l'emporte sur ces petits inconvénients...
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

La colline des hommes perdus

On s'attend à ce qu'on va voir et cela reste particulièrement éprouvant. Toute la rigueur de la forme est au service de l'observation des mécanismes de domination psychologique qui nouent et détruisent les rapports humains.
Le camp militaire n'est qu'un cadre, un angle d'approche...Lumet densifiant par l'image une moiteur suffocante. La colline du titre ensevelit tous les gestes, toutes les tentatives de cerner à nouveau l'individu. Et le tétanisant final constate le paroxysme d'une violence insoutenable car systématique, révélatrice d'un cycle se répétant à l'infini...les opprimés deviennent oppresseurs.
Sean Connery donne beaucoup et se met en danger dans un rôle douloureux et d'une intense exigence. C'est l'expression du défi sur un visage rageur et tenace, la volonté absolue de ne rien céder à l'entreprise d'écrasement collectif.
Lumet peint sans complaisance l'ultime déchéance d'hommes qui ont perdu tout libre-arbitre. Et cette vision glaçante semble pouvoir s'incarner dans d'autres milieux, d'autres époques, par la simple permanence des comportements.
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piano
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Message par piano »

merci cinephage, tu as raison, ca serait bete de louper ca ( 4 minutes de silence c est hardos quand meme).
je suis allé voir un petite dizaine de Lumet depuis le debut du cycle ( et j en ai encore 2 ou 3 a voir), et je n'ai jamais été decu. J'ai meme l'impression ce ce type n'a fait que des bons films (meme les films qui m'ont le moins emballé etaient vraiment super interressants)
J'ai vraiment redecouvert ce cineaste
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Message par White Snake »

D'excellents films effectivement... mais alors gros problème avec des micros dans le champ dans quasiment tous ses films. Pour un cinéaste qui use de si grands acteurs, c'est tout de même déconcertant de ne pas savoir communiquer avec son preneur son.

Autrement, qui sera présent à sa Masterclass de dimanche ?
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

White Snake a écrit :D'excellents films effectivement... mais alors gros problème avec des micros dans le champ dans quasiment tous ses films. Pour un cinéaste qui use de si grands acteurs, c'est tout de même déconcertant de ne pas savoir communiquer avec son preneur son.

Autrement, qui sera présent à sa Masterclass de dimanche ?
ces histoires de micros dans le champ ne sont-ils pas généralement dûs (en tout cas pour un réalisateur de ce calibre) à des histoires d'open matte?
http://en.wikipedia.org/wiki/Open_matte
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Mama Grande!
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Message par Mama Grande! »

J'ai découvert hier Serpico et je suis un peu déçu.
J'ai beaucoup apprécié le montage dynamique, qui fonctionne à merveille dans la première partie pour rendre compte des troubles et instabilités que traverse Pacino sous des dehors de jeune premier ambitieux. De même j'ai apprécié l'interprétation de Pacino, peut-être mon acteur américain préféré de cette génération. Alors, où est le problème? Tout simplement, toutes ces recherches de corruption dans des bureaux, en fait tout le passage où il est indic, ne m'ont pas intéressé le moins du monde. Et comme c'est la principale partie du film, autant dire que j'ai souvent regardé ma montre. Avec un scénario plus centré sur la vie privée de Serpico, et pourquoi il va jusqu'à sacrifier son bonheur pour un idéal de justice, m'aurait probablement plus captivé. C'est d'autant plus dommage que j'ai apprécié le style de Lumet (dont c'est ma première découverte :oops: ) et sa représentation du NY 70s, ainsi que plusieurs séquences prises à part (comme la fête, les ruptures, Pacino qui retourne dans son quartier, ou le magnifique dernier plan). J'espère un jour le revoir sans m'ennuyer.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Mama Grande! a écrit :C'est d'autant plus dommage que j'ai apprécié le style de Lumet (dont c'est ma première découverte :oops: )
Grouille toi de découvrir All the President's Men, Dog Day Afternoon et Network !
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cinephage
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Message par cinephage »

Colqhoun a écrit :
Mama Grande! a écrit :C'est d'autant plus dommage que j'ai apprécié le style de Lumet (dont c'est ma première découverte :oops: )
Grouille toi de découvrir All the President's Men, Dog Day Afternoon et Network !
Bon, on remplace All the President's Men (de Pakula, en fait) par 12 hommes en colère, le Verdict ou A bout de course, et je suis parfaitement d'accord.
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White Snake
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Message par White Snake »

AtCloseRange a écrit :
White Snake a écrit :D'excellents films effectivement... mais alors gros problème avec des micros dans le champ dans quasiment tous ses films. Pour un cinéaste qui use de si grands acteurs, c'est tout de même déconcertant de ne pas savoir communiquer avec son preneur son.

Autrement, qui sera présent à sa Masterclass de dimanche ?
ces histoires de micros dans le champ ne sont-ils pas généralement dûs (en tout cas pour un réalisateur de ce calibre) à des histoires d'open matte?
http://en.wikipedia.org/wiki/Open_matte
Je serais de cet avis s'il s'agissait d'une bande vidéo que l'on nous avait projetée. Seulement, les "marques de cigarette" soulignaient bien une projection classique.
Cela n'enlève rien au fait que ses films soient absolument bluffant et qu'il dirige à merveille ses acteurs. Il a juste un (ou des) preneur(s) son très récalcitrant. :mrgreen:

Pour ce qui est du open matte, j'en profite pour souligner l'exemple le plus sidérant que je connaisse : Le justicier de New York avec Bronson. Au bout de 10 micros, j'avais arrêté de compter. :lol:
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