Le Nouveau monde (Terrence Malick - 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

Pollux a écrit :La séquence cache-cache entre Rebecca et son fils plus la voix-off de Christian Bale qui annonce [quelque chose] + la musique de James Horner = des frissons plein le dos.. :)
C'est du Wagner à ce moment-là ! :wink: (comme au début et à une autre reprise dans le film, quand la jeune fille apporte des provisions aux colons affamés durant l'hiver).

:arrow: http://www.fincoon.com/music/vorspiel.mp3
Professeur Sato
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Message par Professeur Sato »

Petite déception pour moi à la sortie de ce Nouveau monde. Si je suis bien entré dedans, cela n'aura duré que la première moitié du film.
Cette première partie est pourtant géniale et magistralement construite. Les images sont vraiment à couper le souffle dès le début avec cette arrivée des navires anglais que l'on découvre en même temps que les indiens. La nature sauvage est vraiment bien mise en valeurs et offre de somptueux tableaux, notamment lors de la remontée du fleuve. L'exploration solitaire de John Smith et son séjour chez les indiens sont des moments magnifiques et très biens construits. On touchait vraiment au chef-d'oeuvre.
Seulement voilà, j'ai commencé à décrocher dans la seconde partie du film, lorsque...
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... John Smith laisse tomber Pocahontas pour partir exporer d'autres terres.
A partir de là, je n'ai plus réussi à rester vraiment dans le film et j'ai commencé à lui trouver des longueurs. Bon, j'ai aussi été passablement aidé par mon voisin de gauche qui s'ennuyait comme un rat mort et qui ne pouvait s'empêcher de sortir son natel toutes les cinq minutes pour regarder l'heure. En fait, j'aurais préféré rester en compagnie des indiens et continuer à explorer les vastes forêts plutôt que de rester "cloîtré" au camp britannique.
Quoi qu'il en soit, un grand coup de chapeau à l'actrice qui incarne Pocahontas. Pour un premier grand rôle, elle crevait complétement l'écran. La musique est également excellente.
Le film est vraiment très beau, dommage que je n'aie pas réussi à rester dedans dans toute sa durée.
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MJ
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Message par MJ »

Professeur Sato a écrit :Bon, j'ai aussi été passablement été aidé par mon voisin de gauche qui s'ennuyait comme un rat mort et qui ne pouvait s'empêcher de sortir son natel toutes les cinq minutes pour regarder l'heure.
:shock: Sato est suisse?
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Gounou
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Message par Gounou »

J'y vais ce soir... en VF :?

Je craque en me disant que la puissance des images et du son contrebalencera ce problème... :)
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Professeur Sato
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Message par Professeur Sato »

MJ a écrit : :shock: Sato est suisse?
:shock:
T'avais pas remarqué ?
Ben oui, regarde ma localisation. :wink:
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MJ
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Message par MJ »

:fiou: bis.

Le pire c'est que j'avais remarqué une fois et j'ai à nouveau oublié.
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Message par Strum »

Si Le Nouveau Monde est le film qui nous livre le secret du cinéma de Malick, c'est pourtant son premier film un peu décevant (tout en restant dans l'ensemble très beau). C'est un film dont l'ensemble des thèmes et des réflexions sont puisés à la source des écrivains américains panthéistes du début du 19è siècle, Thoreau, Coleridge ou Emerson, qui n'ont eu de cesse dans leurs écrits sur l'Amérique d'opposer la nature bienfaitrice et démiurge du nouveau monde et la civilisation occidentale et son amour de la technologie et de la réussite sociale. Malick filmant Le Nouveau Monde ou Les Moissons du Ciel, c'est, on le découvre ici, Thoreau quittant la civilisation pour vivre en ermite dans les bois et y écrire son superbe Walden.

Plus que le récit d'une histoire d'amour, Le Nouveau Monde est donc le récit de la nature livrée à la civilisation occidentale, le récit de sa fille, Pocahontas, fille du fleuve, telle la Baie d'Or de Tolkien, quittant les eaux vives et l'ombre des frondaisons des bois pour s'éteindre peu à peu au milieu des hommes de la ville. A cette aune, les deux premiers tiers du film baignent dans l'eau lustrale d'une nature régénératrice où John Smith, joué hélas par Colin Farrel, acteur peu à l'aise dans ce registre, renait soudain. La beauté et la sérénité des images y font pardonner les ellipses soudaines dans la narration qui témoignent des difficultés qu'à eu Mallick à raccourcir son film à la demande de New Line. Emporté par le lyrisme du film, le spectateur, hypnotisé, s'endort apaisé dans le giron de la nature maternelle.

Mais dès que Pocahontas se donne à la civilisation par amour pour Smith, passant, croit-elle, d'un absolu ou d'une pureté à une autre, et surtout dès que Smith l'abandonne de manière presque incompréhensible, le film perd sa grâce. Réduite au rang mortel d'une femme comme une autre, engoncée dans une robe qui ne lui va pas, Pocahontas dépérit alors et le film avec elle. Ramené à sa condition d'homme nain, celui de la chute du paradis de la nature selon le courant philosophique dont Malick se fait le porteur, le spectateur se réveille alors et voit les césures du film jusque là tenues pour négligeables. En suivant la logique de son propos jusqu'au bout, ce que l'on ne peut pourtant lui reprocher, Malick condamne la fin de son film à un certain prosaïsme, où surnagent encore, toutefois, quelques sublimes images.

Reste un poème visuel d'une totale liberté, une ôde à la pureté de la nature, plus pure que manichéenne, à la manière de l'Aurore de Murnau, qui brille dans sa première partie de tous les feux de la beauté.
Gounou
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Message par Gounou »

Bon. Alors pour ma part il m'est, pour l'heure, totalement impossible d'envisager un décorticage du film scène par scène, plan par plan, raccord par raccord... pour la simple et bonne raison que ce film m'a pleinement happé de ses premières images (et notes) jusqu'aux dernières. Je ne me suis presque pas posé la question du montage tellement j'ai trouvé l'harmonie parfaite dans l'enchaînement de chaque image, de chaque son... une maîtrise dans le rythme également qui a eu sur moi cet effet d'hypnose cotonneuse, et ce de façon totalement homogène sur les deux heures et quelques du film.
Au-delà de ça, j'ai été ému (souvent aux larmes) par la beauté des images, des décors, de la musique, des acteurs, des ambiances...
Ce film est un véritable poème cinématographique, un diamant brut d'une telle rareté qui en fait forcément, à mes yeux, un très grand film.
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Q'orianka Kilcher est d'une beauté à couper le souffle
La photographie de Lubezki est sublime
La mise en scène de Malick est magistrale
L'utilisation de la musique (notamment le Concerto pour piano n°23 de Mozart) et son harmonie parfaite avec l'image nous réserve quelques moments de grâce uniques, devenus trop rares au cinéma.

J'ai quelques réserves mineures pour le reste (quelques moments creux, traitement du scénario, des ellipses un peu sèches), mais elles ne pèsent pas lourd face à l'atout majeur du film : sa beauté plastique exceptionnelle, qui fait que chaque oeuvre du cinéaste est une expérience artistique unique, un retour aux sources du cinéma, à sa simplicité originelle : image, fusion, émotion.
Je ne demande rien d'autre. "Simplement" ça. Mais cette simplicité là n'est justement accessible qu'aux plus grands maîtres.

Merci Monsieur Malick.
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Message par MJ »

Je VEUX le voir. :shock:

[ The Thin red Line rules, en grande partie.]
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Message par Ouf Je Respire »

Memento a écrit :Q'orianka Kilcher est d'une beauté à couper le souffle
La photographie de Lubezki est sublime
La mise en scène de Malick est magistrale
L'utilisation de la musique (notamment le Concerto pour piano n°23 de Mozart) et son harmonie parfaite avec l'image nous réserve quelques moments de grâce uniques, devenus trop rares au cinéma.

J'ai quelques réserves mineures pour le reste (quelques moments creux, traitement du scénario, des ellipses un peu sèches), mais elles ne pèsent pas lourd face à l'atout majeur du film : sa beauté plastique exceptionnelle, qui fait que chaque oeuvre du cinéaste est une expérience artistique unique, un retour aux sources du cinéma, à sa simplicité originelle : image, fusion, émotion.
Je ne demande rien d'autre. "Simplement" ça. Mais cette simplicité là n'est justement accessible qu'aux plus grands maîtres.

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Message par Zelda Zonk »

Ouf je suis un âne a écrit :
Memento a écrit :Q'orianka Kilcher est d'une beauté à couper le souffle
La photographie de Lubezki est sublime
La mise en scène de Malick est magistrale
L'utilisation de la musique (notamment le Concerto pour piano n°23 de Mozart) et son harmonie parfaite avec l'image nous réserve quelques moments de grâce uniques, devenus trop rares au cinéma.

J'ai quelques réserves mineures pour le reste (quelques moments creux, traitement du scénario, des ellipses un peu sèches), mais elles ne pèsent pas lourd face à l'atout majeur du film : sa beauté plastique exceptionnelle, qui fait que chaque oeuvre du cinéaste est une expérience artistique unique, un retour aux sources du cinéma, à sa simplicité originelle : image, fusion, émotion.
Je ne demande rien d'autre. "Simplement" ça. Mais cette simplicité là n'est justement accessible qu'aux plus grands maîtres.

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Message par Flol »

Memento a écrit :Q'orianka Kilcher est d'une beauté à couper le souffle
La photographie de Lubezki est sublime
La mise en scène de Malick est magistrale
L'utilisation de la musique (notamment le Concerto pour piano n°23 de Mozart) et son harmonie parfaite avec l'image nous réserve quelques moments de grâce uniques, devenus trop rares au cinéma.

J'ai quelques réserves mineures pour le reste (quelques moments creux, traitement du scénario, des ellipses un peu sèches), mais elles ne pèsent pas lourd face à l'atout majeur du film : sa beauté plastique exceptionnelle, qui fait que chaque oeuvre du cinéaste est une expérience artistique unique, un retour aux sources du cinéma, à sa simplicité originelle : image, fusion, émotion.
Je ne demande rien d'autre. "Simplement" ça. Mais cette simplicité là n'est justement accessible qu'aux plus grands maîtres.

Merci Monsieur Malick.
Merci Memento, tu m'épargnes l'épreuve insurmontable que représente pour moi la rédaction d'un quelconque avis sur ce film. Car j'en suis ressorti tout retourné, comme rarement ça m'est arrivé : les jambes cotonneuses, la bouche sèche, l'esprit totalement ailleurs...je crois que ça ne m'était pas arrivé depuis Lost in Translation, en fait.
Bref c'est un film extraordinaire, sans doute moins abouti que l'immense The Thin Red Line, mais ça reste du très très grand art. En fait, c'est simple : c'est un film qui "me manque". A peine ressorti de la salle, que j'avais déjà envie de m'y replonger, pour retrouver ce monde paisible, "comme dans un rêve". Je pense qu'il n'y a vraiment que le cinéma de Terrence Malick qui puisse me mettre dans cet état de quasi-transe hypnotique.
Mais j'ai donc moi aussi quelques réserves à émettre (notamment concernant la partie en Angleterre, que je trouve moins intéressante) mais au final, je me rends compte que depuis 24h, je n'arrête pas de repenser à ce film. J'ai déjà envie de le revoir...

PS : bon bah j'aurais quand même trouver le moyen d'écrire un p'tit truc, hein...
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Message par Ouf Je Respire »

Je pense revoir ce film d'ici peu. Impossible de ne pas y penser.
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