[center]Bandolero (Bandolero !) 1968[/center]
Revu à l'instant ce petit western sans prétention. Rien de génial ni de trop honteux. McLaglen fait le boulot et semble avoir laissé la bride assez lâche à ses acteurs-vedettes, en premier lieu Jimmy Stewart qu'on sent joyeusement émoustillé par le cabotinage, pas loin de l'auto-parodie (regard faussement crétin et bégaiement). A vrai dire, son interprétation, sans rester dans les mémoires, est l'un des deux principaux attraits. L'autre étant évidemment la présence de la somptueuse Raquel qui a même l'occasion de parler sa langue natale en termes fleuris. A son propos, je suis à moitié d'accord avec
l'analyse de Julien Léonard. Elle n'est certes pas excellente actrice mais pour le peu qu'elle a à jouer, elle ne s'en tire pas mal (cf sa réplique bien sentie au début à propos de son passé sulfureux). Un point qui en dit long sur son charme, c'est qu'elle reste attirante malgré son atroce hypertrophie capillaire, tristement précurseur des exagérations des années 80 (Farah Fawcett & Co).
Tignasse, tignasse... C'est un petit petit nom charmant...
Quant à la violence gratuite des attaques des bandoleros... elles restent finalement bien soft comparées à ce que montreront Aldrich, Peckinpah ou Penn.
Le fils de Victor s'est plu à décrire différents liens filiaux et fraternels : Stewart & Martin, Will Geer et son dégénéré de rejeton et l'amitié paternelle de George Kennedy avec son jeune adjoint. Mais bon, on reste à mille lieues de Ford et de Hawks. Comme l'écrit Julien Léonard, McLaglen reste un traditionaliste et on a droit aux p'tits couplets républicains... ainsi qu'à une fin satisfaisante pour les bons esprits. Les deux frères, si sympathiques soient-ils restent des bandits et donc mourront, le brave et honnête sheriff (le toujours excellent George Kennedy, plus gros bébé maladroit que jamais dans sa flamme désespérée pour Raquel Welch) ramènera au bercail les deux fruits vénéneux du délit : le pognon et qui vous savez.
L'ensemble est donc très moyen, pour preuve les multiples erreurs de continuité (la sacoche à billets que Stewart lance s'accrocher à une poutre change de place entre deux plans ; Martin poignardé à gauche saigne à droite...).
Une fois que c'est dit, restent quelques point sympas pour sauver les meubles comme l'arrivée de Stewart en ville, traversant un saloon/hôtel aussi crasseux que surpeuplé (ne loupez pas le panneau indiquant les différents tarifs proposés par le gargotier !

) ou son dialogue fort instructif avec le véritable bourreau.
Si je ne me suis pas étendu sur Dean Martin, c'est que je l'ai vu bien meilleur et plus concerné ailleurs.
Un autre détail qui m'amusera toujours avec mon goût pervers pour les
underdogs et plus encore pour les parents pauvres d'une fratrie, c'est la présence au générique de John Mitchum, petit (mais bien costaud quand même) frère de l'autre... alors qu'il n'apparaît que quelques secondes et ne gargouille que deux brèves phrases ! Plus rigolo encore : le générique de fin le crédite comme "
Bathhouse customer"... alors qu'il interprète un barbier !

Le bon gros John (qui a hérité du même marmonnement placide que son glorieux frangin) aura un peu plus de temps de présence auprès de Clint Eastwood.
I just do my duty, dude...
Mon p'tit doigt (trempé dans le goulot d'une bouteille de scotch

) me dit que
ce bouquin qu'il publia en 1988 doit être tordant.