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Publié : 17 juil. 05, 17:47
par Kevin95
GASTON a écrit :Kevin95 a écrit : Apres que Widmark tue Quinn, Fonda fait bien bruler par un exces de colère le saloon ?

Colère, non, je pense plutôt à un dernier geste d'amitié et de désespoir, le feu emportera son vieux copain et le saloon qui était lié à son existence ???
De mémoire, l'attitude de Fonda m'avais particulièrement choqué, puisque je m'étais habitué au Fonda calme et défendant la veuve et l'orphelin du début du film.
Il ne devient certes pas un vrai
bad guy, mais en adopte de nombreuses caractéristiques (au point de devenir l'ennemi du shérif Widmark).
Ses émotions l'ont, me semble t il, dépassé !
Publié : 17 juil. 05, 18:53
par acidparadouze
Les affameurs:
Il m'a beaucoup plus ce western même si je ne le considère pas comme un grand film. Le technicolor fonctionne très bien, le film est très réussi esthetiquement. Par contre je trouve l'histoire pas assez developpée, et c'est un peu trop niais pour moi. Neanmoins les personnages sont très réussis et complexes, avec une confrontation finale superbe. Un régal pour les yeux ce film, l'ambiance est inégale.
Publié : 17 juil. 05, 20:04
par Roy Neary
Niais les
Affameurs ?
On parle bien d'Anthony Mann là ?
Publié : 17 juil. 05, 22:45
par acidparadouze
Roy Neary a écrit :Niais les
Affameurs ?
On parle bien d'Anthony Mann là ?
Je parle surtout des passages du début, avec les fou rires à deux francs cinquante "hahaha", la camaraderie hollywoodienne et la drague puritaine. Niais n'est peut-être pas tout à fait le bon terme, je dirais surtout que ça sonne un peu faux par moments et qu'en plus ça s'étire sur la longueur (il faut attendre un bon moment avant que les problèmes n'arrivent et qu'on arrête de se marrer comme des débiles).
Ca n'empèche que ça soit un très bon film, enfin bon je préfère winchester 73

(pas vu les autres)
Publié : 18 juil. 05, 15:51
par noar13
Rockatansky a écrit :La brute, le colt et le karaté : Alliance peu probable entre le western et le film de kung fu, au final un film sympathique qui ne se prend pas au sérieux, qui possède de nombreux moments assez loufoque, et correspond parfaitement au canons du western spaghetti. On remarquera un passage furtif sur le fameux pont de La rage du tigre. 6/10
oui sympa la recherche des plus beaux culs de l'ouest
et un casting magnifique : lo lieh + van cleef
j'ai tout de même une petite préférence pour mon nom est shangai joe, dans le genre spagh et noodle, une histoire bien gentille quelques scenes d'amour pathetiques mais dans l'ensemble bien violent et jouissif.
Le chinois de service chen lee, est un inconnu ?? mais il envoi bien et quelques scenes sont très graphiques (main coupée, yeux arrachés, etc...)
Seule déception la trop breve apparition de kinski (5 minutes après plus d'1 heure de film), mais attention quelle apparition !!!
et sinon mon petit chouchou, nakadai oblige, 5 gachettes d'or (real cervi, script dario argento) avec un bud spencer minable (comme souvent, toujours ?) faut le voir sur son cheval, pauvre bête.
A part cette erreur de casting on retrouve des vieux routiers du genre, notamment william berger, jeff cameron et brett halsey.
Mais le principal interet de ce film est la présence de Monsieur Tastuya Nakadai en bad guy.
Magnifique doublage Fr avec un petit accent mexicain, nakadai en fait des tonnes, les yeux grand ouverts, sourire sadique, il n'a pas de sabre mais tout de même un bon coupe chou pour tailler le gros bud.
histoire classique, constitution de l'equipe puis vengeance dans les bois, cette dernière est plutot bien menée, nos 5 gachettes nettoyant la bande de méchants 1 par 1.
Publié : 19 juil. 05, 00:16
par Rockatansky
Je vais donc finir par prendre le dernier film de la série qui me manque

Publié : 19 juil. 05, 13:44
par Max Schreck
Apache drums (Quand les tambours s'arrêteront), Hugo Fregonese, 1951
Typique des productions Val Lewton, ce western se distingue particulièrement par l'efficacité qui naît de son minimalisme de moyens. L'intrigue est extrêmement simple : un petit village de mineurs et de fermiers menacé par des Indiens sur le sentier de la guerre. Au milieu de ce programme on a droit à des études de caractères d'une subtilité inattendue, où les qualités de chacun sont sans cesse contrebalancées par leurs défauts, et réciproquement (il y est notamment question d'un homme en passe de racheter ses fautes et des conditions d'intégration dans la société des indiens, tolérés jusqu'à un certain point).
Toute la fin tourne au huis-clos dans une église qui me fait dire que ce film pourrait avoir influencé de manière assez évidente Carpenter avec son Assaut. Tout est filmé de l'intérieur, la menace des indiens reste invisible (on ne voit que leurs mains battant des tambours). Bref, il y a certains partis-pris esthétiques qui donnent une vraie personnalité à ce qui s'y passe et des personnages remarquablement développés.
Ma VHS était un peu fatiguée et c'est un peu dommage parce que je crois avoir pas mal perdu la beauté du technicolor.
Publié : 19 juil. 05, 16:28
par Beule
Max Schreck a écrit :Apache drums (Quand les tambours s'arrêteront), Hugo Fregonese, 1951
Typique des productions Val Lewton, ce western se distingue particulièrement par l'efficacité qui naît de son minimalisme de moyens.
Je l'avoue, cette formulation me gêne un peu en ce qu'elle renvoie une image trop réductrice de Lewton. Celle de l'artisan chevronné appliquant à la lettre ses recettes éprouvées depuis
Cat people ou
The seventh victim pour réveiller par l'indicible cette peur primale enfouie au plus profond de chacun d'entre nous. C'est bien sûr vrai dans une large mesure, et l'examen scrutateur en un panoramique inquiet de ces montagnes désolées, accablées de chaleur, après que le proscrit Stephen McNally a interrompu sa fuite vers l'exil sur les vestiges d'un massacre Mescaleros encore frais, constituerait à elle seule, mieux encore que le si célébré exercice de style final, une transposition géniale en plein jour des abîmes tourmentés que recelaient les courses éperdues de Jane Randolph ou Jean Brooks dans un environnement urbain -donc a priori familier- et nocturne.
Cela dit, cette halte dans l'effroi me semble ici offrir des prolongements d'une autre nature. Quelles sont les motivations qui poussent McNally à rebrousser chemin? La simple peur de l'isolement face à cette menace sans contours? Peut-être, mais il me semble surtout que cette panique serve de stimule déclencheur à une conscience sociale jusque là insoupçonnée chez le maverick expulsé par ses pairs. Et que cette même phobie prégnante sur l'ensemble du village en modèlera les comportements, fera vaciller les dogmes puritains (la révélation de la véritable figure du pasteur Arthur Shields, en apparence importé tel quel de son emploi fordien, à commencer par
Drums along the Mohawk) et les certitudes bien-pensantes comme coulées dans le marbre à l'ouverture du récit, pour ébranler le manichéisme et façonner dans la maturité une vraie communauté sociale. Ce que tu relèves fort à propos d'ailleurs lorsque tu précises que "les qualités de chacun sont sans cesse contrebalancées par leurs défauts".
Par cette minutieuse attention à l'épanouissement d'une vraie conscience solidaire, qui certes avait déjà posé ses germes dans l'éblouissant
Bedlam -trop atypique pour synthétiser les obsessions thématiques et stylistiques du producteur- Lewton et Fregonese (il ne faudrait pas l'oublier) empreintent le sillon virginal d'un Mann ou d'un Ford pour embrasser la mythologie westernienne la plus pure plutôt que de l'éreinter par la greffe illusoire de recettes ayant fait leurs preuves dans le genre parafantastique.
Pour le reste je suis entièrement en phase avec les qualités que tu vantes. Dommage pour toi que les couleurs de ta VHS (enregistrement de quelle diffusion TV?), essentielles au plein exercice du charme, se soient révélées défraîchies. Sans doute le seul western (re)découvert au cours de ces deux dernières années que je considère comme un pur chef d'oeuvre

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Publié : 19 juil. 05, 16:47
par Max Schreck
Beule a écrit :Max Schreck a écrit :Apache drums (Quand les tambours s'arrêteront), Hugo Fregonese, 1951
Typique des productions Val Lewton, ce western se distingue particulièrement par l'efficacité qui naît de son minimalisme de moyens.
Je l'avoue, cette formulation me gêne un peu en ce qu'elle renvoie une image trop réductrice de Lewton. Celle de l'artisan chevronné appliquant à la lettre ses recettes éprouvées depuis
Cat people ou
The seventh victim pour réveiller par l'indicible cette peur primale enfouie au plus profond de chacun d'entre nous.
Loin de moi l'idée de réduire l'ensemble de sa production à cette figure de style, mais disons que pour ce film, ça me semblait pertinent de citer cette caractéristique de Lewton.
Cela dit, cette halte dans l'effroi me semble ici offrir des prolongements d'une autre nature. Quelles sont les motivations qui poussent McNally à rebrousser chemin? La simple peur de l'isolement face à cette menace sans contours? Peut-être, mais il me semble surtout que cette panique serve de stimule déclencheur à une conscience sociale jusque là insoupçonnée chez le maverick expulsé par ses pairs. Et que cette même phobie prégnante sur l'ensemble du village en modèlera les comportements, fera vaciller les dogmes puritains (la révélation de la véritable figure du pasteur Arthur Shields, en apparence importé tel quel de son emploi fordien, à commencer par Drums along the Mohawk) et les certitudes bien-pensantes comme coulées dans le marbre à l'ouverture du récit, pour ébranler le manichéisme et façonner dans la maturité une vraie communauté sociale. Ce que tu relèves fort à propos d'ailleurs lorsque tu précises que "les qualités de chacun sont sans cesse contrebalancées par leurs défauts".
Il apparaît que les actes des personnages ont ici de l'avance sur leurs pensées. Si Sam Leeds, le personnage de McNally, s'investit pour sauver la ville, il fait savoir explicitement (il dit ne jamais mentir) qu'il le fait pour prendre de l'ascendant sur le sheriff, son rival amoureux. Selon lui, c'est l'orgueil qui le guide. Or, et c'est le pasteur qui en sera le premier conscient, il se place ainsi sur la voie de la rédemption. Mais tout ça est raconté et révélé sans aucun moralisme pesant, c'est tout le contraire.
Ainsi le pasteur est au départ montré comme le garant de la bonne vertu du village (il fait expulser les prostituées). A la fin, il en viendra même à prier avec l'indien, alors qu'il le considérait auparavant à peine comme un égal. Mais tout ça n'est pas le résultat d'une évolution en ligne droite, dramatiquement commode mais peu réaliste. C'est au contraire fluctuant en fonction des événements, comme la vraie vie quoi. La fin laisse d'ailleurs pas mal de choses en suspens (avec cette étrange métaphore de l'âne qui vient têter sa mère) !
Il y aurait en fait beaucoup de choses à dire sur chacun des personnages.
Dommage pour toi que les couleurs de ta VHS (enregistrement de quelle diffusion TV?), essentielles au plein exercice du charme, se soient révélées défraîchies.
Enregistrement de La Dernière séance (j'étais d'ailleurs bien content d'avoir l'allocution de fin d'émission de Mr Eddy juste après le film).
Le film existe en DVD ? De qualité satisfaisante ?
Publié : 19 juil. 05, 19:07
par Djools
Eh ben hier ils ont repassé
Il Etait une Fois dans l'Ouest et je trouve qu'il est mille fois mieux que les nanars dont vous parlez, na. Sergio Leone est le roi du monde !!!!!!!! Ha ha ha, non je rigole (eh, c'était une farce hein), mais dés que Claudia envahie mon écran je décolle très haut ... et pour compenser mes remarques volent très bas hu hu. Bon voilà, A+

Publié : 19 juil. 05, 19:10
par AlexRow
Djools a écrit :Eh ben hier ils ont repassé
Il Etait une Fois dans l'Ouest et je trouve qu'il est mille fois mieux que les nanars dont vous parlez, na. Sergio Leone est le roi du monde !!!!!!!! Ha ha ha, non je rigole (eh, c'était une farce hein), mais dés que Claudia envahie mon écran je décolle très haut ... et pour compenser mes remarques volent très bas hu hu. Bon voilà, A+

Et merde, encore un Breton

Bienvenue quand même

Publié : 19 juil. 05, 19:29
par Beule
Max a écrit :Beule a écrit :
Je l'avoue, cette formulation me gêne un peu en ce qu'elle renvoie une image trop réductrice de Lewton.
Loin de moi l'idée de réduire l'ensemble de sa production à cette figure de style, mais disons que pour ce film, ça me semblait pertinent de citer cette caractéristique de Lewton.
Au regard de tes développements à suivre, j’avais bien saisi. Mais aujourd’hui le nom de Lewton est si communément assimilé à une simple franchise attenante à une forme d’expression de la terreur que je craignais qu’elle n’induise ton lecteur en erreur

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Il apparaît que les actes des personnages ont ici de l'avance sur leurs pensées. Si Sam Leeds, le personnage de McNally, s'investit pour sauver la ville, il fait savoir explicitement (il dit ne jamais mentir) qu'il le fait pour prendre de l'ascendant sur le sheriff, son rival amoureux. Selon lui, c'est l'orgueil qui le guide.
Aussi spontanée soit-elle, cette assertion personnelle est de toute façon contredite, fût-ce à son corps défendant, par le désarroi manifesté par Leeds lorsque confronté aux vestiges du massacre. Saisi sur le fait, il n’émanait de son trouble nul calcul d’ambitieux ni même d’amoureux éconduit. Sans doute cette caractérisation proche de l’aphorisme relève-t-elle de la conviction erronée par le joueur que pour exister dans cette nouvelle structure sociale si sclérosée il se doit d’endosser un rôle qui lui permette d’exister aux yeux de ses concitoyens --et de celle qu’il aime.
Or, et c'est le pasteur qui en sera le premier conscient, il se place ainsi sur la voie de la rédemption. Mais tout ça est raconté et révélé sans aucun moralisme pesant, c'est tout le contraire.
J’imagine d’ailleurs que tu fais là allusion à la surprenante respiration confidentielle introduite par Fregonese lorsque les deux hommes (Leeds et le pasteur) font face aux Indiens pour couvrir la retraite du convoi

. Je me souviens que c’est à cette occasion que se lézardaient les oripeaux obtus de la personnalité du pasteur, pour révéler une lucidité humaine et une complexité psychologique au service des aspirations sociales de ses sujets sans pouvoir me remémorer précisément le détail de sa « leçon ».
Ainsi le pasteur est au départ montré comme le garant de la bonne vertu du village (il fait expulser les prostituées). A la fin, il en viendra même à prier avec l'indien, alors qu'il le considérait auparavant à peine comme un égal. Mais tout ça n'est pas le résultat d'une évolution en ligne droite, dramatiquement commode mais peu réaliste. C'est au contraire fluctuant en fonction des événements, comme la vraie vie quoi. La fin laisse d'ailleurs pas mal de choses en suspens (avec cette étrange métaphore de l'âne qui vient têter sa mère) !
Exactement. Au demeurant ce n’est pas parce que le pasteur finit par prier aux côtés de celui qu’il déconsidère plus qu’un mécréant qu’il se départit pour autant d’un racisme endémique. Simplement obligation fait loi. Et comme tu le dis, les traits de caractère de chacun des protagonistes fluctuent en fonction des événements. Rien ne garantit, et la métaphore tranquille de l’ânon en atteste, qu’un changement radical interviendra au village lorsque la vie y aura repris son cours. Mais au moins ses habitants auront-ils su dépasser les préjugés pour apprendre à se connaître et parfois à s’accepter. Et c’est là la base de toute communauté viable.
Le film existe en DVD ? De qualité satisfaisante ?
Ah malheureusement, pas que je sache ! Mes souvenirs remontent à 2003 lorsqu’il avait été diffusé dans une sublissime copie à la Cinémathèque.
Vic en était aussi d'ailleurs, mais on ne se connaissait pas encore. Et le film semble jouir d’un prestige bien plus grand par chez nous qu‘aux Etats-Unis. Je crains donc qu’il ne joue encore longtemps les Arlésiennes.
Publié : 19 juil. 05, 22:45
par Jeremy Fox
Messieurs Beule et Max Schrek, vous m'avez fait saliver ! Il est passé à la dernière séance en deuxième partie de soirée après
Les Affameurs en octobre 1991 (quelle mémoire

) : je dois donc l'avoir vu mais il me faudrait absolument une piqure de rappel.
Publié : 19 juil. 05, 23:59
par Roy Neary
Otis B. Driftwood me manque...
Publié : 20 juil. 05, 08:03
par L'étranger...
Jeremy Fox a écrit :Messieurs Beule et Max Schrek, vous m'avez fait saliver ! ...
+ 1, c'est vrai que j'entends parler (en bien!) de ce film depuis un bon bout de temps sans me rappeler si je l'ai vu ou pas, en tout cas, je sais que j'ai raté sa diffusion en 91 car j'étais "sous les drapeaux".