mannhunter a écrit :je sens bien un 5/6 ou un 6/6 pour Jordan White ,et Jack Griffin devrait être mitigé...
Mr Venkmachin bidule ne met pas de note puisqu'il ne voit quasiment rien. Il est juste là pour de faux; juste pour placer deux ou trois boutades. A quand un avis ?!
Par contre, j'attends avec impatience les avis de Jack, Jordan, Mr Marlowe et bien sûr Mr Rata.
Ratatouille a écrit :
Je ne l'ai même pas encore vu...
Mais étant déjà méga fan de ses 2 précédents films, personnellement je pars avec de bons à prioris.
Ratatouille a écrit :
Je ne l'ai même pas encore vu...
Mais étant déjà méga fan de ses 2 précédents films, personnellement je pars avec de bons à prioris.
Pas trop peur d'être déçu.
C'est une question ? Si c'est effectivement une question, ma réponse est : si, forcément un peu...mais j'ai tout de même confiance dans le talent de la miss Coppola.
tronche de cuir a écrit :Mr Venkmachin bidule ne met pas de note puisqu'il ne voit quasiment rien. Il est juste là pour de faux; juste pour placer deux ou trois boutades. A quand un avis ?!
Le Venkman aimerait bien discuter cinéma mais il est plongé dans son dico de synonymes (page 372, étron : "Matière fécale consistante de forme moulée...") histoire de se mettre au niveau.
mannhunter a écrit :je sens bien un 5/6 ou un 6/6 pour Jordan White ,et Jack Griffin devrait être mitigé...
Bah j'ai marché à fond!
J'étais synchrone avec les émotions ressenties par MA et comme l'a dit Memento plus haut, je pense que c'est un film dont la réussite peut difficilement s'expliquer par des mots...Si on ne parvient pas à voir que Sofia Coppola place toute son attention sur son personnage principal, on risque de passer à côté du film et, effectivement, dire que la cinéaste filme du vide ou juste des décors et des costumes. Or l'oeuvre, dans son parti-pris subjectif (voir l'alternance musique classique et moderne qui a un sens, les quelques scènes fantasmées etc..), est totalement habitée, tant par la mise en scène aérienne, plus classique mais gagnant en évidence par rapport aux deux premiers films de Coppola, que par l'excellence du jeu de Dunst, son meilleur rôle selon moi. Il y a une cohérence et un rythme, reposant simplement sur l'émotion, qui rend le film peut être difficile à saisir mais une fois qu'on y est, c'est le pied.
La nature du film et l'acceuil qui lui est réservé me font penser au cas de Kundun de Scorsese.
mannhunter a écrit :je sens bien un 5/6 ou un 6/6 pour Jordan White ,et Jack Griffin devrait être mitigé...
Bah j'ai marché à fond!
J'étais synchrone avec les émotions ressenties par MA et comme l'a dit Memento plus haut, je pense que c'est un film dont la réussite peut difficilement s'expliquer par des mots...Si on ne parvient pas à voir que Sofia Coppola place toute son attention sur son personnage principal, on risque de passer à côté du film et, effectivement, dire que la cinéaste filme du vide ou juste des décors et des costumes. Or l'oeuvre, dans son parti-pris subjectif (voir l'alternance musique classique et moderne qui a un sens, les quelques scènes fantasmées etc..), est totalement habitée, tant par la mise en scène aérienne, plus classique mais gagnant en évidence par rapport aux deux premiers films de Coppola, que par l'excellence du jeu de Dunst, son meilleur rôle selon moi. Il y a une cohérence et un rythme, reposant simplement sur l'émotion, qui rend le film peut être difficile à saisir mais une fois qu'on y est, c'est le pied.
La nature du film et l'acceuil qui lui est réservé me font penser au cas de Kundun de Scorsese.
Attend, si le film remporte la Palme ou le prix de la mise en scène, tout le monde va se mettre à l'aimer et les 6/6 vont pleuvoir sur le forum.
Hormis une ou deux réserves qui n'empiètent en rien sur la grande qualité de l'ensemble, un film qui par moments, à un degré moindre certes, mais à un certain degré tout de même m'a fait penser que l'aura magique de Barry Lyndon ainsi que celle des Liaisons Dangereuses planaient toujours sur cette pièce maîtresse d'une oeuvre ô combien personnelle, qui vise ici à l'universalité par son propos. Je dirais que le film est plus proche de Barry Lyndon par sa structure ( ascension puis chute).
Ce n'est pas que de Marie-Antoinette et de la place qu'elle a pu occuper dont il s'agit, mais des questions de sa propre place aux yeux des autres, de la quête de l'identité, de la perte des racines, de la place aussi plus généralement de la femme dans la société, déjà de l'époque, mais encore d'aujourd'hui. Même si le portrait est très ancré dans les années 1750-1800, il demeure tout à fait contemporain, et pourrait viser toutes les époques et toutes les sociétés, en particulier celle qui sont monarchiques. J'ai en regardant le film pensé à Rousseau, aux Salons, à Mme de Warens dont le philosophe dressa un portrait émouvant et nostalgique dans Les Confessions. Je ne suis pas du tout un spécialiste de l'époque, mais les partis pris de Sofia m'ont tous conquis. Maintenant il m'est d'avis que ça en fera rager certains qui s'attendent peut-être à une certaine fidélité.
J'ai adoré le mélange de musique classique et de pop, une pop loin d'être légère, romantique dans l'âme, mais un romantisme sevré par le poids de la mélancolie, à l'instar de la cold-wave de The Cure à leurs débuts. Beau générique de début, les lettrines roses...
La première demi-heure est d'une hallucinante perfection plastique. Je n'ai rien à jeter de l'intégralité des plans qui la constituent. Un véritable chef-d'oeuvre qui m'a littéralement fait pleurer. Je ne me suis pas contenu, pris par l'émotion que dégageaient à la fois les images et ce qu'elles représentaient. Le départ du pays d'origine vers cette France qui accueille semble-t-elle à coeur ouverte celle qu'elle ne considérera jamais comme l'une des siennes, totalement en tout cas.
Bien entendu, après une telle introduction, et pour décrire la nostalgie de la Reine, le poids qu'elle porte sur ses épaules et sa légitimité à acquérir par le biais de l'enfantement ( Mon royaume pour un garçon !), Marie-Antoinette se doit de ralentir le rythme, de poser l'intrigue, de la développer aussi. On est introduit à Versailles, à la Cour, où tout est rutilant, pimpant, et aussi, c'est voulu, hypocrite. Pas mal de sourires forcés, un ton hautain, et Marie-Antoinette qui se perd parmi les centaines de visages, dont aucun, certainement ne lui restera familier, si ce n'est celui de ses proches.
C'est magnifique, superbement photographié et éclairé, à ce niveau-là le plus beau des films de Sofia, bien loin devant Lost in translation et Virgin Suicides. Certains plans sont des tableaux animés qui prennent vie devant nos yeux. Eblouissant.
Les costumes, les petites chorégraphies, dont celle du bal masqué sont grandioses. Mais il y a aussi dans l'intimité, au détour d'un plan de main caressant le vent, d'un visage se figeant à la vitre, d'un soleil matinal quelque chose de très féminin, de sensuel.
Les acteurs y compris Jason Schwartzman un petit peu critiqué pour le moment m'ont paru très bons, et convenir à la figure qu'ils représentent, la pincée Mme de Noailles étant aussi de la partie bien entendu. Une des répliques les plus mordantes est celle de Marie-Antoinette qui ne comprend pas l'espèce de cirque autour d'elle, lâchant un: " Tout cela est ridicule!". Avant d'avoir une réponse sèche avec ce petit air supérieur qui lui fait comprendre qu'elle ne s'adresse pas à n'importe qui: " Ceci, Madame, c'est Versailles".
Il y a des moments qui se traînent un petit peu, mais qu'est-ce au regard du reste ? Au regard de ces plages de silence, d'errance, où la jeune femme, adolescente qui devient femme en si peu de temps, déambule dans des pièces trop grandes ou attend à la fenêtre que les heures s'écoulent. Terrible quotidien.
Sans être morbide, le film est teinté d'une tristesse certaine. La photo est souvent fauve, il y a des tons automnaux, dans les scènes de deuil comme lors de certaines séquences plus enjouées comme celle de la naissance des enfants. L'une des plus belles reste celle de l'intrônisation des deux époux en Roi et Reine de France, sur ce long tapis bleu et or.
Il y a j'en suis sûr des incohérences, voire des petites aberrations historiques, mais de là à parler de contre-vérités ? L'opéra Garnier en est la plus belle illustration. Je dois dire que ça ne peut pas gêner, Coppola ne se réclamant pas historienne, et le film pas un documentaire. Elle prend des libertés, ose, insuffle de la modernité à un récit qui aurait pu sentir la poussière. Elle joue aussi de l'ellipse de façon inspirée, comme lors des réveils de la Reine accompagnés du même rituel, peut-être la meilleure idée pour représenter la lassitude d'une femme dépendante des autres, aux yeux de certains futile ou trop innocente, pour les siens, déjà trop lointaine.
Ce n'est pas le plus facile des films de Sofia Coppola, mais c'est le plus ambitieux. Avec ses défauts, comme la représentation des putes de bordel, pas terrible, quelques fondus au noir en trop, un récit un petit peu éventé lors de l'arrivée des soldats de l'armée américaine.
Et Kirsten Dunst rayonne. Plus que jamais. Avec une petite pincée d'amertume, pas un gramme de mascara en trop, une dignité qu'elle porte de bout en bout. La fin est terrible, surtout le dialogue final. Poignant.
J'ajoute que j'ai vu le film en VF volontairement, en espérant le revoir en VO cette fois-ci, mais la VF, très bonne au demeurant me paraît être une bonne solution vue le contexte pour découvrir le film.
Film du mois. Palme d'Or (personnelle bien sûr, je ne crois pas que le film gagnera de prix, ne vous en faites pas manny et tronche de cuir).
Jordan White a écrit :Palme d'Or (personnelle bien sûr).
Hey, attends au moins d'avoir vu les autres films en compétition
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)