Horus faisant un nouvel adepte, excellent ! La fine équipe d'insolents réunie autour de Takahata avait tout donné pour imposer son idée ambitieuse de l'animation avec ce film et vraiment la passion de repousser les limites se ressent tout du long, jusque dans ses coutures et fissures. L'histoire de sa production est aussi légendaire que le film lui-même, avec le studio Toei Doga à la fois comme lieu privilégié et comme autorité à défier. D'ailleurs les créateurs du film ont perdu la bataille sur plusieurs fronts, tout en réussissant effectivement à commettre un dessin animé novateur et un classique instantané.Arn a écrit : ↑24 août 23, 22:03Je viens par ailleurs de terminer Horus, et je ne m'attendais pas à être aussi emballé. Je pensais voir un sympathique anime des années 60, plutôt enfantin. Et je tombe sur une excellent film d'aventure aux allures de tragédie, bien rythmé, qui a sacrément bien vieillit. J'aurais adoré le voir gamin, j'aurais été totalement fan (pas trop jeune non plus je suppose, certaines scènes me paraissent assez dure).
Ça m'a en tout cas suffisamment enchanté et donné la pêche pour enchaîner sur Goshu.
Parmi les films qui ont suivi à la Toei, Les Joyeux Pirates de l'Île au trésor est assez remarquable aussi. Les jeunes animateurs du studio y sont encore à la barre et ça se sent. Certes ils ont été tenus de rentrer dans les rangs d'un projet plus standard et Takahata n'y est pas, c'est une variation animalière légère, pas bien dépaysante, du roman de Stevenson. En revanche ses compositions sont extrêmement cinégéniques et surtout, c'est une vrai manifeste de l'animation comme art suprême du mouvement : il est perpétuel, extrêmement fluide, plus keatonesque que Keaton par le goût des cascades et des chutes, bref la patte de Miyazaki y est très reconnaissable et il y a une heureuse frénésie, celle de jeunes artistes en train d'affirmer leur idée de leur art.