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Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 3 août 12, 08:45
par monk
feb a écrit :Il doit te rester The Purchase Price qui n'est pas le meilleur film du monsieur, ni du coffret mais comme il y a Barbara ça se laisse regarder
Sans aucun doute, je l'aime beaucoup !
Il me reste
Midnight Mary aussi...
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 3 août 12, 11:14
par magobei
monk a écrit :feb a écrit :Il doit te rester The Purchase Price qui n'est pas le meilleur film du monsieur, ni du coffret mais comme il y a Barbara ça se laisse regarder
Sans aucun doute, je l'aime beaucoup !
Il me reste
Midnight Mary aussi...
The Purchase Price n'est pas si mal quand même.
Midnight Mary, c'est le plus faible du coffret je trouve, mais rien d'honteux non plus. Et comme monk, j'avais été assez emballé par
Frisco Jenny, pourtant pas considéré comme une des réussites de Wellman.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 16 août 12, 15:39
par monk
magobei a écrit :The Purchase Price (1932)[/b]
Pour échapper à un petit ami insistant, une danseuse de cabaret (Barbara Stanwyck) épouse - par correspondance - un fermier mal dégrossi et se retrouve en plein territoire hillbilly. Il s'agit d'une comédie de moeurs plutôt légère, avec quelques moments slapstick, et la scène de mariage la moins romantique, la plus drôle, de l'histoire du 7e Art ! Mais la Grande Dépression rattrape le film pour lui donner une autre tonalité, plus dramatique. Au final, ce Purchase Price nous donne un aperçu de l'Amérique white trash, loin des clichés bucoliques ou "grands espaces", se payant aussi le luxe de se moquer de l'institution sacrée du mariage. Jolie étude de personnages aussi, montrant comment ce couple de complaisance va finir par s'aimer.
Vu il y a quelques jours et j'ai trouvé le film très plaisant moi aussi. Loin d'être le meilleur de Wellman, le film n'est pas honteux (et vraiment pas ennuyeux) et propose pas mal de scènes bien senties. La scène de mariage est effectivement assez exceptionnelle, la soirée avec les voisins aussi. L'humour est toujours bien amené, mais la fin un peu trop expédiée.
Et puis...on retrouve pleinement
Wellman, avec une certaine gravité en fond, latente, même dans les scènes de comédie, accentuée par l'absence de musique (autre que celle jouée par les personnages) et ses fondus silencieux. Deux signes particuliers qu'on retrouvera toujours à bon escient dans certains de ses films ultérieurs.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 5 sept. 12, 11:12
par Rick Blaine
Je me suis replongé dans ce fameux coffret forbidden Hollywood Wellman, commencé il y a bien longtemps mais que je n'avais jamais terminé.
Frisco Jenny: Pour ma part, je n'ai pas vraiment été emballé. Le film me semble tomber très vite dans un excès de pathos (Jenny perd son père, son amour, donne naissance à son enfant dans les bas-fonds, ... N'en jetez plus) dont il ne se relève pas. Cet excès me semble souligné par certaines lourdeurs de mise en scènes et de montage, comme lors d'un plan excessivement long de Jenny prenant son enfant dans ses bras à sa naissance. Il est souligné également par la prestation de Ruth Chaterton, qui m'a semblé excessivement larmoyante. Je ne me suis donc pas attaché du tout à son personnage, ce qui plombe nettement l’intérêt du film. Pourtant, il y avait quelques éléments intéressants, notamment l'épisode du tremblement de terre, visuellement marquant et dans lequel Wellman mêle habilement la petite histoire à la grande. Un film qui n'est pas désagréable, ni même ennuyeux, mais qui ne me convainc franchement pas.
Midnight Mary: C'est mieux. Beaucoup mieux. Un film très dynamique, avec un montage rapide, une utilisation du flashback intéressante et réussie, et cette fois une héroïne parfaitement convaincante. Loretta Young est parfaite, j'aime beaucoup cette actrice de manière générale, et entourée d'un casting remarquable, avec Richard Cortez et Franchot Tone, et surtout le génial et inimitable Andy Devine. Midnight Mary brille par une belle écriture, et quelques traits d'humour qui permettent d'éviter le ton trop tragique qui me semble plomber Frisco Jenny. Pas nécessairement un chef d’œuvre de Wellman, mais un excellent moment.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 5 sept. 12, 11:15
par Sybille
Entièrement d'accord avec tes deux avis.
Je veux le revoir, mais Frisco Jenny ne m'avait pas enthousiasmée, film que j'avais trouvé justement trop larmoyant et vieillissant, même si j'aime bien Ruth Chatterton.
Midnight Mary est beaucoup plus agréable, entre humour et dureté sociale très bien montrée.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 21 sept. 12, 06:38
par Jeremy Fox
Critique de
Track of the Cat et de son DVD
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 21 sept. 12, 11:07
par 1kult
Précision, il y a un cycle Wellman dans quelques semaines sur Cinéma de Minuit...

Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 21 sept. 12, 12:21
par Federico
Ce western si original et fascinant a effectivement droit à une édition Paramount richement bonifiée mais là où ça coince en ce qui me concerne, c'est que je n'ai jamais pu la déguster correctement. Achetée neuve (sous la jaquette bien inutile de la sélection
Mes meilleures séances/Best of western de M'sieur Eddy), mon DVD freeze au bout de 45' quel que soit le lecteur (visiblement la faute à un mauvais pressage vu les marques circulaires sur la galette).

Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 12 oct. 12, 15:15
par Alligator
http://alligatographe.blogspot.fr/2012/ ... enemy.html
The Public Enemy (L'ennemi public) (William A. Wellman, 1931)
Wouah! Ce qui frappe avant tout, c'est la qualité de la mise en scène de William A. Wellman. Le premier plan-séquence du film met la barre très haut.
Celui qui permet de la maintenir à cette hauteur est peut-être James Cagney qui procède à une interprétation surprenante, mêlant à la modernité de son personnage une part de folie plutôt effrayante. Physiquement, il a une carrure plutôt petite mais râblée, très tassée, costaude, boule-dogue dont le faciès hargneux rappelle à chaque instant qu'il est prêt à vous sauter à la gorge, une petite bombe sur patte prêt d'exploser à la moindre contrariété.
Ce mal social manifeste ne pouvait être figuré comme un héros. A Hollywood en ce temps-là, il était impossible de magnifier un tel personnage, pétri de violence, cupide et tout tourné vers le crime.
Néanmoins, le scénario ne fait pas sortir Tom Powers (James Cagney) de sa boite tel un fou à ressort. Dans une de ces scènes qu'on peut juger fondamentales, pour ne pas dire fondatrices, Wellman exécute un travail de mise en scène assez bluffant de maitrise par lequel il introduit, si ce n'est une excuse, au moins une explication à la violence et au rejet qu'incarne Tom : on y voit une correction sans parole qu'il reçoit de son père quand il est gamin. Froid et déterminé, le père inflige une série de coups de ceinture à un enfant qui n'en est pas à sa première et peut se permettre d'afficher une morgue révélatrice de la graine semée, celle de l'ennemi public en devenir. Dès le départ, la rupture est consommée. Ces premières scènes ont le net avantage de nous montrer la construction d'un caïd en le présentant, non pas comme un monstre apparu ex-nihilo, mais comme un être humain, le fruit d'une histoire.
Mais l'humanité du voyou s'arrête là. Afin d'échapper à la critique d'amoralisme vite établie à cette époque, le scénario va marteler un propos édifiant avec plus ou moins de subtilité d'ailleurs : "bien mal acquis ne profite jamais". En effet, se forme de plus en plus nette la dichotomie du bien et du mal avec l'affrontement de Tom avec son frère Mike (Donald Cook) sous les yeux de la mère, vieille, pure et toute bouffie de cette bonté un peu naïve qui date un peu. L'opposition ne va pas jusqu'au fratricide, car dans un dernier élan un peu absurde Tom rejoint le bon côté de la force, recouvre une moralité saine en quelque sorte.
Mais le prix à payer pour avoir été un si mauvais garçon lui coûte bien plus cher qu'une simple visite à l'hosto pour quelques bastos dans le bide. Du coup, le Tom enfant du début du film retrouve sa position victimaire : boucle moralement bouclée mais douteuse que les thuriféraires du code Hays n'ont sans doute pas saisie. Ironique que le pardon ne soit pas de mise : dès lors, à quoi bon revenir en arrière et s'amender quand on a mis le pied dans la fourmilière du vice?
Le film est très ambigu à bien des égards... voluptueusement ambigu. Il en ressort effectivement un charme soufré, un délicieux parfum d'interdit qui n'est pas sans humour non plus, noir comme il se doit. L'on sent que la production s'amuse avec ce personnage, cette trajectoire funambule, sur le fil du rasoir.
Et comme cette intelligence transparait également dans la manière qu'a Wellman de filmer son histoire, hé bien, vous n'êtes pas à l'abri de passer un très bon moment de cinoche, mes amis!
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 12 oct. 12, 16:28
par Julien Léonard
Belle critique !
Dans le registre "gangster hard boiled", il est un bon cran au-dessus du très intéressant Little Caesar de Mervyn Le Roy, bien plus dérangeant aussi. De ces films découleront toute une kyrielle d'oeuvres et oeuvrettes déclinant les procédés autour du gangster jusqu'au milieu des années 30 et l'arrivé du code Hays durant la mi-1934. Tous auront une solide portée sociale et lorgneront, selon les choix artistiques, du côté de la comédie ou bien du drame pur et dur. Mais aucun n'aura la patine du film de Wellman, intransigeant, sérieux, sombre, terrible. Et je parle même pas de La forêt pétrifiée, réalisé par Archie mayo en 1936 (avec Humphrey Bogart dans le rôle du gangster), film certes relativement intéressant mais aseptisé, bref, qui arrive bien après la bataille. A partir de 1935, les films de gangsters sont plus diversifiés, montrant la figure du criminel comme un méchant malin et sans scrupule que contrera un gangster moins barbare, voire carrément un flic.
Pour retrouver la sécheresse et la saveur d'un film criminel abouti et pleinement maîtrisé, il faudra attendre Les anges aux figures sales de Michael Curtiz, en 1938 quand même. Et toujours avec James Cagney, plus mémorable encore. Le film de Wellman est un sacré uppercut visionnaire qu'il faut prendre le temps d'apprécier. Il reste très moderne et surtout très dur. Un sacré film, en effet !
Tous ceux qui ont essayé de révéler la figure du gangster à l'écran s'en sont inspirés, de près ou de loin, à commencer par Martin Scorsese.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 24 oct. 12, 11:10
par monk
Le film (Public ennemi) attendait depuis un moment, mais son status de grand classique m'a poussé à préférer découvrir les autres films en priorité...Ne me lassant de toute façon pas de Wellman, et relancé par la chronique d'Alligator ci-dessus, il était temps de le découvrir pour de bon, et Public Ennemi est effectivement un film majeur du genre, malgré (?) une trame très classique (dont il doit y être pour quelque chose !) mais avec une lecture sociale. Que ce soit la mise en scène de Wellman, vraiment précise et maitrisée, ou Cagney, impressionnant et terrifiant de violence contenue (quoique...), le film impose le respect. Superbe fin, jusqu'au-boutiste et assez désespérée.
Du grand travail. Je garde.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 29 oct. 12, 17:39
par monk
Retour sur L'étrange incident, découvert l'année dernière. Je connaissais encore mal le western et pas du tout Wellman. Les choses ont bien changé depuis, et il était temps de revenir sur ce film qui m'avait laissé perplexe. Beaucoup de choses m'avaient "dérangé", mais je pense que j'avais été pris de court, m'attendant à tout autre chose - même si j'avais fort apprécié la noirceur et la sécheresse générale du film. Aujourd'hui, ma vision est fort différente et j'ai vraiment apprécié le film, que ce soit la mise en scène à la fois sèche, précise mais pleine de plans magnifiques comme Wellman sait si bien les combiner, que l'interprétation générale ou bien sur, le traitement du sujet.
Reste une introduction confuse (la place de Fonda et de son compagnon au sein de la communauté n'est pas clair: ils ont l'air d'être des étranger, mais ils connaissent tout le monde) et cette scène inutile (quoi que bien jolie) avec le passage de la diligence.
Je garde cette fois, mais ce n'en est pas pour autant mon Wellman préféré.
J'ai aussi tenté Ecrit dans le ciel, mais la soirée n'était définitivement pas au film d'aventure héroïque très buddy movie. Retour dans le sac après 40 minutes donc, pour une nouvelle, et fraîche tentative plus tard.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 29 oct. 12, 19:27
par Jeremy Fox
monk a écrit :J'ai aussi tenté Ecrit dans le ciel,
Tu devrais éviter

Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 29 oct. 12, 20:10
par Rick Blaine
Jeremy Fox a écrit :monk a écrit :J'ai aussi tenté Ecrit dans le ciel,
Tu devrais éviter

Ce n'est pas si mauvais que ça.
C'est le bas du panier pour Wellman, mais honnêtement, j'ai trouvé ça divertissant.
Re: William A. Wellman (1896-1975)
Publié : 29 oct. 12, 20:43
par monk
Jeremy Fox a écrit :monk a écrit :J'ai aussi tenté Ecrit dans le ciel,
Tu devrais éviter

Je l'ai commencé, je le finirais, mais je vais me donner un peu de temps pour oublier ce que j'en ai vu....
Celà dit, je lui ai trouvé des qualités !