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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 22 oct. 17, 00:25
par Watkinssien
Supfiction a écrit :

Pas touche à Meg Ryan, Commissaire !
Fallait dire ça à ses chirurgiens!

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 22 oct. 17, 10:45
par Cathy
Pour en revenir à la fête à Henriette et à Deux têtes folles, Dany Robin est bien plus pétillante qu'Audrey Hepburn et William Holden que pourtant j'adore autant tous les deux en font des tonnes et n'ont rien justement de la fraicheur requise à l'histoire. Deux têtes folles est traité en satire alors que la fête à Henriette est un divertissement brillant. Dany Robin et Michel Auclair étaient les grandes vedettes du cinéma français de l'époque. Et la fête à Henriette c'est aussi tout ce qui entoure la romance des deux personnages, c'est toute la mise en scène, le scénario original, les dialogues plus que savoureux et une superbe valse. Deux têtes folles n'est qu'une espèce de course poursuite sans charme autre que son duo d'acteurs et le technicolor, mais le film est plutôt lourdingue dans son ensemble (pourtant une fois encore j'adore Hepburn et William Holden), mais c'est une caricature de la vie française.

Sinon Meg Ryan, mouais bof !!!

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 27 oct. 17, 14:42
par Eugene Pallette
Je viens de regarder La Bandera de chez SNC Image et j'ai été moyennement emballé par l'histoire, même si Gabin arrive à sortir son épingle du jeu et nous offre de bons moments de cinéma. Je m'attendais à un rôle feminin plus ambitieux (caractéristique des films de Duvivier) et là j'ai été un peu déçu.
Néanmoins la copie est relativement bonne même si certains débuts de plans sont mal encodés.

Par contre déçu des bonus : sur la jaquette il y a marqué " Le travail d'un cinéaste : Julien Duvivier, 1896-1967, un film de Hubert Niogret" et au final on se retrouve avec un documentaire de 12 minutes sur la légion étrangère :roll:

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 28 oct. 17, 07:44
par onvaalapub
Un Grand film pour moi avec un Le Vigan ambiguë à souhait. Je trouve justement que Duvivier a tres bien géré le passage du roman au film. Et puis même si Annabella n'est présente que quelques minutes, Duvivier et elle font en sorte que l'on se rappelle sans problème de sa scène !
Rien que d'en parler, j'ai envie de le revoir.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 30 oct. 17, 06:40
par Jeremy Fox
La Fête à Henriette chroniqué par Olivier Bitoun à l'occasion de la sortie du film en Blu-ray chez Pathé.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 27 nov. 17, 07:14
par The Eye Of Doom
Bonjour j'ai tenté hier de voir Anna Karenine en DVD. J'ai tenu 10min tant la copie était moche: saturée, sans définition,... on aurait une recopie de VHS (et encore un pas beau).
Il s'agit d'un DVD Aventi (!?)
Y a t'il une edition correcte ?
Les commentaires sur la version Elephant sur la zone sont peu flatteurs. Un conseil ?
Merci

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 27 nov. 17, 09:55
par Commissaire Juve
The Eye Of Doom a écrit :Bonjour j'ai tenté hier de voir Anna Karenine en DVD. J'ai tenu 10min ...
Tu m'étonnes, ce DVD est une honte (je l'avais testé il y a 11 ans). La Fox a sorti une édition restaurée avec STF... mais c'est du zone 1 ! Quant à Elephant, pas moyen de savoir quel master ils ont utilisé.

Quand on sait qu'ils ont utilisé le vieux master moisi du laserdisc pour "21 jours ensemble", euh, méfiance.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 27 nov. 17, 19:08
par The Eye Of Doom
Merci pour ces infos. J'ai un lecteur zone A, je vais essayer de me procurer l'édition US.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 27 nov. 17, 20:04
par Commissaire Juve
The Eye Of Doom a écrit :Merci pour ces infos. J'ai un lecteur zone A, je vais essayer de me procurer l'édition US.
Je parlais de cette édition : http://www.dvdbeaver.com/film2/DVDRevie ... renina.htm

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 4 mars 18, 15:40
par The Eye Of Doom
Au royaume des cieux (1949)

Une jeune femme malchanceuse de retrouve en maison de redressement, dont la nouvelle directrice est une vieille fille tyrannique. Son petit ami cherche à la faire sortir.

Tenté par echos positifs dans ces pages, j'ai regardé le film en deux fois (toujours le pb de demarrer le visionnage à 22h30 une fois la famille au lit...). J'ai failli ne pas poursuivre après la vision de la première moitié, ce qui aurait été une grave erreur, le film donnant le meilleur sur la seconde moitié.

Bilan positif devant cet opus de Duvivier très recommandable.
Toute l'introduction du film posant le contexte est très efficace et porte la marque du savoir faire et de la liberté de mise en scène de l'auteur.
On voit la volonté de dépeindre avec honnêteté ce milieu semi carcéral et de rendre compte autant que faire ce peut pour une production de ce type, de la réalité des jeunes filles enfermées.
N'ayant aucune connaissance sur ce que pouvait être ce type d'établissement ou la vérité sociologique des jeunes filles de l'époque, il s'agit bien sûr d'une perception .
Le film est porté par une interpretation correcte mais qui peux paraître un brin conventionnelle notamment par Suzanne Cloutier dans le rôle principale de la jeune fille éthérée.
Le portait de groupe est néanmoins bien construit, fonctionne et gagne en intensité au cours du film. On apprend au fur et à mesure le passé des jeunes femmes ( prostitué, voleuse, parenticide, anarchiste,...).

Au dela dès qualités de composition tirant "as usual" le meilleur des décors, Duvivier fait montre de son inventivité dans la mise en scène notamment dans au moins deux scènes:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Lors du décès soudain de l'ancienne directrice, nous voyons la sous directrice frustrée prendre procession "en live" du bureau de la défunte alors que le corps de cette dernière est encore chaud. Le tour de force de Duvivier est de nous montrer cette prise de pouvoir alors que l'intérêsee reste hors champs, on ne voit que ses mains!
Un vrai moment de pure mise en scène...

Autre scène plus conventionnel mais bien menée est le dialogue à distance entre Maria et son amant, un soir d'orage. On est dans une communication a distance qui rappelle bien sûr L'heure suprême de Borzage.

Comme indiqué plus haut le film gagne en force sur la fin, quand il sort d'un schéma qui semblait pré-tracé. Globalement à partir du moment où le plan d'évasion de Maria est établi.

Premier moment très violent : la confrontation entre le Maria et la directrice. Celle-ci avoue avec fureur sa jalousie vis à vis des charmes de la jeune femme dont elle arrache les vetements. On a meme la vision d'un sein, chose toute de meme rare dans le cinema de l'époque.

Autre passage dramatique :
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Le groupe se rend à la messe de Noël alors que le pays est déjà bien inondé. La digue va finir par sauter ce qui entraîne une catastrophe violente.
Duvivier tire alors le meilleur du bouleversement (montée des eaux, scènes de panique, groupes sur barques,...) tant au niveau de la gestion des dynamiques de groupe, de la montée dramatique.
Un des points culminants sera :
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L'incroyable scène oú le cadavre de la jeune fille anarchiste qui s'est suicidé en se noyant dans les flots, est exhibé sur une table, les pensionnaires étant obligès de tourner au rond autour comme la promenade de forcat.
Enfin, la fuite finale des deux amants dans les paysages inondées est à l'égale des meilleurs films noirs américain, on pense aussi bien à Gun Crazy (sorti la même année), a l'Aurore ou à la Nuit du chasseur.

C'est peut être pour ces quelques minutes qu'il faut voir in fine le film : c'est en tout cas ici que j'ai retrouvé le Duvivier qui me boulverse: réaliste, cru, lyrique, évident, bouleversant

Un dernier point, le film tient un discours progressiste (representé par la (trop) parfaite Mlle Guerande) qui pourra laisser songeur certain, d'autant que tout ceci dans un contexte chretien.
Duvivier et Janson évite constamment et habilement l'écueil du pontifiant. La figure du Curé est notamment très bien incarné : l'homme de foi est intégre mais un brin sanguin et emporté. Les scènes qui lui sont donnés sont toutes excellentes
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L'engeullade de la directrice, la confession des jeunes femmes
La scène de priere du groupe est aussi très réussie : vrai/ fausse prière de non croyantes.
Enfin la tirade finale de réconciliation entre les jeunes "hors la loi" et l'institutions m'a rappelé la fin de Wild Boys on the Road de Wellman. Il faut re-apprendre à vivre et chacun aura sa chance.
On peut trouver cela simpliste et naïf mais comme dit plus haut, l'honnêteté du film l'emporte.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 4 mars 18, 15:50
par 1kult
Le DVD vaut quoi (à part 15 euros sur le site de l'éditeur) ?

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 4 mars 18, 15:54
par Commissaire Juve
1kult a écrit :Le DVD vaut quoi (à part 15 euros sur le site de l'éditeur) ?
Je pensais avoir fait un test (mais non). Il est bien, tu peux y aller.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 4 mars 18, 16:04
par 1kult
Merci à toi ! :wink:

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 4 mars 18, 16:40
par The Eye Of Doom
Je l'ai emprunté à la bibliothèque Marguerite Duras Paris 20ieme
Copie impec.

Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Publié : 13 mai 18, 18:40
par Rick Blaine
Rick Blaine a écrit :Untel Père et Fils (Production 1940 - Sortie France 1945)

Chronique d'une famille française sur 4 générations, entre 1871 et 1939, Untel Père et Fils est un film patriotique, apparemment résultat d'une commande l'état, visant à célébrer la république, et à unir les spectateurs français autour de cette notion. Parmi les saynètes qui composent le film, on voit donc la réussite de l'éducation, de la colonisation, de l’armée,etc... Toutefois, ce patriotisme se présente sans réelle lourdeur ni maladresse.
Par contre la structure du film, une succession de petites scènes sur une durée assez courte, se prête assez mal à ce genre de sujet, d'autant que ces scènes sont d'une qualité assez inégale.
Toutefois, ce sont les qualités du film qui l'emportent. Une écriture réussie le rend attachant, tout comme la brillante prestation de Raimu. Certaines séquences sont très réussies, notamment la première, lors du siège de Paris.

Dans l'ensemble une agréable surprise.
6 ans plus tard, découverte de la version complète du film proposée par le nouveau BR Gaumont. Le film prend une toute autre ampleur et gagne largement en consistance. Le récit installe bien mieux ses personnages, les rendant tous particulièrement attachant. et puis surtout le sentiment de traverser 70 ans d'histoire est bien plus présent, bien plus crédible. Avec toujours une grande prestation de Raimu.

Une vraie redécouverte.