Dvdclassik : cinéma et DVD

Un film "imparfait" comme l'a reconnu hier Julia Ducournau dont le film va sans doute dérouter pas mal de spectateurs venus voir la dernière palme (j’ai peur que le bouche à oreille soit mauvais). En l'état ce qu'il manque le plus au film c'est un scénario suffisamment solide qui permette aux spectateurs d'accepter ce qui s'y passe et d'accompagner émotionnellement les personnages. Et pourtant les deux principaux acteurs donnent énormément, le regard est personnel, intelligent malgré les lourdes références convoquées. ça aurait pu réussir mais pour moi ça se casse malheureusement la figure par manque de clarté, d'inventivité et d'incapacité à mettre en tension cette histoire. On n'est pas vraiment dans du cinéma de genre, le film ressemblant parfois plus finalement à ce que le cinéma d'auteur français a à proposer (scène de danse en boite au ralenti par exemple...) et ce malgré quelques choix graphiquement "bourrin".

Torrente a écrit : ↑18 juil. 21, 14:56

Supfiction a écrit : ↑18 juil. 21, 14:14 Je continue de penser que les cinéphiles sont très majoritairement vaccinés ou en passe de l’être complètement.

Tu répètes souvent ça, je n'ai jamais réagi mais je ne résiste pas : qu'est ce qui fait que tu en es aussi intimement persuadé ?
Je demande car les 8 personnes les plus cinéphiles "pointues" de mon entourage restreint ne le sont pas et ne le seront toutes qu'en Septembre.

Pareil et des cinéphiles de mon proche entourage vaccinés refuseront même d'utiliser un quelconque pass sanitaire tant que cette forme de discrimination existera... On ne combat pas un quelconque virus en divisant en deux les Français... Ceci étant dit curieux de ce Titane qui divise critique et jury : cela faisait longtemps que ce n'est pas arrivé !

Vu hier. N'ayant pas trop aimé Grave et au vu de la bande annonce de Titane (et du discours de Ducounau à Cannes ou de ses interview) je n'y allais pas super optimiste.
Et bien je ne m'attendais pas à trouvé cela aussi ridicule malgré tout.
Là où Grave m'avait paru frôler le grotesque dans son final, Titane commence les deux pieds dedans. J'ai souvent pensé (un peu trop) à Tarantino, puis à Cronenberg et Refn.
si c'est souvent bien filmé c'est largement gâché par le côté très poseur et le degré 0 de finesse. Et comme souvent souligné le pire c'est le scénario et les personnages auxquels je n'ai jamais cru.
Et vu que c'est très premier degré ça n'aide pas à prendre du recul.

Heureusement qu'il y a Lindon quand même pour supporter le film jusqu'au bout (même s'il n'échappe pas à son lot de moments gênants, et pas dans le bon sens du terme).

Je n'ai pas vu le film, mais au vu des retours et de quelques images et extraits ici et là, j'ai la vague impression d'un ersatz d'un produit perfusé à coups de Crash et Tetsuo, le côté punk factice et standardisé en sus (?)

Jack Griffin a écrit : ↑18 juil. 21, 22:29 On n'est pas vraiment dans du cinéma de genre, le film ressemblant parfois plus finalement à ce que le cinéma d'auteur français a à proposer (scène de danse en boite au ralenti par exemple...) et ce malgré quelques choix graphiquement "bourrin".

Je me demande si ce qui ne fonctionne pas complètement (et que j'avais dans un premier temps tendance à attribuer au jeu alors que c'est interprété solidement) tient à une position incertaine entre fantasmagorie et réalité assez propre à ce pan-ci du cinéma français. Bonello (dont la présence n'est pas fortuite) réussit souvent mieux ce dosage, qui se fait facilement au détriment d'un certain ancrage. Il y a une manière de vouloir parler de la France qui passe plus par le symbole, l'allégorie et l'icône (ce qui fait d'ailleurs que le film peut aussi facilement être récupéré par un discours qui a des liens assez lâches avec le film) qu'à une confrontation à sa réalité quotidienne, sinon par des éléments très choisis et approchés de façon hyperbolique.
Cela dit les scènes de danse sont les plus réussies du film, je trouve.

Quand Hughes Dayez n'aime pas un film tout de suite ça me donne envie de le voir...

https://www.rtbf.be/culture/cinema/fest ... _dEIM6DwDc

A poil ta critique!

"Accueillir le Bifff aux Beaux Arts c'est comme accueillir les romanichels à Moulinsart". (je ne t'ai pas oublié mon petit Hughes).

Comme trop souvent avec ce type de texte, ça ne dépasse finalement pas le "pourquoi c'est pas un de mes chouchous qui gagne, ouin ouin ?". Dommage

Oui, surtout que quand on regarde les différents recap (Film Français, Chaos, Screen Daily, Ioncinema et autres), le Farhadi n’est jamais celui qui est premier.

hellrick a écrit : ↑19 juil. 21, 13:59 Quand Hughes Dayez n'aime pas un film tout de suite ça me donne envie de le voir...

https://www.rtbf.be/culture/cinema/fest ... _dEIM6DwDc

A poil ta critique!

"Accueillir le Bifff aux Beaux Arts c'est comme accueillir les romanichels à Moulinsart". (je ne t'ai pas oublié mon petit Hughes).

J'ai fait la même réflexion cette nuit après avoir lu le post de Arn dans le topic cannois, avant de supprimer mon commentaire, de peur de lancer une polémique que je n'aurais pas la force ou l'envie d'entretenir.
Au delà du fond maladroit et aigri, c'est ce type de bons mots employés qui me fatigue.
Avant on disait "bande-dessinée", maintenant c'est "Luc Besson". Ça me déprime. Et ce qui me déprime encore plus, c'est cette inculture poseuse (pour le bon mot) au sujet de Bergman. Comme si Bergman n'avait pas touché à tout. Comme s'il n'avait jamais réalisé de comédie de boulevard mais uniquement des drames dépressifs en noir et blanc.

MJ a écrit : ↑19 juil. 21, 10:16 Cela dit les scènes de danse sont les plus réussies du film, je trouve.

Oui elles sont pas mal mais c'est un brin répétitif. Il y en a quand même 3 voire 4 (en comptant le début dans le salon de l'auto) et ne sont pas toutes justifiées dans l'univers où baignent les personnages (on reste la plupart du temps dans une caserne). De la même manière beaucoup de séquences ne vont pas au bout (la scène dans le car par exemple) faute de "matière narrative"

Torrente a écrit : ↑19 juil. 21, 14:56Avant on disait "bande-dessinée", maintenant c'est "Luc Besson". Ça me déprime. Et ce qui me déprime encore plus, c'est cette inculture poseuse (pour le bon mot) au sujet de Bergman. Comme si Bergman n'avait pas touché à tout. Comme s'il n'avait jamais réalisé de comédie de boulevard mais uniquement des drames dépressifs en noir et blanc.

Et même l'épouvante, aussi, non (L'Heure du Loup) ?

L.R

L'avis du masque :
https://www.franceinter.fr/cinema/festi ... t-la-plume

Exactement ce à quoi j'ai pensé quand j'ai entendu son discours.

ah je ne suis donc pas le seul à y avoir pensé...

le plus impressionnant c'était quand même le regard halluciné (coké???) de Sharon Stone lors de son intervention..