Film du mois :
La rue de la honte (1956), Mizoguchi : sans misérabilisme ni complaisance, le film montre le quotidien de prostituées - ni dur comme
Femmes de la nuit, ni grand mélodrame comme
O'Haru, le dernier film du réalisateur s'impose par son réalisme (quasi documentaire dans les raisons de leur présence et leur manière de vivre et tout particulièrement le rapport à l'argent), son empathie sans voyeurisme, son humanité. Un chef d'oeuvre.
Films découverts :
Zelig (1983), Allen : parti avec un a priori négatif, j'ai été emballé par le film, tant le procédé que l'humour de l'ensemble, et ce que cela peut dire sur le conformisme ou le métier d'acteur. Mais peut-être qu'
Accords et désaccords est plus troublant encore.
L'Avventura (1960), Antonioni : très beau, évidemment j'adore
Carambolages (1963), Bluwal : comédie grinçante sur l'entreprise,une belle distribution, des dialogues d'Audiard (le personnage incarné par Serrault ne recule devant rien), pour un résultat assez proche de
Un, deux, trois.
Le justicier de Shanghai (1972), Chang Che : un peu de Shaw Brothers pour changer, et celui-là est excellent, des combats chorégraphiés au cordeau et une fin très sadico-ketchup.
Soleil vert (1973), Fleischer : comme souvent avec ce réalisateur, très bon film, de la SF glaçante ; Heston et Robinson vraiment convaincants.
Peter Ibbetson (1935), Hathaway : un enchantement, du début à la fin !
Trois lanciers du Bengale (1935), Hathaway : très belle description d'un rapport père-fils difficile, du fonctionnement d'un groupe de trois jeunes officiers dans le contexte du Raj.
Nevada Smith (1965), Hathaway : Steve McQueen met en oeuvre une vengeance qui tient du roman de formation.
Le sport favori de l'homme (1963), Hawks : une screwball comédie tardive où on s'attend à chaque fois à voir Cary Grant - moins de peps que les réussites des années 30, mais moins épuisant aussi !
La lettre du Kremlin (1970), Huston : excellent film d'espionnage, drôle, grinçant et noir.
Fat city (1971), Huston : portrait croisé de deux boxers dans une Amérique désabusée - à voir avec
Wise Blood
The MacKintosh man (1973), Huston : agréable à regarder, bon film d'espionnage qui n'en fait pas des tonnes et qui pourtant fait voir de beaux paysages (la lande irlandaise) et de l'action efficace sans esbrouffe, avec un Paul Newman parfaitement à l'aise.
The go-between (1971), Losey : film troublant de beauté, de justesse - sur les rapports humains, les rapports de classe et la perception que peut en avoir un enfant. Très beau.
Dracula (2002), Maddin : détournement de la musique de Mahler pour un Dracula très critique et plein d'esprit.
Yukoku, rites d'amour et de mort (1966), Mishima : mythique et très beau (et réaliste voire grand guignol sur les intestins de porc à la fin) - émouvant de penser que les cartons des différentes versions ont été calligraphiés par Mishima (du coup, les quelques fautes en français sont touchantes). L'interview, partiellement en français (sans doute lu) dans l'édition Montparnasse vaut également d'être vu ...
Ce plaisir qu'on dit charnel (1971), Nichols : je n'ai pas aimé ce qui me paraît tout de même du bon cinéma, avec une idée intéressante et un beau jeu d'acteurs, difficile à dire pourquoi
La rue sans joie (1925), Pabst : titre éloquent, le film tient ses promesses - la cupidité, la concupiscence animent quasiment tous les protagonistes de ce mélo sur fond social réaliste très impressionnant. Les actrices sont évidemment impressionnantes - Nielsen et Garbo !
The fire raisers (1934), Powell : on se dit qu'on a tous les ingrédients d'un bon polar avec un scénario convaincant, mais le film laisse sur sa faim - un manque de nerfs, de conviction ...
Les chaussons rouges (1948), Powell et Pressburger : encore un film mythique auquel mon goût ne rend pas justice - je préfère de loin le
Narcisse ...
Alexandre le Grand (1955), Rossen : ce n'est pas mémorable, mais ça se laisse regarder, c'est Burton, tout de même.
Gladiator (2000), Scott : bon peplum contemporain, la figure de Marc-Aurèle est intéressante, le reste est assez attendu ...
Silence (1961), Shinoda : moins brillant esthétiquement que les films de la décennie précédente, une réflexion troublante sur la foi, le martyre, l'apostasie et surtout la difficile rencontre des cultures.
L'horloger de Saint-Paul (1973), Tavernier : bon premier film, beaucoup de justesse et d'émotion. Noiret est excellent en père déboussolé et Rochefort attachant en commissaire empathique.
Le traquenard (1962), Teshigahara : hors norme, entre film réaliste (un rien socialisant), documentaire, polar et film fantastique - très bien filmé de surcroît. Découverte du réalisateur - impatient de découvrir la suite de son oeuvre.
Mélodie en sous-sol (1963), Verneuil : excellent polar, grand acteurs, dialogues d'anthologie (Audiard) et un final ...
Séries :
Flash Gordon (1936), Stephani : Buster Crabbe teint en blondinet dans un serial plaisant même si un rien systématique et caricatural (mais c'est le genre qui veut ça) - se laisse regarder avec plaisir
Films revus :
Alice au pays des merveilles (1951), prod. Disney : un plaisir toujours renouvelé que de revoir ce trésor de rythme et de non-sens.
Le gentleman d'Epsom (1962), Grangier : Ces films produits par Bar pour Gabin sur des dialogues d'Audiard, se bonifient à chaque vision, à mon sens.
Prince Valiant (1954), Hathaway : Révision (après la découverte de plusieurs films d'Hathaway ce mois) pour vérifier que le film est bien une réussite - en effet !
Voyage au centre de la terre (1959), Levin : Toujours aussi efficace et agréable à regarder !
Le Narcisse noir (1947), Powell et Pressburger : une merveille toujours - là sur grand écran pour sublimer le technicolor !
Sept ans de réflexion (1955), Wilder : encore mieux que dans mon souvenir
