Le nouveau film de Sofia Coppola ne fait qu'entériner, si cela est encore necessaire, qu'elle est une bien piètre réalisatrice dont le cinéma a définitivement plus à voir avec le clip bon marché façon Mylène Farmer qu'avec le cinéma élégiaque de son maître, Terrence Malick. Incapable de donner corps à cette tranche de vie d'une Marie-Antoinette californienne qui s'ennuie, elle nous ressort tout son petit manège faisandé qui avait déjà fait son effet lors de son précédent opus: musique pop, acteurs mimant le desespoir, la joie, la mélancolie et vacuité en guise de symptome de la modernité...

C'est ce qu'on appele être à bout de souffle, ma p'tite mère.
D'autres l'ont dit avant moi mais force est d'admettre que le "petit talent"de Sofia, qui consiste, je le rappele, à tenter de créer des atmosphères ( c'est la grande leçon retenue de Peter Weir) plutôt qu'une histoire digne de ce nom, se reduit ici à des gimmicks pathétiques qui masquent assez mal l'indigence de l'ensemble.
Ce qu'il faut comprendre, Messieurs les détracteurs, c'est que Sofia Coppola se fout royablement, c'est le cas de le dire, de sa-petite- histoire et de la grande.
Dans ce cas, que nous reste t-il, à nous, pauvres hères ?
De se contenter d'une utilisation musicale laborieuse, d'un timide décalage, d'une photographie délavée, des dents de Kristen, des gâteaux qui sont, il est vrai, forts appetissants, d'un Jason Schwatzman en pleine dissolution, d'un geste artistique tellement singulier qu'on ne s'en souvient plus un quart d'heure après la sortie, d'une mélancolie de lofteur.
Eh, bien, oui, parce que nous sommes des ânes qui n'ont pas vu ou voulu voir la ténébreuse beauté de cette "Marie-Antoinette, la merveille des merveilles. Alors, comme Ferenczi de "Télérama" l'explique, en bon orthopédiste qu'il est, ce public n'a pas saisi la beauté de ce film parce que, tout simplement, il est trompeur: au lieu de le considérer comme une accumulation de saynètes toutes plus anodines les unes que les autres, il faut y voir ( puisqu' il nous le dit) une plongée dans la psyché enfantine.
Non, non, il faut oser le dire, ce film est du foutage de gueule, purement
et simplement. Un clip minable indigne de passer sur M6. Une crotte hype (ou une hype-crotte).