Beule a écrit : ↑21 déc. 23, 09:35
Essai de conter une histoire tragique sur un ton sérieux ? Je crois que tu as besoin de rafraîchir tes souvenirs. Toute la première partie du film tient presque de la grosse pantalonnade centrée sur les frasques des disciples tandis que Ti Lung se complait nonchalamment dans le déni de son addiction.
Euh non... Ça n'est pas du tout ma came
Déjà, mauvais point (pour moi), c'est cette fois du pur kung fu. Par ailleurs, difficile d'imaginer comment les enjeux promis par le pitch auraient pu être bafoués davantage. Ajoute à cela une facture visuelle d'une platitude désespérante, un Ti Lung (que j'aime bien en général) particulièrement peu investi sur le plan dramatique

et le verdict pour moi est simple : j'ai trouvé celui-là désespérément nul (et con

)
Bah oui, je te l'avais bien dit, c'est nul...
scrogneugneu changer de lunettes cerveau sauce blanche tout ça tout ça scrogneugneu
Et si tu n'aimes pas le pur kung-fu, il faut malheureusement faire l'impasse sur l'un des plus grands réalisateurs HK, Liu Chia-liang.
Beule a écrit : ↑21 déc. 23, 09:35
Ça ne se voulait pas du teasing, simplement je m'aperçois qu'en effet j'ai oublié de le nommer, mon champion. C'est
The Sword de Patrick Tam,
sleeper de l'année 2022 qui se bonifie à chaque visionnage (j'en suis à 4 ou 5). Un film qui me donne envie de reprendre à mon compte ce que Lourcelles pouvait dire en substance du
Scaramouche de Sidney : s'y manifeste de bout en bout une élégance sophistiquée, très calculée mais pourtant exempte de la moindre trace d'effort, qui est l'apanage de quelques élus seulement et qui fusionne dans un même élan de romantisme échevelé tous les éléments de la mise en scène, chorégraphies pourtant très innovantes de Ching Siu-tung incluses (d'où le gouffre qui le sépare selon moi de
Duel to the Death, qui me semble pourtant plus réputé).
Sinon, mais très loin derrière quand même le vénéneux
Confessions of a Chinese Courtesan de Chu Yuan ou
Death Valley du mal-aimé Lo Wei, qui m'avait notamment séduit par ses décors (notamment naturels) beaucoup plus variés et renouvelés que d'habitude, sont deux titres qui me viennent à l'esprit.
Intéressante sélection.
J'ai découvert
The Sword dans la deuxième moitié des 90's et j'ai purement et simplement détesté : froid, statique, d'un intellectualisme distancié qui m'a complètement rebuté. J'ai lu (dans HK magazine, j'imagine) peu après que Tam détestait le genre et ça m'a semblé conforme à ce que j'avais vu. Je me suis juré de ne jamais le revoir et j'ai, par la suite, abordé la filmographie de Patrick Tam avec beaucoup de réserve (parfaitement injustifiée, évidemment).
Bref, une bonne vingtaine d'années plus tard, ayant acquis (après beaucoup d'hésitation) le coffret HK qui l'associe à
Duel to the death (que j'aime bien même si ce n'est pas pas un grand film), je me décide enfin à le revoir.
Et là, j'ai été littéralement terrassé par le sens du tragique et l'intelligence de la mise en scène.
J'ai rarement connu de revirement d'avis aussi radical concernant un film que celui-ci. Même pour ma redécouverte du
Guépard il y a quelques années, que j'ai enfin apprécié, le gouffre n'est pas aussi grand.
Au point d'avoir plusieurs fois conseillé cette perle noire à des amateurs de wu xia pian, comme possible maitre-étalon du genre, sachant que c'est un film totalement unique qui ne ressemble à aucun autre.
Sinon, j'aime beaucoup également
Confessions of a Chinese Courtesan ("vénéneux" convient parfaitement) mais je ne l'aurais pas spontanément qualifié de wu xian pian, plutôt comme d'un somptueux drame en costumes, sorte de cousin lointain, dans sa noirceur et sa perversité, du
Tatouage de Masumura. Il me semble que c'est d'ailleurs une œuvre à part dans la filmo de Chu Yuan, qui me réjouit habituellement plus pour son sens du serial échevelé (voir totalement délirant).
Et
Death Valley, s'il s'agit bien du film auquel je pense, m'avait également marqué par l'utilisation des décors naturels. Pas d'autre souvenir du film, malheureusement.
Lo Wei est vraiment mal aimé ? Je l'ai toujours vu comme un honnête artisan. Ses films avec Jackie Chan sont très sympas, même si on est loin, évidemment, du génie Yuen Woo-ping.
(Et du coup, je vais voir si je peux me reprogrammer au moins
The Sword et
Confessions of a Chinese Courtesan dans les jours prochains. Ne serait-ce que pour vérifier si je n'ai pas encore raconté trop de bêtises...

)