Notez les films d'aujourd'hui

[Kevin95]

RACE FOR THE YANKEE ZEPHYR (David Hemmings, 1981) découverte

Film d'aventure à l'ancienne avec chasse au trésor, méchants costume-cravatés, héros bourrus mais sympathiques et grands espaces. Les clichés s’alignent en rang d’oignons mais quand ça sent bon l’honnêteté, le panache et un arrière gout d'enfance on ne crache pas dans le plat. Même le coup de la bourgeoise hystérique, qui a le vertige à dix centimètres du sol et le béguin pour le jeune baroudeur est plus supportable que dans un grand nombre de films du genre (coucou Kathleen Turner). David Hemmings filme correctement ses paysages rocheux et s'en sort avec les félicitations du jury pour les scènes de poursuite (en hélicoptère ou en bateau). Pas de bol pour lui, aussi sympa soit le film, il va être balayé par l'autre film old school de 1981. Un certain Raiders of the Lost Ark. 7,5/10

[cinéfile]

Intuitions (Sam Raimi, 2001)

C'est en me replongeant dans la carrière de Cate Blanchett (après le passage tv de Blue Jasmine dimanche dernier) que je me suis laissé tenter par la découverte de Intuitions.

On est clairement 100 coudées en dessous du très bon Un Plan Simple, précédent opus de Raimi, dont l'histoire prenait déjà pour cadre l'Amérique profonde. Là j'ai plutôt eu l'impression de voir une paresseuse tentative de film d'épouvante lorgnant fortement du côté de Stephen King mais délocalisée dans le bayou... L'ensemble s'avère désespérément plat et sans âme, la faute selon moi à un scénario pas du tout ambitieux où tout semble traité par dessus la jambe. La réalisateur semble se démener pour donner un peu d'envergure à tout ça mais ses efforts restent anecdotiques.
On remarquera tout de même l'interprétation correcte de la miss Blanchett. Je reste cépendant assez réservé sur le reste de la distribution (dont un Keanu Reeve moyen dans le rôle inhabituel d'un redneck violent et antipathique ou encore une Katie Holmes à peine sortie de Dawson en allumeuse de première).


4/10

[7swans]

une Katie Holmes à peine sortie de Dawson en allumeuse de première).

4/10

Elle etait même en plein dans Dawson. Elle a tourné le film de Raimi entre deux saisons.

Sinon, t'es un aventurier. Osez poster dans le topic de Kevin95, faut pas avoir peur de se faire péter les genoux par un mec du 95!

[cinéfile]

Sinon, t'es un aventurier. Osez poster dans le topic de Kevin95, faut pas avoir peur de se faire péter les genoux par un mec du 95!

J'ai déjà posté un ou deux avis sur ce topic et m'en suis toujours sorti indemme

[Kevin95]

L'écoute pas, c'est un jalouuuuux.

Suis gentil tout plein en plus.

[Kevin95]

TOTAL RECALL (Paul Verhoeven, 1990) révision

Le script aurait permis à n'importe quel réalisateur de faire chauffer les méninges, de faire briller la carte de l'auteur et d'ouvrir la braguette de la caboche mais Verhoeven est bien trop conscient de la stature over the top de sa star et bien trop gourmand de transgressions rentre-dedans pour se tenir à carreau. Entre deux réflexions sur la notion de rêve et de légers troubles quant à savoir si le récit est réel, des punch-lines haute fidélité, Arnold à l’époque où il était Schwarzy, des scènes perchées mais du bon coté ou des trouvailles iconoclastes à faire tripper le gamin des 90's devant sa VHS. Production design incroyable (la séquence "open your mind"), Michael Ironside en bad guy, musique tout en pecs de Jerry Goldsmith et tout le reste. Sévèrement membré. 9,5/10



SHOWGIRLS (Paul Verhoeven, 1995) révision

Voici pour le recette du Showgirls gourmand. Prenez un plat solide, noble, All About Eve de Mankiewicz par exemple. Prenez un réalisateur hollandais iconoclaste et un scénariste américain très porté sur le bas ventre. Enrobez ces deux ingrédients du carton au box-office de Basic Instinct et de la liberté d'action qui en découle. Beurrez le plat d'une imagerie télévisée, racoleuse et putassière de Las Vegas. Émiettez le rêve américain, le rapport entre les sexes et l'hypocrisie yankee autour d'un cul qu'on veut voir sans l'admettre. Introduisez nos deux hommes en pleine forme. Faire bouillir quelques années dans du mépris et de la désaffection. Faites revenir à feu doux. Commencez à gouter la provocation et l'incroyable mise en scène. Bon appétit. 9/10



STARSHIP TROOPERS (Paul Verhoeven, 1997) découverte

Après Barbie (Showgirls), Action Man. Pas de Docteur X mais de grosses araignées bien vénères. Pour les combattre des tronches en plastique, une idéologie à embarrasser les radicaux de droite et une peine de cœur (dont honnêtement on se fout comme de l'an 4). Paulo s'éclate comme un digue à dézinguer l'Amérique va-en-guerre, parodie la bave aux lèvres l'esprit sitcom des yankees et filme un actionner dans un style épique monstrueux (la musique de Basil Poledouris rendrait des hippies militariste). Des effets spéciaux trop obèses et des comédiens trop fadasses (je sais que c'est voulu mais il faut les saquer sur près de deux heures) mais un foutu film de guerre qui bastonne dans le sens du poil. 8,5/10

[AtCloseRange]

Des effets spéciaux trop obèses

ça reste pourtant les meilleurs effets spéciaux de l'époque. Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.

[Alexandre Angel]

RACE FOR THE YANKEE ZEPHYR (David Hemmings, 1981) découverte

Jamais, mais alors jamais entendu parler !

[Flol]

Des effets spéciaux trop obèses

ça reste pourtant les meilleurs effets spéciaux de l'époque. Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.

J'allais le dire. Près de 20 ans après, ça reste complètement impressionnant. Et puis avec ce score du feu de dieu de Poledouris...bon ça y est, j'ai envie de le revoir.
Sérieusement cette séquence, c'est extraordinaire :



Avec Jurassic Park, ce sont sans doute les "vieux" CGI qui ont le mieux vieilli...dans le sens où ils n'ont quasi pas vieilli, en fait.

[Supfiction]

des comédiens trop fadasses (je sais que c'est voulu mais il faut les saquer sur près de deux heures)

[Kevin95]

Des effets spéciaux trop obèses

ça reste pourtant les meilleurs effets spéciaux de l'époque. Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.

Disons que les plans Star Trek sur le vaisseau qui fait un créneau me lassent un poil au bout d'une heure. Ils sont très bien c'est clair, mais ralentissent l'action. J'aurai adoré que le film se concentre sur le personnage de Rico et laisse en hors-champ cette cruche de Denise Richards.

Pour le "c'est voulu", je n'invente rien en disant que Verhoeven a volontairement choisi des comédiens typés sitcom et aussi charismatiques qu'une poupée Big Jim. C'est couillu mais très risqué car l’empathie en pâlit.

[Thaddeus]

Pour le "c'est voulu", je n'invente rien en disant que Verhoeven a volontairement choisi des comédiens typés sitcom et aussi charismatiques qu'une poupée Big Jim. C'est couillu mais très risqué car l’empathie en pâlit.

Je pense que cette absence d'empathie est précisément le but recherché par Verhoeven. Mais on n'en prend conscience que progressivement pendant le visionnage. Lorsque ces mannequins californiens aux dents blanches, à la beauté énergique et à l'absolue propreté redoublent l'esthétique fascisante convoquée, lorsqu'à la propagande enfle jusqu'au triomphalisme outrancier de la fin, c'est à ce moment-là qu'on se rend compte que le cinéaste a pleinement atteint son but : nous faire comprendre que les méchants, ce sont pas les bestioles, mais bien ces jeunes poupées vides, dont le manque de profondeur se confond avec l'inhumanité. Près de vingt ans après, je suis toujours scié par l'audace du geste (le film fut l'un des plus onéreux jamais conçus, rappelons-le).

[Supfiction]

Pour le "c'est voulu", je n'invente rien en disant que Verhoeven a volontairement choisi des comédiens typés sitcom et aussi charismatiques qu'une poupée Big Jim. C'est couillu mais très risqué car l’empathie en pâlit.

Je pense que cette absence d'empathie est précisément le but recherché par Verhoeven. Mais on n'en prend conscience que progressivement pendant le visionnage. Lorsque ces mannequins californiens aux dents blanches, à la beauté énergique et à l'absolue propreté redoublent l'esthétique fascisante convoquée, lorsqu'à la propagande enfle jusqu'au triomphalisme outrancier de la fin, c'est à ce moment-là qu'on se rend compte que le cinéaste a pleinement atteint son but : nous faire comprendre que les méchants, ce sont pas les bestioles, mais bien ces jeunes poupées vides, dont le manque de profondeur se confond avec l'inhumanité. Près de vingt ans après, je suis toujours scié par l'audace du geste (le film fut l'un des plus onéreux jamais conçus, rappelons-le).

La question c'est comment il a réussi à faire passer ça auprès des producteurs et leur faire claquer cent millions de dollars de l'époque. Il leur a surement pas dit qu'ils voulaient "des ringards" en tête d'affiche.

[Kevin95]

Je pense que cette absence d'empathie est précisément le but recherché par Verhoeven. Mais on n'en prend conscience que progressivement pendant le visionnage. Lorsque ces mannequins californiens aux dents blanches, à la beauté énergique et à l'absolue propreté redoublent l'esthétique fascisante convoquée, lorsqu'à la propagande enfle jusqu'au triomphalisme outrancier de la fin, c'est à ce moment-là qu'on se rend compte que le cinéaste a pleinement atteint son but : nous faire comprendre que les méchants, ce sont pas les bestioles, mais bien ces jeunes poupées vides, dont le manque de profondeur se confond avec l'inhumanité. Près de vingt ans après, je suis toujours scié par l'audace du geste (le film fut l'un des plus onéreux jamais conçus, rappelons-le).

La question c'est comment il a réussi à faire passer ça auprès des producteurs et leur faire claquer cent millions de dollars de l'époque. Il leur a surement pas dit qu'ils voulaient "des ringards" en tête d'affiche.

*Thaddeus, c'est effectivement ce que j'entendais lorsque je parlais de "c'est voulu". J'applaudis un casting en adéquation totale avec le discours du metteur en scène mais en tant que spectateur, leurs tronches de pub Axe me tapent sur le système à la longue.

*Supfiction. Je n'ai pas parlé de "ringards" mais de bellâtres sans saveur. Pour les producteurs c'est tout bénèf, non seulement ils ne coutent pas chère (car inconnus pour la plupart) et en plus, les ados vont fondre en les voyant sur l'écran. Pour Verhoeven, le cheval de Troie a fière allure.

[Colqhoun]

La question c'est comment il a réussi à faire passer ça auprès des producteurs et leur faire claquer cent millions de dollars de l'époque. Il leur a surement pas dit qu'ils voulaient "des ringards" en tête d'affiche.

Il a simplement eu le coup de chance inouï de tourner son film en pleine période de remaniement du studio, où les dirigeants changeaient tous les 3 mois, résultant en l'absence quasi totale de contrôle sur son film. Une fois le film terminé, le studio n'avait plus d'autre choix que de le sortir.