
Dune I et II (Denis Villeneuve - 2021 & 2024)
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Voir "Capturemag", "argumenté" et "Moissakis" dans la même phrase, ca pique les yeux.Arn a écrit : ↑6 oct. 21, 12:03 Je trouve que chez Capture Mag' ils sont souvent pas mal de mauvaise foi, mais le podcast "Sale temps pour un film" consacré à Dune avec Julien Dupuy et Stéphane Moïssakis est assez juste (ou en tout cas je suis assez d'accord) et plutôt bien argumenté (bon on échappe pas totalement à la mauvaise fois hein, surtout du côté de Moïssakis).
Souvenir d'une fois ou il encensait le décevant Sicario2 de manière éhontée juste parce que Villeneuve avait fait le 1er. Sans surprises, merci de me confirmer qu'ils ne changent pas.
Justement je trouve que c'était une très bonne idée de montage et visuelle de couper directement a l'action qui se termine. Manière de montrer l'effet de la voix et que Paul reprends conscience et le contrôle a ce moment la.Arn a écrit : ↑6 oct. 21, 12:03 Ils disent entre autre que Villeneuve a peur et/ou honte du fantastique, en prenant en exemple cette scène du Gom Jabbar où Paul est quasi téléporté devant la Révérende Mère (quand chez Lynch il est vraiment contraint, il avance contre sa propre volonté), et aussi les scènes de "vol" du Baron Harkonnen qui sont très discrète, comme pas totalement assumé. A l'opposé Lynch n'avait clairement ni honte ni peur et y est allé à fond (pour le meilleur et pour le pire on pourrait dire). Ca plait ou pas, mais la cruauté et le côté malsain du Baron dans le Lynch, notamment la scène où il va bouffer un jeune, je trouve que ça apporte quelques choses d'assez fort.
Et puis si ca permet d'éviter les voix mixées façon "Jeanne Moreau qui fait des gargarismes dans une caverne" ou les monologues intérieurs en ASMR

Le baron chez Lynch est spectaculaire mais il n'a rien a voir avec celui froid et calculateur du livre, jamais compris comment on a pu transformer ce perso en un bouffon hystérique qui postillonne partout.

- Shin Cyberlapinou
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Les méchants de Lynch sont régulièrement dans la jouissance de leur caractère maléfique (de Dennis Hopper à Killer Bob), normal qu'il soit allé sur ce terrain là. Je ne déteste pas le Villeneuve mais le choix d'avoir des Harkonnen sobres (quand même les plus grosses raclures de l'univers connu, ayant érigé la cruauté en mode de vie) amoindrit sacrément leur impact...
- Rick Deckard
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Le film de Villeneuve dépeint les Harkonnen exclusivement comme des brutes, dans ce que les personnages disent d’eux, dans ce qu’il est montré d’eux. Qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?
Il est temps que le cinéma de divertissement sorte du cliché du twirling mustache villain, comme disent les anglo-saxons. Dans la réalité le plus souvent, la méchanceté ne se voit pas sur le visage.
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- Coxwell
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
J'ai déjà exprimé le fait que j'aimais assez bien le BD2049 (philosophie et poésie désenchantée sur l'isolement de l'homme et de l'éclatement de la société qui est/n'est plus. Je suis allé voir ce Dune sans rien connaître du livre et des enjeux originaux, et je dois avouer que c'est la douche froide. J'ai eu énormément de mal à m'intéresser à l'histoire, beaucoup de difficultés à être sensibles à ses personnages et leurs luttes de pouvoir. Je n'y ai jamais perçu une quelconque philosophie dans cet affrontement plat, long, laid et bruyant. Quelle déception !
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Je pense que tu aurais eu le même sentiment en voyant le Lynch. C'est de la sci-fi pure et dure. Je ne comprends pas le culte autour de ces romans. Mais je dois bien avouer être plus fantastique que science-fiction donc...Coxwell a écrit : ↑10 oct. 21, 10:46 J'ai déjà exprimé le fait que j'aimais assez bien le BD2049 (philosophie et poésie désenchantée sur l'isolement de l'homme et de l'éclatement de la société qui est/n'est plus. Je suis allé voir ce Dune sans rien connaître du livre et des enjeux originaux, et je dois avouer que c'est la douche froide. J'ai eu énormément de mal à m'intéresser à l'histoire, beaucoup de difficultés à être sensibles à ses personnages et leurs luttes de pouvoir. Je n'y ai jamais perçu une quelconque philosophie dans cet affrontement plat, long, laid et bruyant. Quelle déception !
Mais personnellement, je trouve que Villeneuve a au moins réussi à lui offrir un bel écrin.

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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
La science-fiction - celle que j'aime - est plus philosophique et métaphysique. Plus dans l'acception de celle de Philip K. Dick ou Asimov. Le film de Villeneuve m'offre à voir davantage une sorte de Space opera aux relents de Star Wars. ça se bat beaucoup mais ça questionne peu. C'est pas tout à fait la SF que j'affectionne.gnome a écrit : ↑10 oct. 21, 14:37Je pense que tu aurais eu le même sentiment en voyant le Lynch. C'est de la sci-fi pure et dure. Je ne comprends pas le culte autour de ces romans. Mais je dois bien avouer être plus fantastique que science-fiction donc...Coxwell a écrit : ↑10 oct. 21, 10:46 J'ai déjà exprimé le fait que j'aimais assez bien le BD2049 (philosophie et poésie désenchantée sur l'isolement de l'homme et de l'éclatement de la société qui est/n'est plus. Je suis allé voir ce Dune sans rien connaître du livre et des enjeux originaux, et je dois avouer que c'est la douche froide. J'ai eu énormément de mal à m'intéresser à l'histoire, beaucoup de difficultés à être sensibles à ses personnages et leurs luttes de pouvoir. Je n'y ai jamais perçu une quelconque philosophie dans cet affrontement plat, long, laid et bruyant. Quelle déception !
Mais personnellement, je trouve que Villeneuve a au moins réussi à lui offrir un bel écrin.
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
SW est le mètre étalon du Space Op ciné mais il emprunte beaucoup a Dune (entre autre).Coxwell a écrit : ↑10 oct. 21, 15:01 La science-fiction - celle que j'aime - est plus philosophique et métaphysique. Plus dans l'acception de celle de Philip K. Dick ou Asimov. Le film de Villeneuve m'offre à voir davantage une sorte de Space opera aux relents de Star Wars. ça se bat beaucoup mais ça questionne peu. C'est pas tout à fait la SF que j'affectionne.
Après on entre dans le problème de l'hégémonie de SW sur ce genre au cinéma ou des qu'un film sort il est jugée par rapport a la saga de Lucas: "Ha mais c'est pas comme SW!"
Le cote philo métaphysique il sera plus présent dans la 2eme partie (si on l'a).

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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Je me trompe peut être mais ce que cherche à dire Coxwell, en attachant Dune à un space opéra basique, ce n'est pas tant le fait que le texte en fournisse pas la possibilité. Mais plutôt que Villeneuve en livre un version technique, fasciné par les machines, par ailleurs réussies. Ce qui peut être une lecture et un reproche que l'on peut faire aussi à Star Wars. Dune même souci : malgré la volonté d'en faire un spectacle immersif, sensoriel, ça ne vibre pas. Le drame humain n'intéresse pas le québécois, et lorsqu'il le filme, comme le disait je ne sais plus qui sur le forum, et bien, il en tire des fonctions, des simples déplacements de pièce d'un échiquier. Difficile de s'émouvoir d'un déplacement ou d'être interpellé.harry a écrit : ↑11 oct. 21, 09:53SW est le mètre étalon du Space Op ciné mais il emprunte beaucoup a Dune (entre autre).Coxwell a écrit : ↑10 oct. 21, 15:01 La science-fiction - celle que j'aime - est plus philosophique et métaphysique. Plus dans l'acception de celle de Philip K. Dick ou Asimov. Le film de Villeneuve m'offre à voir davantage une sorte de Space opera aux relents de Star Wars. ça se bat beaucoup mais ça questionne peu. C'est pas tout à fait la SF que j'affectionne.
Après on entre dans le problème de l'hégémonie de SW sur ce genre au cinéma ou des qu'un film sort il est jugée par rapport a la saga de Lucas: "Ha mais c'est pas comme SW!"
Le cote philo métaphysique il sera plus présent dans la 2eme partie (si on l'a).
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Ce qui m'a géné dans la vision de Villeneuve, c'est le coté "trop parfait" de l'univers.G.T.O a écrit : ↑11 oct. 21, 10:09 Je me trompe peut être mais ce que cherche à dire Coxwell, en attachant Dune à un space opéra basique, ce n'est pas tant le fait que le texte en fournisse pas la possibilité. Mais plutôt que Villeneuve en livre un version technique, fasciné par les machines, par ailleurs réussies. Ce qui peut être une lecture et un reproche que l'on peut faire aussi à Star Wars. Dune même souci : malgré la volonté d'en faire un spectacle immersif, sensoriel, ça ne vibre pas. Le drame humain n'intéresse pas le québécois, et lorsqu'il le filme, comme le disait je ne sais plus qui sur le forum, et bien, il en tire des fonctions, des simples déplacements de pièce d'un échiquier.
Les personnages sont constamment bien coiffés etc.; ils semblent tous participer a un défilé de mode.
Ca m'a fait sortir a plusieurs reprises du film.
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
hansolo a écrit : ↑11 oct. 21, 10:16Ce qui m'a géné dans la vision de Villeneuve, c'est le coté "trop parfait" de l'univers.G.T.O a écrit : ↑11 oct. 21, 10:09 Je me trompe peut être mais ce que cherche à dire Coxwell, en attachant Dune à un space opéra basique, ce n'est pas tant le fait que le texte en fournisse pas la possibilité. Mais plutôt que Villeneuve en livre un version technique, fasciné par les machines, par ailleurs réussies. Ce qui peut être une lecture et un reproche que l'on peut faire aussi à Star Wars. Dune même souci : malgré la volonté d'en faire un spectacle immersif, sensoriel, ça ne vibre pas. Le drame humain n'intéresse pas le québécois, et lorsqu'il le filme, comme le disait je ne sais plus qui sur le forum, et bien, il en tire des fonctions, des simples déplacements de pièce d'un échiquier.
Les personnages sont constamment bien coiffés etc.; ils semblent tous participer a un défilé de mode.
Ca m'a fait sortir a plusieurs reprises du film.
Oui, c'est assez gênant, surtout pour un spectacle qui se veut différent, radical, blabla. Non seulement on mesure le ratage au film fini mais aussi aux notes d'intention de Villeneuve lui-même qui, en entretien, affirme avoir voulu rendre sensible l'hostilité du milieu, le soleil qui tape, le stress hydrique.


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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
En même temps c'est des aristos, des nobles, etc... ils vont pas être fringués comme des ploucs.
Toujours marrant de voir le curseur "trop/pas assez réaliste" des gens.
ps:
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Il y a une différence entre voir des personnes habilés avec classe (aucun souci au demeurant) et les presenter comme venant de sortir du coiffeur entre chaque prise ...
Le côté "défilé de mode", je suis loin d'être le seul a l'avoir trouvé gênant.
Si tu as apprécié ce côté hyperlisse, tant mieux pour toi.
Villeneuve n'a clairement pas réussi à activer chez moi la suspension consentie de l'incrédulité.
Dernière modification par hansolo le 11 oct. 21, 15:08, modifié 1 fois.
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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Hyperlisse, ca dépend du point de vue qu'on a dessus. J'y ai trouvé plutôt un côté tangible ou l'univers est "cohérent" ou on croit a la technologie, aux environnements, etc... Comme sur son BR2049. Chose que je ne ressent pas dans le Lynch qui a des belles images mais ou les divers éléments ont l'air de venir de 5 ou 6 films différents, l'effet: un truc réussi côtoie un truc "mais qu'est ce que ca fout la?".

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Re: Dune (Denis Villeneuve - 2021)
Pas faux... mais pour Ridley Scott c'était une facilité de le dire, il venait de la pub je crois, ce qui a quand même influencé son esthétique. Mais c'était sur tout un film. Ici c'est sur quelques rêves, dans un format court et une esthétique publicitaire (jusqu'à la BO, manque le produit...).Rick Deckard a écrit : ↑25 sept. 21, 21:03Tu n’es pas le seul à faire cette remarque sur l’esthétique publicitaire, mais n’est-ce pas devenu un cliché de la critique cinématographique ? Je suis assez vieux pour me souvenir qu’on faisait le même reproche aux premiers films de Ridley Scott, il y a plus de 40 ans ! Films devenus depuis des classiques universellement révérés.Eusebio Cafarelli a écrit : ↑20 sept. 21, 16:46 Les visions sont lourdement répétitives et d'une esthétique "publicitaire".
(À propos des visons de Paul, comme il vient d’une famille (très) riche, c’est plutôt cohérent qu’il fasse des rêves de luxe, ressemblant à des pubs pour parfum)