Gregory La Cava (1892-1952)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

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Pension d'artistes, Stage Door ( 1937)

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L'évocation d'une pension pour jeunes artistes en manque de travail.

Gregory la Cava réalise ici non pas une comédie mais un beau mélodrame (bien que paru dans le coffret que Warner a consacré aux comédies américaines). Certes il y a quelques scènes de comédie amère dans la pension, notamment toutes les relations entre les différentes pensionnaires aux caractères opposés parfois mais que l'envie de faire du théâtre réunit. Le réalisateur aborde aussi un thème cher au cinéma américain, l'évocation du monde du spectacle et ici du théâtre, avec un portrait sans concession des producteurs qui ne songent qu'à additionner leurs conquêtes féminines mais aussi aux jeunes femmes qui sont prêtes à succomber à ceux-ci pour avoir des rôles, même si morale aidant, c'est celle qui lui tient tête qui obtiendra le rôle principal. Ce film permet de dresser le portrait de plusieurs jeunes femmes, celle fragile qui cherche désespérement un rôle, celle plus forte qui décroche des petits rôles de danseuse, celle qui finit par abandonner son rêve pour se marier, il y a aussi la vieille actrice qui n'a plus d'engagement ou encore la fille de riche famille qui cherche à monter sur scène. Bref Gregory la Cava décrit avec finesse ces différentes personnalités, il décrit aussi ce monde cruel. Comment ne pas être sensible au désarroi de Kay, subtilement interprété par Gail Davis, il y a aussi les confrontations succulentes entre les deux fortes personnalités de la pension et qui sont interprétées par Ginger Rogers et Katharine Hepburn. La première montrera ses talents de danseuse aux côtés d'une autre future grande de la comédie musicale Ann Miller, la seconde est un peu too much dans la scène qui précède la première du théâtre. C'est assez curieux de la voir jouer avec trop d'emphase à ce moment-là, alors qu'elle est totalement juste dans le reste du film. Il y a aussi Adolphe Menjou, seul véritable homme du casting en producteur obséquieux. Stage Door est une comédie dramatique subtile, sombre et finalement très émouvante.
bruce randylan
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par bruce randylan »

The affairs of Cellini ( 1934 )

Voilà un titre qui me ravit beaucoup plus que Gabriel over the white house que j'avais trouvé imbuvable.
C'est une espèce de pastiche de film historique qui s'amuse avec jubilation des conventions et des stéréotypes avec un jeu d'acteurs très modernes et une légèreté de ton qui devaient être très modernes à l'époque ( et qui tient très bien la route ).
La Cava se rit donc des personnages typiques du genre : le roi pleutre, la reine autoritaire, l'amoureux bellâtre, la princesse à sauver etc... Il y a quelques moments irrésistibles comme ce passage où Frederich Marc ( excellent et bondissant ) s'enflamme dans une tirade solennelle très théâtrale où il s'adresse aux cieux tandis que sa bien-aimée, blasée à ses côtés, essaye de comprendre ce qu'il regarde en hauteur.
Ce genre d'humour pince-sans-rire se mêle à des marivaudages assez immoraux ( que n'aurait pas renié Guitry ) qui devaient déjà bien contourner la censure de code Hayes. Dommage quand même que cet aspect "romantique" prenne le pas sur la parodie car un sentiment de lassitude se fait sentir sur la fin où on commence à tourner en rond malgré les 80 minutes totales.
Bah, peu importe, c'est drôle, frais, alerte avec un casting qui se fait plaisir pour une reconstitution qui se moque des anachronismes pour un résultat qui sort un peu des sentiers battus et qui doit ( a du ? ) dérouter plus d'un spectateur.

Bonne pioche pour ma part.
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Cathy
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

The affairs of Cellini - Benvenuto Cellini (1934)

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Au temps des Médicis, une aventure amoureuse entre la Duchesse de Florence et le sculpteur orfèvre Benvenuto Cellini, doublée d'une aventure entre le Duc et Angelina, modèle du sculpteur.

Alors pour qui s'attend à une évocation romancée mais une évocation de la vie de Benvenuto Cellini, le célèbre orfèvre Sculpteur italien à qui Berlioz a dédié une oeuvre qui contient d'ailleurs le fameux Carnaval romain, passez votre chemin.

En effet, ce n'est pas le cas, nous sommes dans une screwball historique, avec ses sous-entendus, ah la savoureuse scène entre Angelina et le Duc qui lui fait comprendre ce qu'est une favorite. Et puis il y a tous ces anachronismes et ce langage, ainsi le Duc se fait surnommer "Bumpy", la Duchesse de Florence porte une robe d'intérieur qu'on imagine en lamé or, plus proche de l'eshétique des années 30 que de celle de la Renaissance italienne. Il y a bien sûr la mythologie de la Renaissance avec sa chambre des tortures, ses poisons, ses diners, mais avec des danseuses tsiganes qui évoluent sur une musique plus jazz qu'autre chose ! Sans oublier le grand thème musical principal qui ressemble à une adaptation de l'ouverture de Roméo et Juliette de Tchaïkovsky, romantique à souhait, et pas bien renaissance !

Bref c'est du grand n'importe quoi, mais du grand n'importe quoi jouissif. Constance Bennett est la Duchesse avec cette classe et ce côté glamour opposé à Fay Wray qui joue avec délectation les nunuches, puis il y a Fredric March méconnaissable dans son pourpoint qui le fait plus ressembler à un Robin des bois en noir et blanc qu'à un sculpteur et qui semble se délecter à jouer le séducteur toujours plein de ressources. Il y a ces dialogues savoureux qui sonnent terriblement modernes, les répliques toutes préparées de ce séducteur de pacotille qui n'hésite pas à tuer ou non des soldats, Et il y a naturellement Frank Morgan irresistible en Duc qui cherche absolument à tromper son épouse, mais n'y arrive pas. La scène où les deux époux sont avec leurs conquêtes respectifs est un très bon moment de comédie pure.

Bref encore une fois du grand n'importe quoi, mais qui vaut le détour par son côté complètement déjanté et finalement totalement intemporel. On se demande si finalement François 1er de Christian Jaque ne doit pas quelque chose à ces Affairs of Cellini.
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Cathy
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

Gabriel over the White House (1933)

Je ne m'étendrais pas sur Gabriel over the white house que j'ai regardé en acceleré, tellement j'ai trouvé le film insipide, insupportable.
Une ode à la merveilleuse Amérique sur fond de religion avec la bonne influence de Gabriel qui fait du président des USA, un président à l'écoute de son peuple, qui arrive à provoquer le désarmement, faire travailler tous les chômeurs, arrêter les bandits du temps de la prohibition, vire ses "ministres", s'oppose au conseil, un Président de rêve. Alors certes on peut faire un film de ce style-là, mais sans doute une part d'humour allègerait ce qui semble un grand hymne à un Président des USA, super-président y compris du Monde. On sent une influence de Capr, notamment dans la scène des ouvriers, mais sans l'humour de celui-ci, la critique sur les politiciens du début du film est bien plus croustillante que ce revirement lié à l'illumination du président.
Bref un film sans humour, une ode à la grandeur des USA défendue par Walter Huston acteur sans grand charisme. Bref grosse, mais grosse déception à la vision de ce film (même en acceleré). Même Franchot Tone ne sert à rien !
Dernière modification par Cathy le 23 mai 10, 10:48, modifié 1 fois.
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Ann Harding »

Je trouve au contraire que Gabriel Over the White House est un film absolument passionnant, un des meilleurs films de La Cava. Il a été produit par W.R. Hearst, le puissant magnat de la presse américaine (qui fut plus tard un Républicain farouche). Et le film offre un reflet étonnant de son époque: Roosevelt est sur le point d'être élu président et va lancer la politique de New Deal. Hearst est derrière lui. (C'est vraiment étonnant quant on songe que plus tard, la période Rooseveltienne sera taxée de communisme dans les rangs républicains). D'ailleurs, Mayer retardera la sortie du film après les élections car il le trouve trop pro-Rooseveltien. Quant à Walter Huston qui est un acteur absolument remarquable (certains le considèrent même comme un des tous meilleurs acteurs américains), il fait une composition de premier ordre. D'abord un politicien sans grande envergure qui s'est fait élire par goût du pouvoir plutôt que pour servir son pays. Après son accident de voiture, il change du tout au tout. Soudain, il se comporte en dictateur pour éliminer la mafia. On sent bien derrière tout cela, les vues d'Hearst. Walter Huston a aussi participé à un autre film produit par Hearst, Beast of the City (1932, C. Brabin) où il est un chef de la police peu orthodoxe. Le film se termine par un 'shoot-out' entre les gangsters et la police.
Gabriel Over the White House doit être replacé dans son contexte pour en comprendre les enjeux.
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

Peu importe que Hearst ait été derrière ou pas, le film pourrait être passionnant s'il était traité autrement, s'il y avait de l'humour, si ce n'était pas à ce point manichéen, là entre le documentaire sur l'investiture, l'hypocrisie des politiques qui sonne toujours d'actualité, avec les propos in et off, le côté Président qui se moque de la situation de son pays et préfère jouer avec son neveu et qui par une illumination divine va devenir un président humain et s'occuper de son peuple et de la Nation. Bref rien d'intéressant, du très mais très plombant. Et en sortant le film de son contexte, l'argument a toujours le même impact. Bref du film lourd, pesant, bien pensant et qui ne montre qu'une chose la volonté d'hégémonie des USA ! Il se comporte peut-être en dictateur pour éliminer la Mafia et rétablit la fusillade, mais c'est la mafia. Le point culminant est quand même La paix dans le monde et franchement le film est pesant, et j'ai été très gênée par le physique de Walter Huston, je ne l'ai pas supporté dans ce rôle, entre les mimiques du début et la gravité solennelle du président illuminé ! C'est rare que je déteste un film, mais là j'ai vraiment détesté cette fable, pour que je regarde en acceleré un film, il en faut vraiment mais vraiment beaucoup ! Et pour moi La Cava, c'est léger, frais, c'est de la comédie pas du social en imitant palement Capra. On se demande vraiment ce qu'aurait fait Capra avec le même sujet !Ce n'est pas le sujet qui est mauvais, c'est le traitement de celui-ci qui se prend terriblement au sérieux et montre justement un "USA uber alles" en quelque sorte !
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par AtCloseRange »

Je ne vois vraiment pas comment on peut prendre le film (et son personnage principal) autant au premier degré...
Le film et son "message" politique sont clairement ambigüs mais c'est justement ce qui fait la grande force du film.
Vraiment n'y voir qu'un film à la gloire de la grandeur des Etats-Unis... Faut plutôt aller du côté de Capra pour voir ça (puisque tu en parles).
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

AtCloseRange a écrit :Je ne vois vraiment pas comment on peut prendre le film (et son personnage principal) autant au premier degré...
Le film et son "message" politique sont clairement ambigüs mais c'est justement ce qui fait la grande force du film.
Vraiment n'y voir qu'un film à la gloire de la grandeur des Etats-Unis... Faut plutôt aller du côté de Capra pour voir ça (puisque tu en parles).
Chacun prend les films avec son propre ressenti et je n'ai vraiment pas l'impression de l'avoir pris au premier degré, je l'ai pris tel que cela nous est présenté. En plus quand je n'ai aucune empathie avec les personnages principaux, ce qui est le cas ici de Walter Huston, Franchot Tone a un rôle si secondaire, cela n'aide pas à faire passer un film. Il est évident que ce film est une fable, mais justement je n'ai pas du tout aimé cette manière de voir qui est peut-être critique, mais s'achève une fois le désarmement signé ! Je ne vois pas où le message est ambigu vu qu'il n'y a jamais d'éloignement du sujet, on narre frontalement tous les faits d'un président utopiste et qui réalise tout guidé par la volonté divine, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit. Le film aurait sans doute une autre portée avec une autre fin. Ici le président meurt avec l'ultime mission confiée réussie. Il n'y a aucune accroche à la fin qui pourrait faire penser que cela va changer, les USA sont en deuil de ce président. Et si ce n'est pas à la gloire des USA que toute la scène de bombardement des cuirassiers pour montrer le désarmement choisi.
Ce n'est pas le président .d'une république imaginaire, ce qui donnerait un autre poids au film, on prend les USA, le président des USA clairement identifié avec des évènements historiques de l'époque, notamment la marche des chomeurs. Bref j'y vois un film sur les USA et leur rêve de dictature du monde, le pouvoir des USA sur tous les autres pays pas juste le rêve américain que suggère Capra !
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par francesco »

C'est intéressant ce que vous dites tous les deux, parce que Tavernier et Coursodon pensent justement qu'il est impossible de faire un choix entre une lecture au premier ou au second degré. Par contre le film a été produit à la base comme un film de propagande pour Roosevelt.
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

francesco a écrit :C'est intéressant ce que vous dites tous les deux, parce que Tavernier et Coursodon pensent justement qu'il est impossible,, de faire un choix entre une lecture au premier ou au second degré. Par contre le film a été produit à la base comme un film de propagande pour Roosevelt.
Ceci étant, il n'y a jamais un contre-pouvoir aux réformes de ce président. Le peuple semble d'accord, tous les grands de ce monde l'emboitent comme un seul homme. Alors c'est sans doute pour cela que ce film est aussi curieux dans son message. Même si l'absence de révolte semble plus proner envers l'adhésion aux idées développées par le Président. La fameuse secrétaire-maîtresse voit elle aussi l'influence de Dieu dans tout cela, c'est sans doute cela le problème du film. Devrait-il n'avoir qu'un coup sur la tête et changer radicalement de manière de faire ? Le thème développé est intéressant, mais une fois encore à mes yeux fort mal illustré ou développé !
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par bruce randylan »

Ah tiens, je suis passé au travers de ce débat autour de Gabriel over the white house.

Je me range du coté de Cathy. J'ai trouvé ce film douteux, raté et bien coincé.
Et puis je veux bien que le contexte historique puisse prendre une part non négligeable dans la compréhension d'une oeuvre mais quand il concerne la totalité du film, c'est pour moi que le film est raté. Ce La Cava a pour moi autant d'interet cinématographique que le lion a des ailes de Michael Powell par exemple.

En tout cas, voici mon avis d'époque

Gabriel over the white house ( 1933 )
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Pour une première rencontre avec le cinéaste, c'est un sacrée douche froide pour un film heureusement à part dans sa carrière il semblerait.

Le film trimballait sa petite réputation culte, genre du Capra mâtiné de fantastique et de discours social très engagé.
Sauf que j'ai trouvé à la place un nanar assez douteux dans son idéologie. Son histoire ?
Tout simplement l'ange Gabriel ( ??? ) qui prend possession du corps du président des Etats-Unis, supposé mort après un accident de voiture, pour s'occuper des injustices sociales en cette période de crise.
Dit tel quel, ça pourrait être génial mais il faut se farcir une mise en scène d'une rare pauvreté qui se contente de répéter inlassablement les mêmes figures de style ( combien de fois à t-on cette rafale de gros plan de visages ? ), d'un interprétation sans la moindre finesse, d'une psychologie idiote et surtout d'un aspect moral peu reluisant.
Le président n'écoute personne, donne des leçon de morale à tout le monde et à tous les pays en menaçant à tout va, règle la banditisme à coup d'exécutions sommaires ( scène ridicule où des chars bien toc viennent délogés les criminels ) et vire tous les conseillers qui ne l'approuvent pas.
Bien-sur quelques hommes le traitent de fasciste mais à chaque fois les événements lui donnent raison et tout le monde courbe l'échine sous ses volontés.
Bref, c'est des plus douteux pour ne pas dire nauséeux. Même au second degré, je n'arrive pas à y voir un canular comme le suppose Tavernier / Coursodon.

Quand aux acteurs, là aussi, c'est penible à supporter. A cette époque, Walter Huston avait jeu vraiment daté ( il avait déjà bien plombé le code criminel de Hawks )


A sauver tout de même l'ultime plan assez poétique mais qui arrive trop tard et en vain.
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

Merci d'avoir posté ce commentaire, car j'avais vu que tu avais détesté, mais sans en dire plus ! Maintenant je comprends mieux :wink: !
Cela me rassure de voir que je ne suis pas la seule à n'avoir pas adhéré au jeu de Walter Huston !
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Ann Harding »

The Affairs of Cellini (1934) avec Fredric March, Fay Wray, Constance Bennett et Frank Morgan

Je viens de revoir ce film que j'avais vu il y a une bonne dizaine d'années. Comme la première fois, je suis restée sur ma faim. Contrairement à Bruce et à Cathy, je trouve que la parodie ne fonctionne pas. Car pour moi, ce qu'ils font n'est pas une parodie. Ce film est basé sur une pièce d'Edwin Justus Mayer qui n'a pratiquement rien à voir avec le véritable Cellini. On peut arguer qu'un film a tout à fait le droit de faire de la fiction à partir d'un personnage réel. Certes, mais dans ce cas, il faut créer un personnage plus intéressant que l'original. Et ce n'est pas le cas du tout. Le véritable Cellini était un artiste à l'égo surdimensionné, violent, batailleur et qui ne reculait pas devant un crime pour assouvir ses pulsions. Il aimait les femmes (et surtout les hommes). Ici, Fredric March (un acteur que par ailleurs j'apprécie énormément) est cantonné dans une petit intrigue de cour et d'alcôve assez pâlote. Je ne peux que vous recommander de lire au plus vite La Vie de Benvenuto Cellini. C'est un ouvrage absolument extraordinaire, une plongée dans le seizième siècle en France et en Italie comme il en existe peu. Et n'imaginez pas que cet ouvrage est rébarbatif ; il est tellement plein de mouvements et de fureur qu'il ressemble à un roman de Dumas. D'ailleurs le personnage de Cellini fut redécouvert par les romantiques. En Allemagne, Goethe traduisit ses mémoires en allemand. Et en France, Dumas écrivit Ascanio (un roman assez peu intéressant par ailleurs) et Hector Berlioz un opéra. Vous allez me dire que je ne parle pas beaucoup du film, mais, franchement, je l'ai trouvé tellement pâle que je me suis presque endormie...
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Cathy »

Personnellement, je ne connais absolument pas la vie de Cellini, donc le film est une sympathique comédie screwball, qui pourrait s'appeler The Affairs of n'importe quel artiste. Je reste bien plus dérangée par le Capitaine de Castille qui évoque sérieusement la conquête du Mexique en évitant totalement de narrer les massacres que ce film qui se veut une pochade humoristique décalée, comme l'est François 1er de Christian Jaque par exemple. L'histoire est détournée de manière évidente dans l'intention de faire rire avec des personnages "historiques". Quelque part, je préfère cette vision complètement déjantée que la vision sérieuse mais qui est pleine de contre-vérités et qui peuvent passer pour telles !
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Roy Neary
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Re: Gregory La Cava (1892-1952)

Message par Roy Neary »

Aujourd'hui, DVDClassik met en ligne la chronique de Mon homme Godfrey. :)
C'est l'ami Phylute qui s'en est chargé, l'édition testée est celle de Wild Side dans sa collection Vintage Classics.

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