Re: Heat (Michael Mann - 1995)
Publié : 13 avr. 21, 04:57
https://twitter.com/stu_watches/status/ ... 0703307779
Heat. Star Wars. Le combo que nous attendions tous.
Heat. Star Wars. Le combo que nous attendions tous.
En France, "Braqueurs" (Julien Leclercq - 2015).
Raging fire, le dernier Benny Chan dans lequel il met en scène un vibrant hommage à cette scène. Oserais-je dire qu'il l'a surpasse... non... quand même pas, mais ça me démange.shubby a écrit : ↑5 avr. 22, 11:44 Tiens, ça me fait penser qu'à l'époque, traumatisés, on recherchait tous des "films comme Heat". C'est toujours le cas. Le truc qui, quand tu le vois, te fait dire "Eh ! On dirait Heat !"
HK avait fait le job dans les 90's, le OCTB de Kirk Wong en tête (il date de 94), mais d'autres sont bien placés (Hit Team, Big Bullet, Full Alert...). Côté Johnnie To, Drug War / Expect the Unexpected et autre Breaking News gardent bien l'aspect polar urbain. En France, "36" a épaté, "Truands" moins, mais il avait le mérite de tenter le truc. En Corée du sud, le gros shoot central de Shiri y fait penser, mais le canevas n'est pas celui flic vs voleurs, là on est plus sur du Nikita's like.
Aux US, si Criminal Squad satisfait son homme, ça reste du Heat cassoulet. Ca ne me dérange pas, j'adore le cassoulet, mais faut le savoir quand t'attaques l'assiette. Triple 9, malgré ses défauts, accomplit son office. L'intro du Dark Knight se réfère aussi ouvertement à Heat, ça on le sait tous. Marvel side, Captain America : Le soldat de l'hiver n'est pas en reste je trouve.
Si vous en connaissez d'autres, ça m'intéresse![]()
Ah oui complètement. Les avais raflés ts les 3 à NOZ en même temps ^^ J'en avais causé sur ce forum d'ailleurs.
Faut que je me le vois, le dernier Benny Chan. De Dante Lam, je conseille vraiment The Hit Team avec Daniel Wu. A la manière de LA Takedown, c'est le très bon brouillon d'un chef d'oeuvre amha.Torrente a écrit : ↑5 avr. 22, 14:47
Raging fire, le dernier Benny Chan dans lequel il met en scène un vibrant hommage à cette scène. Oserais-je dire qu'il l'a surpasse... non... quand même pas, mais ça me démange.
Et le pendant télévisuel ignoble de cette scène, vu le mois suivant (il y a quelques jours) : Rapid fire de Kari Skogland devant lequel j'aurais pu m’énucléer.
J'avais vu aussi quelques similitudes dans une séquence de Firestorm de Alan Yuen et une autre de Viral factor de Dante Lam (comparaison peut-être un peu plus tirée par les cheveux pour ce dernier).
cinéfile a écrit : ↑11 mai 22, 07:45 Après Nolan et Kubrick, Bégaudeau se "paye" Heat et Michael Mann :
https://podtail.com/fr/podcast/la-gene-occasionnee/
Cela tombait à pic puisque je venais de revoir le film la veille.
Encore une fois, ses griefs sont acceptables (personnages archétaux à l’extrême, pas mal couleuvres scénaristiques à avaler, amourette plate entre MacCauley et Heady etc), mais en poussant la logique de son discours, on a l’impression que Bégaudeau reproche à Mann de faire tout simplement… du cinéma ! Il rejette la stylisation, le travail de la forme et une bonne partie de la grande réussite sensorielle "immersive" (sa qualité principale à mon avis), et promeut au contraire le « réalisme » (notion délicate à manipuler au cinéma tout de même). De plus, l’absence de stylisation ne serait-elle pas une forme de stylisation ? À vos stylos, vous avez deux heures.
À la toute fin, il admet - comme pour Kubrick – qu’il ne déteste pas le cinéma de Mann mais qu’il ne comprend pas la déification actuelle du gars et souhaite se poser en contradicteur de la doxa cinéphilique, Thoret étant bien entendu explicitement nommé. Et il le fait dans son style habituel, avec une habileté rhétorique indéniable, mais non exempte de méchanceté et de cette hargne qui font aussi sa limite.
Après l'avoir écouté sur Mann, je n'ose imaginer ce qu'il pense de Melville, par exemple.
EliWallou a écrit : ↑11 mai 22, 21:36J'aime bien Bégaudeau, sa manière très prosaïques de partir de ce qui est vraiment montré dans les scènes (il n'est pas le seul mais beaucoup ont tendance à surinterpréter et à ne pas partir de la base je trouve).cinéfile a écrit : ↑11 mai 22, 07:45 Après Nolan et Kubrick, Bégaudeau se "paye" Heat et Michael Mann :
https://podtail.com/fr/podcast/la-gene-occasionnee/
Il défend sa vision du cinéma, son goût d'une manière assez cohérente et avec une rhétorique habile.
Qu'on adhère ou pas, je trouve bien d'entendre d'autres points de vue qui remettent en question certaines grandes figures.
Ne serait-ce que pour interroger ses propres goûts, ses angles morts.
Leur critique de First Cow était intéressante, et éclaire très bien pourquoi Heat ne va pas passer, tellement c'est opposé dans la forme.
Mais j'ai eu l'impression qu'il passe essentiellement à côté du travail et du discours de Mann, en raison d'une sensibilité qui rejette épidermiquement le côté "cinoche" stylistique, pas naturaliste. Mais surtout parce qu'il prend pour argent comptant, sans nuance, les figures de Mann. On sent l'envie de se payer un "monument" (alors que c'est loin d'être le meilleur ou le plus intéressant film de Mann) et dézinguer Thoret au passage.
Par exemple ce qu'il dit sur le professionnalisme et Mann qui tiendrait un discours néolibéral est un contresens.
Le cinéma de Mann est celui d'un monde contemporain englouti par le néolibéralisme.
Mann ne dit pas "regardez comme c'est super d'être obsédé par son travail". Ces extrêmes professionnels ont quelque chose de pathétique.
Mais là où un certain cinéma dogmatique va dire "regardez comme c'est trop nul ces gens obsédés du travail", Mann ne se ment pas à lui-même, aussi absurde qu'ils soient ces pros dégagent quelque chose.
Comme le dit très bien Thoret, chez Mann le matérialisme du capitalisme est séduisant. Une belle maison au design contemporain et épuré c'est beau, même si c'est vide, impersonnel et que ça ne rend pas heureux.
Si ce n'était pas le cas, le discours contestataire des années 60-70 l'aurait emporté.
Sur le scenario et le réalisme, il y a des choses justes, mais sur la manque de professionnalisme quant à Waingro c'est lui qui manque de réalisme je trouve.
Waingro débarque dans l'équipe pour remplacer quelqu'un au pied levé non ?
C'est comme ça que je le comprends quand Tom Sizemore lui demande son nom.
Dans le réel, est-ce qu'une équipe professionnelle abandonne un énorme coup préparé pendant des mois parce qu'une personne manque à l'appel ? Ou prend-elle le risque calculé d'intégrer quelqu'un de recommandé (probablement par Voight) par son "CV", son incarcération à Folsom comme Trejo. Je pense qu'en vrai c'est comme ça que ça marche. Le genre de compromis du réel auquel personne n'échappe.
Bégaudeau se fait une spécialité de dégommer des figures du cinéma (films ou noms connus). Il trouve par exemple que Daniel Day-Lewis, Joaquin Phoenix et Marlon Brando sont des acteurs très nuls, voire cons. Il parle bien, il s'exprime bien, il remue un peu les normes, mais c'est très vite n'importe quoi souvent.tchi-tcha a écrit : ↑12 mai 22, 01:03 Pas envie d'en repasser une couche sur Bégaudeau et sa posture de sachant, dont la rhétorique de haut vol est séduisante car d'apparence solide (et formellement elle l'est, je ne prétendrai pas le contraire), mais dont les pistes de réflexion se ramassent la gueule dès qu'il essaye de faire passer ses goûts pour des vérités, dès qu'il reproche à un film de ne pas être ce qu'il devrait être selon lui.
Il ne dit pas juste ça, il dit ne pas aimer les comédiens qui gesticulent, qui font dans la performance, dans la transformation.Watkinssien a écrit : ↑12 mai 22, 11:50 Il trouve par exemple que Daniel Day-Lewis, Joaquin Phoenix et Marlon Brando sont des acteurs très nuls, voire cons.
Ça veut dire quoi alors ? Qu'il faut que tout le monde joue comme chez les Dardenne ?Flol a écrit : ↑12 mai 22, 15:50Il ne dit pas juste ça, il dit ne pas aimer les comédiens qui gesticulent, qui font dans la performance, dans la transformation.Watkinssien a écrit : ↑12 mai 22, 11:50 Il trouve par exemple que Daniel Day-Lewis, Joaquin Phoenix et Marlon Brando sont des acteurs très nuls, voire cons.
Ça se discute je trouve, mais je ne trouve pas ses arguments si à côté de la plaque, en l'occurrence (notamment quand il dézingue Joker).