Trois films (plus un).
Bad Boys II
Par facilité ou par moquerie, on réduit souvent
Bad Boys II à son côté "je pousse le bouchon trop loin à tous les étages", mais il a l'avantage d'être moins parasité par les relents patriotes militaristes qui me gênent par moment ailleurs (pas forcément conscients, Bay semble sincèrement tout simplement content d'avoir des potes dans l'armée qui lui permettent de filmer des gros jouets trop super), et de ne pas avoir de robots géants (donc un moindre recours contraignant aux effets numériques).
Et c'est un peu la profession de foi de Michael Bay. Si ça coince avec Welles, puis-je au moins faire un rapprochement entre Bay et Renny Harlin ? Les deux ont leurs différences (les deux sont aussi souvent catalogués comme de gros tâcherons bûcherons bourrins), mais il partagent ce même goût enfantin de faire péter plein de trucs à l'écran. Évidemment, cette profession de foi se traduit par des lâchers de cadavres dans les rues complètement gratuits, par les vannes autour de Martin Lawrence auquel Will Smith a troué le cul et par un filmage stroboscopique épileptique au-delà du bon goût. Mais si on l'accepte c'est très fun (et ça fait vraiment tout péter, jusqu'au méchant qui explose sur une mine au cas où la balle dans la tête ne suffirait pas).
Petit détail qui coince, Guantanamo = Amérique = liberté
No Pain No Gain
Si un film de Bay devait me poser problème, ce serait
No Pain No Gain. Je n'arrive pas à décider jusqu'à quel point Michael Bay est conscient de ce qu'il fait et à partir de quel moment on se met à sur-interpréter ses intentions. Drôle d'objet quoi qu'il en soit.
Pearl Harbor
Pearl Harbor, c'est un peu
La Couleur Pourpre de Michael Bay, sa façon de dire "hey, je fais pas que des blockbusters bruyants, je suis aussi un cinéaste, prenez-moi au sérieux."
Il croit réactiver le grand mélodrame classique en clonant David Lean, sauf que ça s'appelle
Pearl Harbor et qu'on a un gros décor à faire péter, alors au bout de deux heures il craque (bon, il aura tenu plus longtemps qu'avec
The Island, c'est déjà ça). Et son triangle amoureux trouve une résolution toute simple : "ok on est amoureux de la même fille, mais allons d'abord faire péter des japonais et on verra ça en rentrant."
Ce n'est pas son film le plus hystérique, mais ça reste celui dont le visionnage a été la plus grosse et la plus longue séance de torture.
Plus un :
Ambulance
La discussion risquerait en effet d'être stérile pour une raison qui tient en deux mots : Jake Gyllenhaal. Il est supposé incarner un super-braqueur de banques à la De Niro, mais ça ne passe pas, ça me sort complètement du film, et c'est insurmontable.