Spike a écrit : ↑26 mai 24, 15:29
HAL 9000 a écrit : ↑22 mai 24, 15:07
J'ai acheté ce coffret DVD en 2016 pour 32 euros ; j'ai vu 2 (ou 3 ?) films du coffret, ai eu l'impression d'avoir vu 3 fois la même chose, je n'ai donc pour l'instant pas persévéré...
Les films de yakuza chevaleresque (dont on dénombre
plus d'une centaine !) possèdent une structure narrative quasi-identique :
La Vie d'un tatoué de Seijun Suzuki et
Délit de faciès de Tai Katô, par exemple, ne diffèrent pas tellement, sur ce point, d'un
Lady Yakuza.
The Eye Of Doom a écrit : ↑22 mai 24, 19:38
La serie est d’un intérêt limité et tres répétitive
Au Japon,
Lady Yakuza - La Pivoine rouge est considérée comme une série phare de la Toei.
D'ailleurs, deux des suites réalisées par Tai Katô figurent dans
les tops 30 annuels du magazine Kinema Junpo (l'équivalent nippon des Cahiers du cinéma) :
- en 1970, en 17ème position :
Lady Yakuza (6)
: Le Retour d'Oryu ;
- en 1971, en 26ème position :
Lady Yakuza (7)
: Prépare-toi à mourir !.
En outre, pour prendre des exemples plus osés :
- le
roman porno Sayuri, strip-teaseuse propose un numéro d'effeuillage ayant pour thème
La Pivoine rouge ;
- le dernier film de Naomi Tani,
Rope and Skin, est un pastiche érotique de la série de films avec Junko Fuji.
Ce genre de détournement sexualisé n'existerait pas pour une série anodine.
Enfin, dans
Gambling with the Nation: Heroines of the Japanese Yakuza Film, 1955-1975 (.pdf), Jennifer Coates analyse en anglais la série par rapport au contexte socio-politique de l'époque.
Voici ce que j'en ai retenu :
Au Japon, la femme a souvent symbolisé le pays (
Ex. la déesse du soleil Amaterasu dont l'Empereur est censé être le descendant direct, la rhétorique de guerre nippone où la Japonaise était assimilée aux bras/jambes voire à la matrice de la Nation). Cela s'est poursuivi durant la période de l'occupation américaine, où le Japon était désormais considéré par les Etats-Unis comme une femme ou un enfant dont l'homme (les USA) devaient s'occuper (Mariko dans
La Maison de bambou de Samuel Fuller, par exemple). D'un côté, cela permettait d'humaniser l'ancien ennemi de la Seconde Guerre mondiale. De l'autre, cela avait évidemment un côté infantilisant, voire émasculant. Les autorités américaines avaient également à coeur d'établir l'égalité hommes-femmes dans l'archipel et cela s'est traduit de manière cinématographique. Ainsi,
Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) d'Akira Kurosawa propose une forte tête qui a été considérée comme trop violente, non féminine et irréaliste.
Suite à la fin de l'occupation militaire, les films de yakuza ont en quelque sorte fondu les idéaux de l'ancien occupant dans les valeurs traditionnelles néo-confucéennes du patriarcat nippon.
D'un côté, Oryu est une héroïne forte, courageuse, qui devient yakuza contre la volonté de son père (parallélisme avec Junko Fuji, dont le père, producteur à la Toei, ne voulait pas qu'elle devienne actrice. Mais vu qu'elle était courtisée par d'autres studios...), qui vit dans un monde d'hommes en leur tenant tête...
De l'autre, les héroïnes yakuzas portent souvent un costume rouge et blanc (couleurs du drapeau japonais et de la tenue de la miko) ou un accessoire rouge (Oryu a une épingle à cheveux surmontée d'un rond rouge, comme sur le drapeau national). Les Japonais associent cette couleur à leur pays. Cela peut également être interprété comme une allusion à la déesse Kannon.
Après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais découvraient qu'ils n'étaient plus le centre du monde, étaient confrontés aux stéréotypes les concernant et se sentaient comme "l'Autre".
Cela se retrouve avec la figure du/de la yakuza solitaire, joueur/joueuse errant(e), qui vit à part du reste de la société (mais qui peut ainsi en dénoncer les injustices).
Oryu est également l'Autre dans le sens où elle est une femme dans un monde d'hommes.
Contrairement au stéréotype américain, Oryu est réfléchie et garde la tête froide : ce n'est donc pas un enfant dont il faut s'occuper.
Les ninkyôs présentent un Japon de jadis idéalisé... où les méchants s'habillent à l'occidentale...
Oryu succède à son père et joue à la fois le rôle de père et de mère pour ses subordonnés, des couples d'amoureux, des enfants, ... mais elle-même ne peut s'abandonner à une relation amoureuse, étant donné son statut de yakuza. Elle est privée de sexualité, comme la femme et épouse modèle des années 50. Des hommes la désirent (le faire-valoir comique Kumatora et l'antagoniste dans le 1er film, les
love interests, ...), mais elle ne peut y répondre.
The Eye Of Doom a écrit : ↑22 mai 24, 19:38
J’aurais mille fois préféré l’annonce de la sortie des grands Misumi decouverts a la tec !
Il me semble que ces films ne disposent pas de masters HD, hormis
Shaka, les
Zatôichi et les
Nemuri Kyoshirô.
Et les derniers font partie de séries de films au long cours.