C'est cohérent, bien sûr. Et je te suis totalement sur North by nothwest, ou encore Jeremy sur Psychose - et c'est ce que j'ai moi-même longtemps éprouvé à l'égard de Vertigo. Que la froideur et la distance puissent nourrir l'indifférence, c'est légitime, mais il ne faut pas croire pour autant que ces mécaniques froides soient privées de sensualité, même si celle-ci est plus discrète, plus cérébrale et plus déviante peut-être (voire l'érotisme du métal dans Crash, l'une de ses expressions les plus radicales). C'est là que je perçois une force mythologique, dans cette saveur cachée, dans cette beauté vénéneuse qui fait le prix de certains contes pour enfants qui, sous des aspects lisses et directs, recèlent une noirceur, une violence et un érotisme primaires.Beule a écrit : C'est justement cette froide abstraction, narrative tout autant que plastique, qui me coupe de ce film et m'empêche d'y puiser quelque émotion. Le sentiment qu'Hitchcock se laisse aller à concevoir une mécanique implacable, absolument parfaite technologiquement mais dénuée de toute sensualité et, pire, de toute sensibilité humaine.
De fait il m'est difficile de déceler l'impact de quelque puissance mythologique dans une oeuvre qui, selon ma sensibilité, est totalement coupée de l'humain.
J'aurais déjà formulé -en mineur- de telles réserves quant à cette sèche abstraction pour North by nothwest, mais le métier de comédiens bien moins impersonnels que dans The Birds permettait encore de compenser cette sécheresse démonstrative.
Par contre, je n'ai jamais éprouvé cela chez Kubrick chez qui je ne vois qu'une mécanique. Mais cela viendra peut-être également...