Duane Jones a écrit : ↑30 avr. 22, 12:08
J'ai toujours un petit problème avec la scène de la douche, Spielberg le grand entertainer ne peut s'empêcher de créer un suspense autour d'un point clés, les chambres à gaz, d'une des plus grandes tragédies de l'histoire.
Merci.
De mon côté, c'est un gigantesque problème, qui annihile tout le film, qui met à mal tout son dispositif de petit malin manipulateur et qui en fait l'un des films les plus dégueulasses que j'ai vus en salle (avec
Happiness et
Funny games).
Ce soir, 2 chefs-d’œuvre en puissance :
Uncharted et
The batman. On va voir ce qu'on va voir !
Hier soir, j'ai donc regardé
Clueless
... que j'ai stoppé en cours.
Je n'ai pas tenu devant ce film à la voix-off incessante qui semblait n'avoir toujours pas "commencé" au bout de 45 minutes. L'humour n'était pas assez dévastateur pour en faire une satire, le propos lambda, l'idée de la relecture d'
Emma pas suffisamment affirmée et Paul Rudd minaudant comme souvent, tantôt transparent, tantôt insupportable.
Trop de glucose pour moi.
J'ai enchaîné avec
The weather man...
... et je tenais là un double programme inattendu puisque ce film souffre exactement du même problème que
Clueless : sa voix-off omniprésente.
Énième comédie dramatique américaine du mal être WASP, descendante des
American beauty,
In the air et consorts, toutes aussi insupportables les unes que les autres.
J'ai compris en vérifiant les filmographies des responsables, une fois le calvaire passé : le scénariste est abonné au genre et les enfile comme des perles (
La Vie rêvée de Walter Mitty, À la recherche du bonheur, Wonder : AU SECOURS !). Si j'avais su...
Nicolas Cage fait son boulot, il a trouvé la perruque et les gimmicks qui conviennent à son personnage et tient son air de cocker jusqu'au bout (performance), Michael Caine passe, classe, Hope Davis, aussi. Comme d'habitude.
C'est toujours ça de pris. J'ai tenu bon grâce à eux.
Pour ne pas rester sur cette note déceptive, j'ai voulu tenter un dernier film, en espérant ne pas subir un troisième échec. Grand bien m'a pris.
J'ai donc vu
He said, she said
... qui constituera peut-être mon dernier (ou l'un de mes derniers, selon ce que je verrai ce soir) coup(s) de cœur du mois d'Avril.
Une rom' com' malicieuse et futée dont le scénariste n'aura étonnamment plus rien fait ensuite, hormis des scenarii de films ou de séries pour enfants. D'ailleurs, les 2 réalisateurs n'auront pas connu une carrière mirobolante non plus (la mise en abyme n'en est que plus troublante et réussie).
C'est d'autant plus étrange que j'ai trouvé le film techniquement et mécaniquement irréprochable, le fond et la forme se mariant parfaitement, le dispositif intelligemment pensé et les acteurs en symbiose totale.
Une sorte d'alignement des planète miraculeux, à côté duquel tout le monde serait passé à l'époque de sa sortie, public comme critiques spécialisés, de manière totalement incompréhensible.
L'impression de revivre le même questionnement que devant
Amos & Andrew.
Il est des films comme ça, en avance ou en retard sur les modes de leur époque... peut-être.
Toujours est-il que j'aimerais écouter un commentaire audio ou voir un making of car quelque chose se passe à l'écran. J'aimerais en savoir plus, surtout après avoir fait quelques recherches sur le film et avoir appris que le choix d'employer un réalisateur et une réalisatrice pour le film soit une mise en abyme intentionnelle de la part des producteurs. D'autant que le couple ainsi formé ne se connaissait pas, comme les personnages dans le script et que le réalisateur aurait réalisé la partie masculine du film, tandis que la réalisatrice se serait occupé de la partie féminine.
Le scénariste pousse le bouchon jusqu'à s'inspirer des plus grands classiques du genre, des années 30 à 50, faisant de
He said, she said un héritier des screwball comedies. Pour un film de 1991, c'est assez déroutant.
Tout ça a au moins le mérite d'être original et inattendu dans ce type de production. Anachronique.
Alors certes, le film n'évite pas les clichés et les écueils de toute rom' com' des année 90 qui se respectent... mais comme cela semble être carrément fait exprès et que le scénariste joue avec, comment lui en tenir rigueur ?
Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Il faut accepter le postulat, l'artifice.
Ce que les réalisateurs et leur couple d'acteurs formidables en font, reste le plus emballant.
Elizabeth Perkins est renversante (bon sang, quels yeux, quel sourire ?!

), la mèche de Kevin Bacon virevolte et ondule libre comme le vent (bravo aux coiffeurs et notamment à Nina Paskowitz, comme toujours au poil). Ils s'aiment et se détestent, et ça fonctionne. Nathan Lane cabotine et s'éclate visiblement beaucoup. Sharon Stone donne vie à son personnage et fait beaucoup avec peu, on sent bien la grande actrice en devenir.
Mais donc, ce qui fait le prix de cette rom' com' reste le dispositif, cette idée de revoir certains moments clé de la vie du couple sous 2 angles différents (le masculin et le féminin) car chaque point de vue est amené intelligemment, chaque flashback coule de source, tempéré ou explicable par les psychoses et la psychologie de chacun des 2 personnages. Dans certaines scènes concernant le héro, le scénariste s'amuse même à intégrer des séquences de rêve / hallucination, tournant en dérision ses blocages de martien indécrottable et les réalisateurs font le choix gagnant de les filmer au premier degré, sans recours à de quelconques artifices, l'irréel se mêlant au réel de façon naturelle. Tout ceci est non seulement fait avec tendresse mais tous les choix de mise en scène font mouche.
Et
He said, she said est très certainement le film que Scott et sa mauvaise scénariste auraient dû revoir avant de tourner
Le dernier duel !!
La bande son, enfin, finit d'ancrer le film dans les années 50 et la volonté de réaliser un classique de la rom' com' est encore plus prégnant.
Choix gagnants, me concernant, puisque
He said, she said me semble plus réussi que
Quand Harry rencontre Sally, auquel beaucoup de spectateurs l'ont injustement comparé, qui souffrait d'une alchimie antre ses 2 interprètes, avoisinant les températures négatives du cercle polaire... on mettra ça sur le dos de mon blocage avec Billy Crystal, si ça peut vous faire plaisir ou vous "rassurer"
